L’arrêté du 1er Vendémiaire an XII (24 septembre 1803) prescrit un nouvel enregistrement de la cavalerie. C’est ainsi que le 4 Brumaire an XII, le 12e régiment de hussards stationné à Berne, est transformé en 30e régiment de dragons.
Dés sa création, il vient s’installer à Moulins puis, en 1905, est dirigé sur l’Italie où il est embrigadé avec le 24e dragons. Le général Mermet commande la division de dragons composée des 23e et 29e dragons (général Frésia) et des 24eet 30e dragons (général Lacour).
Dès le mois d’octobre le régiment rejoint Villafranca puis Baldoue.
L’Armée d’Italie confiée à Masséna prend l’offensive et s'empare, dans la nuit du 17 au 18 octobre 1805, de Vérone et les deux rives de l’Adige. Le 30 octobre 1805, elle combat l’armée autrichienne qui avait pris position dans le village de Caldiero en Lombardie. Pendant la bataille, la division Mermet se porte sur Bova par le chemin de Santa-Croce. Elle engage de nombreuses charges et prend une part brillante au succès de cet engagement. Le 28 octobre, les dragons du général Mermet passent le fleuve Brenta et enlèvent les positions arrières des autrichiens. Le 12 novembre, la cavalerie arrive au Tagliamento. Le 21 elle est à Laybach. La brigade Lacourt avec le 24e et 30e dragons se porte à Vilach et pousse jusqu’à Klagenfurth par le col de Tarvis. L’armistice arrête la marche de l’Armée d’Italie. Les dragons prennent leur cantonnement dans la région d’Udine.
Afin de conquérir Le Royaume de Naples l’empereur ordonne la création d’une armée. Le 30e dragons en fait partie mais reste sous les ordres du général Mermet avec les 24e et 29e dragons. Le corps expéditionnaire venant de Pouilles marche sur Lagonegro. Le 18 août 1806, Mermet bat les insurgés à Carolet. La prise d’Armentla, dernier refuge des Calabres, permet la pacification totale du pays le 6 février 1806. Le 30e dragons quitte le corps expéditionnaire et l’armée de Naples fin octobre 1806 et prend garnison à Alexandrie.
Les Autrichiens prennent l’offensive le 10 avril 1809.
Le 7 mai 1809, le régiment à 4 escadrons fait partie de la division de cavalerie de Grouchy et combat victorieusement lors du passage de la
Piave au gué de Saint-Nichols. Le 9 mai, la poursuite de l’armée autrichienne amène le 30e dragons, après avoir franchit le
Tagliamento, près de Canova.
Le 6 juillet 1809, ces mêmes escadrons combattent à Wagram. Par leurs remarquables charges, les dragons du 30e participent activement
au succès et apportent au régiment l’inscription "Wagram" à son étendard. La bataille étant gagnée, la poursuite amène le régiment à Ausfsthal
où il cantonne.
Le 10 juillet, les 7e et 30e dragons s’emparent du pont de Vesterrnitz. L’armistice de Inaim met un terme à la poursuite
. A la fin de cette campagne, le 30e régiment de dragon tient garnison à Lodi.
Le régiment fait partie de la division Houssaye avec le 7e, 23e et 28e dragons. Ce sont les seules unités
de dragons qui feront la campagne de Russie. Les 28e et 30e dragons forme la brigade Seron. Il est à Chemmitz le 5 avril
1812. Affecté au IIIe corps de cavalerie de Grouchy, le régiment se porte sur le Niemen combat à Vilna et Ebling puis, le 20 juillet,
marche sur Smolensk où il participe à une mémorable charge, enfonçant et culbutant les russes.
Le 7 septembre 1812 il est engagé dans la bataille de la "Moskova", participe activement à la charge contre les réserves de l’infanterie russe et
balaie toute la cavalerie ennemie. Le 30e dragons sort très éprouvé de cette bataille mais les actions conjuguées de la grande Armée
ouvrent la route de Moscou. Le nom la "Moskava 1812" est inscrit sur l’étendard.
Le 19 octobre 1812, les troupes françaises quittent Moscou . C'est ensuite pour le 30e dragons les combats de Viasma le 3 novembre
puis , "la cavalerie n’existant plus", le général Grouchy prend le commandement de la cavalerie démontée. Le 6 janvier les restes du régiment
arrivent à Koenisberg.
Le 7 mars, la 3e division de cavalerie est constituée sous les ordres du Général Doumere. Avec les 7e,23e
,28e dragons le 30e fait partie de la 2e brigade.
Du 12 au 30 mai, il combat et stationne dans la région
de Dresde. L’armistice est signé le 4 juin. A cette date le 30e dragons est stationné dans le cercle de Sagan, puis sur la rive
gauche de la Bober à Sorau.
Reprise des hostilités le 24 août, les dragons sont à Gorlitz. Ils combattent victorieusement à Dresde les 26 et 27 août. Du 16 au 18 octobre
1813, deux escadrons du 30e dragons sont engagés dans la bataille de Lerzig. Ils sont détachés auprès de la cavalerie lourde du
comte Audemar. Le 6 novembre, le corps de cavalerie se déplace à Coblence pour surveiller le Rhin jusqu’à Bingen.
Le 11 janvier, les dragons cantonnent à Borny près de Metz. La retraite continue: Vitry–le-Brulé le 29, Montier–en-der le 30 janvier. Le 10
février 1814, le 30e combat victorieusement à Champaubert puis c’est le repli sur Paris. Le 30 mars, le régiment livre un dernier
combat avant la l’abdication de l'Empereur en écrasant, au cours d’une charge conduite par le colonel Ordener, 3 bataillons russes dans les vignes
d’une des buttes de Chaumont.
Le 12 mai 1814, une ordonnance royale réorganise la cavalerie française, le 30e dragons ne figure plus dans l’ordre de
bataille.
La loi du 13 mars 1875, modifiée le 29 septembre 1886 et le 25 juillet 1887, crée 13 nouveaux régiments de cavalerie dont le 30e dragons qui s’installe à Saint-Étienne. Il restera dans cette garnison jusqu’à son départ vers l’Est, à la veille de la guerre 1914-1918.
C’est à Sedan où il est en garnison que le régiment commence la guerre au sein de la 4e brigade de cavalerie du Général Urbal.
Il reçoit le baptême du feu à Mercy–le-Haut près de Longwy.
Du 6 au 21 août il est en Belgique où avec sa division il couvre le front des armée Ruffey et Langle de Cary puis se replie avec le corps Sordet
aux environs de Liége. Du 10 au 20 août, le régiment explore la région Libramont Arlon. Le 20, il prend part à la bataille de Neufchateau
puis retraite du 20 au 21 août pour se retrouver en France à Rocroi.
Le 29 août, il est engagé dans la région de Fontaine-les Vervins. Le 31 au soir l’Aisne est franchie et les escadrons envoyés en exploration
dans les environs de Soissons. Le 5 septembre le régiment assure la liaison entre l’armée anglaise et la VIIe armée de
Franchet-d’Esperey.
Le 5 septembre 1914, l’armée française attaque sur la Marne. Le 9, l’offensive continue vers le Nord. Le régiment progresse sur le plateau de
Chapelle-sur-chazy. Le 15 la division est rassemblée à Ventelay dans l’Aisne en soutien de la 8e division. Le 30e dragons
traverse l’Aisne à Mézy et remonte la rivière jusqu’à Pontavert puis progresse en direction de Sissonne par Craonne et Corbeny. Un manque de
coordination dans le commandement ne permet pas aux IIIe et XVIIIe corps d’obtenir un succès sur l’ennemi à Craonne.
La division cantonne le 16 au soir à Amifontaine et dès le lendemain doit repasser l’Aisne sous la pression des canons ennemis.
Le 22 septembre, la 4e division de cavalerie passe en réserve d’armée. Elle y restera jusqu’au 1er octobre.
Le 30 septembre, le régiment embarque à Epernay pour la Picardie. Jusqu’au 8 octobre il prend part aux combats de Loos, Pont-à-vendin, hulluch, Beni-fontaine. Le 10 octobre, le 30e dragons occupe le village de Lestrem. Mis à pied, il creuse ses premières tranchées et contient les allemands puis, est engagé à la sortie nord-est de Merville. La mission des deux corps de cavalerie terminée, la division récupère ses chevaux et se met en marche vers le Nord. La brigade de dragons s’empare de Clerckem.
Le 19 octobre, commence la bataille de l’Yser. Le 30e dragons se retranche derrière le canal, au pont de Drie-Grachen. Pendant 4 jours, laissant ses chevaux à l’arrière, la 4e brigade de dragons tient le canal de l’Yser. Le 27, le régiment est à Remmiche où les escadrons à pied sont formés. Il cantonne ensuite à Flechinel, Enquin, Enquingatte. En décembre il est dans les tranchées dans la région de Rubrouck.
A partir du 14 octobre, c’est la marche en avant sur Roulers. Le 22, nouvelle attaque jusqu’à l’Escault près Oyghem. La brigade de dragons
est relevée et stationne jusqu’au 10 novembre 1918 près de Roulers.
A la fin de la guerre, les inscriptions "Yser 1914" et "Avre 1918" sont ajoutées à son emblème.
L’armistice est signée le 11 novembre et le 30e dragons défile à Liége. Le 5 décembre, il se déplace à Aix la Chapelle puis, c’est
l’occupation de l’Allemagne.
Le 21 décembre le régiment entre dans Tréves. Jusqu’en mars 1919 il stationne dans la région de Kirchberg avant de se déplacer d’abord à
Essenheim puis à Heidesheim. Le 18 juin, il se trouve au environ de Francfort. A partir de juillet le 30e dragons passe trois mois
dans la région de Sarrebruck puis le 23 octobre 1919 vient tenir garnison à Metz...il y restera jusqu’en 1939.
Le 1er mai 1934 le 30e dragons a été réorganisé en régiment "partiellement motorisé n°2".
Le 28 août 1939, à la veille de la guerre, le 30e dragons est disloqué et ses escadrons vont former les noyaux des:
Le 30e régiment de dragons est recréé le 1er septembre 1950 à Gonzenheim en Allemagne. Il est équipé de chars Shermann M4 A1 qu’il change contre des chars Pershing M 24 en janvier 1953. Le 17 octobre 1953, il relève le 7e RCA à Coblence. En juin 1956, il s’équipe de matériel AMX 13 français.
Appelé en renfort au Maroc, il débarque à Oran le 11 octobre 1956 puis se regroupe à Meknes, où il relève le 2e REC. Après un
séjour de onze mois au Maroc et une mission effectué par le 2e escadron en Mauritanie, le régiment passe en Algérie le 17 février
1957 et sera employé aux opérations de maintien de l'ordre sur ce territoire jusqu'en septembre 1961.
Voir la fiche "Algérie" du régiment qui retrace l'itinéraire du 30e Dragons pendant cette période.
Le 2 septembre 1961, le 30e dragons s’implante au camp du Valdahon. Il reverse ses chars AMX 13 et reçoit des chars Patton. Il
intègre la 7e brigade mécanisée au sein de la 7e division.
En 1968, il change une nouvelle fois de matériel et perçoit des chars AMX 30.
Dix ans plus tard, le 1er septembre 1978, le 30e régiment de dragons change de numéro dans l’ordre de bataille et devient
5e régiment de dragons.
L’étendard du régiment est confié au GMR de Metz, puis à une unité du Matériel jusqu'en 1991 avant de revenir au Valdahon où le Groupement
de Camp reprend l’appellation de 30e dragons.
En mai 2000, l’étendard est reversé au Service historique de l’Armée de Terre à Vincennes.
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