En Exécution de l’ordonnance Royale du 17 mars 1788 Le Régiment "Fimarcon-Dragons" est transformé en Chasseurs avec le titre de "Chasseurs des Evêchés" et le numéro 2.
A cette date Firmarcon-Dragons comptait plus 115 ans d’existence.
Levé le 6 novembre 1673 par le chevalier Firmarcon qui fut son premier Mestre de Camps le régiment partit aussitôt pour les Flandres où sa réputation ne tarda pas à s’établir.
Dans ses différentes dénominations de la monarchie le régiment se montra à son avantage dans toutes les batailles: lors des guerres de succession, celle du Luxembourg, de la ligue d'Augsbourg, d'Espagne, de Pologne, d'Autriche et lors de la Guerre de Sept Ans.
Lors de toutes ces guerres qui s’étalent sur près de 80 ans le 2e chasseurs participe notamment à l'éclatante victoire à Calcinato le 19 mai 1706, au siège de Turin en 1706 , puis se distingue le 28 juin 1707 au siège de Laufen près du Necker, et en 1708 lors de la défense du chemin couvert à Lille.
Après la révolution en 1791 il devient "2e régiment de chasseurs à cheval". De 1792 à 1794 à l’armée du Rhin, il se distingue en 1792 à Spire, Mayence, et Limbourg, en 1793 à Bouxviller, Reichshoffen, Wissembourg et au du combat de Iakrim le 19 août puis du blocus de Landau.
En 1794 il est des combats de Kaiserlautern, Gerersheim, Mayence, et participe à prise de la redoute de Zahibach.
En 1796 Le régiment sous les ordres du chef de brigade Courtelle est à L’armée du Rhin et Moselle de Gouvion Saint-Cyr, division Taponier, où il forme brigade avec le 9e hussards. Il passe le Rhin et occupe Kehl puis se distingue le 5 juillet à Rastat, le 9 juillet il enlève Ettingen, le 11 juillet il chasse les autrichiens de Neresheim, le 18 septembre il charge un régiment d’immigrés dans un bois près de Schrobenhausen, le 2 octobre il forme le 1er échelon de Gouvion Saint Cyr et enlève Biberach. Les 22-23 octobre le 2e chasseurs repasse le Rhin à Huningue et rentre en France.
En 1797, à l’armée du Rhin et Moselle, d’Allemagne et de Mayence, il cantonne de janvier à avril en Alsace avant de franchir le Rhin pour combattre à Achreit, Heimlingen et Lichtenau. De juillet à novembre il cantonne à Ottsweiller et à Deux-Ponts. Le 21 mai 1797 à l’armée de Mayence il est à Milsheim en compte à la Division Chateauneuf-Randon.
Le 14 février 1798, le 2e chasseurs fait mouvement vers l’ouest et rejoint l’armée d’Angleterre du général Victor où il est affecté à la Brigade légère du général Walter. Le 19, fort de 629 hommes, il est à Falaise puis se déplace sans cesse. Ses centres principaux sont Pontivy, Rennes, Morlaix et Vannes en décembre. Durant cette période et en 1799 à Laval et le 1er octobre au Ribet, ses patrouilles se heurtent à de nombreuses escarmouches avec les chouans. En janvier 1800 à l’armée de l’Ouest, trois de ses escadrons stationnent à Joesselin un quatrième prenant garnison à Nantes. Le régiment combattra une dernière fois dans cette région à EVEN le 20janvier. Le 28 février le 2e chasseurs rejoint Tours avant de se déplacer sur Dijon le 24 mars.
Affecté à l’armée de réserve, il va se conditionner à Dole le 13 avril 1800 en vue de la prochaine campagne. Le 30 avril, le régiment à 4 escadrons de combat est mis en mouvement sur l’Italie. Il fait partie de la division de cavalerie commandée par Murat avant-garde de l’armée. Le 7 mai, il se déplace sur le camp de réserve de Genève puis le 20, par le col du Saint-Bernard, pénètre en Italie. Le 28 mai, en avant de Verciel à la Sesia, les 2e et 5e chasseurs chargent victorieusement la cavalerie autrichienne.
Mis à la disposition du général Duhesme lors du combat de Crémone le 6 juin, l’escadron Armand bouscule l’ennemi et le poursuit jusqu’à l’Oglio. Le 12 juin à la brigade Champeaux avec ses frères d’armes les 1er et 8e dragons, il est engagé lors des combats à Montebello.
Employé à contenir les troupes autrichiennes de Lombardie près de Plaisance, le régiment ne participe pas à la bataille de Marengo.
Le 18 octobre 1800, après avoir une nouvelle fois vaincu les autrichiens, il entre à Arezzo puis passe à l’armée d’Italie à division Toscane du général Miollis. Le 14 janvier 1801, il culbute les troupes napolitaines à Sienne qu’il occupe, puis il entre en France le 19 mars où ses unités prennent garnison à Dole et Lons-le-Saunier et passe à l’armée d’observation du midi.
A partir de 1804 et jusqu’en 1805 le régiment fait partie de la réserve de cavalerie et stationne successivement à Aire pour les 1e et 2e escadron, Calais pour le 3e et Tournay puis Saint Omer et Thélouane pour le 4e.
En 1805, affecté à la Grande Armée le 2e chasseurs est en compte, avec ses frères d’arme du 1er et 12e, au 3e corps du général Davoult à la Division légère Vialannes.
Sans déclaration de guerre, l’armée autrichienne attaque la Bavière. Napoléon réagit aussitôt en envoyant la Grande Armée. Parti de Saint-Omer le régiment rejoint Spire le 30 août, franchit le Rhin à Mannheim le 20 septembre et se dirige vers Necker-Eltz. Le 11 octobre 1805 il combat à Dachau et poursuit l’ennemi jusqu’aux portes de Munich, le 27 il franchit l’Inn à Morldorf traverse Vienne le 14 et va cantonner à Prestbourg le 22 novembre. Le 2 décembre à Auterlitz un léger élément, détaché auprès du général Friant, participe modestement à la à la victoire.
le 15 Janvier 1809, le régiment affecté à la Grande Armée est à la réserve de cavalerie du 3e corps Davout. Ses escadrons sont à Posen et Meszeriel et ils sont en compte à la brigade Jaquinot.
La campagne est une succession de batailles qui débutent le 20 avril à Abensberg où le régiment exécute plusieurs charges avec succès sur l’infanterie et la cavalerie autrichienne. Deux drapeaux sont enlevés par les chasseurs du chef d’escadrons Lion.
Le 21 avril, il combat à Landshut où l’escadron du capitaine Marle enlève 2 postes ennemis; le 23 avril Eckmühl le 2e chasseurs se distingue par sa fougue et son courage puis il est le 24 avril à Neumarck, le 3 mai à Ebersberg et le 14 juin à Raab.
Le 4 juillet, engagé à Wagram, il est en première ligne et passe dans la nuit du 4 au 5 sur la rive gauche du Danube.
Le 15 avril 1812 le régiment, qui est maintenant à la brigade de cavalerie légère du général Pajol, quitte Stettin-Weimar pour Dantzig puis Chrisburg où il stationne le 1er mai. A l’avant-garde du 1er corps, il atteint Vilna puis le 14 mai Smolenck où il participe aux combats. Le 7 septembre c’est la bataille de Borodino, puis un nouveau combat à Mojaïsk, le 9 septembre, ouvrira la porte de Moscou qui sera investi le 14.
Le 9 Février 1814, formation de deux régiments provisoires de cavalerie légère avec les débris des 1er, 2e, 3e et 6e chasseurs. Il ne reste plus au 2e Chasseurs à cette date que 95 chevaux.
Le 10 février victoire de Champaubert, le régiment se distingue et contribue à la prise de la division russe du général Alsusief. Puis retraite sur la capitale.
Le 1er mars 1815 Napoléon quitte l’île d’Elbe et le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés reprennent les hostilités. Très vite il faut réorganiser l’armée et chaque régiment reprend son ancienne dénomination.
Suite à l’ordonnance du 25 mars 1815 le 2e chasseurs reste positionné en Alsace.
En compte à l’armée du Rhin du général Rapp, à la division Merlin, brigade Gouvel, il est à la frontière Est. Il ne figure pas dans l’ordre de bataille à Waterloo le 18 juin mais participe au dernier combat de l’Empire le 28 juin 1815 contre les Württemborgeois, appuyés par les Autrichiens. Une attaque vigoureuse à laquelle participe le 2echasseurs arrive même à mettre en déroute une partie des troupes autrichiennes qui, par chance, sont récupérées par une colonne russe de 30000 hommes venant de Wissembourg. Mais l’action des russes n’ira pas plus en avant. Au vu de ce renfort Rapp décide de battre en retraite avec ses troupes et de s’enfermer dans Strasbourg, d’où il ressortira après l’abdication de l’Empereur et la restauration de la monarchie de Louis XVIII.
Du 18 au 30 août 1815, deux ordonnances royales constituent de nouveau les régiments. Le fond du 2e chasseurs licencié est dirigé sur le nouveau 20e chasseurs, organisé sous le titre de "Chasseurs du Var". Le 1er janvier 1816 à lieu la recréation de chasseurs à cheval ou chasseurs des Alpes à Vienne (Isère).
Le régiment fera alors l’objet de nombreux mouvement, successivement il tiendra garnison à Gray en 1818, Nancy 1819 à Pont-à-Mousson en 1821, Sarreguemines en 1822, Niort en 1823, Pontivy en 1824, Toul 1825, Maubeuge de 1827 à 1830.
Le 19 février 1831, le 2e régiment de chasseurs devient le 2e régiment de lanciers et le 7e régiment de chasseurs prend le numéro deux de la subdivision de l’arme
Le 26 mai 1831 le nouveau 2e (ex 7e) chasseurs quitte Tarascon pour Avignon qu’il quitte le 30 août pour Vesoul. Hormis un maintien de l'ordre à Lyon le 15 novembre 1831 où durant son séjour dans la capitale des Gaules il reçoit son étendard des mains de S.A.R monseigneur le duc d’Orléans. Jusqu’en 1845 le régiment fera une succession de manoeuvres dans tous les camps de France et de nombreux changement de garnisons: Rambouillet puis, 1836 Libourne, 1840 Tarbes, 1842 Auch, 1844 Carcassonne.
Le 2 octobre 1845 le régiment forme 4 escadrons de guerre .
Le 2e chasseurs embarque les 17, 21, 26, et 31 octobre à Port-Vendres pour l’Algérie. Dès son arrivée à Oran il s’établit dans le quartier de la mosquée de cette ville.
Durant près de 3 ans, du 23 octobre 1845 au 31 mars 1848, les escadrons du régiment mèneront une guerre un peu particulière dans l’oranais où ils sont employés aux escortes de convois, raids, et de poursuites des rebelles dans le cadre de la pacification du territoire.
Le 31 mars 1848 le régiment quitte Nemours pour Oran où il embarque le 8 avril à destination de Port-Vendres. Il débarque le 11 puis, après une halte à Perpignan regagne sa garnison d’Auch où il arrive le 28 avril 1848.
De 1849 à 1859 le 2e régiment de chasseurs traverse une période calme entrecoupée de manœuvres et de nombreux changement de garnisons. Successivement ce sera Niort en 1849, Saint-Germain-en-Laye en 1850, Lunéville en 1851 où le régiment reçoit son Aigle, puis ce sera Saint-Mihiel, Commercy en 1853, Le Mans 1856, Lyon 1858.
Le 27 avril 1859 le régiment est désigné pour faire partie du 4e corps de l’armée d’Italie commandée par le général Niel à la brigade de cavalerie légère du général de Richepanse.
Les 27 et 28 mai 1859, laissant à Vienne les 1er et 6e escadron, le 2e chasseurs, à 4 escadrons de combat, part pour l’Italie et arrive à Alexandrie après avoir franchi les Alpes par Saint-Jean-de-Maurienne, le mont Cenis et Suze.
Le 1er Juin, lors de sa marche sur Trécate, le 5e escadron combat victorieusement à Novare contre les autrichiens. Le régiment par Albiguano, Caravaggio, Fontanella, Oeci-Vecchi, Baguolo, rejoint la cavalerie du 4e corps de cavalerie, traverse la Chiésa à gué et s’établi à Carpenedelo, en prévision de la sanglante bataille de Solférino qui se déroule le 24 juin 1859. La conduite du 2e régiment de chasseurs à cheval lors de ces combats apporte à son étendard l’inscription:
Le 22 juillet 1870, le 2e régiment de chasseurs à cheval part pour Metz par voie ferrée en trois trains. Affecté à l’armée du Rhin, il fait partie, avec le 3e chasseurs, du IIIe corps du maréchal Bazaine et est en compte à la division de cavalerie du général de Clerembault, brigade Bouchard. Le 6 août 187, le régiment est engagé dans la bataille de Borny et de Rézonville, il s’illustre à la fin de l’engagement de cavalerie de Mars-la-Tour puis dans la bataille de Saint-Privat.
Après la défaite de Sedan, Gambetta ministre de la guerre du gouvernement de la défense Nationale réfugié à Tours créé, à partir des dépôts et des réserves, les armées de la Loire pour poursuivre la guerre contre les allemands. Le 2e chasseurs fait partie de la colonne mobile avec pour mission la protection du flanc droit de l’armée du général Camô.
Lors de la réorganisation du 5 décembre 1870, suite à la perte d’Orléans, l’armée de la Loire se trouve séparée en deux groupes et le 2e chasseurs, commandé par le lieutenant colonel Bohin, est intégré à la IIe armée de la Loire du général Chanzy nouvellement créé il est alors en compte, avec le 7e cuirassiers du colonel Bergeron, à la brigade de cavalerie du général Tripart.
Cette armée obtient quelques succès puis se retranche derrière la Mayenne jusqu’à l’armistice du 28 janvier 1871. Le 14 mars 1871, l’armée de la Loire est dissoute.
Le 11 mars, le 2e régiment de marche de chasseurs est fusionné avec le 2e chasseurs et par étapes doit rejoindre le dépôt de ce régiment à Auch. Son arrivée prévue le 8 mai sera retardée suite à une mission de maintien de l’ordre à Toulouse.
En 1895 il sera en garnison à Pontivy.
Le 4 août 1914, les quatre premiers escadrons sont embarqués à Pontivy et dirigés vers la frontière.
Le régiment, commandé par le colonel Roussel, débarqué à Grand-Prés, se porte sur Buzancy puis sur Carignan où il assure la couverture du XIe corps d’armée et la liaison avec la 4e division de cavalerie.
Les deux autres escadrons (5e et 6e capitaines Rouvillois et Henri Saint-Gal) ont quitté Pontivy le 16 août. Ils rejoignent les 21e et 22e divisions d’infanterie le 20 août à Bouillon.
Le 22 août, le régiment combat à Maissin. Le 24, il mène des actions retardatrices d’arrière-garde dans les bois, entre Bouillon et Paliseul, avant de retraiter jusqu’à la Marne. Sa tâche ne sera pas dépourvue de mérite ni de peine: chargé généralement de couvrir une aile du corps d’armée, il est constamment au contact de l’ennemi.
Le 30 août, les escadrons actifs combattent à pied vers Tourteron pour dégager les convois de la 60e division d’infanterie. Le 4 septembre, le régiment franchit la Marne, mais la retraite est finie. le 5 septembre, le XIe corps d’armée fait face sur la ligne Sommesous-Fère-Champenoise.
Pendant la bataille, le régiment couvre l’aile droite de l’armée de Foch.
Jusqu’au 15 septembre le régiment marche en tête du corps d’armée. Il est arrêté à Souain qu’il tentait d’aborder après avoir traversé Suippes.
Le corps d’armée glisse vers le nord, au sud-est de Reims, puis dans la région d’Albert. Le 21 octobre, le régiment, moins deux escadrons divisionnaires, quitte le corps d’armée. Il est mis en route vers le nord où il va être rattaché au groupe de cavalerie formé pour barrer l’Yser jusqu’à la fin novembre. Pendant cette période, il concourt avec les régiments du corps de cavalerie pour former un corps à pied qui prend les tranchées entre Wulwerghem et Messines (sud d’Ypres).
Le 28 novembre, le 2e chasseurs embarque à Saint-Omer et rejoint le corps d’armée à Albert.
Le régiment, après la guerre, retrouve sa garnison de Pontivy. Non concerné par la mécanisation de l’armée il sera dissous en 1927.
Recréé en 1945 son existence sera éphémère. Il sera une nouvelle fois dissous moins d’un an après en 1946.
Le 2e régiment de chasseurs revoit le jour le 1er juillet 1964 à Orange. Trois ans après, il est affectée dans l’est et prend garnison à Etain le 10 octobre 1957.
Le retrait des troupes françaises d’Allemagne, suite aux événements survenus en 1989, donne une nouvelle vie au régiment. La création des RC 80 récréé partiellement le régiment qui devient le deuxième groupe d’escadrons du 1–2e régiment chasseurs d’un nouveau groupe blindé installé Thierville–sur-Meuse.
En 2009 la formule RC 80 étant abandonnée, le 1-2 chasseurs redevient régiment classique sous l’appellation "1er régiment de chasseurs", par voie de conséquence le 2e régiment de chasseurs est dissous.
Le 2e chasseurs a "enroulé" son étendard lors d’une prise d’armes restreinte tenue à Thierville sur Meuse- Verdun le 20 juillet 2009