(Filiation par F.Sinibaldi - Introduction par C.Aïcardi - Chronologie par H. Azema)
Filiation:
Le 68e BCC est créé le 30 novembre 1939 en Syrie avec des personnels du centre mobilisateur 506 de Besançon et des réservistes volontaires.
Introduction:
C’est vers le 15 septembre 1939 que la France, enfin décidée à réaliser pratiquement son soutien à la Pologne, le concrétise sous la forme d’un
envoi de matériel militaire.
C’est ainsi que le matériel complet et flambant neuf d’un bataillon de char R 35 devait être acheminé par voie maritime sur la Pologne via
Constanza en Roumanie. Devant l’impossibilité de livrer ce matériel en raison de l’avancée des troupes germano-russe dans cette région, il fut
décidé, en second recours, de dérouter ce convoi sur la Syrie pour renforcer le petit potentiel de l’armée du mandat français.
Cette formation est aux ordres du commandant Murat (Prince Charles Murat, descendant direct du maréchal d’Empire), et dépend du 523e Groupe de Bataillons de Chars de Combat (GBCC) du Levant.
Chronologie:
Dernier des bataillons de chars formés en 1940 dans nos territoires d’outre-mer, cette formation eut une existence très brève.
30 novembre 1939: les équipages venant de France rejoignent leur matériel à Homs en Syrie où le 68e BCC prend ses quartiers, à l’école des cadets syriens.
De novembre 1939 et Juin 1940, les seules actions du 68e BCC se limitent à diverses manœuvres conjuguées avec la légion étrangère
notamment avec le 6e R.E.I.
La guerre terminée sur le sol national et l’armistice signé avec l’Allemagne le 22 juin 1940, le problème se posa à l’Armée du Levant, devant les divers ordres du jour contradictoires, de savoir où était son devoir: soit de respecter l’armistice, soit de continuer la lutte et rejoindre les anglais en Palestine.
C’est cette seconde option qui prévalue et, à l’exception de son chef, le commandant Murat, tout le bataillon décida de rejoindre les anglais en
Palestine pour continuer la lutte conformément aux directives du colonel de Larminat, chef d’état-major de l’armée au Levant.
Le 29 juin 1940 une colonne quitte Homs et se dirige vers la Palestine empruntant la route du Liban, mais à Chtaura, un barrage de la Légion
étrangère met fin à leur intention. Un escadron de gendarmerie appelé d’urgence se charge d’appréhender les "déserteurs" et de les escorter jusqu’à Beyrouth avant de les autoriser à rejoindre leur base de départ à Homs.
Le 5 juillet 1940, le 68e bataillon retourne à sa vie monotone de garnison jusqu’à sa dissolution au début de 1941.
Tous les équipages sont rapatriés à l’exception des quelques éléments d’active réincorporés aux 63e B.C.C. avec les blindés de
l’unité qui viennent renforcer d’une manière importante le parc de cette formation.