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Historique
du 41e Bataillon de Chars de Combat (BCC):
(Filiation par F.Sinibaldi - Introduction et chronologie par C.Aïcardi)
Filiation:
C’est à partir du Centre Mobilisateur 511 de Verdun que le 41e BCC est créé le 16 novembre 1939 puis cantonne à Aubigny-sur-Nere.
Introduction:
Cette nouvelle unité, équipée de 34 chars Renault B 1 bis, est aux ordres du Commandant Malagutti, rattachée administrativement au 531e Groupe de Bataillons de Chars de Combat (GBCC) et destinée à entrer dans la composition des DCr au début de l'année suivante
Les unités sont commandées par: le Cne Billotte (1ère Cie), le Cne Gasc (2e Cie), le Cne Delepierre (3e Cie), le Cne Cornet(Cie échelon).
La création des quatre Divisions Cuirassées (DCr) de janvier à mai 1940 et les pertes notables subies lors des combats obligent l'Etat-major à de nombreuses réorganisations dans la répartition des bataillons de chars de combat au sein des armées et des groupements auxquels ils sont rattachés.
Le 41e BCC rejoint le 6 avril la 5e ½ brigade de la 3e DCr mise sur pied à Chatou le 20 mars 1940.
De mai à juin 1940, au cours des derniers engagements auxquels participeront les BCC, certains seront totalement détruits et beaucoup d'autres fortement diminués; en dehors des combats, des unités seront contraintes à saboter leurs matériels afin qu'il ne tombe pas aux mains de l'ennemi. Les débris de ces formations, souvent isolées sur le terrain et coupées de leur chaine hiérarchique seront, dans le meilleur des cas, regroupés dans des formations et sous des commandements de circonstance pour leurs ultimes combats.
Chronologie:
D'après un document rédigé par le commandant Malagutti qui fut à la tête de cette unité jusqu'au 29 mai 1940.
Depuis le début de mars 1940, le 41e bataillon stationnait à Dontrien et Saint Martin l’Heureux d'où il avait pu effectuer ses tirs de combat au camp de Suippes.
- Le 6 avril 1940, affecté à la 3e DCr, le bataillon se regroupe à Beine, le parc aux chars est camouflé dans les bois au sud-ouest.
- Le 12 mai, le 41e BCC fait mouvement vers la zone de stationnement qui lui a été fixée à La Saboterie, l’Anerie, (33 km nord-nord-est de Rethel).
- Le 13 mai, le 41e bataillon qui doit participer à une contre-attaque avec la 3e D.C.R. sur Bulson et Sedan est dissocié:
- la compagnie Gasc (2e) à Louvergny à la disposition d'une division de cavalerie,
- la compagnie Billotte (1ère), doit barrer la route de Sauville,
- la compagnie Delepierre (3e) en réserve vers Le Chesne.
- Le 15 mai à quatre heures le dispositif ordonné est en place.
Vers 20 heures, le 41e bataillon se porte vers les Grandes Armoises, sauf la 2e compagnie restant à la disposition de la division de cavalerie à Louvergny.
- Le 16 mai, attaque sur Stone à partir de la base de départ du bataillon (rebord nord-est de la dépression des Grandes Armoises). L’action est menée à bien mais un char a été détruit au combat. Un second char, très endomagé sera incendié avant le prochain déplacement. Le bataillon se replie vers la côte 141 (ouest des Grandes Armoises).
Le bataillon rejoint Savigny sur Aisne ou se trouve le PC arrière de la 3e D.C.R. (une quarantaine de kilomètres au sud ouest des Grandes Armoises)
- Le 17 mai, le bataillon apprend qu'il a été dirigé par erreur sur Savigny, qu'il devrait être à Dun sur Meuse la disposition du 18 C.A.
Dès 10h30 avec la 2e compagnie qui l'a rejoint le bataillon se déplace vers Dun sur Meuse (65 km) où il arrive vers 16 h. Un char accidenté au cours du déplacement est hors d'usage.
Le 41 BCC est mis à la disposition de la 6e Di pour une attaque prévue au nord de Stenay le 18 mai.
- Le 18 mai, début de l'attaque à 19h, les pièces anti-chars et les nids de mitrailleuses qui protégeaient l'accès de la cité sont détruits, les chars atteignent l’objectif vers 19h30 et sont rejoints par les fantassins vers 19h45. La mission du bataillon étant terminée, il est à 23h au point de ralliement; trois chars ont été détruits au cours de cette action.
- Le 22 mai, le bataillon doit se tenir prêt à intervenir au nord de la route Buzancy – Stenay au bénéfice de la 4e division coloniale.
Deux compagnies sont en position dans les bois de la côte 290, prêtes à s’engager dès l’aube, cette opération est annulée le lendemain mais le bataillon est maintenu sur place.
- Le 26 mai, le 41e B.C.C. est déplacé de nuit et arrive vers 3 heures du matin dans les bois au nord-est de Sivry-les-Buzancy.
- Le 28 mai, Le bataillon rejoint la 3e D.C.R. à l’est de Boult-aux-Bois.
- Le 29 mai, le commandant Malagutti est muté en Etat-major, le Capitaine Cornet prend le commandement du bataillon.
- Le 1er juin, les 1ère et 2e compagnies s'installent dans les bois nord-est de Talma. Les trois compagnies sont alignées à 7 chars chacune.
- 6 et 7 juin, la 3e DCr fait mouvement vers l'Ouest. Le 41e BCC stationne dans les bois à l'est de Bemont.
- Le 7 juin, le 41e BCC reçoit un complément d’une dizaine de chars en provenance du 49e BCC. Le Lt Fajeau prend le commandement de la 3e compagnie en remplacement du capitaine Delepierre qui devient chef d’Etat-major du 41e BCC. Le bataillon fait mouvement à l’est de Semides.
- Les 8 et 9 juin, la compagnie d’échelon stationnée à Marcq est séverement bombardée. Bilan 11 vehicules à roues détruits, le S/Lt Albert est tué .
Nouveau déplacement vers l’Ouest de la 3e DCr, le 41e BCC se positionne dans les bois nord-ouest de Cauroy.
- Le 10 juin, intervention du bataillon à Perthes pour dégager de l’infanterie. L’opération réussit mais le bataillon perd 5 chars puis rejoint un stationnement à 3 km de sud-ouest de Cauroy avant de faire à nouveau mouvement le lendemain vers la ferme de Moscou (35km) où compte tenu de l’état des chars il est constitué 2 groupes:
- 1er groupe de 15 chars (aptes au combat): capitaine Billotte
- 2e groupe de 13 chars ( en mauvais état): capitaine Gasc.
- Le 11 juin, au soir, le groupe Billotte se porte sur Vaudesincourt pour une contre-attaque prévue vers Saint-Martin-l’Heureux qui est annulée.
- 12 juin, le groupe Gasc qui est chargé de défendre les ponts de la Marne à La-Chaussée-sur-Marne, Vitry-la-Ville, Vésigneul, Pogny-sur-Marne et Coolus subit de fortes pertes.
Le capitaine Cornet, avec le groupe Billotte, met en place un barrage antichars dans les bois, au nord de la ferme de Piémont, sur la route Suippes–Chalons et repousse une attaque de blindés allemands venant des Bois-Longs. Ces 15 chars vont se trouver isolés pendant sept heures, loin de tout élément ami.
A 19 heures, le groupe est pris dans une véritable nasse d'armes antichars et de canons, il est anéanti; la plupart des chars explosent, les équipages sont décimés, le capitaine Cornet est tué avec beaucoup d’autres. Seuls trois chars réussiront à passer à travers les lignes allemandes.
- Le 13 juin à 12h, les chars du groupe Gasc sont resserrés entre Mairy et Coolus conformément aux ordres du colonel commandant le 206e RI. Les allemands ne cherchent pas le contact.
- 13 et 14 juin, les restes du groupe Gasc se replient servant d’arrière-garde au 206e RI par Ecury, Soudé, Poivres, Mailly, Allibaudières, Arcis sur Aube et Nozay. Quatre chars tombent en panne et sont détruits pendant le déplacement.
- Le 15 juin, à Nozay, il ne reste que 6 chars au groupe dont 2 sont en remorque, ils resteront sur place pour assurer la garde du village où un nouveau char est détruit par une attaque allemande qui est repoussée.
À 19 h 30, toutes les troupes d'infanterie sont repliées vers la forêt du Grand Orient; la mission du groupe Gasc est terminée mais il ne reste plus qu'un char en état de marche, les 4 autres sont incendiés.
Le capitaine Gasc avec une quarantaine de rescapés, un char et deux tracteurs de ravitaillement, se met en route vers Voué et Monsuzain.
Le groupe est intercepté par les allemands et un dernier combat s’engage où le dernier char est détruit, la moitié des hommes du détachement sont tués ou blessé, le capitaine Gasc étant lui-même grièvement atteint.
- Le 16 juin, la compagnie d’échelon et le restes du PC réunis par le capitaine Delepierre sont encerclés au bois de Saint-Germain de Modéon. Ils détruisent leur matériel et seront fait prisonniers après un engagement au cours duquel d'autres chasseurs seront tués.
Le sacrifice total du 41e bataillon de chars était consommé, aucun n’aura jamais flanché, tous ont fait leur devoir jusqu’au bout.
Le 22 juin, les débris de ce qui avait été une division cuirassée de l’armée française sont regroupés à l’ouest de la Souterraine. C’est là qu’aura lieu la dissolution des unités la composant dont faisait partie le 41e Bataillon de Chars de Combat.
Citation:
Citation à l'ordre de l'armée comportant l'attribution de la Croix de guerre 1939/45 avec palme.
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