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Historique
du 3eBataillon de Chars Légers (BCL):
(Filiation par F.Sinibaldi - Introduction par C.Aïcardi - Chronologie par H. Azema)
Filiation:
C’est à partir du 2e bataillon du 503e Régiment de Chars de Combat (RCC) dissous, que le 3e BCL est créé le 25 août 1939 à Versailles/Satory.
Devise du Bataillon: "Sans varier"
Introduction:
Cette nouvelle unité, équipée de 45chars R 35 aux ordres du commandant Poudroux est rattachée administrativement au 503e Groupe de Bataillons de Chars de Combat (GBCC) et affectée à la II° armée.
La création des quatre Divisions Cuirassées (DCr) de janvier à mai 1940 et les pertes notables subies lors des combats obligent l'Etat-major à de nombreuses réorganisations dans la répartition des bataillons de chars de combat au sein des armées et des groupements auxquels ils sont rattachés.
Le 3e BCL. restera affecté à la II° armée et rattaché au 503e GBCC.
De mai à juin 1940, au cours des derniers engagements auxquels participeront les BCC, certains seront totalement détruits et beaucoup d'autres fortement diminués; en dehors des combats, des unités seront contraintes à saboter leurs matériels afin qu'il ne tombe pas aux mains de l'ennemi. Les débris de ces formations, souvent isolées sur le terrain et coupées de leur chaine hiérarchique seront, dans le meilleur des cas, regroupés dans des formations et sous des commandements de circonstance pour leurs ultimes combats.
Chronologie:
(D'après le journal des marches et opérations du 3e BCC)
Peu après sa constitution, fin août 1939, le 3e BCL quitte le Quartier de Satory et va cantonner dans le parc du château de Montigny-le-Bretonneux, à proximité de la gare de Trappes.
- La drôle de guerre:
Au début du mois de septembre, le 3e BCL se déplace en Meuse et s’installe dans la région de Mouzay, au château de Charmois, avant d’être transféré à Haudainville près de Verdun en novembre 1939 où il parfait son entrainement jusqu’en mars 1940 sur les terrains militaires de Verdun. En avril, participe à des exercices avec des unités d'infanterie de la 1ère Division d'Infanterie Coloniale (DIC), dans la région de Montfaucon, Romagne-sous-Montfaucon et Eclisfontaine.
- Combats sur la Meuse:
- Le 10 mai, les troupes allemandes entrent en Belgique, le régiment placé en alerte se porte dans le bois du Chênois, entre Mouzay et Baalon. Le 12, après un bombardement subit la veille, il se retire dans la région de Damvillers puis, sous la pression des troupes allemandes qui avaient franchit la Meuse, il reçoit l'ordre de rejoindre Laneuveville-sur-Meuse où, le 14 mai, il se met à la disposition de la 1ère DIC laquelle contrôle les hauteurs ouest et nord-ouest de Beaumont-en-Argonne.
- Le 15 mai, les 1ère, 2e, et 3e compagnies se positionnent dans la région de Pourron, puis dans la nuit du 15 au 16 le bataillon se voit confier la mission de s'opposer à de possibles infiltrations de l’ennemi en direction de Buzancy, en contrôlant le triangle: ferme de la Petite Forêt, ferme des Tuileries, lisière nord du bois de Pont Gérache.
- Le 17, l'infanterie allemande, soutenue par des chars et appuyée par l'artillerie, attaque les positions françaises. Les 1ère et 3e compagnies contre-attaquent trois fois et subissent des pertes notables.
Ces deux compagnies forment alors une compagnie de marche (CM) aux ordres du capitaine commandant la 1ère compagnie. La 2e compagnie est dirigée vers le bois de Sommauthe, à la disposition de la 6e DIC. Au bout de deux jours de combat, quinze chars du bataillon sont en réparation, en panne sur le terrain ou détruits.
- Le 18 mai, la CM mène l'attaque de l'infanterie de la 1ère DIC sur la direction Chapelle Saint-Jean-Baptiste, ferme de la Harnoterie, tandis que la 2e compagnie fait de même avec l'infanterie de la 6e DIC, en vue d'atteindre La Bagnole. Au cours de l’action, l'artillerie allemande réussit à dissocier les chars des fantassins mais la progression allemande est stoppée. Le CM et la 2e compagnie se replient et reprennent leurs positions de départ. Plusieurs chars embourbés sont abandonnés après avoir été incendiés.
- du 20 au 29 mai, le bataillon est désigné pour une mission de couverture de la 1ère DIC qui se replie sur Buzancy.
- Le 30 mai à Nouar, la CM passe en réserve du corps d'armée, la 2e compagnie quitte la 6e DIC et rejoignit la 1ère DIC.
Les pertes des combats de la Meuse sont de:
- 2 officiers tués, 3 blessés - 2 Sous-officiers tués, 4 blessés- Militaires du rang 3 tués, 14 blessés.
- dix chars détruits, six hors de service et évacués.
- Combats entre l'Aisne et la Marne:
- Le 8 juin, le bataillon est mis à la disposition de la IVe armée et se déplace sur Machault près de Rehel. La CM est affectée à la 14e DI, commandée par le Général de Lattre de Tassigny et la 2e compagnie à la 2e DI, dont le PC est à Warmeriville. Le PC du 3e BCL s'installe à Bétheniville et la CE à Saint-Hilaire le Grand.
- Le 9 juin, la CM est engagée sur le front de l’Aisne; l’ennemi ayant refusé le combat le bataillon, le 35e R.I et le 3e DBCP se rétablissent entre Thuny-Trugny et Seuil.
- Le 10 juin, les chars allemands après avoir forcé nos positions sur l'Aisne à l'ouest de Rethel investissent le village de Neuflize. Une section de la 2e compagnie dégage les fantassins pris au piège. Après l'action, la 2e compagnie se dirige vers Warmeriville puis dans la nuit effectue avec sa division le repli général ordonné. La 2e compagnie quitte la 2e DI et rejoint Vaudétré, au nord-est de Reims. La CM reste aux ordres de la 14e DI.
- Le 11 juin, la CM participe à la défense de l'Arnes puis, dans la journée, quitte la 14e DI et gagne Saint-Hillaire-le-Grand où elle retrouve la 2e compagnie, la CE et le PC du bataillon.
Fortement diminué par les combats, le bataillon ne dispose plus que d’une dizaine de chars. Les unités sont fondues en une seule compagnie de marche mise à la disposition du corps d’armée.
- Le 12 Juin, cette nouvelle unité après avoir essayé de ralentir l’avance ennemie près de Mourmelon-le-Petit et à Chalons sur Marne se retrouve à Blacy près de Vitry-le–François.
- Le 13 juin, la CM assure le repli des unités en retraite en direction du sud-ouest au pont de Pogny. Puis les restes du bataillon, dont les éléments roues et chenillés, sont dissociés et retraitent en direction de Troyes.
Les pertes des combats de l’Aisne et de la Marne sont de:
- 1 officier et 1 Sous-officier blessés - Hommes du rang 2 tués, 1 blessé.
- Trois chars détruits, un char hors de service est évacué.
- Retraite vers le sud-ouest:
- Entre le 14 et le 16 juin, la CM retraite sur l'axe Vitry-le-françois, Troyes, Montbard, ville près de laquelle elle se rend aux Allemands, après avoir détruit ses derniers chars.
- Entre le 14 et le 27 juin, le PC et la CE retraite sur l'axe Vitry-le-François, Troyes, Nevers,
La Souterraine, Confolens, Gordon (Lot) et Auch.
Au cours de la retraite, sept officiers, dix sous-officiers et soixante-quatorze chasseurs furent portés disparus. Dix-sept chars furent perdus.
Le bataillon sera dissous le 30 juin 1940.
Fait relativement rare, cette formation qui a eu une existence très brève (25/08/39 au 30/06/40), éditait un bulletin
intitulé "Le Culbuteur" qui paraissait tous les quinze jours et était réalisé avec des procédés modernes d'impression.
Un exemplaire de ces bulletins, daté du 1er février 1940 nous a été transmis par madame C. Berindei et peut
être consulté (ou chargé sous format pdf) ci dessous:
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