Historique du 28e Bataillon de Chars de Combat (BCC):
(Filiation par F.Sinibaldi - Introduction par C.Aïcardi - Chronologie par H. Azema)
Filiation:
C’est à partir du 512e Régiment de Chars de Combat (RCC) dissous, que le 28e BCC est créé le 26 août 1939 à Chalons-sur-Marne.
Devise du bataillon:"Toujours devant"
Introduction:
Cette nouvelle unité, équipée de 34 chars B1 bis, aux ordres du chef de bataillon Pinot est rattachée administrativement au 512e Groupe de Bataillons de Chars de Combat (GBCC).
Les unités sont commandées par: le Cne Barreau (1ère Cie), le Cne Bruneau (2e Cie), le Cne Carrac(3e Cie), le Cne Delmotte (Cie échelon).
Engagé en août en Belgique ou il sera entièrement décimé; reformé, il entrera dans la constitution des Divisions Cuirassées (DCr) mises sur pied au début de l'année suivante.
La création des quatre DCr de janvier à mai 1940 et les pertes notables subies lors des combats obligent l'Etat-major à de nombreuses réorganisations dans la répartition des bataillons de chars de combat au sein des armées et des groupements auxquels ils sont rattachés.
Début janvier 1940, le 28e BCC sera affecté à la 2e DCr, 4e ½ brigade.
De mai à juin 1940, au cours des derniers engagements auxquels participeront les BCC, certains seront totalement détruits et beaucoup d'autres fortement diminués; en dehors des combats, des unités seront contraintes à saboter leurs matériels afin qu'il ne tombe pas aux mains de l'ennemi. Les débris de ces formations, souvent isolées sur le terrain et coupées de leur chaine hiérarchique seront, dans le meilleur des cas, regroupés dans des formations et sous des commandements de circonstance pour leurs ultimes combats..
Chronologie:
Au cours de la campagne de 1940, il y a eu deux 28e BCC. En 14 jours de campagne en Belgique, la
formation d’origine fut entièrement décimée. Reformé une deuxième fois, le nouveau bataillon eut à peu près le
même sort durant la campagne de France.
Reconstitué le nouveau 28e BCC embarque le 29 août 1939 en gare de Chalons pour la Meurthe et Moselle
où il cantonne à Montauviller dans la région de Pont-à-Mousson.
Le 2 septembre 1939 avec le 37e BCC il constitue une demi-brigade. Le 10 il se déplace dans
la région de Luneville. Ses unités stationnent à Flin, Glonville, Fontenay la Joute, Domptail.
Le 10 décembre 1939, Il fait mouvement dans la région de Mars-la-Tour en vue de son endivisionnement qui
se fera le 1er janvier 1940 lors de la création de la 1ère D.C.R. Il regagne à cette date
la région de Suippes/Mourmelon.
Le 12 mai 1940, c’est dans la région de Fleurus que l’on retrouve le bataillon. Les allemands ayant franchi
la Meuse entre Namur et Dinant la 1ère DCR reçoit l’ordre de se porter sur la poche créée par l’ennemi
et de contre attaquer.
Le 14 mai 1940, le 28e est dirigé sur Lambersart où il prend position au nord de Flavion avec son
frère d’arme le 37e BCC.
Le 15 mai 1940, l’attaque allemande se déclanche d’Anthée à Flavion. La 3e compagnie fait face à des
éléments de la 5e Panzer-Division mais est obligée, après une journée de combat, de se replier sur
Chaste et Beaumont.
Livré à lui-même, le reste du bataillon sans ordres, sans appui, sans carburant ni munitions pour les blindés,
abandonne la rage au coeur ses chars après les avoir mis à feu. Les équipages en rampant traversent les formations
ennemies et certains arrivent à rejoindre les débris du bataillon qui retraite sur Coussoire, Berelles et Eccles.
Le 16 mai 1940, Il ne reste que 7 chars pour défendre Beaumont et les villages environnants. A 15 heures avec
des éléments du 25e, du 26e BCC et du 5e chasseurs les restes du 28e BCC
se replient sur Capelle. Le 17 nouveau recul sur Guise.
Le 18 mai 1940, le mouvement de retraite général entraîne les restes des compagnies décimées jusqu’à la forêt
de Traconne près d’Esternay. Les rescapés sont regroupés à Lamat avant d’être dirigé sur Gyancourt (région de
Versailles).
Le 18 mai 1940, quelques équipages des 28e, 37e et 15e BCC ont rejoint
Mourmelon où une compagnie de marche est constituée à partir des matériels laissés au parc. Cette nouvelle
compagnie est commandée par le lieutenant Claude du 37e BCC.
Ce groupement improvisé avec des effectifs très réduits combat dans les rangs de la 14e DI, jusqu’à sa
destruction complète le 24 mai 1940.
Une nouvelle demi-brigade est formée et mise aux ordres du commandant Pinot. Elle comprend le 28e BCC , reconstitué et commandé par le chef de bataillon Lemut, et le 25e BCC (également reconstitué avec les restes des 25e et 26e BCC). Cette formation quitte Versailles le 3 juin et se porte dans la nuit du 3 au 4 juin dans la région de Chantilly.
Le 5 juin 1940, la demi-brigade est dirigée sur Chilly et Chaulnes pour dégager le flanc ouest de la 24e
division, mission quelle mènera à bien malgré de très lourdes pertes. Mais l’aviation allemande oblige le
25e bataillon à se désengager et ce n’est que huit chars qui arrivent à se regrouper en soirée dans le
bois de Mortemer.
Le 8 juin 1940, la demi-brigade tente de résister à l’avance allemande et livre quelques combats retardateurs
à proximité du carrefour de la R.N 16 menant à Montdidier et Beauvais.
Le 12 juin 1940, le bataillon participe avec ses moyens à une contre attaque menée par la demi-brigade
visant à rejeter l’ennemi au-delà de l’Oise, avant d’aller prendre une nouvelle position défensive vers le canal
de l’Ourcq.
Et puis ce sont les combats de retraite qui l’amènent le 14 juin à Sens après avoir assuré la garde du pont à
Montereau.
Le 16 juin 1940, le bataillon réduit à trois chars regagne Gien où il perçoit sept chars avant de se replier
sur Sainte-Thorette.
Le 18 juin 1940, après une étape de 80 kilomètres il atteint Chabenet près d’Argentan-sur-Creuse. Le 21 il est à
La Poste au sud de Briaire.
Le 23 juin 1940, l’armistice ayant été signé la veille, c’est à la Croisière que le repli du 28e
bataillon de chars de combat se termine. Il sera dissout peu de temps après.