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fiche éditée le 08 juin 2012

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HISTORIQUE

du 9e HUSSARDS

(par le Lt colonel (ER) Azema : D'après le texte de Jérôme Croyet "Pour l’Empire".)

Le 2 septembre 1792, une loi créé le 2e corps des "Hussards de la Liberté" qui est levé à Lille.
Fin novembre 1792, ce deuxième corps des hussards de la liberté prend le numéro 8 dans le rang de l’armée des hussards, après avoir pris le numéro 1 de la République, concurrençant ainsi le 8e hussards levé à partir des éclaireurs de Fabrefonds.
Le 25 mars 1793, la Convention décrète que le corps des hussards de la liberté est compris dans les régiments de hussards sous le numéro 10. Le 3 mai 1793, alors que le régiment est à Amiens la Convention prend un décret qui ordonne aux officiers, sous-officiers et hussards composant les trois premières compagnies du 10e régiment de hussards dit "de la Liberté" de rejoindre incessamment leur corps, car ils ont été licenciés arbitrairement par Dumouriez.
Le 4 juin 1793, le 10e hussards devient 9e hussards.

Sous la Révolution et le concordat:

Le 3 juillet 1794 le 9e régiment de hussards est à l’armée du Nord à la division Souham et tient garnison à Gand. En août il entre en campagne contre les troupes anglaises à Lincelles près de Péronne dans les Flandres, enlève un poste anglais et s’empare de deux canons sur la digue de Druten. Le 13 septembre un détachement du 9e hussards combat à Boxtel. Le 15 septembre, le régiment rompt la cavalerie anglaise puis le 21 à Werwick, après avoir passé la Lys, il capture un bataillon ennemi. Il quitte la Hollande en 1795.
Durant cette même période un détachement du régiment détaché à l’armée des côtes de Cherbourg combat contre les Chouans vendéens. Durant l’hiver 1793-94, les 12 et 13 décembre il s’illustre lors des combats du Mans où il s’empare de 4 canons et des drapeaux royalistes.

En 1796-98, placé à l’armée du Rhin et Moselle il est en compte (un escadron de 95 hommes) à la division Duhesme , brigade Laroche avec les 21e et 31e demi-brigade d’infanterie. En juin 1796, sous les ordres de Dessaix, les troupes passent le Rhin à Kehl, l’escadron du capitaine Hochon repousse l’ennemi et le force à la retraite, lui prenant deux canons
Pour cette campagne en Allemagne contre les troupes autrichiennes, le général Taponnier ayant succédé au général Duhesme, il combat le 9 juillet à Rastatt, le 10 juillet à Ettlingen où les hussards et l’infanterie débordent par la montagne les troupes de l’archiduc Charles, le 11 août il est à Neresheim, traverse le Lech le 2 septembre. Le 2 octobre il est à Biberach.

A l’armée du Danube, créée le 18 juillet 1799, il est sous les ordres du général Masséna. Le 9e hussards passe sur la rive droite de la Lima le 3e septembre puis, progressant en Suisse, il combat à Zurich ville qui tombe le 26 septembre 1799. La prise de Zurich achève la ruine et la dispersion de l’armée russe qui retraite sur Schlaffaussen.
Le nom de "ZURICH, 1799" est la première inscription portée sur la soie de l’étendard.

En 1800, à la Grande Armée, le 9e hussards fait partie de l’ armée du Rhin du général Moreau et est en compte à la division Klein avec ses frères d’armes les 2e, 4e et 7e hussards. Le 25 avril le régiment passe le Rhin à Brisach il combat les autrichiens le 3 mai à Engen, s’empare de Moeskirch le 25 avril, puis entame la poursuite en direction de Memmingen avant d’être de la victoire à Augsbourg le 31 mai. Il pénètre ensuite en Autriche, combat à Neubourg le 28 juin puis à Salzburg le 14 décembre où, malgré la perte de son chef de corps, le colonel Ducheyron, les troupes autrichiennes sont une nouvelle fois défaites.
Le traité de Lunéville signé le 7 février 1801 met fin à cette guerre.

De retour en France le régiment prend garnison à Sélestat jusqu’en 1803; en décembre il compte 808 hommes. En 1804, le colonel Guyot assure le déplacement du régiment sur le Pas de Calais où les 1er et 2e escadrons s’installent à Saint Omer, le 3e à Calais et le 4e à Lille.
Cette même année, il reçoit quatre aigles et étendards du modèle Chaillot.

Le 9e régiment de hussards quitte le camp de Boulogne et, en marche forcée, rejoint la Grande Armée en Allemagne. Affecté au 5e corps, il est en compte avec le 10e hussards à la 5e division de cavalerie légère du général Fauconnet, 1ère brigade du général Treillard,
Le 8 octobre 1805, il est engagé à Wettingen et prend une part à la victoire contre les autrichiens; il s’illustre le 6 novembre 1805 à d’Amstetten et fait "beaucoup d’honneur à la cavalerie et particulièrement aux 9e et 10e régiments de hussards (Bulletin de la Grande Armée)".
Le 28 novembre 1805 le 9e hussards à Wischau se heurte et cède volontairement la ville à une troupe de cavaliers russes. Ce leurre à une immense conséquence lors la bataille du 2 décembre à Austerlitz; l’attaque des troupes de Bragaton et des troupes de la troisième coalition sont mises en déroute et font retraite en fin de soirée vers Welspitz. Le 3 décembre l’Empereur d’Autriche demande une entrevue à l’Empereur Napoléon.
L’armistice signé le 30 octobre 1806 met fin à la guerre contre la Prusse.


La campagne de Pologne:

Le 1er octobre 1806: une quatrième coalition Russo-prussienne se forme et engendre la campagne de Pologne. Le 14 octobre, le 9e hussards fort de 527 hommes, toujours en compte à 5e division de cavalerie du général Fauconnet, s’illustre lors de la bataille d’Iéna au cours d’une charge menée par son chef de corps, le Colonel Barbenègre, qui est tué.
Pour son engagement et sa bravoure le 9e hussards apporte à l’étendard le nom de IENA, 1906"
Le 24 octobre alors que les troupes françaises s’apprêtent à entrer dans Berlin, Berthier apprend avec stupeur qu’un escadron du 9e hussards est déjà dans la place devançant ainsi le corps d’armée.

La poursuite de l’armée russe amène le régiment à Settin le 30 novembre avec le 5e corps d'armée de Lannes qui a pour ordre de traverser la Narew près de Pultusk. Sur la rive de ce cours d’eau il rencontre, le 26 décembre 1806, l’armée russe de Benningen. Les charges de la cavalerie de la brigade Treillard et l'engagement du régiment poussent à la retraite l’armée du Tsar.
A la poursuite des troupes russes le régiment, en compte au corps de réserve de Lannes, combat victorieusement à Heilsberg le 18 janvier 1807 les troupes de Benningen qui se replient sur Friedland. Le 16 février, il est engagé à Ostrolenko puis dirigé sur Dantzig où il participe au dernier combat qui permet la chute de la ville le 24 mai. A Friedland le 14 juin, en compte à la brigade Albert avec les 7e et 8e régiments provisoires, il s’illustre en fin de soirée en participant à la dernière charge sur le flanc droit des troupes du Tsar qui sont mises en déroute.
Cette victoire amène le traité de Tilsit qui est signé le 9 juillet 1807.


La campagne d’Allemagne:

En 1809, le 9e hussards est en compte avec les 7e et 20e chasseurs au III° corps d’armée de Lannes, brigade Colbert. Il combat les autrichiens à Eckmühl le 22 avril et est engagé à Essling les 21 et 22 mai. L’issue indécise du combat où Lannes trouve la mort, ouvre tout de même les portes de Vienne. Le 14 Juin à Raab, le régiment participe à la victoire contre l'archiduc Jean-Baptiste d'Autriche; au cours des combats, l’escadron Curely encerclé par des autrichiens, parvient à traverser toutes les lignes ennemies pour rejoindre les troupes françaises.
Ce sera enfin Wagram les 5 et 6 juillet où le régiment, au sein de la brigade Colbert, s’illustre sous la conduite de Oudinot, nouveau chef du III° corps, par de nombreuses charges menées sur le plateau de Wagram.
Le nom de cette victoire "WAGRAM, 1809" est porté à l’étendard.


La guerre d’Espagne et création du 9e hussards bis:

En 1810, le régiment est affecté à la division Reille en Espagne. Le 12 août, les 3e et 4e escadrons (620 hussards) rejoignent cette division à Pampelune. En février 1811, c’est au tour du 2e escadron de rejoindre, ce qui porte le régiment à 749 hussards. En 1811 l’Empereur décide la création du 5e escadron. Le 7 octobre 1811 le 9e hussards crée un 6e escadron.
Par décret impérial en date du 8 janvier 1812, le régiment est porté à 7 escadrons et se scinde en deux. Les 1er, 5e ,6e et 7e escadrons cantonnés en Alsace deviennent "9e hussards principal" tandis que les autres, restés en Espagne, deviennent "9e hussards bis" qui est passé en revue, le 24 décembre 1811, à Segorbe par Suchet et est partagé entre l’Aragon et Valence.
Lors de cette campagne d’Espagne, dans les environs de Saragosse, le 9e bis fait brigade avec le 18e et le 22e dragons.
Il participe au siège de Valence qui prend fin en janvier 1812 puis se distingue le 25 décembre 1812 à Barbastro où, sur la rive gauche de l’Ebre, il charge 2000 espagnols qui avaient pris position sur les hauteurs de la Nuestra Sennora de Lugeo les met en déroute.
En janvier 1813, le régiment cantonné à Saragosse ne compte que 175 hommes par escadron. Reconstitué il prend le numéro 12 et rallie l’armée de Soult à Jacca.
Le 1er escadron retraite sur la Catalogne en octobre 1813. Avec la colonne Legrand il rentre en France et combat les troupes autrichiennes dans la région Lyonnaise en janvier 1814.


Le 9e hussards principal et la campagne de Russie:

En garnison à Sélestat le 9e hussards principal, par arrêté Impérial en date du 1er décembre 1811, est en compte à la 8e brigade de cavalerie mise aux ordres de Burthe.
Le 15 juin 1812, lors de l’entrée en campagne, la brigade fait partie du 2e corps de réserve de la cavalerie de la Grande Armée. Il est en compte à la division Sébastiani avec le 5e hussards. Le 7 septembre, à la division légère de Pajol, il est engagé avec le 5e hussards et les 11e et 12 chasseurs lors de la bataille de la Moskowa où il s’illustre par ses charges téméraires. Le 9 septembre, il combat à Mojaïsk. Le 19 octobre, la Grande Armée quitte Moscou et retraite vers la Pologne où le régiment arrive très diminué, ne comptant plus que 78 survivants.
Pour cette campagne de Russie le nom de "La MOSKOWA, 1812" est porté à l’étendard du régiment.
Reconstitué en juillet 1813, fort de 39 officiers et de 820 cavaliers, il dépend toujours du 2e corps d’armée, 2e division de cavalerie légère d’Urbal, 8e brigade Dommaget avec le 4e Chevau-légers et le 5e hussards. Il est engagé le 21 mai 1813 à Bautzen, le 23 mai à Reichenbach, du 16 au 19 octobre à Leipzig puis les 30 et 31 octobre à Hanau.
Retraitant sur la France, il se replie sur Sélestat dont il assure la défense jusqu’au 8 janvier 1814. Le 11 février 1814, les restes du régiment à la division Guyot lors de la bataille de Montmirail montrent un dernière fois leur bravoure et les survivants se regroupent à Fontainebleau.
Le 6 avril,l’Empereur Napoléon 1er abdique.
Transféré à Roanne le 9e régiment principal de hussards est dissous le 12 mai 1814 et ses restes sont versés dans le régiment de Berry hussards numéro 6.


La seconde restauration:

Par décret en date du 27 septembre 1840 de Louis-Philippe 1er, le 9e régiment de hussards est recréé à partir des détachements des 1er, 3e, 4e et 6e hussards et du 9e chasseurs; il sera dissous le 4 mai 1856.


Le second Empire:

Le "Régiment des Guides", créé par décret du 23 octobre 1852, est sous les ordres du colonel Fleury et caserné à l’école Militaire à Paris. Il est employé à l’escorte de l’Empereur et aux chasses impériales.
Deux ans plus tard, le 1er mai 1854, il devient le "Régiment des Guides de la Garde Impériale".
Le 4 mai 1859, désigné pour la campagne d’Italie le régiment est rassemblé à Marseille puis par voie de terre rejoint Gènes. Le 4 juin, lors de la bataille de Magenta contre les troupes autrichiennes un seul peloton y participe puis, ce sera la bataille de Solférino le 24 juin où le régiment participe mais n’est pas engagé, l’ennemi s’étant dérobé au moment de l’ultime charge.
Le 10 novembre 1859, le traité de Zurich met fin à cette guerre.
La guerre franco-prussienne 1870-1871:
Le 20 juillet 1870 le régiment, sous les ordres du colonel de Percin de Northumberlain, part pour la Lorraine. Le 5e escadron est désigné pour servir d’escorte à l’Empereur; il assure ce service jusqu’à la capitulation de Sedan le 2 septembre 1871.
Le reste du régiment est engagé le 16 août à Gravelotte. Replié sur Metz, il subit le siège jusqu’à la capitulation de la ville le 27 octobre 1870.
Après la déchéance de l’Empire; le 4 septembre 1871, et l’armistice franco-prussien, le régiment des Guides de la garde Impériale est dissous et intégré dans les rangs du 9e régiment de hussards.

S’en suivit une période de trente ans de paix et de vie de garnison, rythmée par l’entraînement à la mise en œuvre des nouvelles doctrines d’emploi de la cavalerie légère De 1892 à 1913 le régiment tient garnison à Marseille puis en 1914 se déplace à Chambéry.

La première mondiale 1914-1918:

Caserné à Chambéry au début de la guerre, affecté à la 5e brigade de cuirassiers à la disposition du 14e corps d’armée, le régiment rejoint les Vosges début août puis est déplacé dans la Somme et les Flandres. En 1915 il est en Somme, en Champagne puis dans le secteur de Montbéliard. En 1916 il est en Meuse puis en 1917 il est de retour en Somme. En 1918 il combat en Alsace puis il retrouve les Flandres et termine la guerre en Champagne. En récompense de ses actions les noms de "CHAMPAGNE, 1915" et "FLANDRES, 1918"sont portés sur la soie de l’étendard.
La fiche 1914-1918, accessible à partir de la page de présentation du 9e hussards, relate l'odyssée du régiment durant cette période.

Le 9e régiment de hussards est dissous à Chambéry en 1921. Recréé en 1944, il sera de nouveau dissous quelques mois plus tard.

La guerre d’Algérie:

Le 20 mai 1956, le 9e régiment de hussards est recréé à Sissonne pour combattre en Algérie. Après le cessez le feu il rentre en métropole le 23 mars 1962 et est dirigé sur Reims et Mourmelon.
Une dernière inscription est portée à l'étendard:
"A.F.N. 1952-1962"

La fiche Algérie, accessible à partir de la page de présentation du 9e hussards, relate l'odyssée du régiment durant cette période.

Le 1er juin 1964 le 9e régiment de hussards est dissous à Reims et devient 18e régiment de dragons.

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