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HISTORIQUE SUCCINCT
du 9e régiment de dragons
(par le Lieutenant colonel (H) Henri Azema)
Levé le 14 septembre 1673 à partir des dragons de gentilshommes (Danjeau) par le Marquis Charles Paul de
Beauffremont il prend le nom de régiment de Beauffremont-Dragons qu’il conservera jusqu’en 1685. Racheté en 1696
il devient Payrac-Dragons, du nom de son nouveau propriétaire. En 1699, repris par une branche des Beauffremont
il prend le nom de Listenois-Dragons avant de devenir en 1773 Lorraine-Dragons.
Sous l'Ancien régime:
Sous les anciennes dénominations de la royauté, le régiment participe aux guerres de Hollande (1673-1678), contre
la ligue d’Augsbourg (1688-1697), de la succession d’Espagne (1701-1713), de la guerre de succession de Pologne
(1733-1735), d’Autriche (1740-1748), à la guerre de Sept Ans (1756-1763).
Après la révolution, en 1791, le régiment prend le nom de "9e régiment de dragons".
Les guerres de la révolution et de l'Empire:
- 1791: Le régiment, après les massacre de la "Glacière", est envoyé à Avignon le 16 octobre pour rétablir
l’ordre.
- 1793: En compte à l’armée des Alpes, le 9e dragons positionné à Vienne est dirigé Lyon le 9 août
où il participe au siège de la ville tenue par des dissidents fédéralistes. Après la chute de la ville, le
régiment quitte le quartier Varin et réintègre l’armée de Kellermann mi-octobre 1793.
- 1794-96: Il est à l’armée d’Italie de Buonaparte. Il combat à Mondovi le 21 avril 1796, ce sera ensuite
Calderio, le Passage du Mincio puis, Arcole le 16 novembre 1796 où il favorise la prise du pont sur l’Alpone en
prenant à revers les troupes autrichiennes.
- 1797: Il participe, le 14 mars, à la bataille du Tagliamento puis au siège de Mantoue qui capitule le 31
juillet.
- 1799: Le 26 mars, le 9e dragons combat à Véderio au sein de l’armée Suchet, subit un échec et est
fait prisonnier. Partiellement libéré 4 mois après, les restes du 9e dragons avec son colonel rentrent
en France et se reconstitue à Paris.
Le 10 novembre 1799, le régiment sous les ordres du colonel Sebastiani est une des 3 unités qui participe au coup
d’état du 18 brumaire.
- 1800: Le 9e dragons fait partie de l’Armée de réserve de Dijon créée par décret en date du 8 mars
pour renforcer l’armée de Masséna en difficulté en Italie. Il est à Seurre le 5 avril avant de s’installer fin
avril à Saint-Jean-de-Losne. Il est avec le 8e dragons à la brigade Rivaud.
Le 5 mai, la division de cavalerie qui comprend le 11e hussards, le 15e chasseurs, le 3
e de cavalerie et le 9e dragons fait mouvement sur Genève par Bourg, Nantua Carouge; le régiment
se positionne le 14 mai à Nyons. Après la passage du col du Gand-Saint-Bernard, mené par le 1er consul
Buonaparte il combat contre les autrichiens à Montebello le 9 juin . A l’armée Kellermann, 2e brigade
Champeaux, il est engagé à Marengo le 14 juin où il repousse de nombreuses attaques et où ses charges forcent
la victoire un moment indécise.
- 1801: Le 12 juin, il combat en Toscane et se fait remarquer à Castel-Franco.
- 1803: En prévision d’une action sur l’Angleterre les forces françaises se rassemblent. Les 1er,
3e, 8e et 9e dragons sont stationnés dès le 14 juin au camp de Compiègne.
- 1804: Le régiment aux ordres du colonel Maupetit stationne, pour les 1er et 2e escadrons
à Pont-Sainte-Maxence, l’escadron de dépôt, les 3e et 4e escadrons à Versailles.
- 1805: Le 9e dragons est à la Grande Armée, à la 3e division de cavalerie il fait partie
de la 1e brigade de dragons avec les 5e, 8e dragons du général Boyer. Le 27 août, il reçoit
ordre de marcher sur l’Allemagne. Après avoir franchi le Rhin, il combat victorieusement le 8 octobre contre les
autrichiens à Wertingen puis s’illustre à Austerlitz le 2 décembre.
- 1806: Durant la campagne de Prusse, il combat à Iéna le 14 octobre puis participe le 26 octobre à la prise
du village de Zehdenick, après une charge de cavalerie menée par Murat.
- 1807: En campagne en Pologne, le 9e dragons, aux ordres du colonel Girardin, est engagé le 3
février à Jonkowo, le 6 à Hoff puis à Eylau le 8 février où le 9e dragons et les escadrons de Murat
chargent à plusieurs reprises pour dégager l’infanterie et forcer les russes à une nouvelle retraite. Ce sera
ensuite Friedland le 14 juin et Koenigsberg où il entre le 16 juin 1807.
Les nombreux combats des guerres de la révolution et de l’Empire valent au régiment d'inscrire sur son
étendard les noms de
"Arcole 1796" - "Marengo 1800" - "Austerlitz 1805"- "Eylau 1807".
- 1808: Dirigé sur l’Espagne le régiment combat à Burgos le 7 novembre 1809.
- 1809: Le 9e dragons est engagé à Talavera-de-la-Reina les 27 et 28 juillet et le 19 novembre à
Occana.
- 1810: Il participe au siège de Cadix en avril puis à la bataille de Busaco le 28 novembre.
- 1811: En prévision de la campagne de Russie, l’Empereur réorganise l’Armée; le 9e régiment de
dragons change d’appellation et devient le 4e régiment de lanciers.
- 1812: Sous cette nouvelle dénomination le régiment se distinguera en 1812 lors de la campagne de Russie à la
Moskova, Mojaisk et Winkowo.
- 1813: Durant la campagne d’Allemagne il est à Leipzig et Hanau.
- 1814: Il participe aux combats Champaubert et Vauchamps lors de la campagne de France.
Après l’abdication de l’Empereur le régiment prend l’appellation de régiment de Lanciers de Monsieur titre qu’il
ne conservera que dix mois.
- 1815: Les cent jours:
Le 1er mars 1815 Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés
reprennent les hostilités et très vite il faut réorganiser l’armée. Le 9e régiment de dragons retrouve
son nom mais une ambigüité subsiste car c’est sous le nom de 4e lanciers qu’il combattra à Waterloo.
En 1815 à bataille de Waterloo, sous le commandement du Colonel Brio, le régiment (4e lanciers) anéanti
les dragons anglais du général Ponsonby, tué par le Maréchal-des-logis Orban, qui sauve également le drapeau du
45e de ligne.
Restauration:
Fin Juin 1815, peu après la seconde abdication de l’Empereur, le régiment est dissous. Les hommes sont transférés
au régiment de chasseurs de Vendée qui deviendra 10e dragons en 1825.
- 1816-24: Sous la IIe restauration, recréé sous le nom des dragons de la Saône, il participe en
1823 à l’expédition d’Espagne. Sous les ordres du colonel Vilatte et combat avec succès à San-Juan-Del-Puerto.
- 1825: Après la dissolution des "Dragons de la Saône" le régiment retrouve son appellation de 9e
régiment de dragons. Il ne gardera cette dénomination que trois mois et deviendra le 1er janvier 1826
"9e régiment de cuirassiers". A la même date, le 21e régiment de chasseurs à cheval dissous,
prend le nom de "9e régiment de dragon" et reste en garnison à Epernay.
- 1826: Le 1er janvier il devient le 9e régiment de cuirassiers, le 21e régiment
de chasseurs perdant son nom, constitue le 9e régiment de dragons actuel. Il est à cette date en
garnison à Epernay.
La guerre de 1870:
- Le 1er août, le 9e dragons est en compte à l’armée du Rhin du général Barrail. Il
est commandé par le colonel Reboul, et fait partie, avec le 1er dragons, de la 1èrebrigade.
- Le 16 août, il se distingue à la bataille de Rezonville (Division Forton); le régiment surpris par une attaque
prussienne, se débande avant de se reformer et de s’illustrer en chargeant la brigade Bredoww.
- Après la capitulation de l’Empereur Napoléon III à Sedan le 2 Septembre, il retrouve sa garnison d’Epernay.
Il restera en champagne jusqu’en 1914 avec un intermède en 1896 à Lunéville.
La guerre 1914–1918:
- Le 9e régiment de dragons, en garnison à Epernay, appartient à la 7e brigade de
dragons, 1er corps de cavalerie (Général Sordet), 5e division (avec le 29e
dragons), Ve armée, pour une période s’étalant du mois d’août au mois de novembre 1918.
Il est composé de quatre escadrons.
- 1914:
Le 31 juillet, le régiment est placé en couverture à Boulzicourt dans les Ardennes jusqu’au 4 août,
puis il est envoyé en opérations dans les Ardennes belges/ Martelange, Bastogne, Huy, Hotton, sur
la frontière luxembourgeoise, face aux escadrons de hulans. Il participe ensuite à la retraite générale de la
Marne et de la Somme du 23 au 27 août 1914. Transporté par VF à Nantueil le Houdain le 12 septembre, il participe
à la bataille de l’Ourcq , patrouille sur les arrières ennemis en forêt de Compiègne et Villers Cotteret, puis
est engagé à Templeux le 15 et Bohain le 16 septembre.
- La course à la mer:
Engagé dans la bataille Picardie : il combat à Nurlu le 23, Péronne le 25, puis
glissant en Artois ce sera les combats de Noyelles le 28 et de Lens le 4 octobre. La bataille des Flandres le
voit combattre du 7 au 9 novembre à Lestrem, Gorgues, Vieille Capelle, Ypres avant d’être engagé sur l’Yser à
partir du 17 puis à Steenstraate, Boesinghe, Langemarck.
Retiré du front il s’installe en réserve vers Hertzeele le 9 novembre 1914 avant d’être placé en repos du 13
décembre au 5 février 1915 à Wermhoult.
- 1915:
Le 7 février, le régiment fait mouvement sur Auxi le Château pour une période de repos et
d’instruction. En mai des éléments à pied sont employés dans les tranchées à Wailly et Perles au Bou.
Du 4 au 29 août, il fait mouvement sur Avesne le Comte; non engagé il retourne à Auxi le Château où il est aux
tranchées à Notre-Dame-de-Lorette et Neuville-Saint-Waast.
Le 21 septembre par VF le régiment fait mouvement vers Sézanne où il est en repos avant de rejoindre la région
de Chalons où il est engagé le 2 octobre à Souain.
Le 23 octobre, placé en repos à Esternay il retourne aux tranchées le 17 juillet à la ferme des Marquises.
- 1916:
Retiré du front et transporté par VF dans le secteur de Lunéville, il est placé dans le secteur situé
entre Embermenil et la Saône.
- 1917:
Placé en couverture sur la frontière Suisse, il rejoint le camp du Valdahon en janvier 1917
jusqu’en avril puis, celui de Villersexel. Il retrouve les tranchées de Coucy-le-Château, d’avril 1917 à mars
1918.
- 1918:
Pendant la grande offensive allemande de 1918 et la contre-offensive française et alliée, le
régiment est en position sur la Somme, à Roye et Montdidier du 26 mars au 27 mai. Retiré du front il se
reconstitue à Montmirail du 6 juin au 2 juillet. A partir du 15 juillet il est engagé dans la région d’Epernay
reprend Montvoisin et Oeuilly les 17 et 18 juillet.
Retiré du front le 22 juillet, il est déplacé en Argonne le 21 septembre 1918. Le 22 octobre il est positionné à
Vitry le François. C’est à Gondrecourt que l’armistice le trouve le 11 Novembre 1918.
Les noms de "L’Yser 1914" - "L’Avre 1918" - "Reims 1918" viendront s’ajouter à l’étendard.
Guerre 1939–1945:
- 1939:
A la déclaration de guerre le régiment est dissous à Epernay. Il donne naissance le 23 août 1939 à deux groupes
de reconnaissance d’infanterie: le 3e et 92e GRDI et un groupe de reconnaissance de corps
d’armée: la 10e GRCA.
- 1944:
Il est recréé à partir des éléments de la résistance (Le 5eescadron entre autres est
constitué de volontaires du maquis des Chênes de la Marne); il se nomme alors "9e régiment de dragons
FFI" et participe à la protection des arrières alliés en décembre 1944 dans la région de Soissons, lors de
l’offensive de Von Rundstedt dans les Ardennes.
Existant de fait dans le soissonnais il est de droit reconstitué à Paris le 1er janvier 1945.
- 1945:
Le 16 janvier, du 3e escadron FFI nait le 1er escadron. Dirigé sur Tarbes,
il s’installe au Quartier Larrey. Ayant reçu des renforts en personnel après le 8 mai, il se prépare à un départ
pour l’Indochine et devient "Régiment de Marche de Chars de la 2e D.B.". Il est commandé par le
lieutenant-colonel Divary.
L’Indochine:
Le régiment embarque le 10 octobre 1945 sur le paquebot "l’Oronte" à Marseille et débarque à Saigon le 3 novembre
1945 sous le nom de "Régiment de marche du 9e dragons".
Il combat dans la province de Tay-Ninh au nord-ouest de Saigon près de la frontière du Cambodge et a quelques
accrochages avec le Viet-Minh à Go Dau HA entre Saigon et Tay-Ninh.
Le 1er avril 1946, il fait partie de la 1ère brigade d’Extrême-Orient et devient
"Groupement d’unités d’armes lourdes" (GUAL/BEO) commandé par le lieutenant-colonel Divary.
Le 1eraoût 1946, il est basé au Tonkin où le régiment est une nouvellement fois dissous. Ses
personnels sont mutés au 1er régiment de chasseurs à cheval.
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