Régiment de cavalerie créé par Louis XIV, il porte jusqu’à la révolution les noms de ses Mestres-de-camp
successifs : Heudicourt, Praslin, Toulouse et Penthièvre.
C’est en souvenir du duc de Penthièvre qui le commanda en 1737 que le 8e Régiment de Dragons porte dans son
écusson l’inscription « Penthièvre Dragons ».
Devenu 8e Régiment de Dragons avec la 1ère République ; il participe à toutes les campagnes du Consulat et du
1er Empire. Il s’illustre à Rivoli le 14 janvier 1797.
C’est avant le combat de la Favorite que son chef, le colonel Miller, lui donne sa devise : « Où passe le vent
quand bien même le diable y perdrait sa queue le 8e Dragons passera ».
Il se couvre de gloire le 14 juin 1800 à Marengo, puis le 2 décembre 1805 à Austerlitz, enfin à Heilsberg en 1807.
En Espagne en 1808, après trois ans de présence dans la péninsule Ibérique, il revient en France en 1811 et prend
la dénomination de « 3e régiment de chevaux légers lanciers » puis est engagé dans la malheureuse campagne de
Russie et à Waterloo en 1815.
L’Empereur exilé, le régiment est licencié mais aussitôt reformé à Luneville sous le nom de « Régiment de Dragons
du Rhône N° 8 ».
En 1870, ayant retrouvé définitivement son nom, le 8e Régiment de Dragons se bat furieusement à Vorny,
Gravelotte, Saint-Privat puis est bloqué dans Metz avec l’armée de Bazaine.
Reconstitué avec la IIIème République, il tient garnison à Luneville jusqu'à ce qu’éclate la première guerre
mondiale.
Le 8e Dragons prend part à la bataille de la Marne et pendant trois années, ses escadrons combattent à pied
dans les tranchées.
En 1918, la ruée allemande s’efforce de percer le front français, la 2e Division à laquelle appartient le 8ème
Dragons est jetée dans la brèche vers Amiens d’abord, puis aux monts de Flandres et en mai sur l’Aisne.
S’accrochant au terrain, arrêtant l’ennemi, le 8e Dragons accomplit là des hauts faits d'arme. La belle conduite
du régiment pendant ce conflit vaut à son étendard les inscriptions de :
A la fin de la guerre, le 8e Dragons retrouve sa garnison dans la cité cavalière de Luneville. Il sera de
nouveau engagé dès la déclaration de guerre en septembre 1939.
A cette période, le 8ème Dragons est à cheval et forme Brigade avec son vieux frère d’armes, le 31e Dragons.
Dès le 10 mai 1940, il est engagé en Belgique pour tenter d’arrêter l’offensive allemande.
Le 16 mai 1940, la brillante conduite et le sacrifice du capitaine de Saint-Sernin à Bois-l’Abbé soulèvent
l’admiration des Belges.
Le régiment a subi de lourdes pertes et ce sont les débris de ses unités qui embarquent à Dunkerque, passent
en Angleterre et débarquent à Brest le 4 juin 1940 où il percoit hâtivement des chars et devient le 8e
Dragons-Chars. Il sera encore engagé dans les derniers jours de la campagne.
Le 8e Dragons fait partie de l’Armée d’armistice à Issoire jusqu’au 8 novembre 1942 puis passe dans le maquis.
Il participe à la libération d’Autun, puis à la campagne d’Alsace et d’Allemagne jusqu’au 8 mai 1945 qui le voit
sur les rives du lac de Constance. Sa conduite lui vaut la Croix de Guerre 1939-1945.
De 1946 jusqu’en 1952, le 8e Dragons tient garnison à Poitiers puis est envoyé en Allemagne à Saarburg.
En octobre 1956, il participe à une ultime campagne en Afrique, son 1er escadron débarquant à Suez.
Le 1er février 1964, son étendard et son appellation sont transmis au 4ème Hussards installé à Morhange.
De retour en Lorraine où ses anciens tinrent garnison de nombreuses années à Luneville et s’illustrèrent lors des
combats de 1914, le 8e Dragons après plus de siècles d’existence sera dissous le 30 juin 1977.
L’étendard et les souvenirs du « Penthièvre Dragons » ont été placés en garde, à cette date, au Centre Sportif
d’Equitation de Fontainebleau.