ref:AC0726
retour


HISTORIQUE
(par le Lt colonel (H) Henri Azéma)
Lorsque la France, en 1635, prend part à la guerre de trente ans, le duc de Saxe-Weimar, qui avait offert ses
services au cardinal de Richelieu, amène avec lui 16 vieux régiments allemands qui s’illustrent de telle manière
au service de la France qu’ils y restent après la mort de leur chef.
Plus tard, au moment de la paix des Pyrénées, c'est avec les débris de ces bandes étrangères qu'est formé par
ordre du 16 février 1659, le "Royal Etranger".
Son premier colonel sera le comte de Roye qui avait levé le noyau du nouveau régiment le 10 février 1657 .
LE REGIMENT ROYAL ETRANGER (1657–1791)
A peine formé le régiment de Roye est engagé contre les espagnols dans l’armée de Turenne et reçoit le baptême
du feu à la bataille de Dunes (1658) ou son action décide du succès de la bataille.
En 1668, il passe à l’armée de Hollande. En 1667, lors de la guerre du droit de dévotion, il assiste aux sièges
de Tournai, Douai et de Lille.
La paix de Nimegue renvoit le régiment en garnison à Caen. C'est ensuite la campagne d’Allemagne en 1679 où il se
distingue particulièrement au combat de Kockheim. Puis ses actions l’amènent aux Pays-Bas , il combat à Fleurus (1690) et
Mons (1691).
LA GUERRE DE SUCCESSION D’ESPAGNE
Le 20 mai 1706, au sein de l’armée du maréchal de Villeroy, le "Royal Etranger" combat les troupes
anglo-autrichiennes à Ramillies en Belgique. Les restes du régiment, fortement éprouvé, retraitent vers la France
à l’issue de cette défaite.
Le dimanche 6 juin 1706 le roi Louis XIV donne le "Royal Etranger" à monsieur de Saint-Chamas, ancien
capitaine du régiment, qui venait d’acheter cette charge à monsieur Quintin. Le 19 juin, le Roi octroi une forte
somme d’argent avec ordre de mettre en état de service le régiment au commencement du mois d’août.
Le 1er août 1759, le régiment combat à Mindem contre les hanovriens. Après un fort engagement il se
replie en ordre suite à l’échec des troupes françaises.
En 1789, en garnison à Arras, il est commandé par le comte Charles de Lameth.
CAMPAGNES DE LA REPUBLIQUE ET DE L’EMPIRE (1791-1915)
- 1791: Par ordonnance en date du 1er janvier, le régiment devient le 7e Régiment de
Cavalerie, il est commandé par le sieur de Villoutrey de Faye.
- 1792: Au mois de mars, le 7e de cavalerie, est en garnison à Commercy, il se distingue le 14
septembre dans l’affaire de la Croix au Bois en chargeant les hongrois. Après la victoire de Jemmapes le 6
novembre, il est à l’armée des Ardennes où avec le 16e de cavalerie il participe à la prise de
Charleroi puis de Namur le 14 novembre. Le régiment prend pour l’hiver ses cantonnements à Flaville près de Namur.
- 1793: Le régiment participe activement le 18 mars à la bataille de Neerwinde. L’étendard d’une unité
autrichienne est enlevé au cours d’une des charges du régiment.
Le 7e combat ensuite à Hoodschoot le 8 septembre, à Menen en Belgique puis le 16 octobre, à Wattignies
près de Lille. En fin d’année le chef de brigade Mathurin Gondaud prend le commandement du régiment.
- 1789: Le régiment participe le 20 septembre à la canonnade de Valmy.
- 1794: Le régiment combat le 24 avril à Solesmes où il exécute trois charges sanglantes pour l’ennemi. Le 18
mai c’est la bataille de Menin. Le 30 octobre, au lendemain de la bataille d’Aldenhoven, au passage de la Roer,
une escouade du régiment dégage le général Dubois en position délicate.
- 1795: Le 8 avril, le 7e de cavalerie participe au siége de Luxembourg jusqu’au 12 juin, puis passe
à l’armée du Danube où il assiste à la bataille de Wurtzburg.
- 1800 Le régiment fait campagne à l’armée du Rhin avec la division Souham, il combat le 25 mai à Ulm. Le 19
juin il participe à la bataille d’Hoshstaedt où ses brillantes charges décident de la victoire. Le 29 novembre,
il combat à Blemfeld.
Début décembre, le colonel François-Joseph Offenstein prend le commandement du 7e.
Le 25 décembre, deux escadrons du régiment capturent, dans le village de Kefein, un régiment de hussards du
Kaiser.
1801 - 1802
A la paix le régiment est placé à Trèves. Il se trouve en garnison à Stenay le 23 décembre 1802, date à
laquelle il devient 7e régiment de cuirassiers et fait partie avec les 12 autres régiments de
cuirassiers de la "grosse cavalerie". Il reçoit, lors de cette réorganisation, le 3e escadron du
23e régiment de cavalerie.
- 1805-1806: Il fait campagne à l’armée d’Italie conduite par Massena. En avril 1806 il est employé à la
conquête de Naples puis dans l’affaire du Tagliamento.
- 1807: Le régiment à 4 escadrons, commandé par le Lt colonel Dubois s’illustre à Heilsberg le 10 juin, puis
à Friedland le 12 juin.
- 1809: Le 22 mai, il participe à la bataille d’Essling, puis Wagram les 5 et 6 juillet.
- 1812: Le régiment commandé par le Lt colonel Ordener, est en réserve avec les 4e et 14e
cuirassiers à la division Doumerc. Le 18 août, après la bataille de Polotsk, où il oblige les troupes russes à
la retraite, il est maintenu sur place pour assurer les arrières de la grande armée et son ravitaillement.
Du 26 au 29 novembre, lors de la retraite de Russie, les cuirassiers du 7e chargent à plusieurs
reprises, pour contenir les troupes russes. Ces actions retardatrices permettent aux pontonniers d’Eble la
construction des deux ponts sur la Berezina.
- 1813: Le 23 mai, le régiment fait partie du corps de cavalerie de Latour-Maubourg. Il combat les russes à
Reichenbach mais ne peut assurer le succès des armes, la nuit ne permettant pas la poursuite. Puis ce sera
Bautzen les 20 et 21 mai.
Retraitant vers la France, les 26 et 27 août, il combat à Dresde, en Saxe, contre la coalition austro-russo-
prussienne.
LES CENT JOURS
- 1814: Le 10 février, il participe à Champaubert à l’écrasement de la cavalerie russo-prussienne. Le 14
février à Vauchant, chargeant la garde en fin de soirée, le 7e cuirassiers participe à la dislocation
de l’armée de Silesie du général Blucher.
- 1815: Le 16 juin à Ligny, il fait partie de la grosse cavalerie de Delort qui, à 19 heures, décide du sort de
la bataille en culbutant la cavalerie prussienne de Bucher.
Le 17 juin, le 7e régiment de cuirassiers, commandé par le Lt colonel Richardot, est en réserve de la
cavalerie commandé par le maréchal Grouchy à Wavre.
Le 18 juin, c'est Waterloo où, au cours de la bataille, le régiment taille en pièce la brigade de dragons de
Ponsouby.
Le régiment est licencié le 23 mars 1815, ses débris sont versés dans le 4e cuirassiers de Berry,
de nouvelle formation.
2e RESTAURATION
- 1825: Le régiment, par ordonnance en date du 25 février, est recrée à partir du 7e régiment
de dragons licencié.
- Le régiment fait partie successivement de l’armée des Alpes(1848-1840), puis de celle de Lyon (1850). Jusqu’en
juillet 1870 il occupe de nombreuses garnisons, Lyon, Meaux, Versailles, Maubeuge, Haguenau, Lunéville, Verdun
etc…etc… et est employé dans de nombreuses opérations de maintien de l’ordre.
IIIe EMPIRE
- En 1870 le régiment est à l’armée du Rhin de Mac-Mahon. Il fait partie, avec le 10e cuirassiers,
de la 3e division de réserve de cavalerie de Forton et compte à la 2e brigade de Gramont.
- Il est transporté le 23 juillet par V.F. de Chartres à Pont-à-Mousson, combat le 16 août à Rezonville et
s’illustre contre la brigade prussienne Bredoww, mais ce succès n’est pas exploité. Le 7e combat
autour de Metz à Rozérieulles, Saint-Privat, Chambiére.
- Le 21 août, les restes du régiment sont mis à pied. La capitulation de Metz, le 28 août, officialise la fin du
régiment.
- C’est à partie du dépôt du 7e resté à Chartres qu’il est reconstitué sous les ordres du Lt colonel
Bergeron. Il entre dans la composition de la brigade de cavalerie du général Tripart chargé de la protection du
flanc gauche de la 1ère armée de la Loire sous la dénomination de 7e Cuirassiers de Marche.
On le retrouve le 4 décembre près d’Orléans, le 17 décembre à Tours puis le 12 janvier 1971 au Mans pour un
dernier combat.
- L’armée de la Loire sera dévaluée par l’armistice du 18 janvier 1871.
Par décret en date du 4 février 1871, le 7e cuirassiers de marche prend la dénomination de 7e
régiment de Cuirassiers
SOUS LA REPUBLIQUE
- 1891: Le régiment appartient à la 4e division de cavalerie du général Viel d’Espeuilles, il
est commandé par le Lt colonel Burnez et fait partie de la 5e brigade.
- 1907: En juin, suite à la révolte vigneronne, il vient soutenir les troupes "de maintien de l’ordre" engagées
à Narbonne.
- 1913: Il est en garnison à Lyon sous le commandement du Colonel Arnoux de Maison Rouge.
PREMIERE GUERRE MONDIALE
- 1914: En août, il fait partie, avec le 10e cuirassiers, de la 5e brigade, 6e
division de cavalerie. Il combat du 4 au 14 août en Lorraine au sud de Vezouzes, puis dans la région de
Sarrebourg-Buhl du 17 au 19 août.
- 1915: Déplacé dans les Flandres il bataille sur l’Yser.
- 1916: la 5e brigade est disloquée.
- 1917-1918: Il combat soit en unité de reconnaissance montée, soit à pied dans les tranchées en Picardie,
participe aux combats de Dravegny - Le Charmel dans l’Aisne puis dans la Marne.
- 1919: En début d’année le régiment est dissous
DEUXIEME GUERRE MONDIALE
- En mai 1940, créé pour les besoins de la guerre, le 7e cuirassiers est doté de 38 H35 et de 25
Saumua S35; il est affecté à la 4e DLM avec les restes des 1er DCL, 17e GRCA et
du 2e GRDI.
- Le 20 mai, il forme l’ossature du groupement du colonel Langle de Clary, combat à Amiens puis et mis en
réserve le 28 mai.
Le 5 juin, il participe à une contre attaque près du village d’Airaine, dans la Somme, contre la 7e
panzerdivision de Rommel. Le groupement perd dans cette action 73 des 85 chars engagés. Un seul peloton
(Adjudant-chef Pierson) rescapé de ce désastre, détruit à lui seul 15 panzers. Le régiment quasiment anéanti se
repli sur le cours de l’Avre et ses restes sont intégrés dans des formations de circonstances et le 7e
cuirassiers est dissous en juin 1940.
LES DERNIERES ANNEES
- 1945: A la fin de la seconde guerre mondiale, le 7erégiment de cuirassiers est recréé.
Il est doté de chars Schermann dans un premier temps, puis de chars AM X 13.
- En 1954, après les événements du 1er novembre en Algérie, il est chargé de l’instruction de base
(inf de type 107) pour les unités de cavalerie engagées en A.F.N.
- Les blindés du 7e régiment de cuirassiers, maintenant en garnison à Noyon, sont stockés à
l’exclusion d’un seul peloton d’AMX 13.
- Le 7e régiment de cuirassiers est définitivement dissous à Noyon en juillet 1962.
Haut de page