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Fiche éditée le 27 août

FICHE ALGERIE 1956-1962
du 6^e SPAHIS MAROCAINS

Organisation territoriale de l'Algérie:

En 1954, l’Algérie est la X^e région militaire de la France.
Elle est subdivisée en trois divisions militaires qui correspondent aux trois départements d’Alger, Oran et Constantine.
Le gouvernement considérant que le découpage territorial, tant civil que militaire, est de nature à favoriser la pacification, porte le nombre de départements à quatre en 1955, douze en 1956 et quinze en 1958.
L’organisation territoriale du commandement militaire est remaniée en mars 1957 et, aux nouvelles régions des trois départements d’origine correspondent trois corps d’armée; aux départements, une zone opérationnelle à la charge d’une division; aux arrondissements des secteurs sous l’autorité d’un régiment, ces secteurs étant eux même divisés en plusieurs quartiers placés sous le contrôle de leurs unités élémentaires (compagnies ou escadrons). La carte ci-dessous représente la mise en place de ces structures de commandement territorial militaire en 1959.

Arrivée sur le territoire:

Composition du régiment:

• d'un Escadron de Commandement et des Services (ECS),
• et de 4 escadrons de combats blindés

• le 2e escadrons sera constitué de 2 pelotons de chars M 24, 2 pelotons portés du HT et 1 peloton porté sur jeeps;
• le 4e escadrons comprendra 2 pelotons d'AM.M8 et 2 pelotons portés sur HT.

Commandement:

• 1955: Colonel Marchal
• 1956: Lt colonel de Galbert
• 1957: Chef d'escadrons de Pradel de Lamaze (intérim)
• 1958: Lt colonel André
• 1960: Colonel Branet
• 1961: Colonel Crémière

Stationnements:

• Jusqu'en novembre 1955, le régiment bivouaque dans le Sud constaninois. Il met sur pied un escadron de marche qui est détaché dans les Aurès à Timgad.
• En novembre 1955 (carte 1), le 6e spahis fait mouvement vers la frontière algéro-tunisienne en Zone Sud Est Constantinois (ZSEC) et prend position le long du barrage frontière, "la ligne Morice".
  La base arrière s'installe à Tebassa, le PC opérationnel se deplace successivement àTebessa, Négrine, Féricane, Souklès et se fixe finalement à Bir-el-Ater.
  Les escadrons sont répartis sur cent kilomètres le long du barrage entre Tébessa et Négrine.
• Avril 1958 (carte 2), le régiment est déplacé en Zone Nord Constantinois (ZNC) dans le secteuer de Philippevile où s'installe le PC Net l'ECS. Les escadrons sont répartis, dans un rayon de 40 kilomètres, dans les aglomérations de Collo (1er escadron), El-Arrocti (2e escadron), Bayard (3e escadron) et Valee (4e escadron).
• Décembre 1958 (carte 1), nouveau mouvement pour revenir en ZNEC, le PC et l'ECS s'installent à Négrine, les escadrons, comme lors du précédent séjours sur zone sont repartis le long de la frontière et bivouaquent sous guitoune.
• Septembre 1959 et jusqu'au départ du territoire (carte 3), le 6e spahis est en Zone Ouet Constantinois (ZOC) à Bordj Bou-Arreridj.

Subordination et missions:

• Subordination:
  
  • En novembre 1955, lorsqu'il arrive en ZNEC le 6e spahis est aux ordres de la 25e Division Parachutiste, grande unité de réserve générale qui conduit les opérations de rétablissement de l'ordre après le soulevement de la Toussaint de 1955.
  • Déplacé en avril 1958, le régiment passe aux ordres de la 14e Division d'Infanterie (DI), PC à Constantine, qui assure le commandement territorial de la ZNC.
  • En décembre 1958, le régiment est de retour en ZNEC où la responsabilité de la zone va passer de la 25e DP à la 7e Division Mécanique Rapide (DMR) lorsqu'elle arrive d'Allemagne en février 1959.
    Le 1er mars 1960 (après le départ du régiment de la ZSEC), la 7e DMR changera d'appellation pour devenir la 7e Division Légère Blindée (DLB).
  • Le 6e spahis effectura son dernier déplacement en septembre 1959 pour prendre position en ZOC à Bordj-Bou-Arreridj sous les ordres de la 19e Division d'Infanterie (DI),PC à Sétif . Cette grande unité ne sera dissoute que le 31 décembre 1962.
• Missions:
  Régiment de reconnaissance le 6e spahis sera associé aux missions nécessitant l'emploi des matériels blindés dont il est équipé : appui feu des unités d'infanterie, bouclage de zones lors d'opérations interarmes, escorte et protection des convois routiers.
  Comme toutes les autres unités françaises d'algérie, il sera responsable de la sécurité et du maintien de l'ordre dans les sous-secteurs, quartiers et sous-qartiers où il stationnera ainsi de des opérations de pacification et de soutien à la population locale. A ces missions générales vont s'ajouter, à deux reprises la resposabilité d'un tronçon du barrage électrifié de la frontière algéro-tunisienne. Sur près de cent kilomètres, il s'agit au mieux, d'interdire le franchissement de la frontière aux bandes armées venant de Tunisie, de poursuivre et détruire celles qui ont réussi à rentrer sur le teritoire.
  Cette mission nécesssite:
  • chaque nuit, l'éxécution de patrouilles à des heures différentes:"la Herse", complétées par des embuscades sur les lieux de passage possibles et les défilements qui permettent les infiltrations.
  • de jour, des patrouilles de surveillance et la recherche de traces de passage ou de sabotage, la protection des personnels chargés de l'entretien de l'ouvrage,
  • à tout moment, l'intervention immédiate d'un détachement d'alerte lors du déclenchement des alarmes du barrage (souvent déclenchées par des annimaux sauvages) et le renforcement rapide de la première intervention lors des franchissements importants.
  Cette mission répétitive, peu motivante et particulièrement usante pour les hommes demandait une rotation périodique des unités qui en étaient chargées.

  Chronologie des évènements marquants:

  (par Claude Girard)
  • septembre 1955: 1 escadron de marche est envoyé dans les Aurès à Timgad pour participer à des opérations et assurer des escortes entre Batna et Palestro.
  • janvier 1956, le colonel de Galbert, figure emblématique de la cavavalerie (Héros des combats des cadets de Saumur en 1940 et du Garigliano en 1944) , prend le commandement du régiment.
  • novembre 1956, le régiment perd son qualificatif de "marocains" et devient le 6e Régiment de Spahis (RS).
  • 26 janvier 1957: Le 2e escadron en coopération avec le 8e RCP et un Goupement Mobile de Police Rurale (GMPR) accroche une katiba d'une centaine d'hommes, solidement retranchée sur les crêtes de Troubia. Un peloton de M 24 détruit les premières défenses sur 200 mètres de front. En une heure le 2e escadron progresse de 800 mètres et neutralise 60 hors la loi; au cours de cette action le sous-lietenant Bizet qui commande un peloton porté est tué.
    Le 8e RCP va alors avancer rapidement et réduire un a un les nids de résistance tenus par un ennemi déterminé.
    Ce combat permet de neutraliser 212 rebelles, de récupérer 162 armes de guerre et de détruire l'un des derniers bastions du FLN dans les Nementchas.
  • 3 octobre 1957: Au cours d'une opération dans le djebel Mandra où le 6e RS est engagé aux côtés du 2e REP et du 2/44e RI, le colonel de Galbert est grièvement blessé d'un balle en plein cou par un tireur équipé d'un fusil à lunette qui sera abbatu peu après.
  • 1958-59: Dans le secteur de Philippeville où le régiment passera huit mois, il perdra 6 tués, 21 blessés et 1 disparu, 2 AM.M8 et 1 HT qui sautent sur des mines.
  2 mai 1961: le lieutenant-colonel Colas, commandant en second le régiment, est tué au cours de la réduction d'un groupe retranché dans des mechtas.
  • 30 novembre 1961: Une harka rattachée au 1er escadron, forte de 25 harkis, déserte après avoir neutralisé les cadres européens; Les déserteurs emportent un FM, 6 PM, 30 fusils de guerre et 8 fusils de chasse.
  • En avril 1962 les spahis nord-africains forment une unité de force locale qui quitte le régiment en juin.

  Départ du territoire:

  Le 11 septembre 1962, une prise d'armes à Bordg-Bou-Arraridj marque les adieux du 6e régiment de spahis à l'Algérie.
  Le régiment embarque à Alger sur le "Sidi-Bel-Abbes" et débarque à Marseille le 18 septembre.
  Dirigé sur le camp de Sissonne, le 6e régiment de spahis est officiellement dissous le 17 novembre 1962 et son étendard est déposé aux Invalides.

  Récapitulatif:

  Vous pouvez consulter le récapitulatif général des régiments de cavalerie présents en Algérie de 1954 à 1964 en "cliquant" sur le lien ci dessous:
  
  "RECAPITULATIF GENERAL"
  
  Renvoi (1) :