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fiche éditée le 25 août 2012

FICHE INDOCHINE

du 6^e SPAHIS MAROCAINS

Causes et évènements majeurs de la guerre d'Indochine :

• La guerre qui oppose depuis 1937 la Chine au Japon, a permis à ce dernier d’occuper la Chine du sud et de contrôler tous ses ports.
• Le 6 mars 1945, l’importance capitale des ressources et la position stratégique de l’Indochine conduisent le Japon à soumettre à la France un ultimatum inacceptable (contrôle par les nippons des forces navales et terrestres) puis d’envahir progressivement le territoire.
• Le 15 août 1945, la capitulation du Japon met fin à son expansionnisme.
• Les accords de Posdam de juillet-août 1945 (auxquels la France n’est pas conviée) prévoient le partage du territoire en deux zones d’occupation, séparées par le 16e parallèle, chinoise au nord, anglaise au sud.
• Le 16 août, le viet minh constitue à Hanoï un gouvernement provisoire présidé par Ho Chi Minh, leader communiste.
  Le même jour, le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire constitué en septembre 1944, nomme l’amiral Thierry d'Argenlieu haut-commissaire en Indochine, avec mission de "rétablir l’autorité française dans les territoires de l’Union indochinoise".
• Octobre 1945, arrivée du corps expéditionnaire français à Saïgon sous les ordres du général Leclerc.
• En 1946, à l’issue de traités avec la Chine et le Vietnam de Ho-Chi-Minh, les français reprennent position au Laos, au sud Annam et au Tonkin.
• En 1947, après de nombreuses frictions, la rupture est consommée entre la France et Ho-Chi-Minh qui dispose à présent d’une armée de 35.000 hommes organisée par Giap, son ministre de la guerre.
  Malgré leurs actions offensives les français ne parviennent pas à détruire les troupes du Viet-minh qui se dérobent.
• En 1950, la victoire de Mao-Tse-Tung en chine et l’appui sino-soviétique permettent à Ho-chi-Minh de renforcer son armée, d’entreprendre des actions d’ampleur et d’infliger aux français une grave défaite.
  En décembre 1950, le général de Lattre arrive en Indochine avec les pleins pouvoirs; il brise plusieurs puissantes offensives de Giap et obtient un renforcement conséquent des armées vietniamiennes de Bao-Dai qui luttent aux côtés des français.
• En 1952, le général Salan qui lui succède poursuit son action et réalise méthodiquement le nettoyage du delta du Tonkin.
• En juin 1953, le général Navarre le remplace et décide, en novembre, de créer, un vaste camp retranché à Diên-Biên-Phu où Giap va engager toutes ses forces, soit 100.000 hommes. La chute de la place le 7 mai 1954 termine la guerre et la conférence de Genève met théoriquement fin aux hostilités le 27 juillet 1954.
La guerre d’Indochine a coûté aux forces de l’Union française 100.000 tués et 114.000 blessés.


Arrivée sur le territoire:

Le 6e Régiment de Spahis Marocains (RSM) dissous en 1946 est reconstitué en 1948 et forme le 6e Groupe de Spahis Marocains à Pied (GESMP) pour servir en Extrême-Orient.

Stationnements:






En février 1949, aux ordres du chef d'escadrons Berhelot, le 6e GESMP arrive au Tonkin et va prendre position à Langson, dans la zone frontière avec la Chine où il est chargé de la sécurité de l'axe routier nord-ouest entre Langson et Dong Khé, la RC n°4 (carte 1).

Sur cet intinéraire, le 2 octobre 1949, au col de Lung Vaï, le 6e spahis subi de sévères pertes au cours de l'attaque d'un convoi par le Viet Minh. Quatre vingt cadres et spahis sont tués, bléssés ou portés disparus.











Au début de l'année suivante, le 6e spahis est déplacé vers le sud, au Centre Annam, secteur de Dong Hoï où il prend la responsbilité du sous-secteur nord de Hué - Tourane (carte 2).






Opérations

• En 1951:
  Les spahis participent au dégagement de My Chanh où le troupes françaises mettent 700 Viets hors de combat.
• 1952:
  Engagé à Photrach et Laï Ha le 6e spahis se distingue tout particulièrement.
  Il est progressivement équipé de Half-tracks et d'un escadron de chars M 24.
• 1953-1954:
  Redevenu "régiment" début 1953, le 6e RSM va vivre deux années d'intense activité opérationnelle.
  - 28 juillet 1953, l'opération "Camargue" est organisée dans les villages qui depuis Tourane et du Col des Nuages se succédent vers le nord ouest. Surnommés "la rue sans joie" par les français, ils étaient adossés à la dune littorale et un réseau de canaux de marais et d'étangs rendait leur accès difficile. Le régiment Viets 95 s'y était installé et s'y sentait en sécurité.
  Les spahis participent activement aux combats, notamment à My Xuyen. Dans les villages de Dong Khe et de Phu où deux compagnies Viets sont détruites, se sacrifiant pour permettre au gros du régiment 95 d'échapper au bouclage.
  Compte tenu des moyens engagés dans cette opération, le résultats ne sont pas à la hauteur escomptée mais cependant, les pertes subies par les Viets seront suffisantes pour les dissuader de réinvestir les lieux.
  
  - Novembre 1953, le régiment est scindé en deux et le restera jusqu'au cessez-le feu.
  Deux escadrons restent au Centre Annam et les trois autres, aux ordres du chef de corps, sont envoyés au Moyen Laos en renforcement des unités françaises qui doivent faire face à une offensive de deux divisions Viets.
  Les spahis vont réoccuper Thakhek, Mahaxal et Nommarat; le 26 janvier 1954 ils dégagent par de vigoureuses contre-attaques un bataillon d'infanterie sérieusement accroché à Muong Phalant; à Na Phao il mènent une action similaire au bénéfice d'un bataillon encerclé puis de deux groupes mobiles sérieusement éprouvés.

  Fin de campagne et bilan

  De mars 1953 à mars 1954, le 6e RSM a participé à plus de cent opérations au cours desquelles 3500 rebelles sont neutralisés; mais ce bilan n'a été obtenu qu'au prix de durs combats et de lourds sacrifices et ces années de guerre auront couté au régiment la perte de 175 officiers, sous-offciciers et spahis, soit le tiers de son effectif.
  
  L'étendard du régiment est décoré de la Croix de guerre des T.O.E. avec deux citations à l'ordre de l'Armée comportant le port de la fouragère aux couleurs de la croix de guerre des T.O.E.
  L'inscription portée dans ses plis rappelle les succès et les sacrifices de ses hommes:

  "INDOCHINE, 1949-1954"
  Le 6 juillet 1955, le 6e RSM quitte l'Indochine sur "l'Athos II" et le "Skaubrin" pour l'Algérie où il débarque le 6 août 1955.
  
  
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