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HISTORIQUE SUCCINCT
DU 5e REGIMENT DE HUSSARDS

(rédigé par Gérard Antoine Massoni,
docteur en histoire, membre de l'amicale des anciens du 5e hussards)

Le 5e régiment de hussards est l'héritier de la 2e Légion des volontaires étrangers de la marine ou légion des volontaires étrangers de Lauzun, unité créée le 5 mars 1780 qui prit part à la guerre d'Indépendance des États-Unis de 1780 à 1783. Cette unité débarqua à Newport (Rhodes Island) en juillet 1780 et passa l'hiver à Lebanon (Connecticut). La Légion de Lauzun s'illustra pendant le siège de Yorktown, principalement à Gloucester le 3 octobre 1781 où ses hussards chassèrent du champ de bataille la cavalerie britannique du colonel Tarleton. Le régiment des hussards de Lauzun, n° 6 de l'arme, est officiellement créé le 14 septembre 1783 à Hennebont (Morbihan), avant de se déplacer à Lauterbourg en Alsace. Son colonel propriétaire était Armand Louis de Gontaut-Biron, duc de Lauzun.

Au début de la Révolution, un détachement du régiment est envoyé à Mantes-la-Jolie, puis à Marly-le-Roi en juillet 1789. En août 1790, deux escadrons du régiment participent à la répression de la mutinerie de Nancy. Le régiment déplacé à Belfort est impliqué avec le régiment Royal-Liégeois le 21 octobre 1790 dans des manifestations hostiles à l'Assemblée constituante. Plusieurs détachements du régiment sont impliqués dans le dispositif militaire mis en place sur la route empruntée par le roi Louis XVI et sa famille lors de leur tentative de fuite vers Montmédy .
Dès le début de la guerre, le régiment forme l'avant garde de l’armée du Nord, commandée par le général Dumouriez.
Le régiment participe avec succès aux opérations de la bataille de Valmy, de Jemmapes (6 novembre 1792) et au siège de Namur.<
En juin 1793, le 6e régiment de hussards prend définitivement le numéro 5. Dès mai 1793, deux escadrons du 5e régiment de Hussards passent à l'armée des Ardennes ; 2 escadrons restent à l'armée du Nord. Sous les ordres du général Houchard, le 5e Hussards combat l'armée hollandaise à Werwik (13 septembre) et à Menin (12 & 13 septembre) ; sous les ordres du général Jourdan, le régiment participe aux opérations de Wattignies (16 octobre 1793).
En 1794, le 5e Hussards appartenait à l'armée du Nord, commandée par le général Pichegru. Le 5e Hussards bouscule un régiment de dragons hessois, dans les opérations du 18 et 19 avril 1794 à Abscon. Le 24 avril, à Villers-en-Cauchies et le 26 avril, à Troisville, à l'Est de Cambrai, les troupes françaises sont fortement bousculées par la cavalerie anglo-autrichienne : le 5e Hussards dans ces deux occasions protège la retraite des troupes françaises. Un élément du régiment fut détaché à l'Armée de Sambre et Meuse qui participa à la prise de Charleroi et à la bataille de Fleurus (16 juin 1794). Le 5e Hussards combat à Templeuve, Wervick, Menin et au siège de Courtrai. Le 5e Hussards fut engagé dans les opérations du siège de Nimègue.
En 1795, le 5e Hussards occupe Utrecht, Amsterdam et La Haye. En 1796 et 1797, le régiment détache des escadrons à l’Armée de Sambre et Meuse. Ils participent au siège de Mayence en mars 1797 et à la bataille de Neuwied.
En 1798, le régiment, détaché à l’Armée d’Angleterre, cantonna à Rennes, avant de repartir pour l’Armée d’Allemagne dès août 1798. Le Rhin est franchi en mars 1799. Le 5e Hussards combat à la bataille de Stockarch.
La campagne de 1800 fut toute à l’honneur du régiment au prix de lourdes pertes : il participe aux batailles de Engen (3 mai), Mösskirch (5 mai), Biberach (9 mai), Menningen (10 mai), d’Hohenlinden (3 décembre), Müldorf (4 décembre), Neumarkt (16 décembre), Schwandstadt (18 décembre), Lambach (19 décembre).Après un rapide retour en France, le régiment participe à la campagne du Hanovre en 1803.
Le régiment participe à la campagne de 1805 et charge à Austerlitz où un trompette fait prisonnier le major général baron Meller-Zakomelsky, commandant le régiment des Uhlans du Grand Duc Constantin.

Avec le général Lasalle, il forme brigade avec le 7e Hussards et inscrit une des plus belles pages de son histoire en participant à la campagne de 1806 : combat de Zehdenick (26 octobre), Prenzlow (28 octobre), Löcknitz (29 octobre) avant de forcer la place de Stettin à capituler le 30 octobre.
Lancée à la poursuite du général Blücher, la brigade combat à Steckenitz le 6 novembre, et le 7 novembre à Lubeck. Elle avait parcouru près de 1160 km en 26 jours.
Pendant la campagne de Pologne de 1806-1807, le régiment est engagé dans les combats de Golymin et de Pultusk, le 26 décembre. Début 1807, la brigade Lasalle s’illustre le 4 et le 5 février a Waltersdorf, puis avec le général Pajol à Guttstadt le 5 juin et le 6 juin à Deppen, à Heilsberg le 10 mai, au siège de Königsberg le 14 juin.

Pendant la campagne de 1809, il s’illustre aux combats de Dünzling et Peissing le 19 avril, à Abensberg le 20, à Landshut le 21, à Eckmühl le 22, à Ratisbonne le 23. Le régiment est engagé à Wagram le 5 et le 6 juillet, dans la poursuite à Korneuburg le 7 juillet, à Hollabrunn le 9 et à Znaïm le 10 juillet.

Depuis 1807, un escadron du 5e Hussards participait aux opérations en Espagne. Il s’illustra à Fuentes d’Oñoro, le 5 juillet 1811 en chargeant avec succès le 51e régiment d’infanterie légère anglais. En 1812, le régiment est engagé dans la campagne de Russie et participe à la bataille de la Moskova avant de s’installer à Moscou. Il perd dans cette campagne 728 hommes sur les 786 engagés soit 92,62 pour cent de perte.

Reconstitué, le 5e Hussards est engagé dès le printemps 1813 dans la campagne d’Allemagne. Il combat à Katzbach le 26 où il perd 40 % de son effectif. Le reste du régiment est présent à Leipzig du 16 au 19 octobre et combat encore à Hanau le 30 octobre. Différents détachements s’enferment dans Magdebourg et Wesel jusqu’à la chute de l’Empire. Des éléments du 5e Hussards sont alors engagés pendant la campagne de France en 1814, à Vauchamp (14 février), Mormant et Nangis (17 février), Montereau (18 mars) et Arcis sur Aube (20 et 21 mars).

A la première Restauration, le régiment prend le nom de Hussards d’Angoulême. Au Cent Jours, le 5e Hussards est engagé dans la campagne de 1815, à Gilly le 15 juin, à Ligny le 16 juin, à Wavre le 18 juin, à Nanteuil-le-Haudouin le 28 juin et des éléments à Rocquencourt le 1er juillet.

Prenant le nom de Hussards du Bas Rhin, il est engagé dans la campagne de 1823 en Espagne où il s’illustre au combat de Logroño. Ayant repris le nom de 5e Hussards, il est présent en Belgique en 1830 et au siège d’Anvers en 1831-32.
A partir de 1840, des escadrons participent à la conquête de l’Algérie. Le régiment y retourne au complet en 1846, puis en 1855. Le 5e Hussards est engagé dans la campagne d’Italie en 1859 et charge à Montebello et Solferino. De 1862 à 1866 deux escadrons sont engagés au Mexique, où ils s’illustrent à Puebla (1863) au col de Las Candelarias (1864), aux combats d’Etla (1864), d’Huaniquéo (1865), de l’hacienda Colorado et de Traxcala (1866). Dans la campagne de 1870, après une rapide incursion en Allemagne, le 5e Hussards combat à Borny (14 août), Rezonville (16 août), Buzancy (27 août), Beaumont-en-Argonne (29 août) et Sedan (1er septembre). Un détachement du 5e Hussards participe brillamment à la défense de Bitche jusqu’en mars 1871.
Après un nouveau séjour en Algérie de 1877 à 1880, le 5e Hussards est engagé dès juillet 1914 avec le XXe Corps en Lorraine, en Woëvre, puis en Picardie avant de terminer la Course à la Mer dans les Flandres. En 1915, après les combats sur l’Yser et en Artois, les 3e et 4e escadrons chargent le 25 septembre les tranchées allemandes en Champagne, capturant 1 mitrailleuse et de nombreux prisonniers. En 1916, le régiment est présent à Verdun avant d’être engagé sur la Somme en juillet et en octobre. En 1917, le 5e Hussards est au Chemin des Dames et en Lorraine. En 1918, les escadrons sont engagés au Mont Kemmel, sur la Marne, dans la vallée de l’Oise et de l’Aisne, en Belgique. Le régiment a été cité à l’ordre de l’armée, ainsi que chacun des 4 escadrons à titre individuel.
Le 5e régiment de hussards est dissous le 1er avril 1921 à Neufchâteau (Vosges). En 1932, le 2e escadron du 8e Régiment de Dragons (Lunéville) devient l'escadron de tradition du 5e Hussards. L'étendard du 5e Hussards est confié à la garde du 8e Régiment de Dragons. A la demande du capitaine Branet, ancien sous-lieutenant du 2e escadron du 8e Dragons, la 3e Compagnie du 501e régiment de chars de combat, unité de la 2è DB, prit les traditions du 5e Hussards au début de l’année 1944.
Le 5e Hussards fut officiellement recréé le 1er avril 1951 à Coblence, avec dotation de M24 Chaffee comme régiment de reconnaissance de la 3e D.I. Il est rapidement transféré à Fritzlar près de Cassel en zone d’occupation américaine : il est l’un des premiers régiments à être équipé en AMX 13. En 1955 l’équivalent d’escadron du 5e Hussards fut transféré au profit du 29e Dragons, mis sur pied à l’occasion des opérations en Algérie. En 1956, le 5e Hussards fut déplacé à Weingarten, rééquipé en EBR pour devenir élément organique du 1er C.A. En 1976 après déplacement à Stetten et transformation sur AMX30, le 5e Hussards est dissous et reprend les traditions du 3e régiment de Dragons.
Recréé en 1979 comme régiment de reconnaissance de la 108e division d'infanterie, grande unité de réserve, dérivé du 4e Hussards de Laon, l’étendard du 5e Hussards est remis au colonel Guy Simon, le 1er mars 1980. Le régiment est équipé de Jeep 106 SR, puis à partir de 1985, d’AML 60 et 90. En septembre 1985, le 5e Hussards éclate en 3 escadrons d’AML, au profit des 243e RI de Lille, 54e RI de Noyon et 239e, puis 39e RI de Rouen, régiments interarmes divisionnaires (R.I.A.D), mais avec le privilège de conserver leurs traditions. Les R.I.A.D sont dissous le 31 décembre 1992.



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