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HISTORIQUE SUCCINCT
(par le Lt colonel (H) Henri Azema et la participation du Lt colonel (ER) Guy Besson)
C’est le maréchal de Brissac qui en 1554 habitua ses arquebusiers à combattre à pied et à cheval et leur donna le nom de "dragons". Mais la filiation du 5e régiment de dragons remonte à 1656 sous le nom de "régiment étrangers du Roy".
En 1665, les dragons du Roi, les dragons étrangers du Roy et les dragons d’Arnaud de Corbeville faisaient
campagne dans l’armée de Franche-Comté avec le marquis Antonin Nompar de Caumont la Forge et le duc de
Lauzun.
- En 1668, le Roi voulant récompenser le duc de Lauzun, crée en sa faveur la charge de "Colonel Général". Avec ce titre le duc de Lauzun reçoit le 27 janvier un régiment créé pour lui à partir de deux compagnies de dragons étrangers du roi et deux compagnies des dragons d’Arnaud de Corbeville.
Sous le nom de "Colonel Général" le régiment participe à la campagne de Flandre en 1674, à la guerre de la ligue d’Augsbourg ( siège de Namur 1692, Neerwinden 1693), à la guerre de succession d’Espagne (Spire 1703, Ramilles 1706, Malplaquet 1709), à la guerre de succession d’Autriche (Raucoux 1746, Lawfeld 1747) et à la guerre de Sept Ans (Hastenbeck 1757).
- Le 1er janvier 1791, alors que le régiment tient garnison à Châteaudun, une loi de l’Assemblée constituante retire les noms des régiments et les dénomme par leur numéro d’ordre de création. C’est ainsi que le "Colonel Général de dragons" devient le 5e régiment de dragons.
Au cours des guerres de la Révolution et de l’Empire, le régiment participe à de nombreuses campagnes et s’illustre dans maints combats et batailles.
- 1792: À Valmy, le 5e dragons est éprouvé par feu des batteries ennemies. A Nerwinden, sa bravoure et son intrépidité lui valent les félicitations de Dumouriez.
- 1793 : À Wattignies, le régiment se couvre de gloire et cette victoire lui vaut la première inscription à son étendard.
- 1796: Le 5e dragons est en Italie à l’Armée de Buonaparte. Il est à Montelegino, à Millesimo, à Arcole (Deuxième victoire inscrite à l’étendard), charge à Mondovi. Il entre le premier dans Milan. A Castiglione, il prend à l’ennemi sept drapeaux, un guidon, dix pièces de canon et fait 4000 prisonniers. Il prend part à l’expédition dans le Tyrol où il est à l’avant garde de la Division Massena, à Bassano, à Saint-Michel, à Tramin, à Klausen, à Brack, à Mulback et à Innsbruck.
- 1800: Il franchit le Mont Saint-Bernard, charge à Cremone, participe à la bataille de Marengo.
- 1805: A la Grande Armée, le 5e dragons se distingue à Wertingen, puis à Austerlitz où il charge de nombreuses fois. Sa conduite lui vaut d’inscrire à son étendard un troisième nom de victoire.
- 1806: Après Iéna, il prend part à la poursuite de l’armée prussienne, à Nasielsk et Preuzlow où le corps Hohenlohe capitule.
A Berlin, le 5e dragons est passé en revue par l’Empereur, puis sous les ordres du maréchal Davout il part pour la Pologne.
- 1807: Il est à Eylau où ses actions d’éclats et ses pertes héroïques lui valent d’inscrire le nom de cette quatrième victoire à son étendard. Ce sera ensuite la bataille de Friedland où il montre encore sa valeur combative.
- 1808: Il prend part à la pénible campagne du Portugal, notamment devant Lisbonne et Torres Vedras.
- De 1809 à 1813 il est en Espagne où avec le 12e dragons il forme la brigade Maupetit. Il se distingue devant Zaroma où il charge à la baïonnette, à Almonacid et à Vittoria.
- 1814: Il rejoint la Grande Armée et participe glorieusement à la campagne de France. Il charge à Fisme et se distingue à Craonne et Paris.
A la fin de la campagne de France, par ordonnance royale en date du 12 mai, le 5e dragons prend le nom de régiment du Dauphin et devient le troisième de l’arme, le 1er et 3e ayant été dissous.
- 1815: Il redevient 5e dragons au retour de l’Empereur. Il sert au corps de cavalerie Exelmans, entre en Belgique mais ne participe pas à la bataille de Waterloo car il est à l’armée de Grouchy de triste réputation. Il combat à Vigny et à Vavre.
La fin des 100 jours trouve le régiment se battant à nouveau autour de Paris à Rocquencourt où, dans une dernière charge, il détruit deux régiments prussiens, les Hussards de Brandebourg et de Poméranie.
Le 30 août 1815, au moment du licenciement général de l’armée, le régiment devient "régiment de dragons de l’Hérault" et prend garnison à Carcassonne le 21 décembre 1815.
- 1823: Pour rétablir le Roi Ferdinad II sur son trône, le 5e dragons quitte fin avril sa garnison de Dole et, au sein de l’armée menée par de duc d’Angoulême, entre en Espagne. Il s’illustre lors de la prise de Carthagène, de la capitulation d’Alicante et à Murci où le 4e escadron détruit une arrière garde ennemie. La royauté rétablie le 30 août, les troupes françaises quitte l’Espagne en septembre.
- 1825: Le régiment retrouve sa dénomination de 5e régiment de dragons.
- 1831: Soutenant la Belgique en lutte pour son indépendance contre les hollandais, le régiment prend part au siége d’Anvers.
- 1870: Le 5e dragons est à Maubeuge, le 2 juillet il quitte cette garnison pour Metz où il est incorporé à la division Clérambault.
Il prend part aux combats de Spicheren, Noisseville, Colombey, Forbach le 6 août, Rezonville le 16, Saint-Privat le 18 août. Puis ce sera le siége de Metz où le régiment est utilisé pour de nombreuses missions de fourrage. Il fait le coup de feu à pied avec ses chassepots. La capitulation de Bazaine dans Metz met fin à la première partie de la guerre.
Dès les premier jours de novembre 1970 un 5e régiment de marche de dragons se réorganise à Angers.
- 1871: Il combat à Orléans, à Montargis, à Gien, à Villersexsel à Héricourt à Pontarlier en Franche-Comté avant de se faire interner en Suisse avec les restes de l’armée Bourbaki en février 1871.
A la conclusion de la paix, le régiment occupe successivement les garnisons de Saint-Omer, Abbeville et Arras.
- 1885: Il s’installe durablement à Compiègne jusqu’au déclanchement de le la première guerre mondiale. Il appartient jusqu’en 1913 à la 2e brigade de cavalerie du 2e C.A.
La guerre de 1914-1918:
- 1914: Le 31 juillet, le régiment affecté au corps de cavalerie Sordet fait brigade avec le 21e dragons à la V° division du général Lastour.
En Août, il participe au raid en Belgique qui le mène à Liège, puis Neufchâteau, Fleurus, Orbais pour finalement renter en France à Maubeuge le 21 août.
Du 23 août au 4 septembre, le régiment couvre l’armée française en retraite après la défaite de Charleroi avant de se retrouver le 5 septembre près de Versailles.
Dans la bataille de la Marne, du 5 au 14 septembre 1914, le 5e dragons est engagé à Bletz, Nanteuil, Bargny, Rozière et Sanlis. Suite à ces combats victorieux le régiment a l’honneur d’inscrire "L’Ourcq 1914" sur son étendard.
La course à la mer: le 14 septembre, 5e dragons franchit la Somme à Peronne, combat en Picardie à Arras, Lens le 4 octobre, attaque à pied à Riez-Bailleuil où il fait reculer l’ennemi de plusieurs kilomètres. Le 11 novembre, il arrive au bord de l’Ypres où il s’enterre dans les tranchées.
- 1915: En février, le régiment est embarqué pour la Champagne, puis en mars pour les Vosges où il aura l’honneur d’inscrire un sixième nom de victoire sur son étendard: "Vosges 1915".
En mai, le 5e dragons se retrouve à Amiens, en juin en Artois où il reprend du service dans les tranchées.
- 1916: Le régiment assure le même service dans les tranchées par détachement de 200 hommes. Le colonel Massiat succède au colonel Dauve à la tête du régiment.
- 1917: Le 19 mars, le 5e dragons gagne Noyon où il est employé en missions de découvertes dans la région Chauny-Ternier puis, remis à pied, il reprend une nouvelle fois les tranchées dans le secteur de Coucy. Le 15 août le lieutenant-colonel Bucant succède au colonel Massiat.
- 1918: Jusqu’à fin mai, le régiment reste inactif dans des stationnements de repos. Le 18 mars, nouveau changement de chef de corps, le lieutenant-colonel Letexerant prend le commandement du 5e dragons.
Le 28 mai, le régiment se porte, après une longue marche à cheval vers Meaux. Le 5e dragons met pied à terre à Mareuil et occupe Montigny.
Le 2 juin, il attaque à pied l’ennemi à Marizy et Passy-en-Valois cette attaque surprise, sans préparation d’artillerie, enraye la progression des troupes allemandes.
En juillet à Villesaint, les allemands, qui avaient pris Dermans et Château-Thierry et avaient franchi la Marne, sont repoussés, après plusieurs contre-attaques, par des éléments à pied du 5e dragons.
Le 17 juillet, le régiment participe à la reprise d’Oeuilly et au rejet de l’ennemi sur la Marne.
La deuxième bataille de la marne est gagnée et l’étendard s’orne du nom de cette victoire: "La Marne 1918".
Les allemands retraitant, c’est à quelques kilomètres de Nancy que le 5e dragons apprend la victoire de nos armes le 11 novembre 1818.
- Le 5e régiment de dragons participe à l’offensive finale, entre dans le Palatinat le 6 décembre et cantonne à Primasens de décembre à janvier 1919, puis à Landau en février et Bierstein Oppenheim sur le Rhin en juillet 1919, en septembre le régiment s’installe à Worms puis à Dusseldorf.
- 1925: Le 5e dragons rentre en France, s’installe à Auxonne puis à Gray où il est dissous le 28 octobre 1928.
- 1929: En novembre, son étendard est confié au 5e bataillon de dragons portés, unité qui venait d’être créée, le 9 mars 1929 à Lyon, en remplacement du 6e groupe de chasseurs cyclistes.
La guerre 1939-1945:
A la mobilisation générale de 1939, le 5e Bataillon de dragons portés devient un régiment de la 1ère division de cavalerie qu'il rejoint sur l'Aisne le 27 août.
Le remaniement des grandes unités de 1940 l'affecte à la 11e Brigade Légère Mécanisée (BLM) elle même subordonnée à la 2e Division Légère Mécanisée(DLM) nouvellement créée.
Au sein de cette formation, le 5e dragons va participer à la campagne de Belgique puis se replier en combattant, jusqu'à l'anéantissement de ses unités combattantes.
Reformé à Macon en août 1940 sur le modèle de l'armée d'armistice, il est désarmé et dissous en septembre 1942 lors de l'envahissement de la zone libre par les allemands.
Luttant dans la clandestinité ses personnels se joindront aux forces alliées et participeront aux combats de reconquête.
Reconstitué en 1944 et engagé dans les combats des Alpes, il est dirigé sur l'Autriche en septembre 1945 et sera dissous le 10 avril 1946.
(voir la fiche 1939-45 du régiment qui détaille les évènements de cette période)
L'Après- Guerre:
1946: Le 10 avril, le 5e dragons est dissous ses personnels sont ventilés sur le 25e DAP, l’Ecole de cavalerie de Saumur et le 2e dragons, seul régiment de l’arme qui subsiste en
Autriche.
1948: Le 15 avril, le 5e régiment de dragons est reconstitué à Tarascon sous la forme d’un régiment de reconnaissance. En octobre, il reprend à Schwaz et Hall en Autriche les cantonnements du 2e dragons. En 1950 il perçoit les chars M Schaffee.
1955 - 2003:
1955: Après cinq ans de vie en Autriche, le 5e dragons rentre en France et s’installe à Périgueux où il se transforme en régiment de chars moyen Schermann.
Le 1er février, le régiment est transformé en centre d’Instruction de l’ABC au profit des unités engagées en A.F.N. Il sera dissous en 1964.
Le 5 septembre 1955, à partir de l’encadrement du 5e dragons, un bataillon type infanterie est créé. Cette unité rassemblée au Camp du Ruchart prend la dénomination de "bataillon de dragons 2/342". Il débarque à Casablanca le 10 octobre et stationne dans la région est de Rabat.
1956: En janvier 1956, le 2/342 fait mouvement sur Touissit au sud d’Oujda pour assurer la protection de la frontière algéro-marocaine entre Oujda et Figuig. Le 1e mars il devient 21e régiment de dragons.
1964-1978: Le 1er juin, Le 7e régiment de chasseurs d’Afrique à Friedrichaffen prend l’appellation de 5e régiment de dragons. Il est équipé de chars AMX 13 et AMX SS 11. En 1968 Il tient garnison à Tubingen jusqu'au 31 août 1978 où il est dissous.
1978-2003: Le 1er septembre 1978, le 5edragons renaît au Valdahon, comme régiment de chars de combat AMX 30B, en remplacement du 30e dragons dissous.
En 1991, il fait partie de la 7e DMR et comprend un ECS, trois escadrons de chars à 17 AMX un escadrons d’instruction, et l’escadron d’éclairage de la D.B.
En 1992, il perçoit des AMX 30 B et est doté d’un escadron de chars supplémentaire.
En juillet 1994, la réorganisation de l'armée de Terre place le régime,t au sein de la 27e division
d'infanterie de montagne.Il devient donc le régiment blindé de la division dont le PC est à Genoble et renoue
avec cette période 1945 où, déja, aux côté de la 27e DA, il affrontait ce milieu difficile de la
montagne.
Le 5e dragons sera opérationnel jusqu’au bout. Ses escadrons seront engagés pour des missions de paix de l’ O.N.U. au Liban, en Bosnie et aussi pour d’autres missions outre mer dont la Guadeloupe.
Dans le cadre de la réorganisation de l’armée de terre le 5e régiment de dragons est dissous au Valdahon le 30 juin 2003.
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