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Fiche éditée le 5 mai 2010
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HISTORIQUE DU
5e REGIMENT DE CUIRASSIERS
(par le Lt-colonel (H) Henri Azema)
C’est par ordonnance du 1er mai 1653 que le "Régiment de Cavalerie Etrangers" commandé par le duc de Navaille devient français.
Placé sous les ordres du comte de Nogent, son nouveau propriétaire, il prend le nom de "Nogent Cavalerie". En 1725 Louis XV rachète le régiment
au marquis de Monteils et le donne à son beau-père Stanislas ex-roi de Pologne. Le régiment prend alors le nom de "Stanislas-Roi". Une ordonnance
du 30 mars 1737 rebaptise le régiment "Royal Pologne". Il deviendra après la révolution en 1791 "5e Régiment de Cavalerie" puis en
1803 "5e Régiment de Cuirassiers". En 1814 il devient pour une courte période "Cuirassiers du Berry", en 1816 "Cuirassiers d’Orléans".
Il retrouvera son appellation de "5e Régiment de Cuirassiers" en 1830.
Sous les anciennes dénominations de la royauté, le régiment participe à divers combats contre "la fronde" de 1653-1659 , à la guerre de Dévotion
1667-1668, à la guerre de Hollande de 1672-1679, celle de la Ligue d’Augsbourg 1689-1698, de la succession d’Espagne 1701-1713, de la guerre
de succession de Pologne 1734-1735, la guerre de succession d’Autriche 1741-1748, et la guerre de Sept Ans 1756-1763.
Les campagnes de la République et de l'Empire:
Durant les guerres menées par le Consulat, le 5e régiment de cavalerie sera successivement affecté à l’armée des Alpes (1792/1793)
puis à l’armée de l’Ouest; le régiment participe à guerre de Vendée en 1794 et combat victorieusement les Chouans, à La Chataigneraie, le 14
janvier. Placé à l'armée des grisons en 1794 puis en 1797 à l’armée d’Italie il est engagé le 8 janvier à Bevilacqua puis s’illustre le 14
janvier à Rivoli où sa conduite et son engagement lors de la bataille lui donnera sa première inscription à l’étendard:
"Rivoli 1797"
- 1799: il se fait une nouvelle fois remarquer lors des combats de la Trebbia le 19 juin.
- 1806: Une nouvelle coalition est crée en octobre. La division Hautpoul quitte Landshut le 4 octobre pour se porter sur Iéna. Engagé dès son
arrivée le régiment, commandé par le colonel Quinette, charge et exploite son avantage en direction de Weimar puis de Berlin qu’il investit le
20 octobre, puis ce sera Lübeck le 7 novembre et la marche sur Varsovie.
- 1807: Début janvier, le régiment prend ses quartiers d’hiver dans la région de la capitale polonaise. Le 7 février il est engagé dans la
terrible bataille d’Eylau contre les russes, mais ses charges sont coûteuses et le régiment diminué. En fin de journée dans la confusion du
combat, un trompette du 5e sauve l’étendard du régiment en le reprenant à l’ennemi. Le 23 février le 5e Cuirassiers est
à Königsberg. En juillet avec la brigade Saint-Sulpice il regagne Magdebourg. Le 15 octobre la Grande Armée est dissoute.
- 1808: En cours de reconstitution, le régiment met un escadron à la disposition du maréchal Murat à l’armée d’Espagne. Cet escadron participera
à la répression de l’insurrection de Madrid le 2 mai 1808 et à la bataille de Baylen le 19 juillet.
- 1809. Après une année relativement calme, en janvier 1809 une cinquième coalition est formée. Le régiment quitte sa garnison de Hanovre pour
rejoindre l’armée du maréchal Davoult. En compte à la division Saint-Sulpice, le 5e cuirassiers est des combats à Eckmühl le 22 avril,
le lendemain à Ratisbonne. Le 12 mai il entre à Vienne où, le 16, il et passé en revue l’Empereur. A Esseling le 22 mai lors de la manœuvre
d’Aspen il enfonce par deux charges les troupes autrichiennes et s’empare de cinq drapeaux. Le 6 juillet à Wagram il fait montre une fois de
plus de toute sa valeur, son audace et ses charges apporteront une troisième inscription à l'étendard du régiment. Le 14 octobre 1809 la paix de
Vienne donne un peu de répit au régiment.
- 1811-1812: Une nouvelle coalition, la sixième, voit le jour. Le 5e régiment de cuirassiers, commandé par le colonel Christophe,
appartient maintenant à la 4e division de cuirassiers du IIe corps de réserve de cavalerie de la nouvelle Grande Armée;
il est à la brigade Beaumont, division Wathier et s’engage vers l’Est. Le 15 août le régiment est à Smolensk, mais l’ennemi se dérobe. Le 7
septembre à Borodino, c’est la bataille dite de la Moskova, le régiment s’illustre encore une fois en enlevant la redoute tenue par les russes.
Il apportera une quatrième inscription à son emblème.
Le 18 octobre 1912 il participe à la victoire de Winkowo. Le 14 septembre 1812 il pénètre à Moscou et le 18 se fait surprendre par une offensive
Russe. Le 24 la retraite de Russie commence, le régiment fait partie de l’arrière garde. Continuellement harcelé, décimé par le froid et la faim
le 5e régiment de cuirassiers très diminué rentre en France.
- 1813: De retour sur le territoire national Napoléon lève une nouvelle armée. Le 5e régiment de cuirassiers passe à la 2e
division de grosse cavalerie sous les ordres du général de Saint-Germain. Les combats de Lutzen et Bautzen, le 2 juin, contre les prussiens
et les russes sont couronnés de succès. La trêve consécutive à la paix de Pleiswitz permet à l’empereur de réorganiser l’armée. Le régiment passe
à la brigade d’Augerauville, 2e division de grosse cavalerie. Il cantonne près de Freystadt sur les bords de l’Oder.
Mi-août les hostilités reprennent, l’armée se retire sur Leipzig où le 5e cuirassiers est présent. Le 30 octobre c’est la bataille
d’Hanau où le régiment de comporte magnifiquement. Le 31 décembre 1813 l’armée en retraite franchit le Rhin; la guerre se porte sur le sol
français.
- 1814: Le 5e régiment de cuirassiers combat maintenant sur le sol national sous les ordres du colonel Gobert. Les combats de
Montmirail (11/02/14), Bar/Aube (27/02/14), Troyes (03/03/14), et Saint-Dizier (26/03/14) l’amèneront en combats de retraites en combats de
retraites sous les murs de Paris.
Après l’abdication de l’Empereur Napoléon et par décret du 12 mars 1814 de la 1ère restauration, le 1er régiment de
cuirassiers prend le nom de "Cuirassiers de Berry", il ne conservera sa nouvelle appellation que 10 mois.
Austerlitz 1805" - "Wagram 1807" - "La Moskova 1812"
Les noms de ces victoires de l‘Empire seront inscrites à l’étendard
Les Cent Jours:
1815: Le 1ermars Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés reprennent les hostilités.
Très vite il faut réorganiser l’armée et chaque régiment reprend son ancienne dénomination.
Le régiment à quatre escadrons fait partie de la réserve de cavalerie Mihlaud, 14e division Delort, brigade Farine. Le 16 juin il
combat à Ligny puis est engagé à Waterloo le 18 juin où il charge à plusieurs reprises les anglais qui sont rassemblés sur le Mont Saint Jean
y laissant de nombreux morts.
Peu après la seconde abdication de l’Empereur Napoléon, une nouvelle organisation de l’armée, en date du 30 août, rebaptise le 5e
cuirassiers qui prend le nom de "Cuirassiers d’Orléans" .
Après la révolution de 1830, le régiment retrouve sa dénomination de 5e régiment de cuirassiers. En 1863 il tient garnison à Colmar
puis à Tours en 1834.
Le second Empire - la guerre de 1870-1871:
Lors de cette guerre le régiment avec le 6e cuirassiers est en compte au corps d’armée Lebrun, à la division de cavalerie Lichtin,
brigade de Beville. Ce corps rejoint l’armée de Mac-Mahon qui est écrasée à Beaumont et Mouzon le 30 août et se replie sur Sedan. Le 5e
cuirassiers est placé en arrière garde à Mouzon. Devant l’avance des alliés victorieux, il est chargé de défendre le pont d’accès à la
ville et est entraîné par son colonel en chargeant l’infanterie allemande. Décimé en quelques minutes par le 27e régiment d’infanterie
prussienne, le régiment perd 107 hommes dont le lieutenant-colonel Assant. Les restes du 5e retraiteront sur Sedan où ils seront
faits prisonniers après la capitulation de la forteresse. Placés en captivité en Allemagne, ils seront libérés en avril 1871.
Les hostilités ne sont pas terminées pour autant. Sous l’impulsion du général Cousin-Montauban six régiments de marche sont créés à partir des
restes des unités ayant échappé à la tragédie de Sedan et l’apport des escadrons de dépôt. Le 7 janvier 1871, le "8erégiment de marche"
prend corps avec les éléments disponibles des 1er,4e, 5e, 6e cuirassiers. Affecté à la seconde armée
de la Loire, division Guillon il est au 25e corps à l’armée de l’amiral Jaurès. Cette unité de circonstance sera engagée lors de la
bataille de Laval. Elle sera le 18 janvier à Saint Mélaine, le 21 dans la région de Montgiroux, le 22 le régiment se replie avec le 21e
corps sur Ambière où l’armistice signé à Paris le 28 janvier le trouvera.
Le 29 janvier l’armée de la Loire est dissoute.
Par décret du 4 février 1871, le 5e régiment de cuirassiers est reconstitué à partir du 5e régiment de marche. Jusqu’en
1914 il connaîtra la vie tranquille de garnison à Senlis (1879-1886), Reims (1891) et Tours (1899-1914).
La guerre 1914-1918:
Le 5e cuirassiers fait partie avec le 8e cuirassiers de la 9e division de cavalerie et est en compte à la
1ère brigade de cuirassiers.
- 1914: Le régiment participe à la bataille des frontières, combat en Belgique à Sivry (8/08), Marville (10/08), Villers (18/08), Tintigny
(18/08), puis retraite sur Donchery le 30 août. Dans la première bataille de la Marne, du 9 au 13 septembre, il se distingue à Sommessous,
Sommes-Suippes. Dirigé sur les Flandres il est engagé, du 31 au 17 novembre, à la bataille de L’Ypres. Combat durant cette période à Voormezeele
et à Saint-Eloi les 1er et 3 novembre, à Pilkem de Lanenarck et de Boesing les 6 et 14 novembre.
Mis au repos le 18 à Robrich, il combat ensuite dans les tranchées dans la région d’Arras jusqu’au 27 décembre 1914.
- 1915: La 9e division de cavalerie est rapprochée des régions où une exploitation du succès par la cavalerie est escomptée ou bien
tient les tranchées comme l’infanterie.
- 1916: La 9e division est dissoute le 1er juin. Le 5e cuirassiers devient le "5 régiment de cuirassiers à
pied".
- 1917: Le 5e cuirassiers à pied est successivement déplacé dans la Somme (Fév-Mars), en Artois (mai), Alsace (Juillet) et en
Champagne (sept).
- 1918: Du 2 au 19 juin il est une nouvelle fois engagé au nord de l’Aisne sur le plateau de Juvigny puis au sud à Ambleny et des lisières des
forêts de Villers-Cotterêts. Les 12 et 13 juin il stoppe l’attaque ennemie. Ce sera le début de la retraite allemande.
Les actions du régiment sur l’Avre donneront une nouvelle inscription à l’étendard. Les 12 et 14 septembre 1918 le 5e cuirassiers à
pied combat dans les Hauts de Meuse et est de l’offensive victorieuse sur Saint-Mihiel.
Le 11 novembre 1918 l’armistice met fin aux missions à pied du régiment qui redevient une unité montée.
L’ Ypres 1914" – "L’Avre 1918" - "L’Aisne 1918"
Les noms de ces victoires viendront s’ajouter à l’étendard.
Après la guerre le régiment tient successivement garnison à Commercy, Gray, Pontoise, Le Valdahon.
La guerre 1939-1940:
Le 5e régiment de cuirassiers stationné à Lunéville et le 18e chasseurs à cheval de Saint-Avold sont en compte à la
2e division de cavalerie légère (DCL) du général Berniquet à la 3e brigade du général de Bessay de Contenson. Le 5e
régiment de cuirassiers se compose de quatre escadrons de cavalerie et d’un escadron d’automitrailleuses et d’engins. Ces deux unités se
déplacent sur la frontière belge le 6 septembre 1939.
Au sein de la 2e DCL ils combattent dans les Ardennes et dans la trouée de Sedan. Le 10 mai 1940, la DCL se reconstitue en arrière
dans la région d’Evreux, change de dénomination et devient D.C.Motorisée. En Juin, submergée par les chars de Rommel, une partie de la division
Berniquet encerclée à Saint-Valery-en-Caux. reçoit l’ordre de cesser le feu le 12 juin. Les prisonniers seront dirigés sur l’Allemagne les
rescapés continueront le combat jusqu’à l’armistice. Le régiment sera dissous peu de temps après.
L’Indochine:
Le 5e régiment de cuirassiers est reformé en 1945 pour servir en Extrême-Orient. Il embarque en janvier 1946 sur le SS Pasteur à
destination de l'Indochine où il débarque le 2 février et y servira pendant 9 ans.
Sa présence sur ce territoire comporte deux grandes périodes:
- celle des grands raids (1946-1947) Cambodge, Laos, Annam, Sud-Vietnam
- et celle de stabilisation géographique (1947-1955)
Pour les actions qu'il à menées, une 8e inscription est portée sur son étendard:
Indochine 1946–1954"
La fiche "Indochine" du régiment détaille l'itinéraire et l'action du 5e Cuirassiers sur ce territoire.
Les dernières années:
En 1955, après l’armistice, la guerre d’Indochine terminée, le 5e régiment de cuirassiers est dissous le 15 novembre 1955. Il est recréé quelques mois plus tard à Vannes et devient "centre d’instruction" pour les recrues qui partent en renfort en Algérie. Il sera une nouvelle fois dissous en 1961.
En 1962, le régiment est recréé et prend garnison à Kaiserlautern en Allemagne. Il est un des régiments blindés de la 1ère DB.
A la dissolution de cette dernière, il passera à la 5e D.B.
Le 5e régiment de cuirassiers sera dissous une nouvelle fois en 1992.
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