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fiche éditée le 20 juin 2011


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HISTORIQUE

DU 5e REGIMENT DE CHASSEURS

par le Lt-colonel (H) Henri Azema
avec la participation du Lt-colonel Besson (président de l'amicale)

L’origine du régiment remonte au 13 mars 1675 lorsque, à partir de bandes irrégulières commandées par un gentilhomme du nom d’Audigeau, est formé un corps de dragons.
Le 13 mars 1676, le régiment est confié à Alexis Bidal baron d’Asfeld. De 1676 à 1687, il prend le nom de ses propriétaires successifs. En 1788, il est transformé en régiment de chasseurs à cheval et prend le nom de chasseurs du Hainaut dénomination qu’il gardera jusqu’en 1791.

Sous la monarchie:

Sous ses anciennes dénominations, le régiment est engagé dans différents conflits: en Sicile de 1675 à 1678, lors de la prise de Strasbourg le 24 octobre 1681 et de Luxembourg le 4 juin 1684, puis lors des guerres contre les coalisées d’Augsbourg de 1688 à 1697, de la succession d’Espagne de 1701 à 1713, de Pologne de 1733 à 1735, d’Autriche de 1740 à 1748 et celle de Sept ans de 1756 à 1763.

Sous la révolution et le consulat:

Après la révolution de 1791, il prend le nom de 5e chasseurs; placé à l’armée du nord, il est de la canonnade de Valmy le 20 septembre 1792. De 1792 à 1795, il est à l’armée du nord de Pichegru à la division Souham avec 318 hommes. Il s’illustre particulièrement le 21 août 1792 à Lannoy, le 22 mars 1793 à Pellenbeg et Corlech, le 8 septembre à Hondschoote et à Furnes le 1er octobre où, durant ces deux derniers combats, plusieurs canons sont pris à l’ennemi suite à des actions individuelles des M.d.l. Vignes et Riston. Le 22 mai 1794 il est à Tounay et Pont de Pin, enfin à Hoodgeerg le 13 juin 1794.
En 1796, placé à l’armée de Sambre et Meuse, il combat en Hollande, s’empare de Rotterdam le 22 janvier puis du fort de Nieuw-Schanz le 29 février rejetant les troupes anglaises hors de Hollande.
Le 23 octobre 1797, il occupe le camp de Mulheim près de Cologne puis participe à la prise de Mayence.
De 1798 à 1800, affecté à l’armée du Danube puis à l’armée du Rhin, il se montre à son avantage en 1798 à Ostende Merental, en 1799 à Breda et à Zurich. En 1800 il est à Engen le 3 mai, Muesikirck le 5 mai, et Biberach le 9 mai. Mais c’est le 3 décembre 1800 à Hohenlinden, au sein de l'armée Moreau, que le 5e chasseurs se distingue plus particulièrement sous les ordres de son chef de Brigade Corbineau.
Le nom des victoires de cette période seront inscrites dans la soie de l’étendard:

"VALMY, 1792" - "ZURICH, 1799" – "HOHENLINDEN, 1800"

Sous l’Empire:

Restaurations:

L’Empereur abdique le 6 juin 1814. Sous la première restauration le 5e chasseurs est dissous mais renait aussitôt sous le nom de "chasseurs d’Angoulême", appellation qu’il ne conservera que dix mois. Au retour de l’Empereur de l’île d’Elbe, il reprend son appellation de 5e chasseurs, mais ne figure sur aucun ordre de bataille que ce soit à Ligny ou Waterloo.
Il est une nouvelle fois dissous lors de la seconde abdication de Napoléon mais est recréé à Avignon en 1816 sous le nom de "régiment de chasseurs du Cantal".

L’Algérie:

Commandé successivement par les colonels Duport de Saint-Victor et Durringer, le 5e chasseurs fait campagne en Algérie de 1845 à 1848, l’escadron de dépôt est fixé à Avignon.
Le régiment sera engagé, le plus souvent par unité élémentaire, dans des divers raids en Oranie contre l’Emir Abd-el-Kader qui se refugie au Maroc.
En 1847, sous la direction de leur chef, les troupes d’Abd-el-Kader quittent le Maroc et, en passant la rivière Kiss, entrent sur le territoire de l'ex-régence. Dès la frontière franchie, l’Emir engage les négociations pour sa reddition qui sera effective le 24 décembre 1847.
De retour en métropole en 1848, le régiment est affecté à l'armée de Paris en 1851. Il est présent dans la capitale, sans intervenir, lors du coup d'état de Louis Napoléon.

La guerre de 1870:

En 1870, à l'entrée en guerre contre la Prusse, le 5e chasseurs, commandé par le colonel de Séréville et fort de 689 hommes, est affecté avec son frère d’armes, le 4e chasseurs, à la brigade de Valabrègue du 2e corps de l'armée du Rhin du général Frossard.
Arrivé sur la frontière le 27 Juillet, les 5e et 6e escadrons du régiment, aux ordres du commandant de Chabrillan, effectuent une reconnaissance vers le Moulin de Simbach près de Spicheren.
Les premiers jours d’août, le 5e chasseurs est envoyé à Grosbliederstroff pour surveiller les passages de la Sarre; le 5 août le 2e corps se replie sur Forbach, puis vers le plateau d'Oeting. Le lendemain ce sera la bataille de Spicheren.
Le 6 août, vers dix heures du matin, le régiment rallie le camp d'Oting après une reconnaissance de deux jours, au cours de laquelle il n'a décelé aucune concentration sérieuse vers Grosbliederstroff, lorsque le canon se fait entendre du côté de Spicheren où se trouve établie depuis la veille la 3e division du 2e corps.
Le 5e chasseurs n'est pas mêlé à cette action, mais un escadron est toutefois engagé du côté de Grosbliederstrof, où il met en fuite un peloton du 12e dragons prussiens venu en reconnaissance.
Le 7 août, le 2e corps d’armée retraite par Sarreguemines et Metz. La brigade de chasseurs (4e et 5erégiments) cantonne à Alstroff et Lennig puis rejoint le 2e corps le lendemain.
Le 16 août l’armée du Rhin est engagée dans la bataille de Rezonville (Mars la Tour) le soir, quand tout semblait fini et la victoire acquise, le 16e hulans de la brigade Bredow fait un retour offensif extrêmement vigoureux qui parait un instant devoir changer le sort de la bataille. C'est à ce moment que la division Vallabrègue (4e et 5e chasseurs, 7e et 12e dragons), trouve l'occasion de fournir, elle aussi, une belle charge qui bouscule l’ennemi. Dans cette action, le chasseur Mangin reprend l’aigle du 93e régiment d’infanterie qui leur avait été enlevé.
Le régiment n'est pas engagé à Saint Privat, ni durant le siège de Metz où il s’était retiré. Il effectue de rares sorties notamment le 26 août, où il forme brigade avec le 3e lanciers, pour une tentative sans succès menée sur la ferme de Bellecroix et le village de Borny.
Le 5e chasseurs, comme toutes les troupes enfermées dans Metz, capitule lors de la reddition de la place.
Le dépôt du régiment, ainsi que le 3e escadron resté à Verdun en août 1870, participent à la défense de la ville lors de son siège entre le 7 août et le 7 novembre 1870.
De septembre à octobre 1870 les restes du 5e ainsi que les débris d’autres régiments de chasseurs entrent dans la composition du 1er régiment de marche de chasseurs. Cette nouvelle unité de circonstance est, avec le 11e chasseurs, en compte à l’armée de la Loire du général De la Motte Rouge, brigade du général Nensouty et participe à la défense d’Orléans.
Le 28 janvier, la capitulation de Paris débouche sur l’armistice franco-prussien.

Le 10 mars 1871, par décision du nouveau régime, le 5e régiment de chasseurs à cheval est reformé à partir du 1er régiment de marche de chasseurs.
Entre 1871 et 1914, le 5e chasseurs mène une vie calme de garnison, entrecoupée de stages dans les camps pour des manœuvres.
Durant cette période, il tient successivement garnison à Rambouillet 1896-1897, à Neufchâteau (Vosges) de 1898 à 1907, à Chalons sur Marne de 1908 à 1914.

La Grand Guerre:

Le 28 Juillet 1914 à 9 heures, le 5e régiment de chasseurs à cheval quitte le quartier Corbineau à Chalons pour être transporté, par voie ferrée, vers la frontière Belge. Il débarque à Tourteron dans les Ardennes le 2 août 1914 et c’est là que le colonel Hennocque commandant le régiment apprend l’ordre de mobilisation générale.
Le 3 août 1914 les troupes allemandes envahissent la Belgique. Respectant le pacte de coalition la France et l’Angleterre entre en guerre contre l'Allemagne.
Avec le 15e chasseurs, le régiment forme la 5e brigade légère, 5e division de cavalerie, commandée par le général Bridoux; celle-ci et les 1ère et 3e division de cavalerie constituent le corps Sordet. Le 5e chasseurs rejoint le 3 août avec sa division la région de Charleville.