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HISTORIQUE SUCCINCT
du 3e régiment de dragons
(par le Lieutenant colonel (H) Henri Azema)
Création:
Par circulaire ministérielle du 18 juillet 1839 fixant les filiations des corps de troupes, confirmée par
celles du 3 juin 1872 et du 16 mai 1886 toujours en vigueur, le jeune 3e dragons, formé en 1825 avec les
dragons de la Garonne mis sur pied en 1816, reçoit l’héritage du 3e dragons de l’Empire qui depuis
1791 perpétuait le "Bourbon-Dragons" créé en 1649 sous le nom d’Enghein.
La commission qui a permis de lever ce régiment au profit du Duc d'Enghein, fils du Grand Condé est en effet
datée du 17 janvier 1649.
Première filiation.
- Ancien régime:
Sous ses anciennes dénominations, le régiment s'illustre lors de la guerre de Dévotion (1667-1668), de
Hollande (1672-1678), de la ligue d’Augsbourg (1688-1697), de la succession d’Espagne (1701-1713), de la
succession de Pologne (1733-1735), de la succession d’Autriche (1740-1748), la guerre de Sept Ans (1756–1763) et
de Corse en 1769.
- Campagnes de la République:
- 1791-1795: Ce seront ensuite les guerres de la Révolution. Le régiment, après l’expédition en Corse est
successivement affecté à l’armée du Nord (1791) et à l’armée de Sambre et Meuse (1792-1795). Durant cette
période ses principales batailles sont Gran-pré en 1792, Neerwinden en 1793, le passage de l’Outhe et les
combats de Saint-Primont en 1794.
- 1796-1797: Il est à l’armée d’Italie, à la cavalerie de réserve. Le 17 novembre 1796 il participe victorieusement
à la bataille d’Arcole. Il est à Milan le 29 novembre, se rend à Vérone puis est engagé le 12 décembre à
Saint-Michel; il charge à Rivoli le 14 janvier 1797 avant de se rendre le 16 à Roverbella.
- 1798-1801: A l’armée d’Orient, il participe en Egypte aux batailles d’Aboukir le 1er août 1798, de
Nazareth le 8 avril 1799, du Mont Thabor le 16 avril 1799 et de Canopé le 21 mars 1801.
- Sous l'Empire:
- 1804: Le régiment tient garnison pour les 1er et 2e escadrons à Chantilly, la
2e réserve et les 3e - 4e escadrons à Versailles. Le colonel Fiteau en assure
le commandement.
- 1805: Le 2 décembre à Austerlitz, le 3e dragons fait partie de la réserve de cavalerie de Murat;
il est en compte à la division Walher, 1ère brigade de dragons Sébastiani.
En fin de journée, la charge du régiment sur le flanc de l'adversaire pour dégager les chasseurs et hussards
provoque chez l'ennemi des pertes considérables. Le régiment charge ensuite les escadrons du général Uvarov qui
couvre la retraite de l’armée Russe.
1807: Le 8 février, le 3e dragons est engagé à Eylau avec la réserve de cavalerie Murat. Il fait
partie de la brigade de dragons du général de Latour-Maubourg.
Le 14 juin à Friedland, après la déroute de l’armée russe, il participe à la poursuite.
- 1808: Le régiment est dirigé sur la péninsule Ibérique. Avec le 6e dragons, il compte à la 2e
division de dragons de Kellermann, brigade Millet.
Parti de Poméranie en août 1808, il arrive à Bayonne le 27 septembre, le 5 janvier il est à Tolosa. Il est
ensuite employé dans des opérations de contre guérilla dans le triangle Salamanque, Zamora, Valladolid.
- 1809: le 28 novembre, il combat, après une poursuite, les troupes du duc del Parques auxquelles il inflige
une défaite à Alba de Tormes; après cette bataille, le régiment reprend ses opérations de contre guérilla.
- 1810: Le 3e dragons est à l’armée du Portugal où il et en compte à la division de dragons
Montbrun. Après la chute de Ciudad Rodrigo le 9 juillet, il entre au Portugal, combat à Busaco puis à Torres
Vedras avant de s’installer en novembre à Leira.
- 1811: De retour en Espagne en avril après avoir bataillé au défilé de Rodinha le 12 mars, le régiment est
dissous et ses restes, avec l’apport d’autres unités, deviennent le 1er régiment de marche du
Portugal le 6 juillet 1811.
- 1811: Le 2e régiment de lanciers:
Créé par décret Impérial en date du 17 février 1811, le 2e lanciers est commandé par le colonel
Berruyer ancien chef de corps du 3e dragons. Il sera successivement commandé: en 1813 par le colonel
Joannes , en 1814 par le colonel Bouquerot des Essarts, en 1815 par le colonel Sourd.
Ce nouveau régiment est constitué à partir de l’escadron de dépôt du 3e dragons dissous.
Le 2e lanciers participe aux campagnes de Russie, d’Allemagne et de France. Il est présent en 1812
à Roskow, Winkovo et Vilna. En 1813 à Bulzeau, Katzbach, Francfort, Hanau et Mayence. En 1814 à la Rothiére,
Montmirail, Vauchamps, Troyes, Craonne et la Fére en Champagne. En 1915 durant les 100 jours il combat à
Genappes avant d’être décimé à Waterloo le 18 juin.
- 1815: Les Dragons de la Garonne:
Par décret royal en date du 30 août 1815 il est créé le régiment des dragons de Garonne qui, en 1825 reprend le
nom de 3e régiment de dragons et prend garnison à Provins
- 1831: Le 7 février, suite à la séparation de la Belgique et des Pays Bas, l’armée du Nord commandée par le
Général Gérard, à laquelle appartient le 3e dragons, est placée en alerte. Suite à la violation de
l’armistice belgo-néerlandais par ces derniers, le régiment se positionne avec les autres éléments de l’armée
dans les environs de Bruxelles. L’armée du nord se retira de Belgique après la chute d’Anvers le 15 mai 1816.
La Guerre de 1870-1871:
Le 5 août 1870, le 3e dragons est en compte au IIe C.A. du général Frossard à la 3
e brigade Gondrecourt, il est commandé par le colonel Bilhau. Le 16 Août, il charge sur le plateau de
Yron et culbute le 13e dragons prussien.
Le 23 juin à Rezonville il contient la poussée prussienne et reste maître du terrain.
La guerre 1914–1918:
- Lors de la déclaration de guerre le régiment est en garnison à Nantes.
Le 3e dragons part en campagne le 31 juillet. Avec le 1er de l’arme il est à la 3e
brigade de dragons du général de Sailly, de la 9e division de cavalerie, général de l’Espée.
Le régiment débarque à Bar le Duc et se positionne dans la région de Longuyon. Les allemands ayant pénétré en
Belgique la 9e division se porte à leur rencontre. Le 10 août, il est engagé dans la région de
Marville, charge à Serville puis ses éléments patrouillent et entrent en contact plusieurs fois avec l’ennemi
sur la ligne Arhus, Houdemont, Tellencourt. Le 20 il combat à Virton, se signale à Ethé et Saint-Léger puis
stationne le 21 à Thonne le Long. Retraitant vers la France avec la 9e division de Cavalerie, il passe la
rivière à Dun sur Meuse le 26 août et combat ensuite en septembre dans la région de Mourmelon, Sommessou,
Suippes.
- La course à la mer:
- 1914: Le front s’étant stabilisé après la première bataille de la Marne, c’est en marche forcée que le 3e
dragons se porte en Picardie pour renforcer les troupes anglaises.
Dans la bataille d’Ypres, il est engagé du 31 octobre au 3 novembre 1914 à Woormezeele, à Saint Léger et à
Elverdinche du 5 au 17 novembre. Le régiment sera retiré du front et placé en repos près de Wormhout le 18
novembre 1914. Après 15 jours de repos, il se retrouve aux tranchées en Belgique dans la région de Lizerne,
puis vers Fosse-Calonne près de Roye.
- 1915: Déplacé en Alsace, il combat à Burnhaupt et résiste à l’avancée ennemie sur Belfort.
- 1916: Il est en Champagne au Trou-Bricot, puis retourne en Lorraine dans la forêt de Parroy près de
Lunéville.
La 9e division de cavalerie est dissoute le 1er juin 1916; le 3e dragons passe
au 19e C.A., il entre dans la composition des "bataillons de brigade" et se retrouve aux tranchées.
- 1918: Reconstitué comme unité monté, il combat à Saint-Maur, l’Ailette, Noyon, Vervins, Hirson. C’est à
Chimay que l’armistice du 11 Novembre arrête le régiment dans sa poursuite victorieuse.
Entre deux guerres:
Reformé en février 1919, le régiment stationne à Saint-Etienne pour assurer le maintien éventuel de l’ordre et
participe au défilé du 14 juillet 1919.
Le régiment quitte Saint-Etienne en septembre 1919 pour rentrer à Nantes. Il participe aux fêtes du 2e
anniversaire de l’armistice à Paris le 11 novembre 1920.
De 1921 à 1925 le régiment est en garnison à Sarrelouis et Sarrebruck, en Pays de Sarre, dans le cadre du
maintien de l’ordre.
De 1925 à 1929 le régiment est en garnison à Sarreguemines, année de sa dissolution; ses éléments seront
rattachés au 8e dragons.
Deuxième filiation:
- 3e groupe de chasseurs cyclistes:
Le 3e groupe de chasseurs cycliste est créé à Compiègne le 1er octobre 1913 par la loi du 23 décembre
1912 et en application décret du 04 juin 1913; il est affecté à la 3e division de cavalerie.
- Guerre 1914-1918: Il se distingue en :
- 1914: à Charleroi, lors de la bataille de la Marne, en Picardie, en Artois dans les Flandres et à Ypres.
- 1915: En Artois, dans l’Oise, dans la Somme et dans la troisième bataille de l’Artois.
- 1917: C’est dans l’Aisne qu’il se manifeste.
- 1918: Il est de retour dans les Flandres puis, une nouvelle fois déplacé, il participe aux batailles de
l’Aisne et de la Marne. C’est dans les préparatifs d’une ultime attaque sur Nancy que le l'armistice du 11
novembre met fin à son action.
- Entre deux guerres:
- 1920: il est en garnison à Colmar.
- 1924: Rattaché au 54e RI, il prend garnison à Sélestat.
- 1929: Dissous le 1ermai, il devient à la même date 3e bataillon de dragons portés et
stationne au château Stanislas à Lunéville.
- Guerre 1939-1945:
Le 1er décembre 1939, le 3e bataillon de dragons portés devient le 3e régiment de dragons
portés.
Il est affecté à la 2e division légère de cavalerie créé à Montmédy le 20 février 1940.
Au sein de la 10e armée il fait partie de l’expédition en Belgique au groupement Gastey avec le 18
e chasseurs, le 5e cuirassiers et le 2e R.A.M. Se repliant sous la pression
allemande, le régiment se positionne le 12 juin 1940 à Veules-les-Roses avec les automitrailleuses du colonel
Reboul afin d’interdire l’accès à la mer aux troupes ennemies et permettre l’embarquement pour l’Angleterre
d’un maximum de troupes alliées.
Les restes du régiment, comme la presque totalité de la 2e DCL, sont fait prisonniers, mais le
2e échelon du 3e dragons, non encerclé, se replie sur la Loire puis au sud.
Reformé en septembre 1940 il est dissous à Castres en 1942.
Récrée en 1944 sous la résistance, le 3e dragons commandé par le colonel Dunoyer de Gonzague fait
partie de la division légère de Toulouse. Le 10 juin 1944 en compte à la colonne Schneider il participe aux
actions menant à la capitulation de la colonne allemande Elster.
Le régiment à forte proportion F.F.I est dissous en 1945.
- Dernière reformation:
En 1976 le 5e régiment de hussards est transformé en 3e dragons. Il tient garnison en
Allemagne à Stetten A-K-M. Il est dissous le 30 juin 1997.
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