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HISTORIQUE DU
3e REGIMENT DE CUIRASSIERS
(par le Lt-colonel (H) Henri Azema)
En 1635, Timoléon de Sercourt d’Esclainvilliers a trois ans lorsqu’il hérite de son père une compagnie de
chevaux-légers.
Sous la Monarchie:
En mai de la même année, le Cardinal de Richelieu décide de réorganiser la cavalerie française. La compagnie
d’Esclainvilliers entre dans la composition du régiment de cavalerie de Richelieu "le Cardinal-Duc"; elle prend
une part importante à la bataille de Rocroi. C’est l’époque à partir de laquelle s’illustrera durant onze ans
sous le nom "d’Esclainvilliers-Cavalerie" le régiment auquel le 3eCuirassiers se rattache par filiation.
En 1650 il se distingue dans les Flandres. Sous les ordres de Turenne en 1652 il combat les frondeurs à Paris puis
en 1654 il est présent à Stenay. En avril 1656, le régiment prend le nom de "Régiment du Commissaire Général".
Le propriétaire d’Escalinvilliers-Cavalerie rend son âme à Dieu en janvier 1657.
Monsieur de la Carbonnière lui succède; le régiment sert dans les Flandres jusqu’en 1659. En 1660, "Commissaire
Général" est licencié. En 1665, pour la reconquête des Flandres le régiment met sur pied six compagnies. Il est
présent au siège de Mestricht en 1673 puis après un séjour en Franche-Comté c’est un retour dans les Flandres.
Il restera dans cette région juqu’en 1742 après avoir participé à de nombreuses batailles.
En 1742, il rejoint l’armée du Rhin à Landau. Il se distingue à Ratisbonne. En 1746, il rejoint l’armée des Alpes.
La paix d’Aix-la-Chapelle termine la guerre en 1747. Dans la période qui suit on trouve le régiment à Charleville,
Chaumont , à Lille en 1778 enfin à Bitche en 1800.
En 1762, "Commissaire Général" est envoyé à Saint-Lô avec mission de défendre les côtes françaises.
Le 1er janvier parait "De par le Roi" , les vingt quatre Régiments de Cavalerie quittent leur noms actuels et ne
seront plus désignés à l’avenir que par le numéro de création ».
"Commissaire-Général" devient alors 3e Régiment de Cavalerie ».
Sous la Révolution et l’Empire:
En avril 1792, il est envoyé à l’armée du Nord. Le 26 avril, il contribue à arrêter la déroute. Il est à Valmy,
Valenciennes. Passe à l’armée de Sambre et Meuse. En 1794, il combat les autrichiens.
En 1798, le régiment est envoyé en Italie. Le 15 août 1799 il est à Novy, bataille malheureuse. Rentré en France,
il fait partie de l’armée de réserve.
Le 22 mai 1800, le 3e de cavalerie passe le mont Saint-Bernard pénètre Crémone en tête des troupes françaises.
Il participe activement à Marengo le 14 juin 1800 où sa tenue au feu lui vaut l’inscription à son étendard :
"MARENGO, 1800".
En 1801, il tient garnison au Piémont à Pignerol . En 1802, il se trouve à Lyon au moment ou le Premier Consul
réorganise les régiments de cavalerie. Par un arrêté du Consul du dix frimaire (décembre 1801) , les 2e, 3e
et 4e de cavalerie seront "Cuirassiers" et par arrêté du 1er vendémiaire An XII (octobre 1803), le 3e régiment
de cavalerie prend le nom de 3e régiment de cuirassiers.
Réorganisé, le 3e régiment de cuirassiers va prendre une part des plus glorieuses aux campagnes de l’Empire.
En l’An II (1804-1805),c’est d’abord la marche sur Vienne où il rentre le 13 novembre. Le 2 décembre 1805, il
prend part à la victoire sur les coalisés, son rôle brillant lui apporte sa deuxième inscription dans la soie de
son étendard :
"AUSTERLITZ, 1802"
En 1807, il entre dans Varsovie. Il intervient à Gersatd le 9 juin 1807, puis c’est la bataille d’Heilsberg et
Friedland où il se couvre de gloire le 14 juin. Le 7 septembre 1812 c’est la bataille de la Moskowa. Le régiment
participe à cette bataille où cent vingt escadrons, au cours d’une charge fantastique, écrasent la garde à cheval
russe. Pour son action et son courage, le 3e régiment de cuirassiers inscrit à son étendard:
"La MOSKOWA, 1812"
Le 14 septembre 1812, le 3e cuirassiers entre dans Moscou avec l’avant-Garde. Quelques jours plus tard,
l’épopée tragique de la Grande Armée commence.
En 1813, réorganisé, le régiment forme avec les 2e et 6e cuirassiers la brigade Berckeim. C’est ainsi que le
1er janvier 1814, les débris des 2e, 3e, 6e, 11e et 12e
cuirassiers concourent à composer le 3e
régiment rrovisoire en garnison à Sarrebruck. Celui-ci défend les gués et les passages de la Sarre. Il reste en
arrière-garde pendant tout le repli de notre armée jusqu’en France.
Reformé dans la région de Versailles il participe au gardiennage des passages de l’Aube et de la Seine. Le 10
février au contact de l’avant-garde russe il charge avec impétuosité , la met en fuite et fait prisonnier son
chef. Cet exploit donnera le droit au régiment d’ajouter à son étendard le nom de cette victoire :
CHAMPAUBERT, 1814"
L’Empereur abdique quelques jours plus tard . Par ordonnance du 12 mai 1814, sous la Restauration, il ajoute à
son nom celui de Dauphin et devient "Le régiment de cuirassiers du Dauphin ».
Le 20 mars 1815 l’Empereur rentre à Paris et le régiment reprend son numéro et son nom de 3e cuirassiers. Avec
l’armée du Nord il se trouve à la bataille de Fleurus puis à Waterloo. Le colonel Lacroix commandant le 3e
cuirassiers tombe mortellement blessé au cours de cette bataille.
Retour à la Monarchie:
Le 25 novembre 1805 le régiment est licencié mais presque aussitôt reformé et prend le nom de "cuirassiers
d’Angoulème n°3 ». Réorganisé à Montauban le 17 février 1816 il est à Nancy à Sedan et le 20 mai 1824 au sacre de Charles X à Reims.
Sous le second Empire:
En 1830 il redevient le « 3e régiment de cuirassiers » et de 1830 à 1869 le régiment tient garnison à Lyon
et Luneville. Le 3 avril 1862 il participe à la revue de l’Empereur à Paris.
Lors de la déclaration de guerre de 1870, le 3e cuirassiers est en garnison à Luneville. Le 2 août le régiment
se porte à Haguenau, puis Reichshoffen où, lors de la fameuse charge de la cavalerie le régiment perd dès le début
de l’action son chef, le colonel Lafunsen de Lacarre.
Les débris du régiment se retirent en bon ordre et arrivent le 7 août à Saverne. Après une courte halte, le
régiment rejoint le 20 août 1870 l’armée à Chalons-sur-Marne. Après être passé à Floing il se replie sur Sedan
avec le reste de la division le 1er septembre.
Le 3 septembre 1870 toute l’armée capitule. Le 3e régiment de cuirassiers n’existe plus mais l’étendard est
sauvé par une astucieuse cantinière.
En septembre 1870 à partir du dépôt du 3e cuirassiers il est créé à Limoges le 3e cuirassiers de marche
qui est détaché à l’armée de la Loire. Il combat dans l’Orléanais. Le 4 mars au soir, le régiment est envoyé sur
Paris. Le 1er avril 1871 le régiment de marche redevient définitivement « 3e régiment de cuirassiers ».
La Grande Guerre 1914- 1918 :
Le 6 août, le 3e cuirassiers entre en Belgique et prend une part très active aux opérations à Florenville.
Retiré des combats, il participe à la course à la mer puis jusqu’en mars 1918 tient les tranchées dans le Nord,
la Somme et en Champagne. Les allemands ont épuisé leurs dernières ressources, la situation change.
Le 3e cuirassiers avec la 4e division de cavalerie va alors prendre part à la victoire, en particulier en
juillet 1918 à Saint-Pierre-Aigle, puis en août à Montdidier. Il est à Detergheim dans les Flandres lorsque le
11 novembre 1918 sonne l’armistice. Dix jours plus tard, il participe au défilé de la victoire à Bruxelles.
Le 3e cuirassiers, pour sa brillante conduite durant ces quatre années de guerre reçoit deux nouvelles
inscriptions à son étendard :
"BELGIQUE, 1914-1918" et "PICARDIE, 1918"
La seconde guerre mondiale, 1940 :
Le 16 mai, le 3e régiment de cuirassiers est reconstitué dans la région de Fontevraud-Saumur Il est composé
d’un groupe de chars Somua et d’un groupe d’escadrons de chars H 35 et doit entrer dans la composition de la 1ère
division de cuirassiers aux ordres du colonel de Gaulle. Le 27 mai, la division fait mouvement sur Abbeville où
elle résiste à la poussée allemande avant de se replier sur Beauvais. Dans sa retraite elle livre des combats
retardateurs à Cormonville et Cheverny. Le 25 juin, les hostilités sont suspendues, l’ordre de cessez-le feu est
donné à toutes les unités. Le 31 juillet 1940, le 3e cuirassiers est dissous.
L’Algérie 1956- 1964:
Le régiment débarque à Oran le 23 mars 1956, fait mouvement sur Tlemcen puis Sebdou. Il prend une part active aux
opérations de maintien de l’ordre, assure la surveillance du barrage sur la frontière Algéro-Marocaine et obtient
de brillants résultats dans la pacification. Il participe à de nombreuses opérations dans les régions de Mazer,
d’Haifia et étend son action dans les djebels Djerdovaet Tifratine.
Le 1er avril 1957, le 3e régiment de cuirassiers est transformé en régiment de reconnaissance type AFN. Il
changera encore plusieurs fois de structure et sera affecté en octobre 1942 à la 43e brigade de la base de
Mers-el-Kebir.
Après avoir servi huit années en Algérie, le 3e régiment de cuirassiers embarque pour la France, après avoir rendu une dernière fois les honneurs à ses morts glorieux tombés en terre d’Afrique, débarque à Port Vendres le 4 juin et est dirigé sur le camp de Sissonne.
Le 15 juin 1964, le 3e régiment de cuirassiers est dissous au camp de Sissonne.
Dernière reformation :
En 1968, le 3e régiment de cuirassiers est recréé à Chenevières. Il est le régiment blindé de la 8e brigade
motorisée de Lunéville. Initialement équipé de chars AMX13, il est doté d’AMX 30 en 1973.
Nouvelle restructuration en 1992 à la suite de la dissolution de certains régiments des FFA. Le 3e cuirassiers
accueille en son sein le 2e escadron du 5ème régiment de cuirassiers ainsi que l’E.E.D. de la 57e D.B. .
Un nouvel escadron est créé et reçoit des chars AMX 30 B .
En 1994, un escadron est mis à la disposition des forces de l’O.N.U. dans l’ex-Yougoslavie, il restera en
Croatie le temps de son mandat de quatre mois.
En 1997, le 3e cuirassiers compte 7 escadrons dont un EED et quatre escadrons de chars.
En 1997, le régiment détache dans le Sahara Occidental des officiers en tant qu’obervateurs de l’O.N.U.
En 1998, le 3e régiment de cuirassiers est dissous.
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