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Fiche éditée le 3 février 2011

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HISTORIQUE SUCCINCT

DU 3e REGIMENT DE CHASSEURS

(Reprise partielle des informations Internet et compléments
par le Lt colonel Henri Azema)

Créé en 1675 le régiment, sous ses différentes appellations issues de la monarchie a participé à la guerre de Hollande, à la guerre de la ligue d'Augsbourg, à la guerre de succession d'Espagne, à la guerre de succession de Pologne, à la guerre de succession d'Autriche et à guerre de Sept Ans.
Le 17 mars 1788, transformé en régiment de chasseurs à cheval il est renommé "Chasseurs de Flandres".
En 1791, lors de la Révolution, tous les régiments sont renommés d’après leur arme et portent un numéro en fonction de leur ancienneté. Le régiment des Chasseurs de Flandres est renommé "3e régiment de chasseurs à cheval".

La REVOLUTION

Le 3e régiment de chasseurs à cheval est en garnison à Maubeuge. Il intègre l'armée du nord sous les ordres du général Dumouriez. Il combat à Stenay dans les Ardennes, à Islettes, à Verdun et 20 septembre 1792 à la bataille de Valmy. Le 6 novembre 1792, il est à Jemmapes en Belgique, et participe à la victoire en repoussant et culbutant deux régiments de cavalerie autrichienne. Aidé du 6e Hussards, il attaque, s'empare et extermine les redoutes défendues par l'infanterie hongroise.
Sont inscrits sur la soie de l'étendard les noms de

VALMY 1792 - JEMMAPES 1792
Le 18 mars 1793, à la bataille de Neerwinden pourtant perdue, il culbute les cuirassiers de Shwitz.
En juillet 1794, le régiment rejoint l'armée de Sambre et Meuse commandée par le général Jourdan. D'août à novembre 1794, il participe au siège de Maastricht où il se bat avec gloire. Le 28 septembre, avec le 17e chasseurs, il charge un millier d'autrichiens et les refoulent. Le 10 octobre, il charge à nouveau un corps de 1800 fantassins et 200 cavaliers autrichiens et s'empare de l'ancienne redoute française, de deux canons, coupe leur retraite et leur inflige des pertes sensibles.
le nom d'une nouvelle victoire s'inscrit à l'étendard
MAESTRICH 1794
En 1795, le régiment fait partie de la division Bernadotte. En juin, il concourt à la chute de Luxembourg et le 25 septembre à celle de Mayence, grâce au blocus du fort Cassel sur la rive droite du Rhin.
Les troupes ennemies réussissant à reprendre l'offensive, le 3e chasseurs couvre la retraite de l'armée. Il s'illustrera aux combats d'Ehrenbreitstein où il écharpe les hussards autrichiens de Kaiser, puis culbute violemment les autrichiens à Kreutznach et à Burg-Eberach entre le 16 et le 25 juillet 1796. Mi avril 1797, il débouche sur la rive droite du Rhin et est chargé d'assurer la marche avant du général Championnet. Aux ordres du général Hoche, le régiment charge à la bataille de Neuwied, prend 2 canons et participe à la victoire. Après un passage en Belgique et dans l'ouest, il fournit un détachement au corps expéditionnaire en Irlande.
Une deuxième expédition d'Irlande est organisée. Un détachement du 3e chasseurs, fort de 150 hommes aux ordres du capitaine Durival y participe et débarque le 22 août 1798 dans la Baie de Killala. Le 24 août, il charge contre la cavalerie anglaise à Balayna avec succès. À Castlebar, il charge brillamment dans la grande rue du village et rejete l'ennemi de l'autre côté du pont. Après plusieurs charges meutrières, il le poursuit sur deux lieues. Le capitaine Durival est nommé chef d'escadrons sur le champ de bataille.
Le gros du régiment basé en France rejoint l'armée des Alpes en 1799, dans le corps du général Suchet. En novembre 1800, il participe au franchissement du Mincio à Monzambano et poursuit les autrichiens qui battent en retraite. Avec l'aide du 11e hussards et de l'artillerie à cheval, le régiment charge l'ennemi et dégage la division Watrin en prenant 800 hommes, 1 drapeau et 5 canons.

L’EMPIRE

Sous l’Empire, le 3e régiment de chasseurs à cheval sera de toutes les batailles:

De ces campagnes de l’Empire viendront s’ajouter à l’étendard les noms de:
WAGRAM 1809 - KRASNOË 1812

LA RESTAURATION

En 1823, les chasseurs des Ardennes sont engagés en Espagne. Le régiment fournit l'escorte du maréchal de Lauriston durant le siège de Pampelune, entre juillet et septembre. Le 17 août 1825, le régiment reprend sa dénomination de 3e régiment de chasseurs. En 1828, le régiment intervient dans l'expédition de Morée (Péloponèse grec). Par ordonnance royale du 19 février 1831 les 5 premiers régiments de chasseurs deviennent des régiments de lanciers et le 8e chasseurs prend le numéro 3.
Le 2 décembre 1852 le prince Louis Napoléon proclame l'Empire et devient Napoléon III.

Le SECOND EMPIRE

La conquête de l'Algérie entamée dès 1830 se poursuit sous le second Empire.
Le 3e chasseurs y combat de 1861 à 1865. Il s'illustre à Sétif et Bougie où encerclé par un ennemi supérieur en nombre, il sera dégagé par la charge du 3e chasseurs d'Afrique.
En 1867, le régiment fait partie du corps expéditionnaire en Italie et rentre dans Rome.
Le 16 août 1870, le régiment est engagé à la bataille de Borny et de Rezonville, puis il s'illustre à la fin de l'engagement de cavalerie de Mars-La-Tour et dans la bataille de Saint-Privat.
À la défaite de Sedan et l'abdication de l'Empereur le 3e chasseurs devient le 3e régiment mixte de cavalerie rassemblant chasseurs et hussards.

TR0ISIEME REPUBLIQUE

Le 3e chasseurs est recréé le 30 mars 1875. En garnison à Abbeville après 1880, il fait partie de la brigade de cavalerie du 2e corps d’armée. En 1911, le régiment participe à des opérations de maintien de l'ordre à Saint-Quentin.

La PREMIERE GUERRE MONDIALE

En 1914, le 3e chasseurs est basé à Clermont-Ferrand. Le 6 août, le régiment débarque à Darnieulles près d'Épinal. Le 13, il rencontre quelques éléments allemands sur la Blette (affluent de Meurthe-et-Moselle). Le 18, il s'empare des passages de la Bièvre et pousse des reconnaissances au nord-est de Sarrebourg, puis couvre la retraite du 13e corps d'armée. Le 22, il est au sud de la Vezouse. Le 23, le régiment et le 4echasseurs forment une brigade sous les ordres du colonel Mordacq. Le 24, il participe à la défense du passage de la Meurthe, de Raon-l'Étape à Baccarat.
Déplacé dans l'Oise par voie ferrée, il débarque à Creil. Le 12 septembre, il couvre le rassemblement du 13e corps d'armée, assure la liaison avec l'armée Maunoury sur l'Oise et le corps de cavalerie qui attaquent vers Noyon. Il garde le passage sur le canal de l'Oise et est engagé au sud de Lassigny contre la cavalerie allemande. C'est à pied que le régiment combat le 17 à Ressons-sur-Matz stoppant la progression ennemie puis, renforcé d'une automitrailleuse, le régiment franchit le Matz à Margny.
Il se bat pendant 3 jours dans la région de Lassigny pour couvrir le flanc gauche du 13e corps d’armée. Il se maintient dans la région de Crapeaumesnil-Tilloloy jusqu'au 6 octobre puis est mis au repos à Rollot jusqu'au 20.
Entre le 7 décembre 1914 et le 16 mai 1915, le régiment se retrouve dans les tranchées sur Lassigny, Belval, Plessis-de-Roye et Canny-sur-Matz. Les 5e et 6e escadrons rejoignent le régiment en juillet 1915. Jusqu'en février 1916 les deux groupes d'escadrons alternent les services auprès des 25e et 26e DI.
Le 24 février, le régiment, relevé des tranchées est morcelé:

Jusqu'en avril, les groupes divisionnaires sont engagés dans les différentes batailles.
Le 27 avril 1916, après un court repos, le 3e chasseurs arrive à Villers-Cotterêts. Un escadron à pied occupe les tranchées du Soissonnais à Hautebraye où les combats sont très durs. En août, les 5e et 6e escadrons engagés sur l'Avre fournissent des agents de liaison, des escortes et des observateurs. Les 1er, 2e, 3e et 4e escadrons ont les mêmes missions dans leurs DI respectives.
En décembre 1916, les escadrons reçoivent de nouvelles affectations: En dehors de ces formations, le régiment met sur pied plusieurs autres groupes de réserve ou territoriaux: Le 1er août 1917, les escadrons du régiment sont regroupés. le 3e chasseurs à pour mission de fournir des escadrons pour un service de liaisons, de coureurs à pied et d'observateurs aux formations chargées de desserrer l'étreinte allemande autour de Verdun et de contrer l'attaque massive ennemie attendue pour le printemps 1918. Les sections de mitrailleuses sont souvent détachées au profit d’unités différentes pour exploiter des succès locaux ou tenir des positions clés.
Au moment où les clauses de l’armistice arrêtent les hostilités, les escadrons du régiment sont disposés sur différents points de l’immense ligne de bataille. L’état-major est dans la région de Charleville, le 1er escadron dans la zone Vervins-Hirson, le 2e à Nancy, le 3e vers Sedan, le 4e escadron avec la division polonaise est à l’ouest d’Avricourt. Seul le 3e escadron attend avec la 26e DI, le corps d’armée dans la tête de pont de Mayence; il restera du 20 novembre au 10 décembre à Bussy-le-Château, au sud de Suippes. Le 29 novembre il est cité à l’ordre de la division et reçoit la croix de guerre à son fanion.
Le 6 décembre, le 1er escadron est cité à l’ordre de la 25e DI.
Les sections de mitrailleuses sont également citées à l’ordre de la division. La 1ère à l’ordre de la 120e DI, avec attribution de la Croix de guerre à son fanion, la 2e à l’ordre de la 25e DI.
Le 4e escadron est cité, quant à lui, à l’ordre de la division polonaise.
Le 20 janvier 1919, le 3e chasseurs est regroupé à Wiesbaden où il stationne jusqu’au 7 mars. À cette date, mis à la disposition de la 26e DI, il se porte dans la région de Soden. Successivement, il se déplace à Sulzbach le 18 juin et à Praunheim le 23. Il ne va pas plus loin, le gouvernement allemand ayant accepté les conditions de paix sans conditions.
Le 24 juin à Sulzbach, le colonel Rey cite le 2e escadron à l'ordre du régiment regroupant ainsi tous les témoignages flatteurs obtenus par cette unité au cours de la campagne.
Deux nouveau noms s'ajoutent à l'étendard
L'YSER 1914 - TARDENAIS 1918
Le 14 juillet, l’étendard conduit par le colonel Rey défile sous l’Arc de Triomphe de l'Étoile.
Le 3e chasseurs reprend sa place au quartier Gribeauval à Clermont-Ferrand. Le 21 septembre, la ville célèbre officiellement le retour des troupes dans la garnison au cours d’une cérémonie présidée par le général Fayolle et le préfet du Puy-de-Dôme.
Le 3e régiment de chasseurs sera dissous en 1924.

PERIODE CONTEMPORAINE

En 1970, le 3e régiment de chasseurs est recréé à Saumur comme régiment de réserve de l'EAABC puis régiment blindé de la 131e division d'infanterie mobilisée.
Régiment d'active recréé le 11 septembre 1981 au camp de Fontevrault, il prend à son compte les missions de soutien blindé de l'Ecole de cavalerie de Saumur, dévolues au Groupement d'Escadrons de Manoeuvre (GEM) qu'il remplace. Il est constitué: En mai 1984, la création de la 12e Division Légère Blindée (DLB) mise sur pied par l’E.A.A.B.C modifie l’organisation de l’École et de son soutien blindé.
Le 507e régiment de chars de combat est recréé à Fontevrault. L’E.B.C. ainsi que l’E.I. lui sont rattachés pour créer une parité entre les régiments.
Les régiments blindés ne conservent donc, en propre, qu’un seul escadron de blindés. Cependant, le volume de ces escadrons est sans commune mesure avec celui des autres unités élémentaires de l’arme. La totalité du matériel blindé du corps s’y trouve regroupée et l’organisation interne du temps de paix permet à chaque peloton de "dériver" en temps de guerre une unité élémentaire dont les personnels proviennent de l’École.
Le 3e chasseurs se compose donc en version «guerre» de trois escadrons d’automitrailleuses légères Panhard à canon de 90 mm et d’un escadron anti-char Milan sur jeep.
Pendant 10 années, jusqu’à la dissolution de la 12e DLB le 23 avril 1994, la vie du 3e chasseurs va être rythmée par la succession et souvent la simultanéïté de ses deux missions : le soutien de la composante "cavalerie blindée" au profit des stagiaires de l’École et la préparation de la mission "guerre" dans le cadre de sa grande unité.
Pendant cette période, où la symbiose avec les cadres de l’École qui renforcent le régiment est totale, trois journées par mois sont consacrées à la préparation au combat au sein des unités élémentaires qui sont mises sur pied pour la circonstance. Des manœuvres annuelles, au mois de juin au camp de Mailly, regroupent l’ensemble des corps de la division. Le régiment s’y déplace par la route, en unités constituées. Ces déplacements sont l’occasion de mettre en œuvre les moyens radio du corps en profitant des élongations dues au déplacement pour tester la transmission du renseignement, raison d’être d’un régiment de cavalerie légère blindée. Outre la préparation opérationnelle, ces périodes de vie en campagne alternant manoœuvres et tirs au canon sont mises à profit pour parfaire les savoir-faire des stagiaires de l’École qui forment les équipages.
En 1993, le 3e chasseurs est valorisé par la perception des engins ERC-90 Sagaie en remplacement des AML-90 puis des VLTT P4 en remplacement des Jeeps. Au début de l’année suivante, les AMX 10 RC jusqu’alors détenus par le 507e RCC lui sont attribués.
Cependant, la mission de soutien blindé du régiment ne doit pas faire oublier son autre mission : le soutien du camp national de Fontevrault, de ses personnels et de ses installations. Pour mener à bien cette mission, essentielle pour la formation des stagiaires de l’École dont le camp de Fontevrault constitue le "ballon d’oxygène", le régiment dispose d’un Escadron de Commandement et de Soutien (ECS), véritable escadron de camp. Cet escadron se compose d’un peloton "tir" chargé de la maintenance des champs de tir, de la ciblerie et des opérations de sécurité liées à cette activité. Il se compose également d’un peloton de "pionniers" chargé du maintien en condition et de l’amélioration du terrain de manœuvre. Il se compose enfin d’un peloton de "services" chargé de soutenir les personnels en alimentation et en hébergement.
Equipé de matériels modernes et servi par des cadres et des militaires du rang compétents et à la disponibilité exemplaire, le 3e chasseurs dans la tradition de ses aînés est devenu un outil performant au service de l’E.A.A.B.C.
Avec la disparition de la 12e DLB, la mission "guerre" du régiment est mise en sommeil.
Le 3e chasseurs sera dissous le 31 août 1997.

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