Levé en 1671 par le Comte François Adhémar de Grignan, il prend en 1761 le nom de "Royal Lorraine", devient
16e régiment de cavalerie en 1791 puis prend le numéro 15 vacant après la défection du 15e
régiment de Cavalerie (Le "Royal Allemand) en 1792.
Sous ses anciennes dénominations, le régiment s'illustre en 1672 lors de la campagne de Hollande, celle du
Luxembourg en 1674, la guerre de la ligue d’Augsbourg 1688-1697, la guerre de succession d’Espagne 1719, la
guerre de succession d’Autriche 1740-1748 et la guerre de Sept Ans 1756–1763.
Ce sera ensuite les guerres de la révolution; il sera successivement affecté à L’Armée du Centre en 1792, à
l’Armée des Ardennes en 1792-1793, à l’Armée de Sambre et Meuse puis à l’Armée de Rhin et Moselle en 1796 avec
laquelle, après le passage du Rhin, ils combat à Rastadt, Ettingen, Frieburg et Ingolstadt. En 1800, avec
l’armée de Buonaparte, il est en Italie et s’illustre au passage de Mincio et à Stokach.
Durant cette période, l’étendard du régiment s’ornera de trois noms de victoires:
L’arrêté du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) prescrit un nouvel enregistrement de la
cavalerie. C’est ainsi que le 4 brumaire an XII le 15e régiment de cavalerie se voit transformé en
24e régiment de dragons.
En 1804, il est stationné à Lodi sous les ordres du Colonel Trouble et au mois de septembre il est embrigadé avec
le 30e régiment de dragons venant de Moulins.
Ils font partie de la division de dragons du général Mermet composée de la brigade Lacour (24e et 30
e dragons ) et de la brigade Fresia (23e et 29e dragons).
L’Armée d’Italie confiée à Massena prend l’offensive dans la nuit du 17/18 octobre 1805, s’empare de Vérone
et les deux rives de l’Adige. Le 30 octobre 1805, elle combat l’armée autrichienne qui avait pris position dans
le village de Caldiero en Lombardie. Pendant la bataille la division Mermet se porte sur Bova par le chemin de
Santa-Croce. Elle engage de nombreuses charges et prend une part brillante au succès de cet engagement. Le 28
octobre, les dragons du général Mermet passent le fleuve Brenta et enlèvent les positions arrières des
autrichiens. Le 12 novembre, la cavalerie arrive au Tagliamento. Le 21 elle est à Laybach. La brigade Lacourt
avec le 24e et 30e dragons se porte à Vilach et pousse jusqu’à Klagenfurth par le col de
Tarvis. L’armistice arrête la marche de l’Armée d’Italie. Les dragons prennent leur cantonnement dans la région
d’Udine.
La conquête du royaume de Naples:
Afin de conquérir le Royaume de Naples l’empereur ordonne la création d’une armée. Le 24edragons en
fait partie mais reste sous les ordres du général Mermet avec les 29e et 30e dragons. Le
corps expéditionnaire venant de Pouilles marche sur Lagonegro. Le 18 août 1806, Mermet bat les insurgés à
Carolet. La prise d’Armentla, dernier refuge des Calabres, permet la pacification totale du pays le 6 février
1806. Le 24e dragons quitte le corps expéditionnaire et l’armée de Naples fin octobre 1806 et prend
garnison à Alexandrie.
Le 17 août 1808 le 24e dragons est détaché de l’armée d’Italie à l’armée de Catalogne de Gouvion
Saint Cyr. Sous les ordres du colonel Delort, il fait mouvement sur Perpignan pour rejoindre la division Souham.
En octobre 1808, il passe la frontière franco-espagnole et participe au siège de Rosas, puis combat à
Torose, Tarragonne et Carbalden.
Le 1er novembre 1809, avec le 8e dragons il taille en pièces, à Santa-Colonna, 400 hussards
espagnols, puis le 25 décembre participe à l’expédition d’Olot.
Le 16 janvier 1810 à Vich, le régiment charge et culbute la cavalerie espagnole qui fuit dans un très grand
désordre. Poursuivant les espagnols en déroute l’action d’éclat le l’escadron Grosjean contre l’arrière garde
espagnole le 20 février, facilite à Augereau, nouveau chef de l’armée de Catalogne, la prise de Villafranca.
L’exploit de cet escadron sera récompensé par l’inscription à l’étendard du régiment de:
Début août 1914, le 9e corps d’armée (4e et 9e division de cavalerie) est
transporté dans la région de Montmedy et passe la frontière des Ardennes belges le 6 août 1914. Les régiments
de dragons sont en éclaireurs du corps d’armée. Le 24e dragons participe le 18 août à un court
engagement refoulant sans difficulté au delà de Tintigny les cavaliers allemands qui avaient occupé la région.
Le 20 août 1914 il est dirigé vers Neufchâteau où il combat jusqu’au 22.
Retraitant vers la France il s’illustre à Marville le 25 août où malgré les charges remarquables des dragons le
village est perdu. Le régiment se replie à l’ouest de Reims. Le 5 septembre il est, avec la division, installé
sur la ligne Connantre - Oeuvry. Jusqu’au 9 septembre il participe à la 1ère bataille de la Marne.
C'est ensuite la course à la mer qui n’est qu’un glissement du front vers le nord ouest, cette manœuvre amène le
régiment qui est mis à pied dans la région de Ypres en Belgique dans les combats 18 au 31 octobre 1914 à
Woomezeele, Elverdinghe et à Wytschaete, où dans la nuit du 31, les 24e et 25e dragons
de la 16e brigade, attaqués par les forces prussiennes, se défendent à coups de crosse de mousqueton,
une fois leurs munitions épuisées, et repoussent l’assaillant hors des tranchées.
Les années 1915 et 1916 sont des années de combat à pied.
En 1917, déplacé dans les tranchées de Verdun, le régiment fait là encore preuve de son abnégation et obtient
des citations pour sa conduite en juin et juillet lors de sa résistance à la "côte 304" et au bois d’Avocourt.
L’armistice du 11 novembre 1918 trouve le 24e dragons dans l’Aisne où il avait repris, après un
temps de repos, le service aux tranchées.
Pour les actions du régiment pendant ce conflit l'étendard inscrit dans ses plis:
Le 24e dragons est reconstitué en Algérie en février 1956 à Clairefontaine dans l’est constantinois.
Il compte quatre escadrons portés stationnés à Gelma, Souk-Ahras, Sedrata et Ain-Beida. Il participe, avec la
10e division parachutistes à de nombreuses opérations (Tebessa, Cavalo, Ouenza, Djijelli).
Au cours de cette guerre, le régiment a eu à déplorer la mort de trois officiers, de sept sous-officiers et
dix-huit dragons.
Le 24e régiment de dragons est dissous en janvier 1958, un de ses escadrons rejoindra le 9e
régiment de spahis algériens.