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Fiche éditée le 29 mars 2012
HISTORIQUE SUCCINCT
DU 20e CHASSEURS A CHEVAL
(Par le Lt colonel (H) Henri Azéma)
Le 20e régiment de chasseurs à cheval trouve son origine dans la Légion de Luckner. Celle-ci fut créée par le décret du 21 mai 1792, qui ordonnait au maréchal de Luckner de lever une légion franche composée de 26 compagnies, dont 18 d’infanterie composant deux bataillons, et 8 de cavalerie formant deux escadrons. Peu après cette légion prit le nom de Légion du Centre. En juin 1793, la cavalerie de la légion fut formée en régiment de chasseurs à cheval, qui prit le numéro 13, comme étant le premier des corps de nouvelle formation, mais un autre régiment avait pris le même numéro; une décision ministérielle trancha en faveur de celui-ci, et c’est le numéro 20 qui échut aux cavaliers de l’ex-Légion du Centre.
Sous la Révolution et le Consulat:
- 1793-94:
A l’armée du Nord et des Ardennes le 20e chasseurs participe au siège de Charleroi puis aux combats de Fleurus le 18 juin 1794, de l’Ourthe - Sprimont le 18 septembre 1794 et de la Roër le 1er octobre.
- 1795:
A l’armée de Sambre et Meuse, il est le 18 octobre dans les combats de Mannerheim où le régiment se couvre de gloire grâce au capitaine Margeron qui charge l’ennemi et fait plusieurs prisonniers, au sous-lieutenant Mange qui s’empare de nombreuses munitions et au Maréchal des logis Bouche pour ses actions individuelles au cours des combats.
Le 18 novembre, la charge de l’escadron Fleury dégage le Général Xantraille cerné par les autrichiens.
- 1796:
A l’armée du Rhin et Moselle, il combat à Biberach, à Neresheim et à Freiberg, le 20 août, où le lieutenant Lion à la tête du 8e escadron s’empare avec impétuosité d’un drapeau, de pièces d’artillerie, fait déposer les armes à un bataillon de l’armée autrichienne.
- 1800:
A l’armée du Danube et du Rhin, il passe le Rhin à Khel, est engagé à Offenburg, Bruchscal, Delminsingen et se distingue à Hohenlinden le 3 décembre où le Sous-lieutenant Nicolas, François, Lasalle à la tête d’un détachement fait mettre bas les armes à cent soixante hommes et s’empare de trois drapeaux.
"HOHENLINDEN, 1800"
est la première inscription à l’étendard.
- 1803:
Le régiment stationne. 1er, 2e et 3e escadrons sur les côtes d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord, le 4e à Rennes.
Sous le premier Empire:
1804-1805:
Sous le commandement du colonel Marigny le régiment stationne dans l’ouest, le 1er escadron à Saint-Brieuc, le 2e à Saint-Malo et Lannion, le 3e à Paimpol et Lamballe, le 4e à Rennes.
1805-1806:
En septembre 1805, 20e régiment de chasseurs rejoint l’armée de l’Empereur et pénètre en Allemagne pour participer aux combats contre la troisième coalition. Il est engagé à Ems, puis se déplace à Darmstaden en septembre 1806 où il rejoint le 7e chasseurs avec qui il constitue l’avant-garde du 7e corps d’armée sous les ordres du général Durosnel.
Une quatrième coalition ayant vu le jour le 1er octobre 1806 le régiment repart au combat.
Il fait partie de la première ligne de cavalerie, en compte au 7e corps du général Augereau. Il combat à Iéna le 14 octobre où, avec l’aide du 7e chasseurs il repousse l’ennemi puis, participe à la poursuite avec une extrême vigueur vers Auerstedt. Pour les faits d’armes de cette journée l'étendard du régiment recevra l'inscription:
"IENA, 1806"
1807:
A la campagne de Prusse et de Pologne, le 20e chasseurs est engagé à la bataille d’Eylau le 8 février où, sous la neige, le 7e corps est pratiquement décimé lors de son attaque de front. Ce qui reste de la cavalerie passe sous les ordres de Murat pour l’assaut final.
Le régiment se distingue à Gusttadt et le 10 juin 1807 à Heilsbreg. La paix de Tilsitt le 9 juillet 1807 met fin au conflit.
1809:
Après une année relativement calme, une cinquième coalition se forme en janvier 1809. Le régiment rejoint l’armée de l’Empereur à l’armée d’Allemagne. Il est en compte à la réserve générale de cavalerie du maréchal Bessières, à la division de cavalerie légère Montbrun avec les 1er, 2e, 7e chasseurs et les 7e et 9e hussards. En compte à la brigade Colbert il est rattaché au corps du général Oudinot et arrive à Augsbourg. Le 19 avril il prend part au combat à Pfaffenofen, le 6 mai il combat à Amstetten et arrive à Vienne, le 11 juin il fait jonction avec l’armée du Prince Eugène et combat à Raab le 14 juin. Pendant cette campagne, la brigade acquiert le nom de "Brigade infernale".
Le 6 juillet à Wagram où il exécute plusieurs charges, il prend une part déterminante à la victoire, récompensée par l'inscription à l'étendard de:
"WAGRAM, 1809"
Le traité de Vienne signé le 14 octobre 1809 donne pour un temps du répit au 20e chasseurs.
1810-1812:
Deux escadrons du régiment, les 3e et 4e escadrons, rejoignent l’armée Masséna dans la péninsule Ibérique et font honneur au 20e chasseurs lors des combats de Guarda le 29 mars 1811 où ils s’emparent de cinq drapeaux portugais. Du 3 au 5 mai 1811, ils participent à la bataille de Fuentes-de-Onoro contre les troupes de Wellington. En janvier 1812, ils enlèvent 2000 hommes et toute l’artillerie d’une division espagnole à Ségonte et se distinguent à nouveau à Villadrigo le 12 octobre 1812.
Leurs combats amèneront à l'étendard du 20e chasseurs une nouvelle inscription:
FUENTES-de-ONORO, 1811"
1812:
A la campagne de Russie, le régiment sert au 2e corps d’armée du maréchal Oudinot, à la division de cavalerie légère, brigade Corbineau avec le 7e chasseurs. Le 20e chasseurs est sous les ordres du colonel de la Grange. Il combat à Polotsk le 18 août 1812 où il culbute les troupes de Steinbel, puis s’illustre les 26 et 28 novembre lors de la retraite en découvrant le gué de Standiouka qui permet au reste de la Grande Armée de passer la Bérézina.
1813-1814:
Les restes de la Grande Armée se replient sur l’Allemagne. Sur ce territoire le 20e chasseurs, au 2e corps de Sébastiani, combat au lieu dit "La Katzbach" le 26 août 1813, à Leipzig le 18 octobre et à Hanau le 30. Retraitant sur la France, les débris du régiment sont engagés à Montmirail le 11 février 1814 puis à la Ferté sous Jarre.
Le 6 avril 1814, l’Empereur abdique. Le 20e régiment de chasseurs à cheval est licencié le 1er juillet 1814.
2e Restauration et 2e Empire:
A la chute de l’Empire, les 24 régiments de chasseurs reçoivent des noms de départements. Le 20e régiment de chasseurs renaît à Blois le 15 janvier 1816 sous le nom de "Régiment de Chasseurs du Var"; il retrouvera sa dénomination initiale "20e Régiment de Chasseurs à Cheval" le 27 février 1825. Cette officialisation tardive avait été déjà entériné par de nombreux régiment avant la date officielle, c’est ainsi qu’en 1823 c’est sous le nom de 20e chasseurs que le régiment est cité lorsqu’il participe à l’expédition d’Espagne.
- 1823:
Pour rétablir le roi d’Espagne Ferdinand III sur son trône, un corps expéditionnaire est placé sous le commandement du duc d’Angoulême. Le 20e chasseurs avec les 4e, 10e, et 19e chasseurs, est en compte au 2e corps du général Molitor. Cette opération qualifiée de "Manœuvre militaire à tir réel" n’engage pas le régiment hormis quelques escarmouches d’avant-garde. En février 1823 le régiment rentre en France. Il est dissous en 1826 et transformé en 8e régiment de dragons.
- 1871:
En mars, après la débâcle de Sedan et sous l’impulsion de Thiers, une réorganisation de l’armée et de la cavalerie en particulier voit renaître le "20e Régiment de chasseurs à Cheval" mis sur pied à Rambouillet le 5 novembre 1873 à partir d’un escadron de chacun des 3e et 10e régiment de chasseurs et du 9e régiment de hussards.
La Guerre 1914-1918:
Le 31 juillet 1914, le 20 chasseurs quitte son quartier de Vendôme et par voie ferré est dirigé en Wöevre où il débarque le 1er août. Il est en compte avec le 1er chasseurs à la brigade légère de la 7e division de cavalerie qu’il rejoint dans la région de Montsec.
La première guerre mondiale vient de commencer.
Les combats menés par le régiment au cours de cette guerre vaudront l'inscription à l'étendard des noms de:
"CHAMPAGNE, 1915" et "Verdun, 1916-1917"
Le régiment sera dissous en 1919.
Voir la fiche 1914-1918 qui retrace le trajet du 19e chasseurs durant ces quatre années de guerre.
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