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HISTORIQUE SUCCINCT

DU 1^er REGIMENT DE DRAGONS

Formé le 14 juin 1656 par le comte Monteculli pour le jeune roi Louis XIV il prend le nom de "Etranger dragons du Roy". Le 28 janvier 1668 il devient "Royal dragons"; l’année 1791 voit le régiment devenir "1^er "régiment de dragons"; en 1811 il est transformé en "1^er régiment de chevau-légers-lanciers". Dans sa première filiation, de 1815 à 1830, l’unité changera de nombreuses fois de dénomination; successivement elle sera "dragons cavalier", "dragons d’Orléans" puis "1^er régiment de dragons" jusqu’en 1924, avant de devenir "1^er régiment de dragons portés la même année.

Première filiation:

• Sous la royauté:
  Le régiment participe à de nombreux combats: "la fronde"(1653/1659), la guerre de Dévotion (1667/1668) , la guerre de Hollande (1672/1679), la Ligue d’Augsbourg (1689/1698), la succession d’Espagne (1701/1713), la guerre de succession de Pologne (1734/1735), la guerre de succession d’Autriche( 1741/1748), et la guerre de Sept Ans (1756/1763).

• Les campagnes de la Répubique:
  Le 1^er dragons sera successivement affecté à :
  • L’armée du Rhin (1792), à l’armée du Centre et de la Moselle (1792/1794), à l’armée de Sambre et Meuse (1794/1797), aux armées d’Allemagne, de Mayence, du Rhin et du Danube.
    Durant cette période il combat en 1792 à Dameim et Valmy, en 1793 Lembach, en 1794 à Fukerath, en 1796 à Hambourg, en 1799 à Frauenfeld et Muttenthal.
  L'inscription "VALMY, 1792" sera portée plus tard sur l'étendard.
  • En 1800, il fait partie de l’armée de réserve, il est en compte au corps de cavalerie de Murat à la brigade Champeaux et prend, au cours de la campagne d’Italie, une part importante lors de la bataille de Marengo, le 14 juin, en chargeant la cavalerie autrichienne. "MARENGO, 1800" sera la première inscription à son étendard.
    Il quittera l’Italie après l’armistice pour la Grande Armée en cours de constitution.
• Sous l'Empire:
  
  • 1804: le 23 septembre le 1^er Dragons est stationné pour les 1^er et 2^e escadrons à Conty; la réserve et les 3^e et 4^er escadrons sont à RalbouilletT. Le régiment est aux ordres du colonel Arrighi.
  • 1805: Le 1^er dragons est à la Grande Armée. Le 8 octobre, il combat victorieusement contre les autrichiens à Wertingen où, à la division Klein, il mène un double combat à pied et à cheval.
    A Ulm, il concourt au soutien des troupes et arrête toutes les tentatives de la cavalerie ennemie.
    Le 2 décembre à Austerlitz il prend part à la victoire en défendant le défilé de Telnitz.
  • 1806: Le 14 octobre à Iéna, après la victoire sur les troupes saxo-prussiennes de Holenlohe, avec la cavalerie de réserve de Murat il participe à la poursuite les fuyards jusqu’à Weimar.
    Le 26 décembre il combat une nouvelle fois à Golymin.
  • 1807: le 9 février, le régiment est engagé à Eylau. Il est en compte à la division de dragons Klein avec les, 2^e, 4^e, 14^e, 20^er et 26^er dragons.
    Le 10 juin il se distingue à Heilsberg puis à Friedland le 14 juin où, après la déroute de l’armée russe, il participe à la poursuite.
    "AUSTERLITZ, 1805" – "IENA, 1806" – "FRIEDLAND, 1807" autant de noms victoires qui viendront s’ajouter à l’étendard.
    La ratification de l’armistice à Tilsitt le 24 juin 1807 libère le régiment en prévision d’une action sur le Portugal et l’Espagne.
  • 1807-1811: Guerre dans la péninsule ibérique:
    
    • 1807: Le régiment est dirigé sur Saint Jean de Lutz. Le 1^er novembre il est en compte au 1^er corps d’observation de la Gironde, division Kellermann, brigade Margaron avec le 3^e dragons et le 16^e chasseurs.
    • 1809: Le 13 janvier, il combat victorieusement à Ucles à 100 kilomètres de Madrid, ouvrant ainsi la porte de la capitale qui tombe le 20 juillet.
      Ce seront ensuite des actions de contre-guérilla jusqu’à son changement de dénomination qui sera décidé par décret en date du 18 juin 1811 alors que le régiment se trouve sous les murs de Cadix.
    • 1811: Le 1^er régiment de chevau-léger-lanciers est ainsi formé en Espagne à partir du 1^er régiment de dragons.
      Il est engagé le 5 mai lors de la bataille de Chicana-Barossa contre les troupes anglaises faisant 400 prisonniers. Puis, par étapes, il regagne Chartres où il se réorganise.
      Dirigé sur l’Allemagne il entre en compte dans la Grande Armée.
  • 1812: Lors de la campagne de Russie, il fait partie du corps de cavalerie Nansoury, brigade Quenot avec le 9^e cuirassiers.
    Il combat le 5 août à Smolensk. Le 6 septembre lors de la bataille de la Moskowa le régiment n’aligne que deux escadrons sous les ordres du chef d’escadrons Dumanoir. Ce n’est qu’à Moscou le 11 octobre que le régiment est partiellement recomplété par l’arrivée de renfort en provenance du dépôt de Chartres.
  • 1813: Retraitant, il est présent aux batailles de Lutzen et de Bautzen, les 2 et 21 mai. Il fait partie de la 1^ère division de cavalerie du général Bruyére, brigade Cambacérés avec les 3^e, 5 ^e et 8^e chevau-légers. Le régiment est maintenant à 3 escadrons pour 5 officiers et 91 lanciers montés. Il combat aussi à Dresde, Leipzig et Hanau.
  • 1814: Sur le sol national il combat à Reims puis à Paris.
    A L’abdication de l’Empereur, le 1^er régiment de chevau-léger est partiellement mis en sommeil sauf un escadron dit d’accompagnement de Napoléon à l’île d’Elbe.
  • 1815: Les Cent Jours:
    Le 1^er mars Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés reprennent les hostilités et, très vite, il faut réorganiser l’armée. Un seul escadron combiné avec le 2^e lanciers forme le régiment de chevau-léger de la garde Impériale commandé par le général Colbert. Il combat à Waterloo le 18 juin puis, peu après la seconde abdication de l’Empereur, le 1^er régiment de Chevau-léger est dissous.
• 1816-1826: Les dragons du Calvados:
  Le régiment est reconstitué à Caen sous le nom de dragons du Calvados. En 1818 il est à Chateaudun, en 1821 à Valenciénnes, en 1822 à Aire, en 1824 à Haguenau.
  En 1826 il est à Besançon où il redevient 1^er régiment de dragons
• 1828-1870: Le 1^er régiment de dragons est à Pontivy. En 1830 à Vendôme où il tient garnison il est créé, par décret royal en date du 30 août, le régiment des dragons d’Orléans qui en 1831 reprend le nom de 1 ^er régiment de dragons.
  Sous cette appellation le régiment tient garnison à Lyon en 1831, à Belfort en 1832, à Neufbrisach en 1833, à Joingy en 1835.
• La guerre de 1870-1871 : Le 4 août 1870 le 1^er dragons fait partie de la division de réserve du général Fourton avec le 9^e dragons et les 7^e et 10^e cuirassiers. Le régiment est commandé par le colonel de Forceville. C’est au sein de cette division qu’il est engagé à Rezonville le 16 août. D’abord surpris par l’attaque prussienne, il s’illustre ensuite par sa charge contre la cavalerie de Bredow et les cuirassiers de Magdebourg.
  En 1871, il participe lors du siège de Paris à sa défense sous les ordres de son nouveau chef de corps le Colonel l’Hôte.
• La guerre de 1914-1918 :
  • 1914: Lors de la déclaration de guerre le régiment est en garnison à Luçon.
    Le 1^er dragons part en campagne le 31 juillet. Avec le 3^e dragons il est à la 3^e brigade de dragons du général de Sailly, de la 9^e division de cavalerie, général de l’Espée.
    Le régiment débarque à Bar le Duc et se positionne dans la région de Longuyon. Les allemands ayant pénétré en Belgique, la 9^e division se porte à leur rencontre. Le 10 août, le régiment est engagé dans le bois de Marville où il charge à deux reprises, puis du 12 au 17 août exécute des reconnaissances qui vont permettre au commandement de connaître la direction prise par l’ennemi.
    La bataille des frontières perdue, après deux semaines de combats de retraites, le 1^er dragons arrête l’ennemi le 4 septembre dans le bois Cheniers près de Mourmelon. Le 7 septembre, il combat à pied et défend la voie ferrée au sud de Sommessous jusqu’à l’arrivée de l’infanterie. Il Tient seul Mailly-le-Grand les 8 et 9 septembre et Contre-attaque ensuite à la tête de la 9^e division au nord de Somme-Suippes.
    La course à la mer: Le front s’étant stabilisé après cette première bataille de la Marne, c’est en marche forcée que le 1^er dragons se porte en Picardie pour renforcer les troupes anglaises.
    Dans la bataille d’Ypres il est engagé du 31 octobre au 3 novembre 1914 à Woormezeele puis à Saint Léger et à Elverdinche du 5 au 17 novembre. Le régiment est retiré du front et placé en repos près de Wormhout le 18 novembre 1914.
    Après 15 jours de repos il se retrouve aux tranchées en Belgique dans la région de Lizerne, dernier lopin de terre Belge que les allemands ne prendront jamais. A Noël il est dans le secteur des Mines à Lens, puis dans la Somme et dans l’Oise avant de retrouver son cantonnement de repos à Compiègne.
  • 1915: Au printemps, le régiment remonte à cheval pour la bataille de l’Artois, puis reprend les tranchées à la Fosse Calonne près de Roye.
    Déplacé en Alsace, il combat à Brunhampt et résiste à l’avancée ennemie sur Belfort.
  • 1916: Il est en en Champagne au Trou-Bricot, puis retourne dans l’est en Lorraine dans la forêt de Parroy près de Lunéville où il tient le secteur de la Seille jusqu’en septembre.
    La 9^e division de cavalerie est dissoute le 1^er juin 1916, le 1^er dragons passe au 19^e C.A. Il entre dans la composition des "bataillons de brigade" et se retrouve aux tranchées. Il est alors divisé en deux groupes d’escadrons rattachés à la 37^e et 48^e division d’infanterie.
    
    • Les Groupes d’escadrons:
      Le premier groupe rattaché à la 37^e DI est un des rares régiments de cavalerie à avoir combattu à Verdun de novembre à décembre dans le secteur de Douaumont. Après un séjour sur l’Aisne, puis en Lorraine, il retourne à Verdun en 1917. Au début de 1918 il se retrouve une nouvelle fois en Lorraine.
      Le second groupe rattaché à la 48^er division bataille aux Epargnes, à Villers-Hilon sur l’Ailette à Blérencourt puis après un court repos à Evreux, opère en champagne jusqu’à l’Armistice.
  • 1918: Reconstitution du 1^er régiment de dragons. Le 7 août arrive l’ordre tant attendu de remonter à cheval. Reconstitué comme unité montée il combat à Saint-Maur, l’Ailette, Noyon, Vervins, Hirson.
    C’est à Chimay que l’armistice du 11 Novembre arrête le régiment dans sa poursuite victorieuse.
    Pour ses actions durant la Grande Guerre, viendront s'ajhouter à l'étendard du régiment les inscriptions: "L'YSER, 1914" - "PICARDIE, 1918" - "CHAMPAGNE, 1918" Le régiment est dissous en 1929 alors qu’il est en garnison à Moulin. A la même date est formé le 1^er bataillon de dragons portés à Saint-Germain en Laye.

Deuxième filiation:

• 1913: Le 1^er groupe de chasseurs cyclistes.
  Créé le 1^er octobre 1913, ce groupe appartenant au 29^e bataillon est détaché à la 1^ère division de cavalerie de Versailles. Il sera engagé avec cette division dans ses combats puis dissous en 1929.
• 1929: Le 1^er bataillon de dragons portés est constitué à Saint-germain en Laye.
• 1936: Il change de dénomination et devient régiment de dragons porté.
• La guerre 1939/1940:
  Dés la déclaration de guerre le 1^er R.D.P, sous les ordres du colonel de Bellefon, se porte dans la région de Saint-Quentin. En novembre, il cantonne au Cateau où il passe l’hiver et le début du printemps 1940. Il est en compte à la 2^e division de cavalerie. Le 10 mai dans le cadre du plan "Dyle" il se porte en Belgique dans la région de Fleurus. Après de durs combats les 11, 12, 13 il est regroupé en réserve vers Mariemont. De nouveaux combats, du 16 au 26 mai, l’amènent dans la région de Ypres puis il se replie sur la Panne. Relevé par les troupes britanniques, il combat encore le 29 mai sur le canal au nord de Furnes. Le 31 il arrive à Dunkerque et embarque le lendemain, sans matériel, pour l’Angleterre.
  Les restes du régiment sont regroupés à Weymouth. Embarqués de nouveau le 4 juin, ils débarquent le 5 juin à Cherbourg d’où ils sont dirigés par V.F. dans la région de Dourdan où il sont inclus dans la nouvelle 2^e D.C.
  Réorganisé à 4 escadrons le régiment se bat au sud de la Seine puis sur l’Avre. C’est ensuite la retraite sur Tours et les combat sur la Loire entre Gennes et Saumur. Le 21 juin le régiment est sur la Vienne, le 23 dans les environs de Poitiers. Le 25 Juin 1940 l’armistice le trouve à Chalus en Haute- Vienne.
  Le 1^er régiment de dragons portés est dissous en juillet 1940.
• 1945: Le 1^er régiment de dragons est reconstitué à Lunéville le 15 novembre. Il sera dissous 6 mois plus tard le 15 avril 1946.
• 1951: Remis sur pied à Saumur en 1951, il va servir de troupes de manœuvres à l’école de cavalerie puis sera dissous le 31 août 1962.
• 1963: en début d'année, le 3^e hussards rentre d’A.F.N., s’installe à Lure et prend le nom de 1 ^er régiment de dragons. Il sera dissous en 1997.