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HISTORIQUE
DU 19e DRAGONS
(par le Lt-colonel (H) Henri Azema)
1ère FILIATION:
Le 19erégiment de dragons est créé le 1er mars 1793 par décret de la Convention en date
du 25 février 1793, à partir du 1er bataillon des volontaires d’Angers commandé par le colonel de
Beaurepaire.
- Dés sa création il participe à la guerre de Vendée, puis est affecté successivement de 1794 à 1797 à
l’Armée de la Moselle, du Rhin et Moselle puis d’Allemagne. Il combat à Trévia et participe au blocus de Luxembourg
et de Khell.
- De 1798 à 1799, il est à l’Armée d’Italie et de 1800 à 1801 à l’Armée des Grisons; il s’illustre en 1798 à
Porto-Formo et en 1799 à Santa Ambrosia et la Tébia.
- De 1801 à 1803, il est de l’expédition à Saint-Domingue où il combat les insurgés de Toussaint la Couture.
Décimé par la fièvre jaune les restes du régiment rentrent en métropole.
- En 1804, renforcé et reconstitué le régiment entre dans la composition de la Grande Armée.
Les 1er et 2e escadrons sont en garnison à Corbie dans la Somme, l’escadron de réserve
les 3e et 4e escadron à Landrecis dans le Nord. Le régiment est commandé par le colonel
Caulincourt.
Les guerres de l’Empire:
- En 1805 il combat à Elchingen du 15 au 17 octobre et permet par ses actions audacieuses la défaite des
troupes autrichiennes et la prise de Ulm.
Le 2 décembre il participe au sein de la division Bourcier à la bataille d’Austerlitz où il se distingue en
chargeant les troupes russo-autrichiennes à plusieurs reprises. Durement éprouvé par ces combats, le régiment
avec l’aide de la division Friant venue en renfort, met l’ennemi en déroute ce qui facilitera le succès de nos
armes.
Ulm 1805 et Austerlitz 1805 sont les deux premières inscriptions sur l’étendard.
- Le 14 octobre 1806 à Iéna il participe à la victoire sur les troupes prussiennes; puis poursuit ces dernières
jusqu’à Lübeck où elles capitulent.
Le 26 décembre, à la brigade Laplanche et sous les ordres du Colonel Saint-Genies le 19e dragons
combat victorieusement à Pultusk contre les troupes russes qui se retirent sur Ostrolenka.
- Le 14 juin 1807, le régiment fait partie de la cavalerie de réserve du maréchal Grouchy. Après avoir
combattu à Mohbrugen puis à Planesfeldshen, il est engagé à Friedland contre l’armée russe. Après un premier
contact, les 5e, 17e, 18e, 19eet 27e dragons chargent
et bousculent les colonnes ennemies qui essayent de se défiler sur le chemin de Königsberg.
A 17 heures, l’assaut sur Friedland est ordonné par l’Empereur. Avec la division de dragons La Houssaye, le
régiment charge vigoureusement et rejette la cavalerie russe entre Stockach et la rivière. La retraite des
troupes ennemies livre Friedland à 23 heures.
Le nom de cette victoire "Friedland 1807" est porté sur l’étendard.
La ratification de l’armistice à Tilsitt le 24 juin 1807 rend le régiment disponible pour une action sur le
Portugal et l’Espagne.
- En juillet 1808, le 19e régiment de dragons intègre l’armée d’Espagne du Maréchal Soult et est
dirigé sur la péninsule Ibérique.
Guerre dans le péninsule Ibérique:
- Le 6 décembre 1808, le 19e dragons participe au siège de Rosas;
- Le 16 janvier 1809 il combat avec succès les troupes britanniques à la Corogne. Le 29 mars il participe à
la prise de Oporto, le 8 août c’est la victoire sur les troupes espagnoles à Arzobispo.
- Le 21 juin 1813, la bataille de Vitoria s’inscrit en fin des campagnes d’Espagne et du Portugal et voit le
retrait vers le Sud-Ouest des troupes françaises.
- 1814: remontant en renfort vers le nord-est on retrouve le 19e dragons dans les combats de
Saint Diziers, Brienne, La Rotière, Mormaont et Les Trois Maisons.
- Par ordonnance Royale en date du 12 mai 1814 le régiment est licencié. Ses personnels sont répartis dans
les 15 régiments conservés. La majorité de ses effectifs passent au 14e dragons.
- 1815: le régiment est recréé et combat une dernière fois durant la période des 100 jours à Ober-Mittel
puis à Hausbergen en Alsace. Il sera une nouvelle fois dissous en juillet 1815.
2e FILIATION:
Cette deuxième filiation débute le 18 juin 1818 date de création du 8e régiment de "Chevau-Légers
lanciers".
Sous cette appellation, le régiment combat en 1812 à Jakubowa, Polotski, à la Bérézina puis en 1813 à Lutzen,
Bautzen, Dresde et Leptiz et en 1914 à Champaubert.
Dresde 1813 est inscrit à l’étendard mais le 8e Chevau-Légers lanciers est dissous en 1814.
Recréé en 1837 le 8e Chevau-Légers lanciers tient garnison à Sedan. On le retrouve ensuite en
garnison le 27 octobre 1857 à Melun sous les ordres du Colonel Chefontaines.
En 1871 est crée le 19e tégiment de dragons héritier du 8e régiment de Chevau-Lanciers.
La guerre de 14/18:
- Lors de la déclaration de guerre le régiment est en garnison à Castres. Il fait partie de la 15e
brigade de dragons avec le 1er hussards de Béziers et le 10e dragons de Montauban.
- 1914: Déplacé en Lorraine, il fait partie de la 10e division de cavalerie et se positionne du 4
au 14 août entre Sanon et la Vezouze à l’Est de la forêt de Parroy.
Le 17 et 18 août il s’installe dans la région de Sarrebourg à Igney, Lorquin, Gondrexange, puis il combat sur
le plateau de Langatte le 20 août et Leintrey le 21. Le 23 août à Gerbeviller, l'un des ses escadrons en
arrière garde, défend durant plusieurs heures le pont à l’entrée du village, retardant ainsi l’avance de
l'ennemi. Le 25 août, le régiment se replie sur Rozelieure où il combat les 25 et 26.
Le 1er septembre 1914 le 19e dragons est rattaché au corps de cavalerie nouvellement
créé et entre dans le composition de la 10e division. Transporté en Champagne par voie ferrée et par
camions automobiles, le régiment débarque les 2 et 3 septembre à Epernay et rejoint Montmirail.
Le 5 septembre il est positionné au sud de la Ferté Gauche sur l’Aubetin avant de se replier en soirée sur
Provins.
- La bataille de la Marne:
Dirigé dans la région de Champcenest le régiment participe à la reprise de Contançon le 6 septembre, franchit
le Grand Morin et se porte sur Saint-Barthelemy. La poursuite de l’ennemi le mène à Villers-les-Mallet, Mont-
Dauphin, Epine-au-Bois. Le 10, ll est à Verdilly puis va stationner près de Oulchy le Château avant de se porter
dans le secteur de Sissonne et combattre à Fismes le 12 septembre.
Le lendemain il passe l’Aisne à Pontavert prenant à revers les troupes ennemies au sud de Craonne. Le 17, le
régiment retraite à Maizy et se positionne au sud de l’Aisne près de Merval.
Le 22 septembre, le 19e dragons est transporté par camions dans le région de Compiègne et s’installe
aux alentours de Marquivillers Remaugis au sud de l’Avre. Ce seront ensuite les combats de Chaulnes, de Peronne
le 23 septembre, Dompierre le 24 et Miraumont à l’est de Bapaume le 27 septembre.
- Le 29 septembre il est en Artois dans la région d’Ayette, combat à Souchez le 3 octobre, à Wimgle le 9, à
Le Fresnoy le 19 avant de participer à la bataille des Flandres en novembre à Dranoutre, et c’est à pied que le
19e se distingue à Messine le 7 novembre.
- Retirée du front le 15 novembre 1914, la 10e division de cavalerie dont dépend le 19e
dragons est déplacée en Alsace; elle y combattra jusqu’à sa dissolution 1er juin 1916, ses régiments
passent à la 7e division de Cavalerie et glissent en Champagne.
- En avril 1917, le régiment se tient prêt dans la région de Fismes. Il sera engagé à pied en mai vers les
Cavaliers de Coucy, puis du 27 mai au 21 juin dans le secteur Est de Reims–Marquise en soutien de la 2e
D.C. puis sera retiré du front.
- En 1918, du 25 avril au 15 mai il participe aux combats des Monts de Flandres, puis du 27 mai au 6 juin, à
la bataille de l’Aisne où il s’illustre particulièrement lors des combats de Noyon du 3 au 13 juin.
Les noms de La Marne 1914 et Noyon 1918 viendront s’ajouter à son étendard.
L’armistice du 11 novembre 1918 libérera le régiment qui prendra garnison en 1923 à Alençon puis ensuite à
Dinan.
La seconde guerre mondiale:
- Affecté à la 1ère division légère de cavalerie du général d’Arras, le régiment regagne cette grande
unité en octobre 1939 dans le région de Fleurenne en Belgique où il est placé en zone d’attente.
- Dès le 10 mai, le régiment, sous les ordres du Lt Colonel Chalan-Belval, est engagé pour tenter de retarder
l’avance de l’armée allemande. Le 11 mai il est bousculé par les panzers ennemis dans la région de Croupet et
retraite vers la Meuse par Fleurenne, Beaumont, Sivry et s’installe à Fourmies.
- Très fortement diminué par les blindés allemands durant les combat menés de part et d’autres de la frontière
Belge, les restes de la 1ère D.L.C avec les débris de nombreuses autres unités intègrent la nouvelle
4e Division Mécanique Légère de cavalerie créée le 5 juin 1940 à Rambouillet.
- Un escadron du régiment n'est pas concerné par cette restructuration, en effet dès le 10 mars 1940, le
41e "E" escadron du régiment est rattaché à la 3e brigade de spahis alors positionnée
près de Mezières-Charleville avec le 41e "E" escadron du 1er régiment de chasseurs et
participe au sacrifice consenti par cette formation lors des combats de La Horgne.
- Les restes du régiment, les personnels du dépôt sont rendus à la vie civile, et le régiment est dissous en
juillet 1940.
- Après la démobilisation survenue en 1940 certains de ses personnels regagnent le maquis et constituent ainsi
les premières forces de l’organisation de la résistances (O.R.A.).
- En 1944, le 19e régiment de dragons est reconstitué à Pontivy à partir des unités de la résistance
du Finistère, des Côtes du Nord et en particulier du 3e bataillon F.F.I. du Morbihan dit "Bataillon
de Pontivy".
- Le nouveau 19e dragons combat dans la poche de Lorient jusqu’à la capitulation de la garnison
allemande le 11 mai 1944 puis sera dissous en 1946.
Dernière recréation:
En 1970 Le régiment est une nouvelle fois recréé comme régiment de réserve. Il est chargé de la garde des points
sensibles dans le cadre des actions terroristes de l’époque.
En 1982 il était l'un des régiments de réserve de la 109e Division d’Infanterie.
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