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HISTORIQUE
DU 18e REGIMENT DE DRAGONS
(par le Lt-colonel (H) Henri Azema)
Formé à Metz le 4 avril 1744 à partir de régiments de dragons le régiment prend le nom de "ROY" puis devient
18e dragons en 1791.
1ère Filiation:
- Dés sa création et jusqu’en 1748, sous la royauté, le régiment est engagé dans la guerre de succession d’Autriche
, puis la guerre de sept ans de 1756 à 1763.
- Après la révolution, en 1791, il devient 18e régiment de dragons. A l’armée du midi en 1792, il
occupe Nice puis passe à l’armée des Pyrénées, combat à Bastan en 1794 et à Bilbao en 1795.
- Les guerres Napoléonienne:
- 1797: A l’armée d’Italie, le 18e dragons est de l’expédition en Romagne, combat
victorieusement à La Favorite près de Mantoue et le 27 janvier à Anghiari où avec son frère de brigade le
9e dragons il capture l’arrière garde ennemie faisant 2000 prisonniers et récupère 16 pièces
d’artillerie.
- 1798 – 1801: Le régiment est à l’armée d’Orient et fait partie de l’expédition d’Égypte. Il est aux combats
des Pyramides en 1798, à l’expédition de Syrie en 1799, au siège de Saint-Jean-d’Acre, aux batailles du Mont-
Thabor et de Diamette puis à la conquête de la haute Egypte et aux combats d’Aboukir en 1801.
- 1804: Le 18e dragons fait partie de la 2e réserve de cavalerie. Il est stationné à
Villers-Coterets sous le commandement du Colonel Lefevre-Desnouette.
- 1805: Affecté à la Grande-Armée, il est à Eichingen et Austerlitz en décembre.
- 1806: Il est à Nordheussen, Sandow, et participe à la prise de Lubeck.
- 1807: Ce sera le siège de Craudenz et les combats de Mohrungen, Spandau, Friedland.
- 1808: Dirigé sur l’Espagne, il est engagé dans la Somo-Sierra et participe à la prise de Madrid.
- 1809: Le 18e dragons combat à La Corogne, Porto et Arzobispo le 9 août où son action décisive
sur le flanc des troupes ennemies le couvre de gloire et vaut à son chef, le colonel Lafitte, et aux
Capitaines Gillet et de Larivière les louanges du général Lahoussaye commandant la division de dragons.
- 1812: Il combat une dernière fois en Espagne à Las Rosas avant de rejoindre la Grande Armée.
- 1813: Il est engagé à Dresde, Leipzig et Hanau. Retraitant vers la France, il combat en 1814 à Saint-Dizier,
Brienne et la Rothière.
- Après l’abdication de l’Empereur et par décret du 12 mars 1814 de la 1ère restauration, il n’est
conservé que quinze régiments de dragons. Les cinq premiers régiments de dragons étant transformés en
chevau-légers, les autres gagnent donc cinq rangs, le 18e dragons prend le numéro 13 et s’installe
à Lyon, il ne conservera son nouveau numéro que 10 mois.
- Les Cent Jours: Le 1er mars 1815 Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la
capitale. Mais les alliés reprennent les hostilités et très vite, il faut réorganiser l’armée. Chaque régiment
reprend son ancien numéro.
Le 18e dragons combat en 1815 sur le territoire national. Il est dissous fin Juin 1815 peu après la
seconde abdication de l’Empereur Napoléon.
2e Filiation:
- Cette deuxième filiation débute en juin 1811, date de création du 6e régiment de "Chevau-
légers lanciers" à partir du 29e dragons.
- Sous cette appellation le régiment combat en 1812 à Krosnos, Smolensk, Valoutina, Viasna, à la Bérézina
puis en 1813 à Jauer, Leipzig et Hanau et en 1814 à Champaubert, Vauchamps, Arcis sur Aube, Saint-Dizier.
- En juin 1814, le "6e Chevau-légers lanciers" change de dénomination et devient "régiment des
lanciers du Berry" pour un temps, puis en mars 1815, et pour la période des Cent Jours, devient 6e
régiment de dragons. Il combat à Fleurus et à Waterloo avant d’être une nouvelle fois dissout en juin 1815, peu
après la seconde abdication de l’Empereur.
- La Moskova 1812 – Hanau 1813 – Champaubert 1814 – Fleurus 1815, les noms de ces batailles viendront orner
l’étendard du 18e régiment de dragons malgré que certaines soient l’œuvre de ses divers régiments
de filiation.
- Par ordonnance du 14 août 1830 du roi Louis-Philippe 1er, il est créé le régiment des lanciers
d’Orléans. En 1848, suite à l’abdication du Roi, le régiment change de dénomination et devient 6e
régiment de lanciers.
- La guerre 1870-1871:
- Durant la guerre contre l’Allemagne en 1870, le 6e régiment de lanciers, sous les ordres du
colonel Tripard, est à l’Armée du Rhin, division Duhesme, 2e brigade de lanciers. Le 6 août, 2
escadrons du régiment participent avec les cuirassiers à la charge de Morsbronn, ils sont anéantis. La
lourde défaite à Froeschwiller oblige Mac-Mahon à replier les rescapés du 1er Corps sur Verdun et
Chalons ou une armée est reconstituée. Dirigée sur Sedan, elle capitulera le 1er septembre 1870.
Le 28 janvier 1871, capitulation de Paris et signature de l’armistice franco prussien.
- En 1871, le 6e régiment de lanciers est transformé en 18e régiment de dragons. En 1883,
il est commandé par le Colonel Vata.
- La guerre 1914-1918:
- A la déclaration de la guerre le 18e régiment de dragons est en garnison à Lure. Il est à la
8e division de cavalerie. Avec le 11e dragons, il fait partie de la 8e brigade
de Belfort.
- Le 7 août 1914, il participe à l’offensive française lancé en direction de l’Alsace, combat à Altkirch le
7, à Hitzbach et Carspach le 12 puis fin août dans le secteur de Mulhouse.
- Rattaché au corps de cavalerie du général Conneau, le régiment qui s’est replié dans les Vosges, embarque à
Luxeuil et débarque à Epernay le 1er septembre puis va se positionner dans la région de Château-
Thierry pour interdire le franchissement de la Marne à l’ennemi.
Combattant en reculant il essaye de ralentir la marche de l’ennemi à Montfaucon le 3, il agit ensuite sur la
route à Chazy, se retire sur Meilleray puis sur Saint-Colombe.
- La bataille de la Marne:
Reprenant l’offensive le 7 septembre, il chasse de la forêt de Jouy la cavalerie ennemie et passe Saint-
Barthelemy. Le régiment participe ensuite à l’action de la division qui force le passage du Petit-Morin à
Verdelot puis combat à Montfaucon et au plateau d’Etrepilly le 9 septembre. Continuant la poursuite, il chasse
l’ennemi à La Fère Tardenoise le 10 et combat à Berry au Bois le 13 septembre.
- Il participe ensuite à la course à la mer par Jonchery passe la Seine à Berry au Bac le 13, puis va se
placer en réserve à Verberie le 20 septembre.
- En octobre, il participe au combat en Artois, se distingue à Fouquescourt, Souatre le 3, Hebuterne le 4 et
Hannescamps et Monchy le 6 octobre 1914.
- Le régiment est dissout le 16 octobre 1916. Deux escadrons sont affectés à la 55e division
d’infanterie, deux autres à la 68e.
Les noms "Alsace 1914 et Artois 1914" viendront, à la fin de la guerre, s’ajouter à son étendard.
- La guerre 1939-1940:
- Le 18e dragons est reconstitué après la victoire. En 1930 on le retrouve en garnison à Reims.
En janvier 1938, lors de la mobilisation partielle, le régiment est mécanisé et perçoit ses premiers Chars S 35
- Le 18e régiment de dragons est affecté dès 1939 à la 1ère Division Légère Mécanisée.
Il est équipé de 47 chars S 35 et H 35 M 39.
- 3 Septembre 1939: Déclaration de guerre, l’état-major du régiment et les échelons A et B sont cantonnés à
Beine dans la Marne. Le régiment est commandé par le colonel Evain.
- 12 septembre 1939: mouvement du régiment sur Moulinville puis à Haudainville au sud de Verdun. Le 10
novembre le régiment se déplace vers Valenciennes et s’installe dans la région à Bruay, Escautpont et Odomez.
Du 22 au 20 décembre, il cantonne à Bertry (EM, EHR, et 1er groupe d’escadrons) et à Clary (2
e groupe d’escadrons) et participe le 21 décembre à un exercice de cohésion de la 1ère DLM au
sud de Lesdain - Crevecoeur.
- 3 janvier 1940: Les groupes d’escadrons du 18e dragons sont homogénéïsés. Un groupe entièrement
équipé de Somua à Rumilly (Capitaine de Salins), l’autre groupe d’Hotchkiss à Crevecoeur (Capitaine Marchal).
- Février 1940: Le lieutenant colonel Pignon prend le commandement du régiment.
- 11 avril 1940: Déplacement des unités, le 1er groupe à Etaples le second à Brimeux. Le 19 avril
nouveau déplacement à Saint-Josse (EM + EHR) à Villers (Le 1er groupe et le 1er
escadron), à Saint-Audin (4e escadron), à Sorrud (le 2e groupe). Toutes les unités
s’entraînent aux tirs dans les dunes entre Berk Plage et Merlimont.
- 10 mai 1940: Le 1er escadron subit un bombardement à Villers. Embarquement par VF du régiment
pour la Belgique débarquement à Kontich-Kaserne et à Bomm au sud d’Anvers.
- 12 mai: Positionnement du groupe Hotchkiss entre Deechel et le canal Albert, puis repli pour une même
mission sur le canal de l’Escaut à la Meuse au sud de Kasterlee et de Saint-Joseph.
- 14 mai: Retraitant sur la France les 4e escadron à Kesterlee, le 2e escadron à Halle,
le 3e escadron à Broschem, mènent des actions retardatrices. En fin d’après midi permutation des
unités chars Somua et Hotchkiss entre le 18e dragons et le 4e cuirassiers afin de
constituer des unités homogènes. Les Somua passent sous le commandement du lieutenant colonel Pignon du 18
e dragons, les Hotchkiss sous le commandement du lieutenant colonel Poupel du 4e cuirassiers.
- 14 mai: Par VF, embarquement des chars Somua à Bomm pour Braine-le-Comte où ils débarquent le 16 pour être
mis à la disposition du 3e CA. Le groupement Hotchkiss se replie sur Valenciennes, puis le 17 est
dirigé sur Villers-Pot.
- 18 mai: Au cours d’une reconnaissance sur le canal de la Sambre, le 4e escadron d’Ussel, détaché
au groupement Beauchène, est pris à partie, et perd 3 chars dans un engagement à l’est de Le Cateau.
A 23 heures, l’ordre de repli sur la rive gauche de l’Escaut est donné. Les Somua prennent position à Avesnes-
le-Sec, les Hotchkiss à Monchaux.
- 20 mai: Les restes du régiment sont regroupés à Erghin et tiennent le canal de la Sanse entre Bourchain et
Arleux.
- 23 mai: Attaque allemande sur Mareuil au N/O d’Arras, le 2e escadron y laisse 3 chars.
Les restes du 18e dragons et du 4e cuirassiers se regroupent dans le bois de la crête de
Vimy.
- 24 mai: Repli vers le nord sur Phalempin. Le groupe Somua s’installe à Fronelles, le groupe Hotchkiss à
Lemesnil.
- 26 mai: Le 1er escadron est anéanti dans le secteur de Carvin lors d’une opération de nettoyage.
Repli général, les débris du régiment se regroupent à Petit-Mortier.
- 28 mai: Nouvel ordre de repli de l’armée des Flandres sur Dunkerque.
- 29 mai: Arrivé à Bailleuil les restes du régiment se regroupent à 14 heures dans la région de Zuycoote
puis ensuite à Adinkerque.
- 30 mai: Regroupement à Bray-Dunes et création du groupement Marchal avec les restes des régiments (18
e, 13e, 29e dragons et 4e cuirassiers) et le matériel en état de marche
du corps de cavalerie soit 21 chars S 35 et 18 H 35.
- 31 mai: Les personnels non retenus par le groupement Marchal embarquent à 14 heures sur "L’ingénieur Cachin"
à destination de Douvres puis sont dirigés sur Le Havre le lendemain.
- 1 juin: Le combat continu à Dunkerque, une partie du groupement Marchal est fait prisonnier mais aura le
temps de saboter les chars.
- 3 juin: Le détachement du capitaine de Salins quitte Le Havre à destination de La Bonneville près d’Évreux.
Ce détachement (09/25/130) sera envoyé le 7 juin à Chevreuse pour reconstituer un groupement blindé; mais rien
ne se fera par manque de matériel.
- le 7 mai, le commandant Marchal qui a réussi à s’échapper avec un petit détachement arrive à Evreux et se
replie ensuite sur Angers où 2 bataillons de marche sont constitués avec les rescapés du 18e dragons
et du 4e cuirassiers. L’un est aux ordres du capitaine de Salins le second aux ordres du commandant
Marchal.
- du 19 au 24 juin 1940, par des itinéraires différents ces deux groupements se replient le 21 juin par Touarcé, Chanzeau,
Saint-Paul aux Bois, le 22 à Argenton, le 23 à Mothe-Saint-Heray, puis sur Riberac, Angoulème et Challais le
24 juin.
- 25 juin 1940: L’armistice met fin au repli des détachements Salins et Marchal, toutefois, un élément
transporté par train se retrouve en zone libre et rejoint La Réole.
- Le 18e dragons sera dissous en juillet 1940. Il est reformé en 1944 à partir du bataillon FFI de
Melun, s’instruit aux matériels américains, puis rejoint l’Alsace et l’Allemagne où il demeure jusqu’à sa
dissolution en 1945.
- La Tunisie:
Recréé en 1954 lors de la formation de la 11e D.I. le régiment embarque pour la Tunisie et débarque à
Tunis le 31 juillet 1954. Il est composé de trois escadrons d’AM M8 et d’un ECS. Il participe au maintien de
l’ordre mais également de la protection des intérêts français et de la population.
- L’Algérie:
- En février 1957, le régiment franchit la frontière algéro-tunisienne et s’installe à Aïn-Beida dans le
Constantinois où il troque ses AMM 8 contre des automitrailleuses Ferret.
- Le 17 juillet, il est transféré en Zone Ouest Constantinoise. Le 2e escadron s’installe dans la
région de Duvivier, le 1er escadron s’installe près de Souk-Arras, le 3e escadron au Tarf,
dans le secteur de La Calle
- A partir du 9 mars 1957, il est affecté à la protection de la ligne Maurice et commence sa nouvelle mission
de "herse mobile". Il se distingue particulièrement en août 1957 au douar Oulaid, en janvier 1958 dans les
Beni-Messeline et de janvier à février dans les gorges du Nador.
- En juin 1959, il fait mouvement sur Biskra. Les pelotons portés des escadrons sont transformés en
commandos avec l’apport de harkis. Le régiment participe à toutes les opérations importantes dans cette région.
- De 1962 à 1964, il s’installe dans le sud algérois à Boghar puis sur la base aérienne de Blida en protection
des forces française lors de leur retrait.
- Retour en métropole:
- En 1964, le régiment est dissous à Périgueux et change de dénomination en devenant 5e régiment de
chasseurs.
- Le 1er juin 1964, le 18e régiment de dragons est recréé à Reims à partir du 9e
régiment de hussards.
- En 1965, doté de chars AMX 30, il prend garnison à Mourmelon.
- En 1979, le 18e régiment de dragons est dissout.
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