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HISTORIQUE DU
16e REGIMENT DE DRAGONS
(par le Lt-colonel (H) Henri Azema)
Créé le 1er avril 1718 le régiment est affilié à la maison d’Orléans.
Le 1er janvier
1791 les régiments de l’ancien régime changent de dénomination, le régiment d’Orléans devient le 16e
régiment de dragons.
En 1814, le 14 mai, sous la 1ère Restauration, il change de numéro dans l’ordre de bataille et
devient 11e régiment de dragons avant de retrouver, en 1815, durant la période dite des 100 jours,
son ancienne numérotation de 16e dragons.
Premère filiation:
Sous ses anciennes dénominations, le régiment s'illustre lors de la guerre de succession de Pologne (1733-1735),
la guerre de succession d’Autriche (1740-1748), la guerre de Sept Ans (1756–1763) puis à Saint Domingue en 1791.
- Campagnes de la République:
Le 16e dragons sera successivement affecté à L’Armée du Rhin (1792) , à l’Armée de l’Ouest et des
Côtes de La Rochelle (1793-1795), à l’Armée du Nord et de Sambre et Meuse (1795), à l’Armée d’Italie (1798–1799)
puis à l’Armée de Batavie en 1800.
Il s’illustrera le 18 avril 1795 à Neuwied, en 1797 à Gruningen, le 13 décembre 1798 à Nepi, le 14 avril 1799
à La Storta, le 26 mai 1799 à Naples, le 19 juin 1799 à la Tebbia, le 15 août 1799 à Novi et en 1800 à Nuremberg.
- Sous l'Empire:
- En 1804, il tient garnison à Soissons. Le Colonel Clément en assure le commandement
- En 1805, il est en compte à la 3e division de dragons, 2e brigade du général Scalfort.
Il participe, le 2 décembre, à la bataille d’Austerlitz.
- En 1807, le 8 février, il est engagé à Eylau avec la réserve de cavalerie Murat, il fait partie de la brigade
de dragons du général de Latour- Maubourg. Le 14 juin à Friedland, après la déroute de l’armée russe, il
participe à la poursuite.
- En 1808, le régiment est dirigé sur la péninsule Ibérique.
- En 1809, le 22 juillet, le 16e dragons combat à Arzobispo où il surprend l’arrière garde
espagnole. Le 28 juillet, il est engagé contre les troupes les anglaises à Talevera puis le 19 novembre, ce sera
Ocana où le colonel Vial, commandant le régiment succombera à ses blessures après avoir mené plusieurs charges.
- En 1810, le régiment est engagé à Alcala-Riel.
- En 1811, il est à Malaga.
- En 1812, suite à l’évacuation de l’Andalousie, il assure l’arrière garde de L’armée.
- En 1813, ce seront les batailles de Morales, Zamora et le 21 juin Vitoria; cette date s’inscrit en fin
de campagne d’Espagne et du Portugal avant le retrait vers le Sud-Ouest des troupes françaises.
- 1814, remontant vers le Nord-Est le 16e dragons est engagé le 18 février à Mormont, à Valjouan le
17 février puis Bar sur Aube le 27 février.
Après l’abdication de l’Empereur et par décret du 12 mars 1814 de la 1ère Restauration, il n’est
conservé que quinze régiments de dragons. Les cinq premiers régiments de dragons étant transformés en
chevau-légers, les autres gagnent donc cinq rangs, le 16e dragons prend le numéro 11; il ne
conservera son nouveau numéro que 10 mois.
- Les Cent Jours:
Le 1er mars 1815 Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés
reprennent les hostilités et très vite il faut réorganiser l’armée. Le 16e régiment de dragons
reprend alors son ancien numéro.
Le régiment combattra le 16 juin 1815 en Belgique à Ligny. Il sera dissous fin Juin 1815 peu après la seconde
abdication de l’Empereur.
Deuxième filiation:
- Le 1er Empire:
- Le 18 juin 1811 est créé le 4e régiment de lanciers à partir du 9e régiment de
dragons. Dès sa création il est en compte à la Grande Armée et participe à la campagne de Russie.
- En 1812, le 7 septembre à Borodino lors de la bataille de la Moskova, le 4e lanciers se distingue
par ses charges contre les troupes russes qui retraitent et laissent le champ libre vers Moscou.
- Le 26 mars 1813, il combat à Hanau puis à Vauchamps le 14 février 1814 lors du repli de la Grande Armée sur
Paris.
- Après l’abdication de l’Empereur, lors de la première restauration, le 4e lancier devient
régiment des lanciers de Monsieur par ordonnance du 12 mai 1814 portant sur la réorganisation de la cavalerie.
Il ne conservera ce titre que 10 mois.
- Les Cent Jours:
Le 1er mars 1815 au retour de l’Empereur de l’île d’Elbe, les lanciers de "Monsieur" reprennent le
nom de 4e lanciers.
Le 4e régiment de lanciers combattra en 1815 : le 16 juin à Fleurus, puis le 18 juin à Waterloo au
sein de la brigade Milhaud où, au cours d’une charge mémorable, il anéantit un régiment de dragons britanniques
lors de l’attaque de la ferme de Saint-Hilaire.
Fin juin 1815, peu après la seconde abdication de l’Empereur le régiment est dissous.
"La Moskovan 1812" – "Hanau, 1813" – "Vauchamps, 1814" - "Fleurus 1815"
les noms de ces batailles s'incrivent à l’étendard du 16e régiment de dragons même si certaines sont dues à ses divers régiments de filiations.
- La Restauration:
- 1831: Par décret en date du 19 février du roi Louis Philippe portant sur la réorganisation de la cavalerie,
le 4e régiment de lanciers est recréé à partir du 4e régiment de chasseurs de l’Ariège.
Le nouveau régiment s’installe en Alsace et prend garnison à Haguenau.
- Le IIe Empire:
- 1859: Le régiment est de la campagne italienne contre les troupes autrichiennes. Il se distingue le 4
juin à Magenta puis, brillamment le 24 juin, lors de la bataille de Solférino.
- La guerre de 1870-1871:
Le régiment est à l’armée de Chalons, il combat à Sedan en septembre 1870, puis après le désastre se replie et
fait partie de l’Armée de la Loire à la brigade Tripart sous le nom de 4e lanciers de marche. Il est
commandé par le colonel Ruot. Le 4 décembre il participe à la défense d’Orléans.
En 1871, après sa dissolution, le 4e lanciers reprend le nom de 16e régiment de dragons.
- La Guerre 1914-1918:
- Du 8 mai 1893 à août 1914, le régiment sera en garnison à Reims. A la déclaration de la guerre il est à
la 3e brigade de dragons avec son frère d’armes le 22e dragons. Il est en compte à la
5e division de cavalerie.
- 1914: Affecté au corps de cavalerie Sordet, le régiment quitte sa garnison le 1er août et rejoint
sa zone d’attente dans le région Poix-Terron à La Bascule où il cantonne. Le 6 août, il entre en Belgique, se
porte sur Bertrix puis Allert. Les 7 et 8, on le retrouve dans la région de Faîne les Veneuses puis Chanly où
il est employé, le 11 août, à de nombreuses reconnaissances dans la région de Carsbourg. Mis à la disposition du
1er C.A. il retrouve le corps de cavalerie le 18 août lors de la progression de la 5e
division de cavalerie sur Perwez, avant de se replier et repasser la frontière le 23 août pour s’établir près
de Beaufort au sud de Maubeuge.
La guerre sur le territoire national:
Le 25 août, Le corps Sordet se déplace par Bazuel, Walincourt à Gommelieu, au sud de Cambrai, pour porter
assistance à l’armée du maréchal French. Le 16e dragons est engagé le 26 août près de Crèvecoeur.
Le 27 août l’armée retraite vers Nesle. Le régiment, avec la division, après avoir livré un violent combat à
Eperly se replie sur Villers-Carbonnel puis le 28, après avoir abandonné la ligne de la Somme, il se replie sur
l'Avre.
La Ve division de cavalerie retraitant vers Paris, le 16e dragons franchit la seine dans
la région de Mantes le 2 septembre et va stationner à Guyencourt après avoir combattu le 29 août dans la région
d’Exlainvillers et à Warluis les 30 et 31 août.
Le 6 septembre le régiment embarque à Versailles et est transporté par V.F. jusqu’à Daumartin en Goële et
Mesnil-Mitri. Il s’illustre durant la bataille de l’Ourcq puis du 7 au 13 septembre à Betz, Macqueline, La
Ferté-Milon.
- 1915: Dés le début de l’année, placé en réserve de mai à août en Artois, quelques escadrons du 16e
dragons sont mis à pied et occupent les tranchées en Picardie dans les secteurs de Neuville, Saint-Wast et Notre
Dame de Lorette.
De retour en Champagne, il remplit la même mission, de septembre à octobre, dans le secteur de Souain - Suippes.
- 1916: Jusqu’en juillet, le régiment occupe de secteur de Prosnes près de Mourmelon puis, en août, la ferme
des Marquises. En décembre, il se déplace en Lorraine et stationne à Embermenil puis Sanon.
- 1917: De janvier à mars, il est placé "en attente" au camp d’Arches.
Après un rapide séjour à Paris où il assure, suite aux mutineries, le maintien de l’ordre en gare et dans
divers dépôts sensibles, le régiment remonte au front au N.E de Sissonne.
Le 16 avril, le 16e dragons rejoint le 1er corps de cavalerie du général Robillot au sud
de Paegnan où toute la division se rassemble. Le régiment est commandé par le colonel de Travernost.
Du 27 avril au 14 mai, il combat et tient les tranchées à Moulin de Laffaux, Ravin l’Allemant, et Quincy-Basse
puis en ligne de Coucy à Vic sur Aisne.
- 1918: Retiré du front le 20 mars et mis à la disposition du gouverneur militaire de Paris, il s’installe
à Pontoise mais, le 25 mars avec la 5e division, le 16e dragons va se positionner "en
urgence" à Roye au nord de l’Avre, puis combat à Noyon et Fresne.
De retour en Marne le 27 mai, il bataille à Coulonges et Le Charnel les 29 et 30 mai
Le 12 juin, le 16e dragons est retiré du front et rejoint Etoges où la 5e division se
regroupe.
Le 14 juillet, le régiment se positionne au sud de Chalons à Saint-Germain-la Ville pour revenir le 15 sur
Epernay, puis combat les 17, 18 et 19 juillet à Oeuilly–Leuvrigny.
Le 20 juillet 1918, le 16e dragons avec la 5e division est mis à disposition de la V
e armée et va s’installer à Chouilly au nord de la Marne puis, le 24, près de Courteaux. Retiré du
front le 29 et remis a la disposition du 1er corps de cavalerie, il est placé en attente dans la
région nord de Saint-Rémy en Bouzemont, prêt à intervenir dans la bataille en Argonne au profit de l’armée US.
Le 11 novembre, le régiment est à Vaucouleurs.
S'ajoutent à l'étendard Les noms de:
"L’Ourcq, 1914" – "L'Avre, 1918" – "La Marne, 1918"
- Après l’armistice du 11 novembre, le 16e dragons commandé par le colonel d’Amaritz participe
avec le 1er corps de cavalerie à l’occupation de Sarrebruck, Bingen, Coblentz, Mayence. Le 31
décembre 1918, le 1ecorps de cavalerie est dissout; le 16e dragons retrouve son dépôt et
sa garnison de Reims.
- 1929: Nouvelle dissolution du 16e régiment de dragons.
- Recréé en 1952 à Haguenau, le 16e dragons fait partie de la 2e division d’infanterie.
- La Guerre d’Algérie:
- 1955: Le 16e régiment de dragons débarque à Alger le 19 juin et rejoint le secteur de Bouira.
Les 1er et 2e escadrons sont dotés d’automitrailleuses AM M8, les 3e et
4e escadrons de Chars M 24 Chaffee.
En novembre 1955 le régiment fait mouvement sur l’Est constantinois et s’installe: l’ECS et le 1er
escadron à Ain-Beïda, le 2e à la Meskiana, le 3e à Camrobert, le 4e Djezzia.
- Fin 1961, le régiment troque ses Chars M 24 et AM M8 contre des chars AMX 13.
Les missions du régiment sont multiples.
- Fin mars 1962, il est dirigé sur Alger par L.C.T à partir de Philippeville et s’installe dans le secteur
Alma—Reghaïa.
Le 23 avril 1962 à Alger, les blindés et véhicules sont embarqués sur un bâtiment de le la Marine Nationale,
l’après midi à Reghaïa, passation de commandement entre le lieutenant colonel Perrier qui reste en Algérie et
le lieutenant colonel Faivre d’Arcier nouveau chef de corps.
Le 25 avril 1962, le personnel du 16e dragons embarque pour la métropole sur le SS "El Djezaïr".
Il débarque le lendemain à Marseille et est dirigé sur Noyon où il s’installe au quartier Berniquet laissé
vacant par le 7e régiment de cuirassiers dissous.
- Au sein de la 8e division et de la 14e brigade mécanisée, le régiment poursuit
désormais à Noyon sa mission d’instruction dans le respect de ses nobles traditions.
Le 16e régiment de dragons sera dissous le 31 août 1977.
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