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Fiche éditée le 14 septembre 2012

HISTORIQUE SUCCINCT

DU 16^e REGIMENT DE CHASSEURS

Créé le 25 mars 1793 à partir des chasseurs normands de Labreteche le 16e Régiment de Chasseurs à Cheval ne changera qu’une seule fois de dénomination, pour devenir "Chasseurs de l’Orne" sous la seconde restauration en 1816, avant de retrouver le nom de "16e Régiment de Chasseurs à Cheval" en 1825.

Sous la Révolution et le Consulat:

• 1793:
  Le nouveau régiment combat les royalistes vendéens le 20 avril à Machecourt, puis les 12 et 13 décembre au Mans où il participe à la victoire.
• 1794:
  Le 8 juin, à l’armée de Sambre et Meuse de Pichegru, il est en compte avec le 7e dragons à la division Muller, brigade Boisset. Il combat le 26 juin à Fleurus, le 22 septembre à Stokem, le 2 octobre à Aldenhoven où le 16e capture un convoi de farine destiné et de la ville. Cette victoire française, complément de celle de Fleurus, décide définitivement du sort de la Belgique par l’expulsion totale des autrichiens et leur fuite au-delà du Rhin.
• 1795:
  Le régiment fait partie de la division Bernadotte. En juin, il participe à la chute du Luxembourg et le 25 septembre à celle de Mayence. Les troupes ennemies réussissant à reprendre l'offensive, le 16e chasseurs s'illustre victorieusement aux combats d'Ehrenbreitstein le 18 novembre.
• 1796:
  Il combat à Altenkirchen le 4 juin, à Salzbach le 17 août, puis Wurtzbourg le 3 septembre. Le 16 septembre lors du combat de Limbourg le capitaine Chardon chargé par Kléber de porter des messages au général Moreau s’acquitte de sa tache en traversant les lignes de l’armée autrichienne.
• 1797:
  Le 18 avril, le régiment se distingue à Neuwied.
• 1799:
  A l’armée de Batavie sous les ordres du général Brune, il combat en Hollande à Zypp le 10 septembre 1799, à Bergen le 19, à Alkmaer le 2 octobre, Castricum le 6 et à Haarlem le 8.
• 1800:
  A l’armée du Rhin de Moreau, le régiment franchit le fleuve le 25 avril, participe à la prise de Vieux-Brisach, combat à Moeskirch le 5 mai, puis s’empare de Biberach et des dépôts de vivres le l’armée autrichienne le 10 mai. A Hohenlinden il s’illustre par ses charges.
• 1803:
  De retour sur le territoire national, le régiment, commandé par le colonel Durosnel, s’installe pour les 2e, 3e et 4e escadrons sur les côtes du Calvados et de la Manche, le 1er escadron prenant garnison à Bayeux.
• 1804:
  Le 4e escadron s’installe à Bayeux, les 1er, 2e et 3e escadron au camp de Brest.

Sous l’Empire:

• 1805:
  En septembre, le 16e régiment de chasseurs rejoint l’armée de l’Empereur et pénètre en Allemagne pour participer aux combats contre la troisième coalition. Il fait partie du 5e corps de Lannes, division de cavalerie Faulconnet, affecté avec le 11e et 22 chasseurs à la brigade Milhaud. Le 4 novembre en marche sur Enns il rencontre l’ennemi à Asten. Le 5 à Amsteten il montre au cours de l’engagement la plus grande intrépidité (Bulletin n°5 de la Grande Armée). Il combat le 18 à Polsalitz, le 27 à Wischau avant d’être engagé à Austerlitz le 2 décembre 1805 où il escarmouche toute la journée contre des corps de cavalerie ennemis.
  Le 26 décembre 1805 le traité de Presbourg avec l’Autriche donne un peu de répit au régiment.
• 1806:
  Le 1er octobre une quatrième coalition contre la France voit le jour. Le régiment avec les 11e et le 22e chasseurs en compte à la division Milhaud , Brigade Margaron, se porte sur Iéna le 14 octobre 1806 où il combat les troupes autrichiennes; le régiment charge et exploite son avantage en poursuivant les troupes prussiennes de Hohenlohe en direction de Weimar. Il entre dans Berlin le 20 octobre 1806 puis s’illustre encore à Lübeck le 7 novembre 1806.
• 1807:
  Au cours de cette nouvelle campagne il fait partie du 4e corps de Soult et, avec le 5e hussards et le 22e chasseurs, est en compte division Legrand, brigade Guyot. Il combat à Hoff le 6 février et, le 8 février, se fait remarquer à Eylau sous le commandement du colonel Maupoint.
  Le traité de Tilsitt le 9 juillet 1807 met fin au conflit avec les coalisés.
• 1808:
  Le régiment détache deux escadrons à l’armée française en Péninsule Ibérique. Ces unités entrent dans la composition de régiments de chasseurs provisoires. Elles combattent à Salmonda au Portugal et le 21 juillet 1808 à Baylen où sous les ordres du général Dupont elles subissent de lourdes pertes et sont pratiquement anéanties.
• 1809:
  En avril, sous l’impulsion de l’Autriche, formation d’une cinquième coalition contre la France. Le 16e chasseurs repart en campagne, il est en compte au 1er corps du maréchal Davoult. Il se fait remarquer par sa bravoure les 21 et 22 mai à Essling, les 5 et 6 juillet à Wagram, et à Znaïm les 10 et 11 juillet.
  Ces campagnes amèneront quatre inscriptions à l’étendard:
  "AUSTERLITZ, 1805" - "IENA, 1806" - "EYLAU, 1807" - "WAGRAM, 1809"
• 1812:
  La Grande Armée reconstituée fait route sur la Russie. Le 16e chasseurs est en compte, avec le 8e hussards, à la réserve de cavalerie du général Nansouty, division Bruyère, brigade Piré. Le régiment est engagé le 3 juillet à Witepst, il culbute au cours d’une charge la cavalerie russe, dont une partie appartenait à la garde, enlève les batteries russes puis avec l’ensemble de la brigade Piré rompt et sabre l'infanterie ennemie.
  Le 25 juillet, il participe aux combats à Ostrowo puis, le 7 septembre à la Moskova, il charge les redoutes ennemies avec l’ensemble de la cavalerie. Après avoir évacué Moscou, ce sont des combats de retraite. A Kranoë du 15 au 18 novembre, avec les troupes de Ney, il subit une nouvelle défaite qui par son ampleur entame ses effectifs.
• 1813:
  Au 1er corps de cavalerie commandé par Latour Maubourg, le régiment est en compte, avec les 1er et 3e chevaux-légers lanciers, à la 2e brigade légère Montmarie. Il combat le 21 mai à Wurschen (Bautzen) où il participe au succès en malmenant les troupes russo-prussiennes de Blücher sans parvenir à les anéantir. Le 30 août, nouveau repli après l’engagement de Kulm où le manque d’expérience des nouvelles recrues se fait sentir. Les derniers combats ont lieu du 16 au 19 octobre à Lipzig, à Hanau les 30 et 31 octobre puis les affrontements se portent sur le territoire national.
• 1814:
  C’est avec des escadrons décimés que le 16e chasseurs toujours au corps de cavalerie, se bat à Brienne le 29 janvier, à Vauchamps le 14 février, à Sézanne le 28 février, à Reims le 14 mars, et à La Ferre Champenoise le 25 mars.
  Le 6 avril 1814, l'Empereur abdique à Fontainebleau et les Bourbon sont de retour. Sous la première restauration le régiment est dissous et ses restes sont ventilés dans les régiments de chasseurs conservés par l’ordonnance du 12 mai 1814.

Les Cent Jours:

Le 1er mars 1815 Napoléon quitte l’île d’Elbe et le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés reprennent les hostilités. Très vite il faut réorganiser l’armée, le 16e chasseurs est recréé mais ne participe à aucune bataille.
Le 16 juillet 1815, après la deuxième abdication de l’Empereur, le 16e régiment de chasseurs à cheval est licencié.

Seconde Restauration:

Le 30 août 1815, sous le nom de "Chasseurs de l’Orne" le régiment renaît. Puis, par ordonnance du 24 février 1825, il retrouve son appellation de "16e Régiment de Chasseurs à Cheval".
Après la révolution de juillet 1830, le roi Louis-Philippe réorganise l’armée. Par décision du 19 février 1831, les cinq premiers régiments de chasseurs à cheval deviennent régiments de lanciers. De par cette décision, le régiment prend le numéro "11" de l’arme puis est dissous.

L’ère de la Nation-Armée:

Après le second Empire, la loi du 24 juillet 1873 sur l’organisation de l’armée permet de remettre sur pied de nombreux régiments de cavalerie dont le 16e chasseurs qui prend garnison à Beaune.

Guerre 1914- 1918:

Le 16e régiment de chasseurs à cheval quitte Beaune le 5 août 1914 par voie ferrée pour Chatel sur Moselle où il est mis à la disposition du 8° corps d’armée de la 1er armée du général Dubail.
Le 6 août 1914, le régiment se porte sur Gerbevillers, où durant les jours qui suivent ses unités effectuent de nombreuses reconnaissances. Engagé initialement en Lorraine il sera déplacé sur le front à plusieurs reprises assurant successivement des missions de reconnaissance, le service aux tranchées, des missions d'escorte, de police et de circulation.
A l'issue des combats, viennent s'ajouter aux autres victoires inscrites à l'étendard:

L'après guerre:

Le 31 décembre 1918, le régiment par voie ferrée est dirigé sur la région toulousaine, il s’installe à Grenade et Muriel le 1er janvier 1919 avant de prendre garnison à Toulouse au Quartier Saint-Cyprien.
Du 1er au 10 juin, il réprime dans la ville rose une émeute ouvrière avant de se rassembler à Tournefeuille le 10 juillet et préparer son retour dans sa garnison d’origine.
Le 21 juillet 1919, le colonel Meaudre prend le commandement du 16e régiment de chasseurs.
A partir du 29 juillet le régiment, en 3 échelons, rejoint par voie ferrée sa garnison : Beaune.
Le 16e régiment de chasseurs est dissous à Beaune en 1926.