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HISTORIQUE DU
12e REGIMENT DE DRAGONS
(par le Lt colonel (H) Henri Azéma)
Le régiment est créé à Maestrich en 1675 par le marquis de Brestesche. Il prend le nom d’Artois en 1774 puis
12e régiment de dragons en 1791.
Le 14 mai 1814, sous la 1ère Restauration, il change de numéro dans l’ordre de bataille et devient
dragons d’Orléans avant de retrouver en 1815, durant la période dite des Cent Jours, son ancienne numérotation,
12e dragons.
Sous les anciennes dénominations de la royauté, le régiment participe à la guerre contre la Hollande de 1672–1678,
celle de la Ligue d’Augsbourg 1688–1697, de la succession d’Espagne 1701–1713, de la guerre de succession de
Pologne 1733-1735, la guerre de succession d’Autriche 1740–1748, la guerre de Sept Ans 1756–1763 et à celle
des Côtes de Bretagne 1779-1780.
LES CAMPAGNES DE LA REPUBLIQUE:
Le 12e dragons sera successivement affecté à:
- L’armée de Centre 1792–1793. Il s’illustre à Valmy et Jemmapes en 1792 où ses brillantes charges lui
apportent sa première inscription à l’étendard, puis Maubeuges et Wattignies en 1793.
- En 1794 à l’armée du Nord et de Sambre et Meuse, il s’illustre à Fleurus.
- De 1795 à 1797, il compte aux armées du Rhin et Moselle et d’Allemagne avant de passer à l’Armée d’Italie.
- A l’armée de l’Italie en 1797, il participe en 1799 à la conquête du Piemont, combat à Fossano, Alexendrie,
La Trebbia et Novi puis, en 1800, il est engagé à Marengo au passage du Mincio et Vérone.
En 1801 après avoir combattu à Trevise il est affecté à l’armée du Midi.
SOUS L’EMPIRE:
- 1804: le 23 septembre, le 12e dragons est stationné à Compiègne pour les 1er et 2e
escadrons et à Veberie pour les 3e et 4e escadrons. Il est commandé par le colonel Pages.
- 1805: Le 12e dragons est à la Grande Armée, il est en compte au C.A du maréchal Soult, division de
dragons Deamont, à la brigade Scalfort. Il combat victorieusement le 8 octobre contre les autrichiens à Wertingen,
Ulm puis, le 2 décembre, participe à la victoire d’Austerlitz où ses charges remarquées valent au régiment sa
seconde inscription à l’étendard : "Austerlitz 1805".
- 1806: Le 14 octobre, il est engagé à Iéna, après la victoire sur les troupes saxo-prussiennes, avec la
cavalerie de réserve de Murat, il participe à la poursuite jusqu’à Prentslow où la garnison capitule le 16
octobre, ce sera ensuite Nasielkle 24 décembre.
1807: le 9 février, le régiment est engagé à Eylau. Le 10 juin, commandé par le colonel Girault de Martigny il se
distingue à Heilsberg où, avec la brigade Debielle, il force l’admiration par ses actions qui rapportent au
régiment une nouvelle inscription à son étendard: "Heilsberg 1807".
Un dernier combat contre les troupes russes à Friedland le 1er juin où, après la déroute de l’armée
russe il participe à la poursuite.
La ratification de l’armistice à Tilsitt le 24 juin 1807, libère le régiment en prévision d’une action sur le
Portugal et l’Espagne.
- De 1808 à 1813 il est en Espagne où, avec le 5e dragons il forme la brigade Maupetit. Il participe
au siége de Madrid, qui tombe le 20 juillet, puis combat à Burgos le 7 novembre 1808.
Il se distingue lors des combats de Medeline, puis Almonacid où il charge à la baïonnette le 11 août.
Il est remarqué par ses charges tout particulièrement à Ocana le 19 novembre 1909. Le nom de cette victoire
"Ocana 1809"sera la quatrième inscription à son étendard.
Il participe à la conquête de l’Andalousie en 1810, combat à Huescar puis Malaga en 1812.
Le 21 juin 1813, la bataille de Vitoria s’inscrit en fin de campagne d’Espagne et du Portugal et marque le retrait
vers le Sud-Ouest des troupes françaises.
- L’escadron de dépôt, stationné en Alsace, qui ne participait pas à l’expédition ibérique, est mis à la
disposition de l’armée d’Allemagne et compte au IIIe corps de cavalerie du général Arrighi, 4e
division Defrance, brigade Avice. Cet escadron combattra à Dennewitz (Sud de Berlin) le 6 septembre et à
Leptzig le 19 octobre.
- 1814: Le régiment, affecté à l’armée d’Allemagne, participe au siège de Dantzig puis se replie sur la France
où il participe à la défense de la capitale.
Après l’abdication de l’Empereur et par décret du 12 mars 1914 de la 1ère Restauration, il n’est conservé
que quinze régiments de dragons mais le 12e change de dénomination et prend le nom de dragons
d’Orléans, il ne conservera sa nouvelle appellation que 10 mois.
- Les Cent Jours:
Le 1er mars Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés
reprennent les hostilités. Très vite il faut réorganiser l’armée et chaque régiment reprend son ancien numéro.
Le 12e régiment de dragons reconstitué combattra le 16 juin 1815 en Belgique à Ligny et participera à
la victoire au sein de la division Chastel, brigade Bonnemain.
Fin juin 1815, peu après la seconde abdication de l’Empereur le 12e dragons est dissous.
RESTAURATION ET SECOND EMPIRE/
- Recréé en 1825 le régiment occupe diverses garnisons. En 1831, sous Louis-Philippe, il est envoyé de
Versailles à Lyon en maintien de l’ordre pour mater la révolte suite "au malaise des ouvriers".
- En 1841, le 12e dragons, en garnison à Versailles, est commandé par le colonel Labarrère. Le 2
décembre, suite au coup d’état de Louis-Napoléon, il est dépêché sur Paris pour maintenir l’ordre.
- En 1848, il stationne à Saint-Etienne lorsque le 11 juin une grave épidémie de méningite décime le régiment.
- Le 12e dragons fait partie de l’armée du Rhin, il est en compte au 2e C.A. du général
Frossard, à la 2e division de cavalerie Devalabregue, 2e brigade avec le 7e
dragons. Son effectif est de 525 hommes.
- Le 6 août 1870, il s’illustre lors de la bataille de Spicheren. Le 8 août, couvrant la retraite de l’armée
française, il est avec le 7e régiment de dragons à Grotenquin puis combat à Rezonville le 16 août où
il se distingue une fois encore en chargeant le 7e cuirassiers prussiens de la brigade Bredow.
- Le 2 septembre 1870, capitulation de l’Empereur à Sedan.
- Après l’armistice franco-prussien signé le 28 janvier 1871, le 12e dragons est recomplété en
1896. Il est en garnison à Troyes. En 1900 il va s’installer à Pont à Mousson qui sera sa nouvelle garnison
jusqu'en 1913.
LA GUERRE DE 1914-1918:
- 1914: Le régiment, à la déclaration de guerre, est installé à Troyes et pour certains éléments à Toul.
Il fait partie, avec le 4e dragons, de la 12e brigade de dragons à la 2e
division de cavalerie du général Varin.
- Le 17 août 1914, il est placé en couverture des 1èreet 2e armées sur la Vezouze puis
se porte en fin d’après midi dans la région de Rechicourt-Igney avant de cantonner à Azoudange.
- Le 18 août, il se déplace vers Langatte, participe à la destruction de la V.F à Berthilming puis, ce raid
effectué, revient dans ses cantonnements le 19.
- Le 20 août, il retraite avec la 2e division vers Rechicourt. Rattaché à la IIe Armée
du 21 au 23 août, il bivouaque à Gondrexange puis, au contact de l’ennemi, tient les bois de Amiencourt et
Amenoncourt avant de se replier vers Saint-Clément.
- Le 23 août, il est à Hermenonville avec pour mission d’arrêter l'ennemi sur la Meurthe. Il prend ensuite
position sur la Mortagne dans les bois de Jontois.
- Du 20 au 26 août, le repli de IIe Armée arrive à son terme.
- De 1915 à 1916 peu d’information; il est probable que le 12e régiment de dragons ait été occupé à
tenir les tranchées, comme il le fait en 1917 où, mis à pied, il est engagé du 3 au 25 août vers les Cavaliers
de Coucy puis aux abords de Reims aux Marquises, avant de rejoindre le front des Flandres.
- En 1918, on le retrouve dans les combats des Mont des Flandres du 28 au 30 avril puis détaché avec sa
division, il participe avec l’armée Belge, à la reprise de Roulers.
En Juin, il combat à Lizy sur Ourcq et La Ferté Million.
"Flandres 1918" - "Aisne 1918" – "Roulers 1918" sont inscrits à l’étendard.
En 1923, le régiment est en garnison à Colmar où il est dissous.
LA GUERRE DE 1939-1945:
- Recréé lors de la mobilisation, le 2 septembre 1939, le régiment fait partie de la 2e brigade
de dragons portés. Il sera dissous le 17 février 1940, deux de ses bataillons viendront compléter d’autres unités,
le 3e bataillon rejoignant le 11e régiment de dragons portés.
L’armistice ne permet de conserver que 4 régiments de dragons. Ce seront les 2e à Auch, 5e à Macon,
8e à Issoire, dans la zone dite "libre" ainsi que le 3e dragons replié à Castres depuis le
16 juin. Chaque régiment est composé de 2 escadrons à cheval, 2 escadrons de cyclistes et un escadron motorisé
(Side-car et AM). Ils seront désarmés le 12 novembre 1942.
- Résistance:
Lors de l’envahissement de la zone libre par les troupes allemandes le 11 novembre 1942, plusieurs groupes de
résistants se forme dans le Tarn, dont le corps franc Bayard qui comprend le groupe Saucet.
- Durant l'hiver 44-45, le 12e dragons retrouve son existence à Castres à l'initiative du général
de Lattre de Tassigny par transformation des restes du 3e dragons et l’incorporation le 9 septembre
1944 de 200 hommes du groupe FFI du commandant Saucet. Il est équipé de chars anglais "Brenn Carrier". Le
nouveau 12e dragons rattaché à la 1ère Armée gagne le sud de l’Alsace et stationne le 24
septembre à Lure. Il s’illustre durant la dure campagne des Vosges dans les combats du Mont de Vannes puis de la
Schlucht et à Roulers où le commandant Saucet trouvera la mort.
Ce sera ensuite la garde du Rhin et la campagne d’Allemagne qui le mènera sur les rives du lac de Constance.
Le nom de "Vosges 1944" vient s’ajouter à l’étendard du 12e dragons.
- De la fin de la guerre jusqu’en septembre 1955, le régiment est en compte à la 14e DIM et tient
garnison à Reutlingen. Il quittera cette garnison en septembre 1955 pour l’Afrique du Nord.
L’AFRIQUE du NORD:
- Le Maroc:
Parti de Reutlingen en Allemagne le 4 septembre 1955 avec la 4e DIM, le régiment embarque le 6
septembre vers l’Afrique du Nord. Débarqué à Oran il franchit la frontière Marocaine le 18 octobre et s’installe
au Maroc oriental à Martimprey du Kiss; ses escadrons sont reparti à Gurcif, Beni-Oukil, El–Aïoun, Toboul.
- L’Algérie:
En juillet 1956, le 12e dragons passe la frontière et s’installe en Algérie à Mascara. Ses escadrons
sont à Dublineau, Moussa, Sonis, Dominique-Luciani.
En mars 1957, le régiment fait mouvement sur Tiaret où ses escadrons cantonnent dans la région jusqu’en mars 1959
date à laquelle il fait mouvement pour prendre position dans la région d’Aïn Sefra. Ses unités, dotées maintenant
d’AM Ferret, sont installées le long de la voie ferrée Oran-Colomb-Bechar entre Mecheria et Moghahrar-Foukani à
Mekalis et Pierres-Ecrites.
En juin 1960, le régiment est envoyé dans la région de Mostaganem, il est installé à Picard, le 3e
escadron étant envoyé à Sebt.
En 1962, changeant une nouvelle fois de matériel le régiment, converti en AM Panhard, intervient après le cessez
le feu à Oran où se déroule des événements dramatiques.
Le 21 août 1962, le régiment embarque à Mers el Kebir à bord du "ville d’Oran" pour la métropole et rejoint
Orléans sa nouvelle garnison.
Le 1er septembre 1962, au cours d’une prise d’armes, le 12e dragons change d’appellation
pour devenir 2e régiment de hussards.
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