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HISTORIQUE SUCCINCT
par le Lieutenant colonel (H) Henri Azéma
Créé par commission d’enquête le 8 décembre 1674 à Tounay il est la propriété du Marquis de Saint-Sandoux.
En 1788 il devient régiment d’Angoulême.
Sous les anciennes dénominations de la royauté, le régiment participe à la guerre contre la Hollande (1672–1678),
celle de la Ligue d’Augsbourg (1688–1697), de la succession d’Espagne (1701–1713), de la guerre de succession de
Pologne (1733-1735), la guerre de succession d’Autriche (1740–1748).
Durant cette période il combat successivement à Worms en 1678, à Houdenarde et Heidenheim en 1708, à Denain en
1712, à Fribourg en 1713 et Fontenoy en 1745. Il participe ensuite la guerre de Sept Ans (1756–1763).
Après la révolution en 1791, il devient 11e régiment de dragons. A l’armée du Rhin de 1792 à 1793
il participe à la prise de Porrentruy, combat à Rheinzaben en Suisse puis à Wissembourg.
Placé à l’armée de Moselle et de Sambre et Meuse de 1794 à 1796, il s’illustre en Belgique à Juliers puis
Fleurus où son action déterminante apporte au régiment sa première inscription à l’étendard:"Fleurus 1794".
Ce seront ensuite en 1796 les combats de Altkinchen, Uberath et Friburg.
A l’armée du Danube il combat en 1799 à Streusslingen puis ,à l’armée du Rhin en 1800, à Stockach, Moeskisch,
Biberach, Memimgen, Hachstt, Neubourg et Salzbourg.
Les guerres Napoléoniennes.
- 1800: A l’armée du Danube et du Rhin le 11e dragons participe le 3 décembre à la bataille de
Hohenlinden contre l’armée autrichienne. Le traité de Vienne met fin à la seconde coalition.
- 1804: Le régiment commandé par le colonel Debielle est en garnison à Amiens pour les 1er et 2e
escadrons, les 3e et 4e sont stationnés à Cambray.
- 1805: Le 11e dragons est à la Grande Armée, après avoir franchit le Rhin, il combat le 11
octobre à Albeck puis participe à la chute de Ulm le 15 octobre.
Au IIIe corps (Davout), division de dragons Walter, 2e brigade Roget de Bellonguet, il est
engagé le 2 décembre à Austerlitz contre les troupes austro-russes; la témérité son engagement durant le combat
où le colonel Bourdon est tué en chargeant à la tête du régiment apporte à l’étendard sa seconde inscription:
"Austerlitz 1805".
- 1807: Les combats de la quatrième coalition l’amènent avec la division Grouchy à Eylau le 8 février où sous
les ordres du colonel Bourbier, qui décédera peu après suite à ses blessures, le 11e dragons
participe à la plus grande charge de tout les temps, conduite par Murat, qui pulvérise l’Armée russo-prussiene de
Berningen et la force à une retraite vers Koenigberg.
Ce sera ensuite la bataille de Friedland le 14 juin où le régiment se couvre de gloire; au moment où presque
tous les autres corps sont ramenés, le 11e dragons encerclé reste inébranlable au milieu de la plaine
et par son attitude donne le temps au général Grouchy de rallier deux régiments de cuirassiers et de repousser
l’ennemi. Cette action déterminante permet au régiment le succès de nos armes et "Friedland 1807" sera la
troisième inscription à l’étendard.
La poursuite de l'ennemi vaincu amène le régiment à Koenisberg le 16 juin où il participe à la prise de la
forteresse.
- 1808: Guerre en péninsule Ibérique.
Dirigé sur la péninsule Ibérique le 11e dragons fait partie de l’Armée du Portugal du général Reille
à la division Boyer. Il est, avec le 6e dragons, en compte à la brigade de dragons.
- 1809: Le 28 novembre à l’Armée de Kellerman, il est engagé à Alba de Tormes. Les charges du régiment et
l’héroïsme de ses cavaliers durant cette journée amènent au régiment sa quatrième inscription à l’étendard:
"Alba de Tormes 1809".
- 1810: Le 27 septembre, le régiment résiste contre les troupes anglo-portugaises et protége la retraite de
Massena.
- 1811: Il combat le 12 mars à Redhina puis les 3 et 5 mai à Fuentes de Ondro.
- 1812: Du 9 au 19 janvier c'est le siège de Cindad Rodrigo, ville frontière du Portugal, où il fait partie
des troupes assiégées avant de retraiter vers l’Espagne où il est engagé aux Arapilles le 22 juillet.
- 1813: Le 21 juin à Vitoria, en garde sur la route de Bilbao, il permet à une partie de l’armée de se retirer
en bon ordre en évitant que cette défaite se transforme en désastre. Cette bataille s’inscrit en fin des
campagnes d’Espagne et du Portugal et, marque le retrait vers le Sud-Ouest des troupes françaises.
Durant cette période et depuis 1810 les réserves du régiment sont stationnées à Strasbourg. Une partie de
celles-ci combattent en Allemagne.
Campagne d’Allemagne : Le régiment est à la 5e divison L’Héritier, brigade Quenet avec les 2e
et 6e dragons. Le 11e dragons est commandé par le colonel Thevenez d’Aoust . Il
participe à la bataille de Lepzig les 16 et 18 octobre 1813, renforcé par de vieux dragons de son régiment
arrivant d’Espagne, avant de retraiter sur Hanau où, le 31 octobre, il investit la ville chassant
provisoirement les coalisées avant de continuer sa retraite.
- 1814: Campagne de France.
Traversant le Rhin le régiment avec les 2e, 6e, 13e et 15e dragons,
avec chacun deux escadrons, est à la division Briche. Ils participent aux combats de Vitry le 25 janvier 1814,
avant de retraiter sur Saint Dizier où ils sont engagés le 29. Ce sera ensuite Brienne le Château où malgré
plusieurs charges ils ne parviennent pas à garder la ville. Le 11 février, les combats sous la neige à la
Rotière accélèrent encore le repli sur la capitale.
- Après l’abdication de l’Empereur et par décret du 12 mars 1814, le régiment prend le nom de "Dragons de
Berry". Il ne conservera cette dénomination que 10 mois.
- 1815:Les Cent jours.
Le 1er mars Napoléon quitte l’île d’Elbe. Le 20 mars il entre dans la capitale. Mais les alliés
reprennent les hostilités et, très vite, il faut réorganiser l’armée. Chaque régiment reprend son ancien numéro.
Le 11e dragons est en garnison à Strasbourg, quelques éléments disparates constituent une partie
des 17 escadrons de cavalerie du 1er Corps d’armée Pajol à Waterloo.
Fin juin 1815, peu après la seconde abdication de l’Empereur le régiment est dissous
- Recréé en 1825, le 11e dragons participe à l’expédition de Rome d’avril à juillet 1849. Il ne
sera plus engagé jusqu'en 1870.
La guerre de 1870:
Le régiment fait partie du 4e Corps d’armée, il se bat le 16 août 1870 à Rezonville, le 18 août
à la bataille de Saint-Privat où il reste toute la journée exposé à un feu meurtrier.
Le 2 septembre 1870, capitulation de l’Empereur à Sedan.
Après l’armistice franco-prussien signé le 28 janvier 1871, le 11e dragons est complété.
En 1907 il va s’installer à Belfort qui sera sa nouvelle garnison jusqu'en 1913. Il fait partie avec le 18
e dragons de la 8ebrigade de dragons du général Gendron.
La guerre de 1914-1918:
- L’Alsace:
Dès le 1er août, les éclaireurs du régiment sont sur la frontière et circulent dans la région qui va
de la frontière Suisse au village de Suarce.
Le 7 août, le 11e dragons passe la frontière à Seppois-le-Haut et marche en reconnaissance sur
Altkirch où, dans les combat de rues, son chef de corps, le colonel de la Ruelle est blessé. Poursuivant
l’ennemi, le régiment entre dans Mulhouse puis capture à Hirtzbach un escadron entier du 5e chasseurs
allemand.
Mulhouse et Altkirch seront perdues et reprises. Le 21 août les troupes françaises entre une nouvelle fois à
Mulhouse. Le lendemain, avec la 8e division de cavalerie, le régiment quitte l’Alsace, passe dans
les Vosges par le col du Plafond et s’installe dans la région de Gérardmer.
Le 20 août, l’avance de l’ennemi en Lorraine avec les combats de Sarrebourg et Morange, oblige le commandement
à faire glisser vers l’ouest de nombreuses unités. Le 31 août 1914 le 11e dragons, par chemin de fer,
rejoint la Marne.
- La Marne:
Débarqué à Epernay, le régiment se trouve tout de suite engagé avec son nouveau chef de corps le Lieutenant-
colonel Vieillard dans cette région.
Il combat à Dormans le 2 septembre, à Viel-Maisons et Choisy le 5; retraitant jusqu’au environs de Provins, le
11e dragons reprend l’offensive le 8 septembre. Ce sera la "Bataille de la Marne" avec Montfaucon le
8 septembre, plateau d’Epilly le 9, Ferté-en Tardenois le 10 puis, le secteur de Berry-au-Bois le 13 où le
peloton Kohr infiltré dans les lignes ennemies se distingue en ramenant de nombreux renseignements pris sur
des prisonniers.
Le 16 septembre l’ennemi contre attaque sur l’Aisne. L’infanterie creuse les premières tranchées. La 8e
division de cavalerie où est toujours en compte le 11e dragons, rattachée à la IIe
armée, monte vers le Nord.
- La course à la mer:
Le régiment est maintenant à pied, il combat en octobre à Fouquecourt, Hannescamps et Monchy le 5 octobre puis
à Monchy aux Bois le 10 octobre où une moitié du régiment participe, à partir des tranchées de Bienvillers, à un
assaut meurtrier à la lance.
Le 13 décembre, le 11e dragons est transporté par voie ferrée près de Revigny pour un période de
repos où les escadrons sont reformés.
- Les tranchées:
Début janvier 1915, le régiment est dans les tranchées dans la région de Chalons - Prosnes. Il y reste
jusqu’en mai. Après un rapide déplacement en Artois, il revient en Champagne pour tenir les tranchées devant
Auberive-sur-Suippe jusqu’au 1er septembre puis, en vue de l’offensive de septembre, va s’installer
dans la région d’Arcis sur Aube. Il combat victorieusement, en tant qu’unité constitué, le 27 septembre au
Trou-Bricot. C'est ensuite le retour aux tranchées de La Main, de Massignes, et de la forêt de Parroy jusqu’en
juillet 1916.
- Les escadrons divisionnaires:
Le régiment est dissous en août 1916. Deux escadrons partent pour la 29e division d’infanterie, deux
autres à la 60e. Remontés en été 1918, ils sont rattachés aux 91e et 87e
divisions d’Infanterie.
Le 11 novembre 1918 l’ennemi capitule sans conditions. Quelques jours après, bien que dissous et ventilé depuis
août 1916, escorté par trois escadrons provisoirement réunis sous le commandement du colonel Bourret,
l’étendard du régiment flottait dans les rues de Mulhouse.
- Les officiers qui ont commandé le régiment le régiment pendant la campagne:
- Colonel de La Ruelle, blessé.
- Commandant de Gissac, blessé.
- Lieutenant-colonel Ruffier d’Epenoux, tué à l’ennemi.
- Colonel Vieillard.
- Lieutenant-colonel de Guinebauld.
- Pour ses actions durant cette guerre les inscriptions suivantes sont portées à l’étendard:
"Artois 1915" et "Aisne 1918"
et l'étendard est décoré de la croix de guerre 14-18 avec étoile d’argent.
Reconstitué en 1925, le régiment tient garnison à Belfort jusqu’en 1928 où il sera dissous.
La guerre de 1939-1940:
- Reformé fin 1939 à Saint Germain en Laye le 11e dragons fait partie de la 2e
brigade de dragons portés. Il est constitué d’un escadron mixte d’AMR + motos, de 3 escadrons de fusilliers
voltigeurs et d’un escadron de mitrailleuses légères.
- Fin décembre, la dissolution des brigades de dragons portés place le 11e dragons à la 3e
division légère mécanisée (DML). Il reçoit en renfort le 3e bataillon du 12e dragons
et stationne, du 30 mars au 30 avril, en attente dans la région de Caudry à Genapre.
- Combats en Belgique:
Avec le 1er, 2e et 12e cuirassiers le 11e dragons fait partie de
la division Langeois. Le 30 mai 1940, le régiment aux ordres du colonel Revouy franchit la frontière et
s’installe à l’Est de Nivelle.
Le premier contact avec l’ennemi a lieu le 12 mai devant Vanzin où le 11e dragons (Capitaine
Cavaille) se distingue avant de se replier sur Janlain, tandis l’escadron Pinta du 1er bataillon
résiste à la poussée allemande. Le 13 mai le 1er bataillon défend jusqu’à l’anéantissement la ville
de Jandrain. Le 14 mai, le régiment décroche et prend position près de Marilles, se replie le 15 mai sur Wavre
et Thines. Le 16 mai, il est positionné sur le canal de Charleroi dans la région de Pont à Celles puis se replie
sur le territoire national.
Pour ses combats en Belgique le régiment reçoit la croix de guerre Belge avec palme et la ville de Jauche, en
reconnaissance, donnera le nom de "11e dragons" à une place.
- Combat en France:
Son repli amène le régiment à Caudry puis Cambrai le 18 mai 1940.
Puis c'est "la course à la mer"; les unités du 11e un peu esseulées, mais en combattant, rejoignent
Dunkerque où le 29 mai,certains éléments réussissent à rejoindre Plymousth par bateau. D’autres sont fait
prisonniers après avoir détruit leur matériel.
Le 6 juin 1940, la réorganisation de la 3e DML regroupe les 11e et 12e dragons
au sein de la 6e BLM du colonel Bodard des Loges.
Le régiment se reconstitue près d’Evreux avec l’arrivée venant de Brest des anciens du 11e en
provenance d’Angleterre.
Opérationnel dès le 9 juin, le régiment est transporté au sud d’Evreux dans la région de Damville où il tient
les ponts de Grand Sacq et Petit Sacq puis se positionne le 20 juin 1940 dans la Mayenne. Il participe aux
derniers combats sur la Loire au Sud d’Angers.
L’armistice signée le 25 Juin 1940 met fin à l’épopée du 11e régiment de dragons.
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