Le régiment des "Hussards Noirs" ou "Hussards de la Mort", formé en 1792, prend le titre de 10e régiment de hussards en 1793. Il est sous les ordres du colonel Mairiau.
Affecté à l’armée du Nord du général Dumouriez, il est engagé le 18 mars 1793 lors de la bataille de Neerwinden. Une contre-offensive autrichienne rejette les français dans la Ghette et les forcent à la retraite. Puis, le 12 septembre, le régiment participe à la défense de Cambrai qui tombe aux mains anglaises le 12 septembre; au cours des combats menés en périphérie de la ville le 10e hussards capture le drapeau du 10e régiment d'infanterie anglais.
A l’armée de Sambre et Meuse de Pichegru en 1794-1795, il est en compte à division Mayer avec le 11e chasseurs et le 2e hussards puis passe à l’armée des Côtes d’Océan pour une expédition en Irlande en 1796.
De 1799 à 1800, il sera de la deuxième campagne d’Italie puis, en 1801, de retour en France il est au corps d’observation de la Gironde avant de se déplacer et de s’installer au camp de Boulogne en 1804.
En juillet-août 1805, la formation d’une troisième coalition oblige Napoléon 1er à abandonner son projet de débarquement en Angleterre. Le 10e régiment de hussards quitte le camp de Boulogne et en marche forcée rejoint la Grande Armée en Allemagne. Affecté au 5e corps il est en compte avec le 9e hussards à la 5e division de cavalerie légère du général Fauconnet, 1ère brigade du général Treillard.
Le 8 octobre 1805, il est engagé à Wettingen et prend une part à la victoire contre les autrichiens; il est à Elchingen les 14 et le 15 lors de la chute de Ulm. Après la prise de Vienne et les combats de Braunau le 30 octobre 1805, il s’illustre le 6 novembre 1805 à d’Amstetten et fait "beaucoup d’honneur à la cavalerie et particulièrement aux 9e et 10e régiments de hussards" (Bulletin de la Grande Armée). Le 2 décembre 1805, il est à d’Austerlitz.
En 1806, une quatrième coalition ayant vu le jour, c’est contre les troupes prusso-saxoises que le 5e corps du général Lannes fait campagne avec la 5e division de cavalerie, renforcée maintenant du 21e chasseurs. Le 10 octobre 1806, à Saalfeld Lannes aborde vivement les bataillons saxons et prussiens et lance sur eux, les 9e et 10e hussards. Au cours de la bataille le 10e hussards, se divisant en deux colonnes, attaque sur ses deux flancs la cavalerie ennemie et la met en déroute. C'est au cours de cette ultime poursuite que le prince Louis Ferdinand de Prusse est tué au cours d’un combat singulier, par le maréchal des logis Guindey.
L’armistice signé le 30 octobre 1806 met fin à cette guerre contre la Prusse.
Le 1er octobre 1806, la formation de la quatrième coalition russo-prussienne engendre la campagne de Pologne. Le 14 octobre, le 10e hussards, toujours en compte à 5e division de cavalerie du général Fauconnet, participe à la bataille d’Iéna. La poursuite de l’armée russe amène le régiment à Settin le 30 novembre, puis le 5e corps de Lannes a pour ordre de traverser la Narew près de Pultusk; c’est sur la rive de ce cours d’eau qu’il rencontre le 26 décembre 1806 l’armée russe de Benningen. Au cours de l’engagement les charges de la cavalerie de la brigade Treillard poussent à la retraite l’armée du Tsar.
Après la Pologne, le 10e hussards est dirigé en 1808 sur l’Espagne où il fera campagne au sein du 5e corps du maréchal Mortier jusqu’en 1811.
Le 20 décembre 1808, débute le siège de la ville de Saragosse auquel participe de 10e hussards.
Placé à la division Gazan, le régiment se porte sur Zuera le 20 février 1809 puis marche sur Perdiguerra où il chasse une avant-garde des troupes de don François Palafox venues pour aider les assiégés. Cette dernière troupe s'étant repliée sur Licinera est attaquée, promptement culbutée, et poursuivie vigoureusement par le 10e régiment de hussards, conduit par l'adjudant-commandant Delage. Le 19 novembre 1809, il est engagé à Ocana contre les troupes espagnoles d'Aréizaga qui laisse, suite à la brillante attaque de la cavalerie, la moitié de ses effectifs sur le terrain. Ce désastre conforte le trône d'Espagne de Joseph Bonaparte et ouvre aux français la voie de l'Andalousie, qui sera envahie dès l'hiver.
Le 19 février 1811, le régiment combat à La Gebora près de Badajoz et participe à la victoire en prenant à revers l’infanterie espagnole de Mendizabal. Le 16 mai 1811, sur le plateau d’Albuhéra à 25 kilomètres de Badajoz, il participe à cette meurtrière bataille qui tourne en faveur des troupes anglo-espagnoles.
En 1812, le 10e hussards rentre en France et rejoint son dépôt à Fontenay. Le temps de compléter ses effectifs, il quitte la France pour la Saxe en novembre 1812.
De par sa filiation au 2e régiment de lanciers qui a participé à la bataille de Borodino le 8 septembre 1812, le régiment reçoit sur son étendard l'inscription:
Rappelé à la Grande Armée en 1813, le 10e hussards est à la campagne de Saxe dès le 29 avril 1913, lors du passage de la Saale, en combattant à Weissenfels. Il se distingue à Lützen le 2 mai, à Bautzen le 21 mai, à Wachau et Leipzig les 16 et 18 octobre faisant preuve d’un courage héroïque et d’une audace folle; sur vingt-cinq hussards décorés de la Légion d’Honneur à la veille de la bataille de Lützen, seul cinq étaient encore en vie à l’appel du lendemain soir!
En janvier 1814 c’est le début de la campagne de France; le régiment s’illustre à la Rothière le 1er février, à Montmirail le 11 février, à Vauchamps le 14 février, puis à Craonne le 7 mars et Laon les 9 et 10 mars.
Les campagnes de Saxe et de France amèneront les inscriptions à l’étendard de :
Recréé en 1831, le 2e régiment de lanciers participe à la guerre de 1870-1871. En octobre 1870, après le désastre de Sedan, il est en compte à l’armée de la Loire du général Maison-Rouge, avec le 5e lanciers et le 8e régiment de marche de dragons, à la division de cavalerie du général Michel.
Le 9 septembre 1871, le 2e régiment de lanciers devient, sous la III° République, le 10e régiment de hussards qui s’installe à Pontivy.
En exécution du décret du 28 septembre 1873, portant création de 18 corps d'armées et d'un certain nombre de divisions et de brigades de cavalerie, le régiment est affecté à la 4e brigade de hussards (général baron Petit), 6e division de cavalerie (général Du Preuil), dont le quartier général est à Lyon. Le 10e hussards rejoint sa nouvelle garnison le 24 novembre, amputé de son 5e escadron qui a participé le 27 octobre à la création du 12e hussards.
En 1877, la 4e brigade de hussards est désignée pour l'Algérie. Le régiment, sous les ordres du colonel Robert, embarque à Toulon les 19 octobre et 3 novembre, il débarque à Bône, les 24 octobre et 5 novembre et relève le 3e hussards à Sétif, le dépôt s’installant à Bône.
En 1879, un escadron participe à la campagne de l'Aurès au sud de Batna, au milieu des tribus insurgées.
En 1880, la 4e brigade de hussards revient en France. Le régiment embarque à Bône le 27 octobre et débarque à Marseille le 31, d'où il gagne Pont-à-Mousson, sa nouvelle garnison (dépôt à Sézanne).
S’en suivit une période de trente ans de paix et de vie de garnison rythmée par l’entraînement à la mise en œuvre des nouvelles doctrines d’emploi de la cavalerie légère. Successivement le régiment prend garnison à Nancy le 31 octobre 1882, Commercy (la portion centrale) et Sézanne le 31 mars 1890, puis Bordeaux le 21 octobre 1897.
En 1901, deux demi-régiments sont constitués, les 3e et 4e escadrons et le PC prennent garnison à Tarbes; les 1er et 2e escadrons restent à Bordeaux. En 1913 le régiment est entièrement regroupé au quartier Larrey à Tarbes où la déclaration de guerre le trouve le 2 août 1914.
Le 10e hussards embarque à Tarbes le 4 août pour les Vosges. Il débarque le Barisey-la-Côte puis s’installe le 8 à Saulxures-les-Vannes en Lorraine. Le 19 il est dirigé sur la Belgique.
Durant cette guerre le 10 hussards sera employé sur des théâtres divers: en Belgique jusqu’à la retraite sur la Marne le 27 août 1914; il participe à la bataille de la Marne et les combat sur le Chemin des dames; fin octobre c’est la bataille de l’Yser; en 1916 il est à Verdun en Argonne; en 1917 après l’Aisne il est dirigé sur l’Alsace avant de retrouver la Champagne en mars 1917.
Le 11 novembre 1918 l’armistice signé avec les allemands trouve le régiment à Mailly le camp.
En récompense de ses actions les noms de