Plus que tout autre corps, le Régiment d'Infanterie de Chars de Marine symbolise l'armée coloniale.
Bientôt centenaire, ses campagnes ont profondément marqué l'histoire des Troupes de Marine et ont contribué à
l'image qu'elles reflètent aujourd'hui.
Comme de nombreux régiments d'Infanterie coloniale, le RICM puise ses racines dans la loi de 1900 qui institue les
Troupes coloniales et organise leur stationnement en métropole. Mais la grande histoire du RICM commence au Maroc
en 1911.
Des bataillons de marche coloniaux formés de volontaires métropolitains engagés pour la pacification naît au mois
d'août 1914 le 1er régiment mixte d'infanterie coloniale.
Les hécatombes des offensives d'Artois et de Champagne en 1915 entraînent la refonte de nombreux régiments, dont le
RICM qui prend officiellement le nom de Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc et est créé à Rabat le 9 juin 1915.
Les initiales RICM vont devenir le symbole des vertus militaires de la "Coloniale" sur tous les theâtres
d'opérations.
Emanation de l'ensemble de l'Infanterie coloniale, le RICM ne porte pas de numéro; seule l'ancre rouge marque le
collet des marsoins au Maroc. Le 1er août 1915, le Président de la République, Raymond Poincaré, remet
officiellement son drapeau au régiment.
Depuis sa création, les structures du régiment ont été modifiées à plusieurs reprises selon les nécesssités du moment
et l'évolution de l'armée française. Dissous le 6 août 1940 après avoir participé à la fin malheureuse de la campagne
de France, il est reformé à Rabat le 16 novembre 1940. Il connait encore une interruption lors du débarquement allié
en Afrique du Nord, du mois de novembre 1942 à mars 1943. A cette date, il est reconstitué en tant que régiment
blindé de reconnaissance et est affecté à la 9e division d'Infanterie coloniale alors en formation au
Maroc.
Ayant victorieusement conclu la guerre d'allemagne, il rejoint l'Indochine en 1945. Durant cette campagne, le RICM connait une inflation à nulle autre pareille. En 1951 , son TED comprend dix neuf unités! La déflation des unités, au retour d'Extême-Orient le ramène à un escadron de chars légers et deux escadrons d'auto-mitrailleuses. En 1958, dans le cadre du processus de décolonisation, les Troupes coloniales sont débaptisées et reprennent leur nom d'origine: Troupes de Marine. Le RICM change d'appellation, mais afin de conserver ses glorieuses initiales, il devient le "Régiment d'Infanterie Chars de Marine". Réorganisé à la fin de la guerre d'Algérie, on le retrouve au sein de la 11e DLI, puis de la 9e DIMA reconstituée. Il est alors entièrement professionnalisé pour satisfaire sa vocation: la projection et l'engagement sur des théâtres d'opérations extérieurs.
Durant son existence, au gré des campagnes, le RICM a connu de nombreuses garnisons. Mais deux ont particulièrement marqué le régiment et correspondent à ses deux appellations successives: Rabat en ce qui concerne le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc et Vannes en tant que Régiment d'Infanterie Chars de Marine. Installé à Poitiers depuis 1996, il a franchi d'un pas alerte le seuil du troisième millénaire.