Le 4ème régiment de dragons a été crée il y a plus de 300 ans, en juillet 1667.
1-La Monarchie:
Sous l’appellation Beaupré-Cavalerie (1667-1684 ), Chartres-Cavalerie( 1684-1721 ), Clermont-Prince ( 1721-1771 ),
Marche-Prince (1771-1776), Conti-Dragons (1776-1791), il participe à toutes les campagnes de l’Ancien Régime :
guerre de Dévolution, campagne de Hollande (1672-1678), guerre de la Ligue d’Augsbourg ( 1689- 1697), guerre de
succession d’Espagne ( 1701-1713), guerre contre l’Espagne (1719 ), guerre de succession de Pologne (1733-1736 ),
guerre de succession d’Autriche (1741-1748 ), guerre de Sept ans (1756-1763).
2-La Révolution:
Le 1er janvier 1791, Conti-Dragons devient le 4e régiment de dragons. Il prend part à toutes
les campagnes de la Révolution contre la coalition entre la Prusse et l’Autriche, de 1791 à 1797. Il se signale
en particulier à Valmy le 20 septembre 1792, et le nom de cette victoire est le premier d’une longue série
inscrit sur son étendard.
Sous le Directoire, le 4e dragons participe aux combats de l’armée de Hollande contre la deuxième
coalition (Russie, Autriche, Naples, Angleterre).
3-L’Empire:
Sous l’Empire, il participe aux campagnes de 1805 à 1807 et multiplie les actes de bravoure: Ulm et Austerlitz en
1805, Golymin (1806), Eylau et Friedland (1807). Le traité de Tilsit (22 juin 1807) avec la Russie permet à
Napoléon d’agir dans la péninsule Ibérique : le 4e dragons fera ainsi toute la campagne d’Espagne
(1808-1813); il se distinguera à Badajoz (1811), nom inscrit sur l’étendard. Pendant la campagne de France en 1814,
il gagne de nouveau le droit d’inscrire la victoire de Nangis sur l’étendard.
4- Restauration et Second Empire:
Devenu 2e régiment des dragons de la Reine sous la première restauration, il reprend son ancien numéro
sous les cent jours; après l’abdication de Napoléon, il devient régiment des dragons de la Gironde, puis reprend
le numéro 4 en 1825.
Sous le Second Empire le régiment mène une vie de garnison sans histoires. Pendant la guerre de 1870, il est
affecté à l’armée du maréchal Bazaine à Metz. Après la reddition de Metz et la défaite de Sedan, il participe aux
combats de l’Armée de la Loire. En 1880, le régiment est affecté à Chambéry.
5- La Grande Guerre:
En 1913, il rejoint la 12e brigade de dragons à Commercy (2e division de cavalerie). Après
la déclaration de guerre, la division couvre Lunéville. Le 4e régiment de dragons se couvre de gloire
à La Mortagne (août 1914).
Après la bataille de La Marne, le régiment met pied à terre et rejoint les tranchées. En 1915, il se bat en
Lorraine. En 1916, il est en Alsace puis rejoint la Somme à l’est d’Amiens fin juillet, prêt à exploiter à cheval
le succès escompté. Après l’échec de l’offensive, il retrouve les tranchées à l’est de Soissons et y tient un
secteur de novembre 1916 à janvier 1917. Après l’échec de l’offensive sur l’Aisne en avril 1917, le régiment
rejoint un secteur très agité à l’est de Reims qu’il va tenir jusqu’en janvier 1918, sans perdre un prisonnier ni
un mètre de tranchée.
En 1918, après l’offensive allemande fin mars sur Amiens, il est engagé dans les Flandres au Mont des Cats, qu’il
tient face à l’ennemi. Les 26 et 27 avril 1918, le régiment écrit une page de gloire à Locres, en conservant le
terrain et en repoussant l’ennemi, au prix de 80% de blessés et de tués. Le régiment est cité à l’ordre de
l’armée. Début juin 1918, il se distingue à nouveau sur l’Ourcq et se voit attribuer une deuxième citation à
l’ordre de l’armée et la fourragère aux couleurs de la croix de guerre.
6-La campagne de mai-juin 1940:
Entre les deux guerres le régiment stationne à Castres (1918-1923), puis à Carcassonne. Il est dissous en 1926.
En 1929, il est recrée sous l’appellation 4e bataillon de dragons portés, formé à Trèves à partir du
4e groupe de chasseurs cyclistes. Il est équipé de chenillettes Citroën, d’automitrailleuses AMR et de
side-cars. Il devient 4e régiment de dragons portés en 1935 et stationne à Verdun.
Le 10 mai 1940, conformément à la planification, le 4e régiment de dragons portés se dirige vers la
Hollande, région de Tilburg. Après de très durs combats du 12 au 14 mai, il décroche au Sud du canal Albert, puis
retraite vers la France. Le 18 mai, alors que les chars allemands bousculent l’infanterie et se rapprochent du
Quesnoy, le 4e dragons portés reçoit l’ordre de contre-attaquer. Après de très durs combats, les
1er et 2e bataillons décrochent, mais le 3e avec le chef de corps est isolé et
se retrouve 25 km en avant des lignes françaises; il sera capturé le 21 mai après avoir épuisé son carburant et
ses munitions. Les 2e et 3e bataillons, sous le commandement du chef d’escadrons Amanrich,
atteignent le Mont-Saint-Eloi le 22 mai après midi. Le régiment, après avoir pris le village en faisant 140
prisonniers, va le tenir face à la 11e Panzer jusqu’au 23 mai dans la nuit après des combats
héroïques allant jusqu’au corps à corps à la ferme de Berthonval. 57 dragons y laissèrent leur vie. Le régiment
retraite sur Dunkerque et embarque le 31 mai pour l’Angleterre. Le 6 juin, les rescapés du 4e RDP
débarquent à Cherbourg, le régiment est reformé à Saint-Rémy les Chevreuse puis engagé entre l’Eure et la Seine
le 10 juin. Les 11 et 12 juin, il livre des combats héroïques à la Heunière, à Cocherel, à Pacy sur Eure. Le
régiment décroche ensuite vers le sud, livrant d’ultimes combats au lion d’Angers et à Thouars. Pour sa
magnifique conduite pendant cette courte campagne, il est cité à l’ordre de l’armée. Il est dissous le 8 juillet
1940.
7-La guerre d’Indochine(1947-1954):
Recrée en février 1947, le 4e bataillon de dragons portés débarque le 25 mars au Tonkin. Il participe
aux diverses opérations de contrôle. En 1948, il est en Cochinchine et assure la protection des convois fluviaux,
ferroviaires et routiers. Il redevient 4e régiment de dragons portés le 1er novembre 1948
et assure la sécurité des convois ferroviaires du Sud-Vietnam et du Cambodge. C’est l’épopée des trains blindés,
dite de "La Rafale". Jusqu’en 1954, malgré des assauts du vietcong de plus en plus fréquents, "La Rafale" passera
et le rythme des trains augmentera. Le régiment est cité en 1950 à l’ordre de l’armée. Parallèlement, un escadron
armera une brigade fluviale qui sillonnera le delta du Mékong. Le 16 février 1950, le régiment devient 4e
régiment de dragons. Il est dissous le 30 juin 1954 après sept ans de glorieux et sanglants combats en Indochine.
L’inscription Indochine 1947-1954 est apposée sur l’étendard.
8-La guerre d’Algérie (1955-1962):
le 15 novembre 1955, le 4e régiment de dragons est reformé à partir d’éléments de la 5e
division blindée et envoyé en Algérie. Affecté à la 19e division d’infanterie, il s’installe dans la
région du Guergour en petite Kabylie. Ses escadrons sont répartis autour de La Fayette, PC du Quartier et siège
de la sous-préfecture (1er escadron à Titest, puis à Guenzet en 1960, 2e escadron à El
Arous, 3e escadron à Beni-Hocine, 4e escadron à El-Maïn, CAS à Beni-Hafed ). Il va
combattre à pied pendant toute la campagne. Il subit ses premières pertes le 5 décembre. Il participe en mars
1956 à une opération dans les Aurès-Nementcha, puis à l’opération "Espérance", qui a pour but de reconquérir le
Guergour. Lors d’engagements à Beni Hafed du 1e juin au 4 juin, il met 55 rebelles hors de combat.
Du 21 au 23 juin, les combats permettent d’anéantir une bande rebelle.
Le 14 juillet 1956, l’étendard prend part aux cérémonies à Paris. Le président Coty décore de la médaille
militaire le brigadier chef Prat, grièvement blessé le 1e juin.
Le régiment poursuit ses opérations de pacification. Le 27 octobre 1956, au village de Djanit, 32 rebelles sont
tués et 26 armes et 15 mulets chargés de matériel sont récupérés. En revanche, le 15 mai 1957 , aux environs de
Beni Ourtilane, un accrochage sérieux oppose le régiment à un groupe de 200 rebelles. 8 dragons sont tués et huit
portés disparus.
Fin 1957, le régiment compte des harkis dans ses rangs. Plusieurs opérations, le 15 octobre et le 2 novembre dans
la région de Guenzet obtiennent des résultats probants. En 1958, les grandes bandes rebelles réfugiées dans les
régions montagneuses sont peu à peu détruites ou dispersées. Cependant, le 4 mars 1958, un peloton du 1er
escadron tombe dans une embuscade et perd 13 dragons et 3 conducteurs du train. Lors d’une opération dans
la région de Zemmoura le 1er mai 1958, le régiment met 44 rebelles hors de combat.
En 1959, avec la fermeture des frontières, les opérations de bouclage se succèdent à un rythme élevé. Les
résultats sont au rendez-vous. Cependant, le 4 avril 1959, un peloton tombe dans une embuscade et perd 15 dragons,
tandis que 7 sont blessés. Le régiment poursuit les rebelles les 6 et 7 avril, et en met plus de 40 hors de
combat. A partir de l’été 1959, les commandos de chasse renforcent l’action du régiment qui maintient sa pression
dans sa zone opérationnelle. En 1960, la pacification est pratiquement accomplie. Le 28 mars, le capitaine
Gauthey, commandant le 1er escadron trouve la mort au cours d’un accrochage à l’est de Guenzet.
En Août 1961, suite à la dissolution du 20e dragons, le régiment compte désormais 7 escadrons, puis 8
le 1er octobre. Il s’organise en deux groupes d’escadrons, chacun responsable d’un secteur du Guergour.
Les opérations visant à désarmer l’adversaire et à détruire son infrastructure s’enchaînent jusqu’à la trêve le
20 mai 1961. Le régiment est dissous le 1er juin 1962. Il quitte Alger le 19 juin.
9-De l’Algérie à nos jours:
Le régiment est recrée le 28 avril 1968 à Olivet. Il est composé de 2 escadrons de chars AMX 13 et de deux
compagnies de VTT. Dissous le 30 juin 1979, il est recrée à Mourmelon le 1er septembre 1979. Il est
équipé de 54 AMX 30, remplacé par des AMX 30 B2 en 1984. Le 1er escadron du régiment est
professionnalisé et participe au Tchad à l’opération Manta de janvier à juin 1984.
Le 4e régiment de dragons est entièrement professionnalisé pour participer à la guerre du golfe, au
sein de la division Daguet fin 1990. Débarqué en Arabie Saoudite le 2 janvier 1991, il participe à l’attaque le
24 février et est chargé de l’effort principal de la division, en liaison avec le 3e RIMA. L’objectif
As Salman est conquis le 26 février. Pour son action, le régiment reçoit la croix de guerre des Théâtres
d’opérations extérieurs avec palme.
En Septembre 1992, le régiment participe, à hauteur de 2 unités, à la mise sur pied d’un bataillon d’infanterie
agissant en Croatie, dans le cadre de la force de Protection des Nations Unies (FORPRONU ).
Le régiment est dissous à l’été 1994. La garde de l’étendard est confiée au Centre d’Entraînement au Combat
(CENTAC) de Mailly le 28 juin 2006.
Le 27 juillet 2009, le 1-11e régiment de cuirasssiers change d'appellation et devient le 4e régiment de dragons.
L’étendard du 4e régiment de dragons porte les inscriptions suivantes :
VALMY 1792, EYLAU 1807, BADAJOZ 1811, NANGIS 1814, LA MORTAGNE 1914, L’AVRE 1918, FLANDRES 1918, L’AISNE 1918,
INDOCHINE 1947-1954, AFN 1952-1962.
Il est décoré de:
la croix de guerre 1914-1918 avec deux palmes,
la croix de guerre 1940-1945 avec une palme,
la croix de guerre des Théâtres d’opérations Extérieurs avec deux étoiles de vermeil (campagne d’Indochine)
la croix de guerre des Théâtres d’opérations Extérieurs avec une palme (campagne d’Irak),
la croix de vaillance vietnamienne avec étoile de vermeil.
sa cravate porte la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.