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Fiche éditée le 8 octobre 2011

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HISTORIQUE SUCCINCT

(Par le Lt colonel (H) Henri Azema)

Créé par le Roi Louis XIV par ordonnance royale le 24 mars 1668 pour son fils, le nouveau régiment prend l’appellation de "Dauphin Cavalerie" avec comme devise, "Pericula Ludus" qui peut se traduire par "Au danger mon plaisir". Après la révolution en 1791 il devient "12e Régiment de Cavalerie" puis en 1803 "12e Régiment de Cuirassiers".

Sous la Monarchie:

Sous le règne de Louis XIV, "Dauphin Cavalerie" fait le tour de l’Europe occidentale. Il est en Hollande, en 1672, avec l’armée de monsieur de Turenne; 1688 le trouve à l’armée du Rhin de Duras. Treize ans plus tard, à l’armée d’Italie, il fait merveille, prêtant main-forte à l’infanterie sous le plus gros feu ennemi. En 1707, la Souabe et la Franconie voient défiler ses escadrons. En 1712, il y prend pour la première fois ses quartiers d’hiver à Strasbourg.

Sous le règne de Louis XV, il couvre le siège de Rosas en Espagne.
En 1733, il retourne en Italie, puis revient en France tenir garnison à Caen. Après avoir participé à la guerre de Succession d’Autriche, il bivouaque sur l’Inn, entre Braunau et le Danube. L’armée d’Italie le réclame: il en fait partie à nouveau en 1744. La guerre de Sept Ans se déclenche. Le régiment chevauche entre Rhin et Elbe. 1761 le voit successivement à Mulhouse et Limbourg. En 1762, le régiment de Dauphin-Etranger est incorporé au Dauphin Cavalerie où il forme les 3e et 4e escadrons.
Durant les vingt années de paix qui suivent, Dauphin ne tient pas en place. Il tient successivement garnison à Sedan, Strasbourg, Colmar, Thionville, Verdun, Dôle, Sélestat, Toul et Besançon.

Sous la Révolution et le consulat:

Par décret du Ier janvier 1791, "Dauphin cavalerie" prend, de par son rang d’ancienneté, le nom de "12e régiment de cavalerie".
Le 11 juillet 1792, la constituante ayant déclaré "La patrie en danger" et après la canonnade de Valmy, le 20 septembre 1792, où il n’est pas engagé, le régiment participe à la poursuite des prussiens en retraite sur Mayence puis occupe Francfort fin octobre.
De 1793 à 1803:

Sous le Premier Empire:

Après la proclamation de l’Empire le 18 mai 1804, l’aigle déployé remplace la pique au sommet de la Hampe.
Le 12e régiment de cuirassiers quitte Metz et va prendre garnison à Worms pour le 1er escadron à Deux-Ponts pour les 2e, 3e et 4e escadrons.

Les cent jours:

Le 20 mars, l’Empereur rentre à Paris. Le régiment, avec le 7e cuirassiers, est en compte à la 13e division du général Mihault à la brigade Travers. Il combat à Ligny le 16 juin 1815 avec un tel cœur qu’après avoir bousculé toutes les défenses ennemies, il pénètre dans la ville à vive allure : 8 drapeaux sont capturés ainsi qu’un grand nombre d'adversaires.
Le 18 juin 1815, à Waterloo, en présence de l’Empereur, il exécute de sanglantes chevauchées sur l’ennemi mais sera décimé par les carrés anglais.
Après la seconde abdication de L’Empereur, le Régiment est dissous le 16 juillet 1815.

Sous le second Empire:

Le 1er mai 1854, à Saint-Germain en Laye, est créé le "Régiment des Cuirassiers de la Garde Impériale". cette nouvelle unité participe à la campagne d’Italie contre les Autrichiens. Le 2 juin 1859, elle est à Alexandrie, le 15 à Milan, le 24 à Solferino où elle participe à la victoire qui va s'inscrire dans les plis de l'étendard:

Soférino, 1859
De retour en France la même année, le régiment prend garnison à Melun puis Fontainebleau.



Guerre 1870-1871:

Le 16 août 1870, dans un élan héroïque et aux cris de "Vive l’Empereur", le régiment de cuirassiers de la Garde Impériale charge les prussiens à Rezonville. Après cette bataille, le régiment très diminué rejoint l’armée de Chalons. La défaite à Sedan le 2 septembre entraine la capitulation de l’Empereur Napoléon III.
A partir des restes des régiments des 5e, 8e, 10e, de la même subdivision d’armes, et des cuirassiers de la Garde il est formée le "9e régiment de cuirassiers de marche".
Le 30 janvier 1871, après les préliminaires de paix le 9e R.C.M contribue, suite au décret du 4 février 1871, à la reconstitution du "12e régiment de cuirassiers" le 26 mars 1871.
Il convient de noter que le décret du 4 février 1871 institue expressément les 11e et 12e régiments comme héritiers des carabiniers et cuirassiers de l’ex-Garde.

Sous la Troisième République:

Durant un demi-siècle environ, l'étendard du régiment ne flottera plus que sous les cieux paisibles du pays de France.

La Guerre 1914-1918:

D’abord à cheval, ensuite à pied, pendant la "Grande Guerre", les cuirassiers du 12e renouent les liens glorieux qui les rattachent à ceux de l’Empire. Droits sur leurs chevaux, ils se battent à Poelcappelle et Bixchoote, à Ypres et à Chouilly près d’Epernay.

Mis à pied, ils attaquent dans le secteur de Lihons, à Pressoire, appuyant le Ier zouaves. Leur attitude au feu leur vaut cette appréciation du général commandant la 25e D.I. : "Je crois de mon devoir de vous signaler la discipline, le silence, le dévouement, la camaraderie de combat, le courage et la calme bravoure des beaux cuirassiers du 12e".

Enthousiastes dans les charges à cheval, pleins d’ardeur dans les assauts à pied, les cuirassiers demeurent patients et braves lorsqu’il s’agit de rester sur place. A Soissons, en décembre 1916, ils subissent de très durs bombardements. En 1917, dans les tranchées de la Pompelle et de la ferme d’Alger, les mines, les gaz, les obus, les laissent impassibles.
En quatre jours de combats violents, du 29 mai au 1er juin 1918, à l’Ailette, le régiment perd 17 officiers et 422 hommes. Le 12 juin, l’offensive reprend. 16 officiers et 629 hommes restent sur le terrain.
Les cuirassiers à pied sont à Barbecourt, au Bois Corbeau, aux Eparges. Ils participent à l’attaque des Hauts de Meuse, en septembre 1918, et font à eux seuls un millier de prisonniers dont 19 officiers. Comme à Ligny, en 1815, le régiment se lance à la poursuite de l’ennemi, le bouscule, atteint son objectif et s’y installe de Hattenchattel à Creue.
Trois inscriptions viendront s'ajouter à l'étendard qui recevra, le 20 janvier 1919, la fourragère de la croix de guerre, fixée à sa cravate, par le général Fayolle, au cours d’une prise d’armes à Mayence.

"L"yser,1914" - "L'Avre,1918" - "Saint-Mihiel,1918"
Mesure inattendue: en 1928, lors de la réorganisation de l’armée, le 12e cuirassiers est à nouveau dissous.

Seconde Guerre Mondiale 1940-1945:

Le 12e régiment de cuirassiers renaît le 1er janvier 1940 à Montlhéry comme régiment de découverte de la 3e D.L.M. En mai, il se bat en Belgique et dans les Flandres où une citation vient récompenser sa bravoure.
Il passe en Angleterre, débarque à Cherbourg. Se bat de l’Eure à la Loire et sur les bords de la Charente; jusqu’au dernier jour de la bataille perdue de 1940, le 12e cuirassiers sera à la recherche des combats.
Maintenu après l’armistice, le 12e cuirassiers disparaît momentanément le 8 novembre 1942, lors de l'invasion de la zone libre.

Le Dauphin en Allemagne:

De la fin du deuxième conflit mondial à celle du Pacte de Varsovie, le régiment tient garnison pendant un court intermède à Evreux (1945-1946), puis sur le sol allemand, à Tübingen (1946-1968) puis à Müllheim (1968-1991).
Le 9 novembre, le "Mur de Berlin" tombe, marquant ainsi la fin de la guerre froide et le début de nouveaux équilibres en Europe. Le 12e régiment de cuirassiers est dissous à Müllheim en 1991.
La réorganisation de 1994, avec la création des régiments à deux groupes d’escadrons à 40 chars Leclerc (RC 80), voit naître à Olivet le "Leclerc cavalerie" comprenant le Groupe d’Escadrons du 6e cuirassiers (GE 6) et le Groupe d’Escadrons du 12e cuirassiers (GE 12). En 2009 la formule "RC 80" étant abandonnée, le "Leclerc cavalerie" redevient régiment classique sous l’appellation "12e régiment de cuirassiers" et reste en garnison au quartier Valmy à Olivet.

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