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Le général Maxime WEYGAND
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23 janvier 1867 29 janvier 1965 |  |
Maxime de NIMAL
Le 23 janvier 1867 est déclarée, à l’hôtel de ville de Bruxelles Belgique, la naissance d’un enfant, prénommé Maxime, né de parents inconnus.
Les origines de cette naissance seront parfois fantaisistes, variées mais jamais élucidées.
Transporté en France peu après sa naissance, emmené à Marseille, il est confié à une nourrice: madame Saget. A sept ans il est placé chez un
tuteur du nom de Cohen, négociant d’origine espagnole, qui lui donne le nom de Maxime de Nimal (nom voulu à particule à partir de celui de
Hortense Denimal compagne de David Cohen).
Maxime fera ses études dans un collège à Cannes, puis à Asnières, à l’internat de Vanves (aujourd’hui Michelet), et à Louis Legrand où Maxime
est interne.
Attiré par le métier des Armes, il prépare au Lycée Henri IV à Paris, le concours d’entrée à Saint-Cyr qu’il intègre en 1885 comme élève à titre
étranger, sous le pseudonyme de Maxime de Nimal.
Sujet belge c’est donc à titre étranger qu’il suit les cours de perfectionnement à Saumur avant d’être affecté au 1er régiment de
la Légion étrangère à cheval de Sidi-Bel-Abbès.
Maxime WEYGAND
Le 18 octobre 1888, une paternité de complaisance lui permet d’obtenir sa naturalisation et le sous-lieutenant Maxime Weygand officier de
l’armée française est nommé au 4e régiment de dragons en garnison à Chambéry. Lieutenant en 1891, il est nommé capitaine en septembre
1896 et affecté au 9e régiment de dragons à Noyon.
Le 12 novembre 1900 Maxime Weygand épouse à Noyon, dans l’Oise, Marie-Renée-Joséphine de Forzanz fille du colonel commandant ce régiment.
Le couple aura deux enfants, Edouard né en 1901 et Jacques né en 1905.
De 1902 à 1912, période pendant laquelle il est promu chef d’escadrons (mai 1907), puis lieutenant-colonel (mai 1912), Maxime Weygand est
instructeur à l’Ecole de Cavalerie de Saumur. En 1913, il est fait chevalier de la légion d’honneur et entre au Centre des Hautes Etudes
Militaires.
Première guerre mondiale
Au début de la première guerre mondiale, Lieutenant-colonel en second au 5e régiment de hussards il participe aux combats des
frontières dans l’est de la France.
Promu colonel en août 1914, il est affecté comme chef d’Etat major à la IX° armée du général Foch et est promu général de brigade en 1916.
En mai 1917, le général Foch prend les fonctions de Chef d’Etat-major des armées et nomme Weygand sous chef d’Etat major avec une promotion de
général division à titre temporaire.
De 1917 à 1918 il participe à la conduite des opérations et à de nombreuses missions parallèles. Avec Foch, en novembre 1917, il participe la
conférence à Rapallo en Italie. Le 28 mars 1918, à la réunion de Doullens, la nomination du général Foch au titre de généralisme, lui permet
d'accéder à celle de Major Général des Armées.
En novembre 1918, il participe aux négociations d’armistice mettant fin à la guerre 1914/1918.
Weygand est un rare exemple, dans l’histoire de l’armée française, de l’ascension aux plus hauts degrés de la hiérarchie d’un officier n’ayant
pas commandé en chef au front.
Entre deux Guerres:
En 1920 le général Weygand est fait général de corps d’armée et est nommé en Pologne, à la tête d’un groupe d’officiers, pour venir en aide à
l'instruction militaire les troupes polonaises.
En 1923, général d’armée, il succède en Syrie au général Gouraud au titre de Haut Commissaire de France.
En 1924 il entre au Conseil Supérieur de la Guerre. Il dirige en 1925 le Centre des Hautes Etudes Militaires puis est nommé chef d’Etat-major
des armées en 1930 et est élu le 11 juin 1931 à l’Académie française où il succède au maréchal Joffre au fauteuil n° 35.
Vice président du Conseil Supérieur de la Guerre, il dénonce le danger hitlérien et condamne le désarmement. Il se retire le 21 janvier 1935
laissant sa place au général Gamelin mais est maintenu en activité sans limite d’âge.
Trois ans après, en août 1939, il est rappelé à l’activité par le président Daladier pour diriger les forces au Moyen-Orient et s’installe à
Beyrouth, P.C du chef du théâtre d’Opérations de la Méditerranée Orientale.
La deuxième guerre mondiale:
Les troupes allemandes attaquent à Sedan et, le 13 mai, coupent l’armée française en deux. La situation en France est si compromise que le
commandant suprême est écarté et Weygand, alors en Syrie, est rappelé le 17 mai pour remplacer le général Gamelin.
Weygand arrive en France le 19 mai, il essaye de reprendre la situation en main, mais un concours de circonstances malheureuses l'empêche de
lancer une contre offensive et le 24 mai il doit y renoncer.
Il participe le 25 mai à un conseil de guerre à l’Elysée où l’hypothèse d’un armistice est évoquée. Après l’évacuation de Dunkerque, la Wehrmacht
lance une offensive le 5 juin contre les armées françaises très affaiblies. La résistance de certaines troupes amène le général Weygand à nommer,
le 1er juin 1940, le colonel de Gaulle général de brigade à titre temporaire. De Gaulle quittera son uniforme après dix jours de grade
pour endosser, le 10 juin, celui de sous-secrétaire d’Etat du gouvernement Reynaud qui se déplace à Bordeaux.
Le gouvernement se divise. Paul Reynaud démissionne le 16 juin et laisse sa place au maréchal Pétain qui annonce, le 17, qu’une demande
d’armistice est déposée. Weygand est nommé Ministre de la Défense Nationale.
Le 17 juin 1940, non retenu dans le nouveau gouvernement Pétain, de Gaulle s’exile à Londres. Weygand refuse la dissidence du général de Gaulle
qu’il juge prématurée et anarchique et n’admet pas que de Gaulle prétende s’exprimer au nom de la France. Le 19 juin il lui ordonne
de revenir de Londres, de Gaulle ignore l’invitation à poursuivre le combat que le général Weygand ministre de la défense lui adresse.
En tant que Ministre il essaye, dans cette débâcle militaro-civile, de préserver au mieux les intérêts français qui le contraignent à être
partisan d’un cessez le feu. Le général Huntzinger signera à la Retonde, le 25 juin 1940, un armistice sans concession si ce n’est la
préservation d’une zone non occupée.
Peu après, le gouvernement de Vichy annule la promotion de grade de général de brigade à titre temporaire du colonel de Gaulle, ce dernier
n’ayant exercé aucun commandement depuis le 29 mai 1941, et le place d’office à la retraite puis, le fera condamner à mort par un tribunal
militaire le 2 août 1941.
Le régime de Vichy:
Le gouvernement s’installe à Vichy où le général Weygand conserve le poste de la Défense Nationale jusqu’en septembre 1940. A la suite de
l’agression de Mers-el-Kèbir par les Anglais, il s’oppose à ceux qui souhaitaient un renversement d’alliance. Le 16 juillet, il s’oppose
également aux allemands concernant des bases aériennes au Maroc et l’utilisation des ports d’A.F.N.
Le 5 septembre, il est nommé Délégué Général en Afrique Française et s’installe à Alger.
En A.F.N. il reste soumis à Vichy. Il fait interdire la Franc Maçonnerie applique les lois raciales excluant les juifs de la fonction publique.
Au cours de l’été 1941, Weygand prend contact avec le diplomate américain robert Murphy, fait dissimuler certains effectifs et armements aux commissions
d’armistice italiennes et allemandes. Il s’emploie à renforcer l’armée française d’armistice d’Afrique et à la préparer à la revanche.
Toujours soucieux de la relative indépendance française il fait échouer, par ses protestations, les protocoles d’accord de Paris du 28 mai 1941
signés par Darlan et notamment l’attribution à l’ennemi des bases de Bizerte et de Dakar.
Dés lors les allemands n’auront de cesse de demander son limogeage. Les pressions de Hitler sur le gouvernement de Vichy aboutissent et Weygand
est rappelé en métropole en novembre 1941.
En novembre 1942, le débarquement allié de l’A.F.N donne l’occasion aux troupes allemandes de franchir la ligne de démarcation et d’occuper la
partie sud de la France. Weygand est fait prisonnier et placé en résidence surveillé en Allemagne au château d’Itter.
Les dernières épreuves:
En mai 1945 les prisonniers sont libérés par les américains et remis au QG le la 1ère Armée qui reçoit ordre d’arrêter les
personnalités ayant occupé des fonctions sous le régime de Vichy.
Weygand renvoyé en France est d’abord interné comme prévenu de collaboration au Val de Grace, puis finalement libéré en mai 1946.
La rancœur de Gaulle s’exprimera à son égard, après la libération de la France, par l’arrestation de Weygand et sa traduction en Haute Cour de
Justice en 1948 où il sera dégagé de toute responsabilité en bénéficiant d’un non lieu sur tous les chefs d’accusation.
Jusqu’à son décès, il militera pour la réhabilitation du maréchal Pétain et sa mémoire.
Quand il meurt, le 29 janvier 1965 à l’âge de 98 ans, il est le doyen de l’Académie française.
Le président de Gaulle refusant que la cérémonie se tienne aux Invalides, ses obsèques sont célébrées par le cardinal Feltin le mardi 2
février 1965 à 11 heures en l’église Saint Philippe du Roule à Paris et, si les membres du gouvernement étaient absents, il y eut des soldats:
derrière les trois maréchales de Lattre, Juin, Leclerc, ils étaient tous là: Koenig, Montsabert, Ely, Guillaume, du Vigier et bien d’autres.
L’ingratitude ne fut pas celle escomptée par le pouvoir en place, d’innombrables messages affluèrent du monde entier et la famille, le lendemain
du décès, était submergée par les flots de reconnaissance dispensés par tant de français, en témoigne un article de J. Planchais dans le monde du
samedi 30 janvier 1965:
"de ce siècle d’histoire qu’il à traversé, cet homme mince, tendu, impulsif, animé d’une fois sincère et d’un patriotisme indéniable, a peut-être
eu tort de ne pas voir qu’il vivait une époque de transition. Mais à l’heure où il disparaît, c’est en effet le chef d’état-major de Foch, du
délégué général préparant fiévreusement en Afrique du nord les unités qui débarquèrent sans lui en Provence, que la France d’aujourd’hui peut
garder le souvenir".
Quelques semaines plus tard le corps de Maxime Weygand était transporté à Morlaix où il possédait un manoir. Il repose au cimetière Saint-Charles
à coté de Renée, son épouse, décédée le 27 mars 1961.

La seconde partie de la vie militaire du général Weygand a été marquée par l’affrontement avec de Gaulle lequel lui a voué une haine farouche
davantage dûe à ce qu’il considérait comme une atteinte personnelle à son honneur et ses ambitions que pour les actions politiques menées par
Weygand lorsqu'il était Ministre de la défense en 1940. La mise "en non activité par retrait d’emploi" de l’armée du chef d’escadrons Jacques
Weygand en mai 1945 parce qu’il portait le nom de son père en est l’illustration mais...malgré cette petite page peu glorieuse de l’histoire,
on peut considérer que si la nation avait besoin d’un Charles de Gaulle, le pays d’un Jean moulin, la patrie , elle, avait bien besoin d’un
Maxime Weygand.
Texte de Henri Azema d'après le livre de Bernard Destrémeau.
Présentation et dossier audio par C.Aïcardi.
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