1769- 1851 Duc de Dalmatie Maréchal Général de France |
Fils d’un notaire Jean de Dieu
(du prénom d’un saint portugais peu connu en France) Soult est né le 29 mars 1769 à Saint-Amans-la-Bastide dans le Tarn.
Aîné d’une famille de sept enfants, il est le fils de Jean Soult et de Marie-Brigitte de Grenier de la Pierre.
La jeunesse de Jean de Dieu se déroule à Saint-Amans-la-Bastide. Son instruction est dispensée par sa mère et son oncle Joseph, chanoine de Lavaur, puis il étudie les
rudiments du droit au notariat de son père, mais la mort prématurée de ce dernier oblige sa mère de le placer en apprentissage chez un notaire du Mas Cabardes.
Après quelque mois chez ce premier mentor, c’est un autre notaire habitant à Sainte-Baudille qui essaye vainement de lui inculquer cette science.
Au début de 1785 Marie-Brigitte Soult dut bien admettre que son fils aîné ne ferait jamais carrière dans la profession de son père. Après avoir "trainé" chez lui
quelque temps au printemps 1785, le jeune Soult , quoique à peine âgé de seize ans s’engage au Royal-Infanterie le 16 avril et rejoint à cette date son régiment à
Saint-Jean-d’Angély où il sera nommé caporal au bout de deux ans le 13 juin 1787. Mais Soult, cherchant encore sa voie, quitte l’uniforme et obtient un congé pendant
lequel il exerce le métier de boulanger. Ce dérivatif ne durera que six mois avant qu’il ne regagne son régiment où on l’estimait, et où il retrouve ses galons de
caporal.
Les événements révolutionnaires qui agitent la France en 1788 et 1789 n’ont aucune influence sur le comportement du caporal Soult et ce n’est qu’en 1791 qu’il est
nommé caporal-fourrier alors que son régiment se trouve en garnison à Sélestat en Alsace.
Le 31 janvier 1792 il est muté comme instructeur au 1er bataillon des volontaires du Rhin et promu par élection sous-lieutenant. En 1793 il se fait
remarquer lors de la retraite de Custine consécutive à l’échec de Mayence; il est nommé capitaine sautant le grade de lieutenant et reçoit le commandement de deux
bataillons.
Mais sa vraie carrière militaire débute lorsqu’il est muté avec sa brigade à l’armée de Moselle commandée par le général Hoche. Il va alors connaître un avancement
foudroyant: en quelques semaines, du 7 février au 14 mai 1794, il passe successivement du grade de chef de bataillon à celui de colonel, puis 4 mois plus tard , le
11 octobre , après la bataille de Fleurus, il est promu général de brigade.
Le 6 novembre 1796, il commande une brigade à l’armée de Sambre et Meuse, et s’établit en fin de campagne à Solingen.
Logé chez l’habitant, chez Madame Berg, il s’éprend d’une des filles prénommée Louise et l‘épouse en l’église protestante de Solingen. Le jeune ménage s’entend bien et les époux seront toujours très proches l'un de l’autre. De cette union naitront 3 enfants (Napoléon-Hector en 1802, Hortense en 1804 et Caroline en 1817).
En 1797, le 20 octobre, Soult est à l’armée d’Allemagne puis successivement à l’armée de Mayence (décembre 1797), à l’armée d’Angleterre (en mars 1798), de nouveau à l’armée de Sambre et Meuse qui deviendra l’armée du Danube puis, le 11 avril 1799 à l’armée d’Helvétie commandant les 2e, 3e et 4e divisions avant de prendre en compte la division Mortier le 8 octobre 1799 puis le commandement de la 7e division de l’armée d’Helvétie le 10 novembre 1799.
Buonaparte de retour d’Egypte renverse le gouvernement les 9 et 10 novembre 1799 et met en place le consulat. L’annonce du 18 brumaire est assez froidement accueillie par les généraux de l’armée d’Helvétie.
Soult, le 13 décembre 1799, est à l’armée d’Italie sous les ordres de Masséna son modèle. Le 13 mai 1800, sortant de la ville de Gènes encerclée par les troupes
autrichiennes, il reçoit, au cours de l’attaque, une balle dans la jambe; désarçonné il est capturé par les autrichiens qui, après l’avoir soigné, l’amenent à
Alexandrie le 20 mai 1800. Il est échangé avec le général autrichien Spork le 11 juillet avec comme contrainte de ne pas prendre les armes contre l’Autriche tant que
durerait le présent conflit.
Fin novembre 1800 les hostilités reprennent avec l’Autriche. Soult, alors simple administrateur du Piémont, prend rapidement des mesures conservatoires et son action
déterminante permet d’éviter une insurrection. Avisé le 5 janvier 1801 que l’échange Soult- Spork avait été finalisé, il est de retour dans l’armée active et est nommé
le 13 février 1801 comme adjoint de Murat à l’armée d’observation du Midi stationnée dans le royaume de Naples.
Après l’affaire de Tarente il est nommé le 15 mai 1802 colonel général de l’infanterie de la garde impériale et s’installe à Paris avant de recevoir, en août 1803, le
commandement du camp de Saint-Omer en prévision de l’invasion de l’Angleterre.
Le 19 Mai 1804, Napoléon, Empereur depuis la veille, le nomme Maréchal d’Empire. Soult se trouve 8e sur la liste, trois rangs après son maître Masséna.
Fin août 1805, pour faire face aux menaces autrichiennes, Napoléon ordonne à la Grande Armée qui s’était préparée à envahir l’Angleterre, la célèbre volte-face.
Le 25 août 1805 les unités du camp de Saint-Omer font mouvement plein Est sur l’Allemagne. Soult, alors en permission à Paris, rejoindra le 4e corps, dont
il est le commandant, à Spire quelques jours plus tard. Le 2 décembre 1805, son action est déterminante à Austerlitz en prenant le plateau du Pratzen forçant ainsi la
victoire. Après un tel succès l’Empereur qualifia Soult de "premier manœuvrier d’Europe".
La paix signée le 4e corps reste en Allemagne et s’installe autour de Passau.
La guerre se déplaçant vers l’est en 1806, c’est en Prusse et en Pologne que Soult montre sa capacité de "manœuvrier". A Iéna le 14 octobre 1806 puis dans la
poursuite rayonnante de l’armée prussienne en décomposition qui amène Soult par Magdebourg à Lüdbeck où après avoir anéanti la Prusse et pris quelques jours de repos
la grande armée prend le chemin de la Pologne.
Soult se distinguera ensuite à Eylau le 8 février 1807, à Heiberg avant d’être désigné comme gouverneur de la "Vielle Prusse" le 12 juillet 1807.
Le 1er mars 1808, l’Empereur crée la noblesse Impériale mais Soult dut attendre jusqu’au 29 juin pour devenir Duc de Dalmatie province ou il n’avait jamais mis les pieds.
Le 3 novembre 1808, commandant le 2e corps de la Grande Armée en Espagne, il enlève Burgos le 10 novembre, puis Santander et Reynosa le 15 novembre. La
poursuite des troupes anglaises l’amène à la Corogne qu’il investi. Ce sera ensuite l’invasion du Portugal le 19 janvier 1809, il est à Braga le 18 mars, à Porto
le 27. Les anglais ayant débarqué à Lisbonne Soult quitte Porto, retraite vers l’Espagne et bat les anglais de Wellington à Talavera le 18 juillet 1809.
Par lettre de l’empereur, en date du 26 septembre, Soult est nommé major général de l’armée d’Espagne à la place de Jourdan. Le 19 novembre il écrase les espagnols
à Ocana. Ce sera ensuite la conquète du sud Baylen, Ecija, Carmona et Séville puis Malaga le 5 février 1809.
Commandant de l’armée d’Andalousie, il défait une nouvelle fois Wellington le 14 octobre 1812 à Alba de la Tormes. En désaccord avec le Roi Joseph, il est rappelé en
France par l’Empereur le 3 janvier 1813 et quitte l’Espagne le 2 mars 1813.
Fin avril 1813 s’ouvre la campagne de Saxe; Soult commande le 4e corps d’armée en remplacement de Bessières tué à Lützen. Suite au désastre de Victoria,
il est nommé commandant en chef de l’armée d’Espagne le 6 juillet 1813, assure avec succès le retrait de ses troupes de la péninsule ibérique jusqu'au
territoire national et résiste aux anglais qui avaient envahi le Sud-ouest. Le 14 mars 1814 il atteint Toulouse qu’il fortifie avant de retraiter vers Carcassonne où
apprenant le retour du Roi il négocie avec Wellington un armistice qui prend effet le 18 avril 1814.
Mais auparavant le 6 avril 1814, dans le Nord, Napoléon, lâché par ses maréchaux, avait abdiqué.
Le 19 avril 1814 Soult lance une proclamation à son armée lui apprenant le retour de la monarchie, avec l’accord de la nation, et l’incite à obéir au Roi qui lui confiera le commandement de la 13e division militaire de Rennes le 21 mars 1814 puis le ministère de la guerre le 3 décembre 1814.
Napoléon ayant débarqué à Fréjus le 1er mars 1815, Soult est soupçonné d’avoir favorisé l’arrivée de l’Empereur, et pour couper court aux polémiques, il
est destitué par le roi Louis XVIII le 11 mars 1815.
Le 9 mai 1815, l’Empereur le nomme Major général de l’armée du nord et le 2 juin 1815 Pair de France. Soult présent, près de l’Empereur, assiste impuissant le 18 juin
1815 à Waterloo à la déroute de nos armes. Quittant le terrain, ils gagnent ensemble Philippeville où ils se séparent. Ils ne devaient jamais se revoir.
Au retour des Bourbons ses ennemis qui l’accusent de duplicité vont en tirer vengeance. Aussi Soult n'est pas surpris d’apprendre que son nom est porté sur la liste
des personnes frappées par l’ordonnance royale du 24 juillet. Rayé de la liste des maréchaux, le 28 janvier 1816 il quitte Saint-Amans où il était assigné à résidence
et s’exile en Allemagne à Barmen près de sa belle famille.
Le 26 mai 1819, Louis XVIII amnistie les bannis. Après avoir fait allégeance au roi, Soult et sa famille arrivent à Paris le 9 juin 1819 et s’installent dans leur
propriété de Villeneuve-l’Etang.
Le 6 juin 1820 Soult est réintégré dans son grade de maréchal mais ne s’intéresse que le loin à la politique. Il rentre en grâce à la mort du roi Louis XVIII auprès
du nouveau roi Charles X et est nommé chevalier de l’ordre du Saint-Esprit puis redevient pair de France le 5 novembre 1827.
De 1830 à 1840 sous Louis-Philippe, il est nommé ministre de la guerre le 17 novembre 1830 puis sera ministre des affaires étrangères et président du conseil le 12
mai 1839. Il occupera ensuite le poste de président du conseil et ministre de la guerre du 29 octobre 1840 au 10 novembre 1845. Il terminera sa carrière politique
comme président du conseil sans portefeuille avant de démissionner le 15 septembre 1847. Soult était alors âgé de 78 ans.
Pour les services rendus le 26 septembre 1847 il est nommé Maréchal Général de France.
Le maréchal général se retire au château de Saint-Amans la Bastide où il décède d’une pneumonie et d’une affection cardiaque le 26 novembre 1851 à l’âge de 80 ans.
Ses obsèques ont lieu le 6 décembre dans une semi-intimité en raison de troubles résultants du coup d’état de 2 décembre 1851. Ce n’est qu’un mois plus tard le
12 janvier 1852 que le gouvernement fait célébrer aux invalides devant un catafalque vide une cérémonie militaire et religieuse.
Le corps du maréchal général, suivant la volonté du défunt, repose au cimetière de Saint-Amans-Soult nouveau nom de son village natal. Changement de nom décidé
par conseil municipal le 3 décembre 1851.