20 août 1798 29 sept.1854 |
Fils de Jean Dominique Leroy (1758-1803), avocat, membre du Tribunat, puis préfet de l'Aude et de Louise Catherine Papillon de Latapy (1780-1852), Armand Jacques est né le 20 août 1798 à Paris.
Après des études au lycée Napoléon où une relation de sa mère lui avait obtenu une demi-bourse, Armand Leroy va mener de 1814 à 1831 une existence décousue où se succèdent des séquences militaires qui finissent souvent mal et des périodes de bohème souvent misérables. Il survit alors en exerçant de petits métiers: parlant quatre langues étrangères, il donne des cours de langues, il enseigne l'escrime, la musique, joue la comédie sous le nom de "Florival" et se fait entretenir par des femmes fortunées.
Ainsi, en 1814, il s'engage dans la garde nationale à cheval de Paris où il adopte le patronyme de Saint-Arnaud et acquiert le surnom "d'Achille". Par les relations de son beau-père il parvient à entrer dans les gardes du corps du roi, compagnie Gramont.
Il y cotoie des jeunes gens riches, prend très vite des goûts de luxe et fait de nombreuses dettes. Contraint de démissionner, il est mis en non-activité le 1er janvier 1817.
Oisif et inactif pendant près de deux ans, sa famille parvient à lui obtenir un poste de sous-lieutenant au 3e bataillon des Bouches-du-Rhône. Suite à un litige, il ose provoquer son commandant en duel et est immédiatement sanctionné par une mise en non activité sans solde; à 22 ans Saint-Arnaud est pour la deuxième fois évincé de l'armée.
A nouveau désoeuvré, il s'engage dans une régiment de volontaires pour combattre les turcs en Grèce et rentre après quelques mois en France, déçu par cette aventure. Il reprend sa vie irrégulière avant de demander une nouvelle fois sa réintégration dans l'armée en 1827.
Nommé au 49e régiment d'infanterie à Vannes il démissionne lorsqu'il est désigné pour servir en Martinique et reprend ses petits métiers.
En 1830, sa demande pour participer à l'expédition d'Algérie n'est pas retenue mais on le retrouve cependant en 1831, sous-lieutenant, en garnison à Brest où il épouse Laure Pasquier, la fille d'un capitaine de frégate en retraite, dont il aura deux enfants: Louise et Adolphe.
Nommé lieutenant le 9 décembre 1831 , il participe à la guerre de Vendée et sa rencontre avec Bugeaud, qui le prend comme officier d'ordonnance, va transformer Saint-Arnaud qui aura avec Bugeaud des relations quasiment filiales.
Affecté à Bordeaux, Clermont-Ferrand puis à Belfort il est à Paris en 1836 où il rencontre Bugeaud de retour d'Algérie et obtient, avec son aide, une affectation au 1er bataillon de Légion étrangère. Ayant perdu son épouse quelques mois plus tôt, il confie ses enfants en bas âge à son frère célibataire et avocat.
Saint Arnaud restera en Algérie jusqu'en 1851, revenant en France que pour de très courtes périodes dont le 7 mars 1849 pour épouser en secondes noces Louise de Trazégnies d'Ittre, née en 1816 en Belgique.
Promu capitaine en 1837, il se distingue au siège de Constantine et reçoit la croix de la Légion d'honneur.
Dès lors, à l'exeption de Changarnier, peut être jaloux des rapports priviliégiés de Saint-Arnaud avec Bugeaud et qui lui reproche toujours ses écarts de jeunesse, ses chefs le notent de façon élogieuse et soulignent sa distinction, son intelligence et son instruction, sa bravoure et son aptitude au commandement.
En 1840, par ordonnance royale il est autorisé à s'appeler Leroy de Saint-Arnaud.
Il est nommé chef de bataillon en 1841 et prend le commandement le 1er régiment de zouaves puis celui du 53e régiment d'infanterie légère lorsqu'il est promu lieutenant-colonel en 1842.
Nommé maréchal de camp le 3 novembre 1847, Saint-Arnaud poursuit son ascension, obtenant d'excellentes appréciations de ses chefs. Ainsi, en 1850, Charon, Gouverneur général de l'Algérie, le notait en ces termes:
"Officier général actif, énergique, connaissant bien tous les détails du service de l'infanterie et de la cavalerie, est brillant à la guerre ; le général de Saint-Arnaud aime beaucoup son métier, il a le coup d'oeil sûr et prompt, juge bien le terrain et tire très bon parti des troupes qu'il commande... On peut le charger avec toute confiance de diriger une opération militaire.
Le général de Saint-Arnaud sera un de nos bons généraux divisionnaires."
Il est promu général de division après l’expédition de Petite Kabylie en 1851.
Nommé ministre de la Guerre par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, il est l'un des principaux artisans du coup d'Etat du 2 décembre 1851 qu'il mène de main de maître.
Il acccumule dès lors les honneurs et a des rapports privilégiés avec Napoléon III qui l'élève à la dignité de maréchal de france le 2 décembre 1852.
Le 11 mars 1854, à sa demande, Saint-Arnaud quitte le ministère de la guerre pour prendre le commandement de l'expédition d'Orient.
Bien que la santé du Maréchal soit dégradée, l'Empereur lui accorde sa confiance, et permet à Saint-Arnaud de commander une armée au feu pour justifier, comme il le souhaite, son maréchalat.
Prudent, l'Empereur remet cependant à Canrobert une lettre de service où il le charge du commandement de l'expédition en cas de dégradation de la santé du Maréchal.
Le 20 septembre 1854 Saint-Arnaud remporte brillamment la victoire de l'Alma. Pendant douze heures, malgré les souffrances atroces que lui causent sa maladie, son bâton de maréchal à la main, il dirige à cheval l'évolution des troupes et fait preuve d'un grand sens stratégique.
Le 26 septembre, atteint également du choléra, totalement à la dérive, ne pouvant plus lutter contre ses maladies Saint Arnaud remet le commandement des troupes à Canrobert et embarque le 29 septembre pour Constantinople où il espère retrouver sa seconde épouse. Il décède en mer ce même jour à 15 heures, à bord du "Berthollet".
Distinctions et hommages postumes:
Le maréchal était:
La veuve du maréchal vécut de nombreuses années à Arcachon, où elle possédait les villas
« L'Alma » et « Saint-Arnaud ». Elle y mourut le 8 janvier 1905.