ref:CA1810

malvoyant
retour profils

édité le 1er mars 2011


Auguste, Paul,Charles, Albert NOGUES
Général



nogues 13 août 1876
20 avril 1971
polytechnique

Auguste, Paul, Charles, Albert Noguès est né le 13 août 1876 à Monléon-Magnoac, petite commune de l'arrondissement de Tarbes dans les Hautes Pyrénées, dans une famille d'agriculteurs.
Admis à l'Ecole Polytechnique en 1897, il opte pour l'artillerie lorsqu'il en sort deux ans plus tard et va accomplir la plus grande partie de sa carrière en Afrique du Nord.

En 1912 il est appelé au cabinet du général Lyautey et va servir au Maroc jusqu'au premier conflit mondial.
Après la guerre, qu'il termine à la tête d'un régiment d'artillerie, il occupe différents postes dans le cabinet Millerand, puis retourne au Maroc en 1924, prend part à la campagne du Rif, est fait commandeur de la Légion d'honneur le 25 septembre 1925.
nogues Il est promu général de brigade le 2 juin 1927 et devient directeur des Affaires Indigènes (AI) à Rabat.

Général de division le 29 octobre 1930, élevé au rang et à l'appellation de général de corps d'armée le 1er mai 1933 il prend le commandement du 19e corps à Alger.
Le 17 mars 1936 le rang et l'appellation de général d'armée lui sont conférés.



nogues

Il est nommé, en octobre 1936, résident général au protectorat français du Maroc en remplacement de Marcel Peyrouton et assumera cette charge jusqu'à sa démission en juin 1943.
A l’inverse de ses prédécesseurs qui ont suivi Lyautey, il a passé de longues années au Maroc. Disciple du Maréchal, il reprend ses méthodes, renouant des contacts avec le Palais, qui se traduisent par une confiance réciproque. Il se rapproche également de tous les milieux marocains et renforce les pouvoirs des autorités de contrôle, civiles et militaires.
Il entreprend et mène à bon terme, l’admirable camouflage de l’armement d’une armée devenue clandestine.
Il assume de 1939 à 1943, le commandement en chef du théâtre d'opération d'Afrique du Nord.


En juin 1940, Paul Reynaud démissionne et laisse la place au maréchal Pétain qui nomme le général Weygand ministre de la défense nationale.
L'annonce de la demande d'armistice, le 17 juin, stupéfie Noguès. Il fera savoir à Weygand, puis à Pétain, le lendemain, qu'il n'acceptera jamais de livrer l'Afrique du Nord et qu'il continuera la lutte. Rapidement, tous les responsables de l'Empire se rangent derrière lui.
Mais général Noguès savait parfaitement que les forces terrestres dont il disposait au Maroc ne lui auraient pas permis de résister longtemps à une invasion allemande, il avait également déclaré à Gaston Palewski qui était venu le sonder sur ses intentions "Je ne puis maintenir l'Afrique du Nord dans la guerre si je n'ai pas les bateaux pour la défendre, or Darlan me refuse ces bateaux". Le 19 juin de Gaulle s’adresse à lui pour se mettre sous ses ordres, le 24 juin, il réitère son appel et lui demande de prendre la tête du Comité national français, réunissant tous ceux qui veulent continuer le combat, Noguès l'ignore.
Le 22 juin, les conditions de l'armistice sont connues, les anglais les qualifieront de diaboliquement habiles. Les dispositions allemandes préservaient l’AFN et Noguès, qui est un légaliste et reste un militaire avant-tout, n'entrera pas en dissidence et obéira aux ordres du nouveau gouvernement.

nogues

Lors du débarquement des alliés au Maroc il appliquera les consignes de résistance du gouvernement, jusqu'à la conclusion, trois jours plus tard, du cessez-le-feu.
La position prise par le général Noguès en novembre 1942 sera justifiée par son chef de cabinet de l'époque, le général Piatte, lors du procès de Nogues en 1947:

nogues Le général Noguès a eu le pouvoir de changer le cours de la guerre, en tout cas sa physionomie, mais si militairement sa décision peut être comprise, elle restera une faute politique !
Sa décision, qui s'est jouée à peu de choses, a durablement influencé la physionomie de la guerre. S'il avait choisi la voie du combat, Hitler n'aurait certainement pas pu attaquer l'URSS en 1941.
Noguès a raté son rendez-vous avec le destin !

Le général Noguès démissionne et se retire au Portugal, il est remplacé le 21 juin 1943 par Gabriel Puaux, nommé par le gouvernement provisoire d'Alger.

Condamné par contumace à 20 ans de travaux forcés en 1947, Charles Noguès rentre en France en juin 1954 et se constitue prisonnier.
A son procès, tous les témoins, même ceux à charge, feront son éloge. Il est acquitté et il ne sera pas inquiété.
En 1955, le gouvernement Edgar Faure, eut recourt à son influence pour régler le problème du retour au Maroc du sultan Mohammed V avec lequel il avait su nouer des relations privilégiées lors de son long séjour au Maroc.
Le général Noguès décède à Paris le 20 avril 1971.



Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi.
haut de page