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fiche éditée le 19 mai 2010

NEY Michel

Maréchal d'Empire
Duc d'Elchingen
Prince de la Moskova

"Le Brave des braves"


Ney1769
1815
armes

Fils d’un tonnelier Michel NEY est né le 10 janvier 1769 rue de la Bière à Sarrelouis en Allemagne.
Benjamin d’une famille de trois enfants il est le dernier fils de Pierre, et de Marie Graveluiger

C’est au collège des frères Augustin à Sarrelouis qu’il fait sa scolarité avant d’être placé en 1782 comme commis aux écritures chez un notaire, Michel Ney est alors âgé de 13 ans. Ayant peu de goût pour ce travail il quitte cet emploi quelques mois après pour les forges de Salek puis entre comme surveillant aux mines de fer d’Apenweiller.
Mais c’est vers le métier des armes que son cœur penche, aussi, à 19 ans, fin novembre 1788, il se rend à Metz où il s’engage dans un régiment de cavalerie "le colonel général des hussards".
Bon cavalier, excellent sabreur, il doit attendre vingt-cinq mois, jusqu’en janvier 1791, avant d’être promu brigadier fourrier. Le même jour, changeant de nom, le régiment devenait le "cinquième hussards".
Donnant entière satisfaction, à l’écart de l’agitation politique révolutionnaire interne dans les régiments, initié à la franc-maçonnerie, il est nommé en février 1792 maréchal des logis.

UNE CARRIERE SOUS LA REVOLUTION

ney

Nommé adjudant le 14 juin 1792, il est le même jour promu sous-lieutenant à titre provisoire puis, après Valmy, se distingue à la tête de son peloton dans la poursuite de l’armée prussienne et est nommé lieutenant le 10 octobre.
Remarqué par le général Lamarche commandant l’armée des Ardennes, il devient aide de camp le 14 octobre 1792 et reçoit le 3 février 1793 le brevet afférent à ce poste signé de Dumouriez.
Suite à la dissolution de son état-major, le lieutenant Ney regagne son régiment de hussards qui, le 6 avril 1793, ne portait plus le numéro "cinq" mais le "quatre".
Ce n’est qu’à partir d’avril 1794 que sa carrière va s’accélérer. Jugé capable et bon camarade il est élu capitaine le 12 avril avant de devenir adjoint du général Kleber qui le nomme provisoirement adjudant général puis colonel le 30 août 1794.
Successivement à l’armée de Sambre et Meuse en 1894, à la division Colaud en 1796, nommé général de brigade il est en 1796 à la division Grenier, puis sera en 1797 commandant des hussards de Sambre et Meuse. Téméraire et d’une bravoure extrême il n’hésitait pas à se porter en première ligne pour sabrer l’ennemi. Le 21 avril 1797, au cours d’un engagement à Glessen au Pays Bas, il est fait prisonnier. L’armistice signée, il sera échangé le 27 mai après 37 jours de captivité.
Lorsque la guerre reprend en 1789 il est affecté, au début de cette seconde coalition, à l’armée du Rhin et lors de la campagne s’empare par la ruse de Mannheim le 2 mars 1799. Pour ce fait d’arme mené avec seulement 150 cavaliers, le Directoire sur proposition de Bernadotte le fait général de division le 28 mars 1799.
Déplacé à l’armée du Danube il est blessé à Winterthur le 15 mai 1799 et doit céder son commandement. Puis, après sa convalescence est investi du commandement provisoire de l’armée du Rhin.
En 1800, le 9 décembre, dans la forêt de Hohenlinden, son attaque brutale et flamboyante contre l’archiduc Jean pulvérise l’armée autrichienne. Le bilan des pertes ennemies est impressionnant: huit mille tués, douze mille prisonniers, toute l’artillerie, cent pièces et deux cents fourgons de bagages.

SOUS L’EMPIRE

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S’intéressant peu à la politique c’est avec réserve qu’il accueille le coup d’état du 18 brumaire.
Toutefois Buonaparte alors premier consul et son entourage ne lui en tienne pas rigueur et le marient, le 5 août 1802, à une amie de Hortense de Beauharnais Aglaé, louise Auguie. De cette union sont nés 4 fils (Joseph-Napoléon – Michel – Eugène et Napoléon Henri).
En septembre 1802, commandant de l’armée française en Suisse, il est nommé le 17 octobre ministre plénipotentiaire de cet état et est à l’origine du traité d’alliance Franco-Helvète.
Le 19 mars 1804, Napoléon, Empereur depuis la veille, le nomme maréchal d’Empire.
A l’armée d’Angleterre de 1803 à 1805, il est successivement chef de camp de Compiègne puis de Montreuil; mais le 27 août Napoléon, pour faire face aux menaces autrichiennes ordonne à la Grande Armée, prête à envahir l'Angleterre, le célèbre volte-face qui devait la conduire au centre de l’Europe.
Ney n’était pas un stratège, mais il était partout; en 1805 à la tête du 6e corps, il se couvre de gloire à Güntzberg le 8 octobre, puis à Elchingen où il refoule l’armée autrichienne, à Iéna le 14 octobre 1806, à Eylau le 8 février 1807 mais c’est surtout à Friedland le 14 juin 1807 que Ney remportera sa plus belle victoire en enfonçant les troupes russes et en prenant la ville.
Le 6 juin 1808 l’Empereur Napoléon le fait duc d’Elchingen.
De 1808 à 1810 il est de l’expédition en Espagne et au Portugal en tant que commandant le 6e corps mais un différent l’oppose au maréchal Masséna qui le suspend pour insubordination le 23 mars 1810. Ney, n’acceptant pas la sentence demande un congé officiel et rentre en France où il sera destitué par l’Empereur.
Rappelé par Napoléon, il est placé comme commandant le camp de Boulogne à la place de Vandamme le 31 août 1811, puis commande le corps d’observation des côtes de l’océan le 10 janvier 1812 qui deviendra le 1er avril le 3e corps de la Grande Armée.
ney C’est à la tête de cette grande unité qu’il est engagé dans la campagne de Russie. Le 17 août 1812 il enlève Smolensk, le 7 septembre il commande le centre de l’armée lors de la bataille de la Moskova. Son intrépidité, son courage forcent la victoire et ouvre la route de Moscou.
Napoléon le remerciera en lui octroyant, par décret en date du 1er avril 1813, le titre de prince de la Moskova.
Après la chute de la capitale russe, il est de l’arrière garde de l’armée en retraite; il recule mais ne fuit pas et freine avec succès l’armée russe de Miloradovitch et tout particulièrement le 19 novembre 1812 en se dérobant avec astuce lors du franchissement du Dniepr où tout son corps d’armée change de rive à la barbe des russes. Le 22 novembre il retrouve Napoléon, qui ne l’attendait plus, à Orcha.
Dans la débâcle qui suivit il redevient simple soldat. Il marche au milieu des autres le fusil à la main, il est un exemple "une âme trempée d’Acier" selon Napoléon.
Après un armistice signé par le corps prussien le 30 décembre 1812, les opérations suspendues, Ney, avec l’accord de l’empereur, rentre en France en janvier 1813.

Campagne d’Allemagne et de France 1813-1814:

Le 28 janvier 1813 une nouvelle alliance voit le jour, Napoléon lève une nouvelle armée les "Marie-Louise". Ney est nommé, le 17 février 1813, commandant le 1er corps d’observation du Rhin qui deviendra IIIe corps de la Grande Armée le 12 mars.
Après les combats de Bautzen et Dresde, Ney est défait à Dennewitz le 6 septembre. Ce sera ensuite Leipzig, le 18 octobre 1813 où le duc d’Elchingen contusionné à l’épaule par un boulet est renvoyé, contre son gré, en France par Napoléon pour prendre quelques repos.
Lors de la campagne de France en 1814, qui fut extrêmement brève, Ney est à la tête de la ‘"Moyenne Garde de Nancy". Il est présent à Brienne, Champaubert, Montmirail, Craonne mais tous ses efforts sont inutiles. De retour à Paris, occupé maintenant par la russes, Oudinot, Caulaincourtet et Ney poussent l’Empereur à l’abdication. Mais c’est Ney qui assume un rôle de premier plan dans cette conjuration.

SOUS LA PREMIERE RESTAURATION

Après l’abdication de l’Empereur, le 6 avril 1814, Ney fait à Compiègne le 29 août 1814, allégeance à Louis XVIII lequel par ordonnance Royale en date du 20 mai 1814 le nomme commandant en chef de Cuirassiers, des Dragons, des Chasseurs et Chevaux légers de France.
Le 1er juin 1814, le maréchal Ney est fait "Chevalier de l’Ordre de Saint Louis" et le 4 juin "Pair de France". Le 26 juin il devenait gouverneur de la sixième division militaire de Besançon.

LES CENT JOURS

Napoléon ayant débarqué à Fréjus, le maréchal Ney reçoit ordre de lui barrer la route mais se rallie à sa cause à Auxerre le 18 mars 1815.
Durant la période des 100 jours il est fait "Membre de la Chambre Impériale des Pairs" avant de commander les 1er et 2e corps d’armée durant la dernière bataille qu’il livre à Waterloo le 18 juin 1815.

ney
Devant la défaite, il quitte le champ de bataille et par Avesnes, Laon regagne Paris.

LA FIN

Au retour des Bourbons, la chasse aux traîtres de la cause royaliste où il figure en bonne place l’incite à chercher refuge aux confins du Lot et du Cantal où il est arrêté le 5 août au matin. Traduit en cours de justice en novembre 1815 pour trahison envers le Roi et l’Etat, il est condamné à mort.
Le 7 décembre 1815 le maréchal Ney est fusillé à Paris entre l’Observatoire et le Luxembourg, il avait 46 ans.
Le cadavre du maréchal transporté dans un hôpital voisin reçu la visite de quantité de gens qui vinrent défiler devant sa dépouille.
L’enterrement eut lieu le surlendemain au cimetière du Père Lachaise.

statue tombeau statue



Texte de Henri Azema d'après le livre de Frédéric Hulot.
Présentation et dossier audio par C.Aïcardi.

Hulotevadeproces anglais
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