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25/03/1767 13/10/1815 |  |
Joachim Murat est né le 25 mars 1767 à la Bastide-Fortunière (Lot). Il est le dernier des onze enfants de
Pierre Murat Jordy aubergiste et de Jeanne Loubière.
Enfant turbulent et batailleur, sa mère songe à faire de ce fils un prêtre. C’est ainsi qu’il poursuit ses études
au collège des séminaristes à Saint-Michel de Cahors, puis chez les Lazaristes de Toulouse où il étudie la
Théologie.
En 1787 pour des raisons diverses et indéfinies (dettes, bagarres), attiré par la prestance des uniformes de la cavalerie, il abandonne son habit noir et son collet de séminariste pour les couleurs rutilantes de l'uniforme des Chasseurs des Ardennes où il signe son engagement le 23 février 1787. Il en sera remercié pour insubordination en 1789.
Il réintègre l’armée en janvier 1791 et, un an plus tard, il est nommé à la garde constitutionnelle. Congédié,
il est de retour à son ancien régiment le 12e Chasseurs (ex chasseurs des Ardennes) le 4 mars 1792.
Le 14 avril 1792 il est nommé maréchal des logis, sous-lieutenant le 15 octobre de la même année et lieutenant
six jours plus tard. Il sert ensuite en Champagne puis à l’Armée du Nord.
Le 14 avril 1793 le voila capitaine, aide de camp du général Urre. Nommé chef d’escadrons, il instruit 300 hussards
braconniers qui, par la grâce du Ministre deviennent le 21e Chasseurs, et en prend le commandement.
A la chute de Robespierre il se distingue lors de la répression de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire.
Remarqué par Buonaparte il est récompensé par un rapide avancement: Chef de brigade le 2 février 1796 (avec effet
rétroactif au 18 novembre 1793). Le nouveau général en chef de l’armée d’Italie en fait son aide de camp.
Ses talents de cavalier et de meneur d’hommes lors des batailles de Diègo et Mondovi le font général de brigade
le 10 mai 1796.
A l’armée d’orient le 6 mars 1798, il commande une brigade composée des 14e et 18e
régiments de dragons. Il se fait remarquer lors de la prise d’Alexandrie et à la bataille des Pyramides.
Commandant de la cavalerie à l’armée de Syrie il est des combats de Gaza, Ramleh, Jaffa, Tibériade, Mont-Tabor et
de Saint-Jean-D’acre le 20 mai 1799, puis à la seconde bataille d’Aboukir où il est blessé.
Toutes ses actions font que Murat est nommé général de division le 23 juillet 1799 (Confirmé le 19 octobre 1799).
Le général de division Murat pressent que la suite de sa carrière est lié à la fortune de Buonaparte, et le 21
août 1799, il quitte l’Egypte et embarque pour la France avec le chef de l’armée d’orient.
Le 18 mai 1804 un sénatus-consulte confie au général Buonaparte le destin de la France et lui donne le titre
d’Empereur. Murat est couvert d’honneur: il est fait maréchal d’Empire le 19 mai 1804 , Grand Amiral de l’Empire
et sénateur le 4 février 1805, en mars il porte le titre de Prince.
A la Grande Armée en 1805 il est commandant en chef de la Réserve de Cavalerie. Il sera de toutes les batailles
napoléoniennes contre la troisième coalition. A Austerlitz il se couvre de gloire. Après le traité de Presbourg
signé le 27 décembre 1805 il devient le 15 mars 1806, après la réorganisation de l’Allemagne, Grand duc de Berg
et de Clèves.
Ce seront ensuite les guerres contre la Prusse en 1806 (Iéna, Erfurt, Prentzlaw, Stettin), puis contre les Russes
en 1807 (Eylau)
Après la paix de Tilsit il est nommé, au début de l’année 1808, lieutenant-général de l’Empereur et reçoit le
commandement de l’armée d’Espagne. Le 3 mai il réprime violement le soulèvement de Madrid. En juin le roi
d’Espagne Charles IV abdique en faveur de Napoléon qui donne le trône d’Espagne à son frère Joseph. Murat reçoit
en compensation la couronne de Naples et devient le 1er août 1808 "Joachim 1er".
Le Roi de Naples est accueilli avec chaleur par les napolitains. A son arrivée au pouvoir il adopte le code
Napoléon, réorganise l’armée et la marine. Au sein de son gouvernement il privilégie les Italiens aux français,
puis désapprouve le mariage de Napoléon avec Marie-Louise d’Autriche.
A partir de 1810 Murat cherche de plus en plus à se libérer de la tutelle de l'Empire et se rapproche des
"Carbonari" dont l’objectif est la réunification de l’Italie.
Malgré la tension créee par les orientations politiques du royaume de Naples prises par le roi Murat (Expédition
de Sicile – Affaire Dore etc...) l’Empereur fait appel à lui pour la campagne de Russie.
Le 4 mai, Murat est à Paris et prend le commandement de la Réserve de Cavalerie. Il charge avec panache à la
Moskova le 7 septembre 1812, puis c’est la retraite.
Le 5 décembre 1812 l’Empereur quitte l’armée et en confie le commandement à Murat. A Posen le 16 janvier 1813 Murat quitte à son tour l’armée, nomme Eugène de Beauharnais commandant en chef et regagne Naples.
Durant la campagne d’Allemagne de 1813, après la victoire de Bautzen, Napoléon, ayant besoin des talents de
cavaliers de Murat, invite ce dernier à le rejoindre et, dès son arrivée, lui confie le commandement de la
Cavalerie.
A la bataille de Dresde, Murat culbute les 26 et 27 août l’armée autrichienne puis fait des prodiges tout
l’automne. Cependant, après la défaite de Leipzig en octobre 1813, Murat quitte l’Armée et rentre dans son
royaume à Naples.
Le 8 novembre 1814 Murat, Roi de Naples, signe un traité d’Alliance avec l’Autriche. Ce sera ce que les historiens appellerons la "trahison de Murat" qui, après l'abdication de l'Empereur sera confirmé roi de Naples par le Congrès de Vienne.
Au retour de Napoléon de l’île d’Elbe en 1815, Murat se range à nouveau sous sa bannière et déclare la guerre
à l’Autriche. Il est sévèrement battu par les autrichiens à Tolentino l2 mai. Le 19 mai 1815 il fuit Naples et
atteint Cannes le 25 du même mois.
Roi déchu, il erre en Provence puis s’enfuit en Corse où il monte une expédition pour reprendre son trône de
Naples. Le 8 octobre il débarque dans le port calabrais de Pizzo où il est capturé et enfermé dans le petit
château du port.
Le 13 décembre 1815 à 18 heures, après un procès joué d’avance, Joachim Murat est fusillé. Il était âgé de
48 ans.
Sa dépouille fut ensevelie dans la troisième fosse commune dans le souterrain de l’église Saint-Georges-Martyr
de Pizzo. En 1837 suite à une épidémie de choléra de nombreux cadavres furent jetés dans cette fosse. Les
recherches faites en 1899 puis le 28 novembre 1976 pour identifier les restes de Murat sont restées vaines.
La pierre tombale abimée a été remplacé par une autre portant l’inscription:
Murat était un excellent cavalier meneur d’hommes plus sabreur que tacticien militaire. Dans plusieurs batailles ses charges décidèrent de la victoire. Si ses tenues extravagantes avec d’énormes panaches blancs sur ses chapeaux lui ont valu de nombreux surnoms dont celui de "Roi Franconi" du nom d’un écuyer de cirque, un autre, plus flatteur, lui a été donné, celui de "Premier soldat de France".
Le maréchal Murat avait épousé le 20 janvier 1800, dans le temple décadaire du canton de Plailly en Seine et Marne, Caroline Buonaparte, soeur de Napoléon. Quatre enfants sont nés de cette union et ont été prénommés: Napoléon-Achille, Létizia-Joséphine, Lucien-Napoléon-Charles, Louise-Julie-Caroline.