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Biographie éditée le 27 Avril 2010

MASSENA André

Maréchal de France
Duc de Rivoli
Prince d'Essling
"L’enfant chéri de la victoire"



massena1758 - 1817 massena

Issu d’une famille originaire du Piémont, André Masséna naquit à Nice le 6 mai 1758. Il était le troisième enfant et le premier fils de Jules César, simple boutiquier, et de Catherine Fabre.
Orphelin de père il est, à l’âge de 6 ans, confié à sa grand-mère paternelle Dominique qui résidait à Levens dans les environs de Nice.
De caractère indépendant et difficile, il est employé successivement comme berger de troupeaux puis apprenti boulanger. Mais cela ne lui convenait guère aussi déserta-t-il le pétrin pour rejoindre son oncle Augustin qui l’employa dans sa savonnerie.
A l’âge de 14 ans, il quitte un métier peu fait pour lui, regagne Toulon où il embarque comme mousse sur un caboteur. De retour en France en 1775, sa passion pour la mer éteinte, il s’engage à âge de 17 ans, dans le "Régiment d’Infanterie Royal Italien" en garnison à Toulon.

Ses pérégrinations de jeunesse ont permis au garçonnet de devenir un homme robuste mais Masséna, illettré à l’âge de 14 ans, avait au moment de son engagement quelques rudiments d’instruction qu’il perfectionnera durant toute sa vie.
Sa faconde, l’art de discourir en public le font rapidement remarquer et l’appui que lui apporte discrètement son oncle, adjudant dans le même régiment, lui vaut un avancement rapide.
Un an après, le 1er septembre 1776 il est promu caporal puis 7 mois plus tard, le 18 avril 1777, sergent fourrier de son unité. Il est récompensé le 4 septembre 1784 par le grade d’adjudant et entre dans une loge maçonnique existante, à cette époque, au sein de l’armée française et devient en 1789 "vénérable" de la loge de son régiment.
Suite à la réforme des régiments étrangers en 1788 "Royal italien" éclate en trois bataillons.
Le premier auquel appartenait l’adjudant Masséna est envoyé à Antibes le 13 mai 1788 où il est formé une nouvelle unité "Les Chasseurs Royaux de Provence".
En 1789 Masséna, qui comptait alors 14 ans de service, déçu par un refus de mutation pour la gendarmerie, ne rengage pas et, le 3 août 1789 couvert d’éloge se retire à Antibes. Il se lie d’amitié avec un maître chirurgien Joseph Lamera dont il épouse la fille, Marie Rosalie, le 10 août 1789 et, pour subvenir aux besoins du ménage, ouvre une épicerie.

révolution

La révolution de 1789 ayant des répercutions sur tout le territoire, les autorités d’Antibes lèvent une "Garde Bourgeoise" qui devient en 1790 "Garde Nationale". Une proposition de la municipalité est acceptée par Masséna qui laisse son épicerie à son épouse et se consacre à part entière à l’instruction des deux bataillons qui compose maintenant cette garde qui deviendra "Bataillon des volontaires du Var".
Un concours de circonstances fait que Masséna, qui a reprit du service, devient capitaine instructeur à Vence sans passer par le grade de lieutenant puis est élu comme commandant du deuxième bataillon avant de prendre le commandement des "Volontaires du Var" avec le grade de lieutenant-colonel le premier août 1792.

C’est à partir de cette date que le nouveau Lieutenant-colonel débute sa vraie carrière militaire sous les ordres du général D’Anselme et participe à "guerre en montagne" au sein de l’armée des Alpes et du Midi. Début 1793 il est promu colonel et vingt trois jours après général. Il n’a que 35 ans !
Nommé gouverneur de Toulon, il est promu général de division le 20 décembre 1793, il n’y avait que 4 mois qu’il était général de brigade.

général

Mi-janvier 1794 il est chargé de ramener les troupes du siège de Toulon en renfort de l’armée d’Italie où il commande l'aile droite. Meneur d’hommes et fin tacticien il obtient de nombreux succès et tout particulièrement à Loano le 25 novembre 1795 contre l’armée autrichienne.
En mars 1796 le général Buonaparte est nommé général en chef de l’armée d’Italie. Masséna commande les deux divisions d’avant-garde puis successivement le 9 avril 1796 la troisième division, la première division le 5 mars 1797 et reçoit le 3 février 1798 le commandement des troupes d'occupation des états du Pape à Rome.
Après la bataille de Rivoli les 12 / 14 janvier 1797 le général Buonaparte ne tari pas d’éloge à son encontre et pour le comportement de sa division qui a été déterminant dans la victoire.
Le 10 juin pour ses actions et surtout son engagement lors de l’affaire de Lodi le Directoire récompense Masséna d’un sabre d’Honneur.

Affecté le 9 août 1798 à "l’Armée de Mayence" sous le commandement de Jourdan il prend le 9 décembre 1799 le commandement de cette armée qui par changement de dénomination devient "l’Armée du Danube et d’Helvétie". Le 25 septembre 1799, il manœuvre l’armée russe, lui inflige une défaite à Zurich et la poursuit jusqu’à Croire où il laisse au reste de l’armée de Korsakof le soin de regagner la Russie sur ordre du Tsar Paul qui se retire de la coalition le 8 novembre 1799. Grâce à l’habilité et à la science tactique de Masséna la France était sauvée de l’invasion russo-autrichienne.

maréchal

Buonaparte de retour d’Egypte, maintenant 1er Consul, le nomme le 22 novembre 1799 à la tête de l’armée d’Italie. Sa première mission est de tenir le plus longtemps possible dans Gènes assiégé par les troupes autrichiennes des généraux Ott et Mélas. Après quatre vingt jours de siège la garnison cesse sa résistance le 6 juin 1800 ; mais elle avait permis à Buonaparte avec l’armée de réserve de franchir les Alpes et de gagner la bataille de Marengo.
Le 24 juin 1800 Massena succède à Buonaparte à la tête de l’Armée d’Italie mais il quitte son commandement suite à des dissensions avec le premier Consul le 21 août 1800 et regagne Paris.
En disgrâce à son retour, il est élu député de la Seine au corps législatif.
Opposant à Buonaparte, il est en août 1802, résolument contre la décision d’un Sénatus-consulte qui soumet à l’assemblée la transformation du consulat décennal en consulat à vie. malgré tout, le 18 mai 1804 il sera fait maréchal de d’Empire par Napoléon et le 23 août, nommé commandant en chef de l’Armée d’Italie.
Le 7 septembre 1805 il est à Milan où il réorganise son armée et combat les autrichiens de l’archiduc Charles qu’il défait à Calderio les 29/31 octobre 1805, puis ce seront les combats du Tagliamento. Toutes les actions de l’armée d’Italie ont permis le blocage de l’armée autrichienne et ont facilité la victoire de Napoléon à Austerlitz.

Essling

L’armistice signé, Massena sera successivement commandant en chef de l’armée de Naples le 28 décembre 1805, puis prendra le commandement du premier corps d’armée de cette même armée le 21 février 1806. Il quittera l’Italie le 12 janvier 1807 pour prendre le commandement du cinquième corps à la Grande Armée le 24 février 1807.
Après le traité de Tilsit le maréchal Masséna malade (Tuberculose) demande un congé qui lui est accordé sur le champ et rentre en France après avoir laissé son commandement à Suchet.
Rappelé par Napoléon le 15 juillet 1807, il prend le commandement du corps d’observation de l’armée du Rhin, est engagé contre la quatrième coalision et se distingue tout particulièrement lors de la bataille d'Essling les 20 et 23 mai 1809 puis à Wagram le 6 juillet 1809.
En fin de campagne, le jour de l’armistice, Masséna reçoit le titre de prince d’Essling titre confirmé par lettre patente du 14 octobre 1809 le jour de la signature du traité de paix à Schönbrunn.
Le 19 Mars 1808 Massena avait déja reçu, en quatrième liste, le titre de "duc de Rivoli" et choisi comme devise "Victor et fidelis".

Nommé le 17 avril 1810 commandant en chef de l’armée du Portugal, il combat les troupes anglaises de Wellington mais, battu à Onoro le 5 mai 1811, il est rappelé en France et placé une nouvelle fois en disgrace le 7 mai 1811.
1811 et 1812 seront des années dans l’ombre. Retiré dans sa propriété de Rueil dans la région parisienne, en août 1812, en l’absence de Napoléon en Russie, le comité de Régence le nomme général en chef de l’armée d’Espagne pour redresser une situation compromise. Malade, il s’arrête à Bayonne où il y séjournera plusieurs mois avant de passer sa convalescence à Nice.
Le 14 avril 1813 Napoléon signe à son intention un décret le nommant gouverneur de la division militaire de Toulon. Il est confirmé à ce poste par le Roi Louis XVIII lors de la première restauration après l'abdication de l'Empereur.
Masséna né italien à Nice est naturalisé français le 20 janvier 1815 par Louis XVIII qui ainsi peut l’élever au rang de Pair de France.
Au retour de Napoléon de l’ile d’Elbe, il essaye d’arrêter la marche de l’Empereur puis se rallie le 11 mars 1815 mais ne participe à aucune bataille.

actions glorieuses

Après la 2e abdication de Napoléon le 22 juin, le gouvernement provisoire nomme Masséna, le 8 juillet 1815, commandant de la Garde Nationale de Paris puis au retour des Bourbons le 7 juillet, il est relevé et reprend le commandement de la division de Toulon.
La santé du Maréchal se dégrade fin automne 1816, il quitte sa propriété de Rueil pour Paris mais ne peut rien contre sa maladie qui gagne du terrain et décède le 4 avril 1817.
Il est inhumé au père Lachaise à Paris, le jour de son enterrement c’est le bâton de maréchal à fleurs de Lys qui était placé sur son cercueil.

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Texte de Henri Azema d'après le livre de Fréderic Hulot
Présentation et dossier audio par C.Aïcardi

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