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Fiche éditée le 12 avril 2011

Charles MANGIN

Général

mangin6 juillet 1866
12 mai 1925
mangin

Charles Mangin est né le 6 juillet 1866 à Sarrebourg.
mangin Engagé volontaire le 17 août 1885 au 77e régiment de ligne, il est admis à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr le 30 octobre 1886, promotion "de Chalons" et choisit l'infanterie de marine à l'issue de sa formation.
De 1890 à 1894, il est affecté au Sénégal puis au Soudan, au 1er régiment d'infanterie de marine. A la tête de ses tirailleurs sénégalais, il reçoit quatre blessures au combat et son courage lui vaut d'être fait officier de la Légion d'honneur en 1894.
Capitaine, il commande, en 1895, l'escorte de la mission Marchand sur Fachoda; cette épopée extraordinaire, partant du Gabon, va mettre trois années pour traverser l'Afrique, d'ouest en est, par des itinéraires totalement inconnus.
mangin Chef de bataillon et breveté d’état-major en 1899, il est affecté à deux reprises au Tonkin, entre 1901 et 1904, en état-major puis dans la troupe au 8e régiment de tirailleurs tonkinois et au 6e régiment d’infanterie coloniale.
Nommé lieutenant-colonel en 1905, il est affecté en qualité de chef d’état-major du commandant supérieur au Soudan français, mais sera, en fait, employé au commandement de la troupe.
En 1908, il retrouve le 1er régiment d’infanterie coloniale et est promu colonel en 1910.
Au Maroc, sous les ordres de Lyautey, il participe à la pacification du territoire de février 1912 à juin 1913 et se distingue particulièrement, le 6 septembre 1912, à la bataille de Sidi-Bou-Athmann, lors de la prise de Marrakech.
En Août 1913, Charles Mangin est promu général de brigade et affecté à l'état-major de l'armée.

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A la déclaration de guerre en août 1914, le général Mangin prend le commandement de la 8e brigade d’infanterie et, un mois plus tard, il commande par intérim de la 5e division d’infanterie qui fait partie du 3e corps d'armée. Pendant la bataille des frontières, il prend Onhaye lors de la bataille de Charleroi, puis combat en Marne et en Artois. Durant cette période, ses relations avec Pétain, qui commandait la deuxième division du 3e corps d'armée restèrent distantes; les caractères respectifs des deux hommes ne pouvaient que les opposer.
Général de divison en 1916, il est à la tête du 11e corps d'armée qui va reprendre le fort de Douaumont.
En avril 1917, lors de la désastreuse offensive Nivelle au Chemin des Dames, le général Mangin commande la VIe armée. L'échec de cette action et son coût excessif en hommes, qui sera à l'origine des mutineries de soldats, va provoquer le limogeage de Nivelle et la mise en disponibilité de Mangin.
Rappelé en décembre 1917, le général Mangin se voit confier le 9e corps d'armée.
Au printemps 1918, suite à la nomination de Ferdinand Foch comme généralissime, Mangin prend le commandement de la Xe armée.
Il invente le feu roulant de l'artillerie: les canons de 75 avancent sur le terrain abandonné par l'ennemi qui ne parvient pas à sortir du champ de tir qui avance au même rythme que son retrait. Il appliquera cette tactique lors de sa contre-offensive de Villers-Cotterêts, le 18 juillet 1918, qui brisera l'ennemi et permettra la victoire des troupes alliées à la seconde bataille de la Marne.
La citation qu’il reçoit à cette occasion commence par ces mots:

« Chef d’armée intrépide, ne connaissant pas d’obstacles… ».

mangin Vainqueur dans l'Aisne à l'automne, il rompt le front allemand, libère Soissons et Laon. L'armistice annule son offensive prévue en Lorraine. Il entre dans Metz le 19 novembre, atteint le Rhin à Mayence le 11 décembre, occupe la Rhénanie et la rive gauche du Rhin le 14 décembre 1918.
Par décret du 30 janvier 1920, le général Mangin est nommé membre du Conseil supérieur de la guerre.
En 1922, il voit l’aboutissement de sa carrière en assumant les fonctions d’inspecteur général des troupes coloniales.

Homme d'action, bâti pour la lutte, violent, dur pour lui même comme pour les autres, d'une bravoure extraordinaire, le général Mangin était un chef de guerre impulsif, imaginatif et s'il associait toujours ses subordonnés dans la préparation des opérations, une fois le plan arrêté, il était intransigeant dans l'action et n'acceptait aucune faiblesse, sacrifiant parfois ses troupes pour atteindre le but fixé. Respecté par tous, il était craint mais dans l'ensemble ses hommes l'admiraient..
Il meurt brutalement à cinquante neuf ans, le 12 mai 1925 à Paris, au cours d'un repas dans un restaurant.
Sa mort survient dans une période et des circonstances troubles; Mangin était en consultation auprès des partis de droite pour entrer en politique et sortir la France de sa paralysie alors que le pouvoir était détenu, à cette époque, par le cartel des gauches (Herriot, Painlevé, Briand).
Son épouse, très éprouvée, refusera, par conviction religieuse, qu'une autopsie soit pratiquée pour connaître les causes de son décès. Par la suite, elle refusera qu'on lui décerne à titre posthume le titre de maréchal, ne voulant rien devoir à Pétain qui, en 1917, s'était employé à marginaliser Mangin dans le cadre d'une bataille politique entre les clans Briand et Ribot.
Après des obsèques nationales en l'église Notre-dame-des-Invalides le cercueil du général Mangin rejoindra la crypte des Invalides ou il repose sous la neuvième arcade du tombeau des gouverneurs.
Grand-croix de la Légion d’honneur depuis 1919, il reçoit la Médaille militaire sur son lit de mort le 12 mai 1925.

Le général Mangin avait épousé en secondes noces Antoinette Charlotte Cavaignac, petite-fille de Jacques Marie Eugène Godefroy Cavaignac, ministre de la IIIe République, 8 enfants sont nés de cette union.
Un monument en son honneur, dû au sculpteur Maxime Real del Sarte, sur la place Denys-Cochin à Paris, fut détruit en octobre 1940 par les forces d'occupation allemandes, sur ordre d'Adolf Hitler, et reconstruit après-guerre à proximité de l'église Saint-François-Xavier dans le 7e arrondissement. Une autre statue située dans la clairière de Rethondes fut elle aussi détruite.
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La promotion 1929-1931 de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr porte le nom de "Général Mangin"
On doit au général Mangin plusieurs ouvrages, notamment la Force noire (1910), Manuel à l'usage des troupes employées outre-mer, Regards sur l'Afrique, Comment finit la guerre (paru en 1929). Ses Lettres de guerre, relatives à la première guerre mondiale (publiées en 1951).

Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi.

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