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![]() | 11/01/1896 10/06/1976 | ![]() |
Joseph, Abraham, Auguste, Pierre, Edouard Magnan est né le 11 janvier 1896 à Decize, dans la Nièvre.
Le 29 janvier 1915, Joseph Magnan s'engage, pour la durée de la guerre. Incorporé au 95e régiment d'infanterie il est admis comme élève au centre d'instruction de Joinville et en sort aspirant le 30 août.
Affecté successivement dans trois régiments d'infanterie, il s'y distingue particulièrement, sera deux fois blessé et termine la guerre avec la grade de lieutenant et huit citations, dont deux à l'ordre de l'armée.
En avril 1919, le lieutenant Magnan est envoyé à Saint-Maixent pour terminer sa formation puis est affecté au 4e régiment de tirailleurs en Tunisie.
En octobre 1920, il intègre, comme officier élève, la promotion "La dernière guerre" de l'Ecole Militaire Spéciale de Saint-Cyr, en sort classé 26e sur 81 élèves et choisit de servir dans l'infanterie coloniale.
Joseph Magnan alterne alors les séjours entre la France et les colonies. Il est ainsi affecté deux fois en Afrique Occidentale Française (AOF) où il sera cité en 1923 alors qu'il sert comme lieutenant méhariste, puis effectuera un séjour au Maroc et un autre en Extrême-Orient.
Admis en 1931 à l'Ecole Supérieure de Guerre (ESG), il est nommé chef de bataillon en mars 1933, lieutenant-colonel en décembre 1938 et colonel en janvier 1942.
Le 25 janvier 1942, de retour au Maroc, il prend le commandement du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc (RICM).
Arrêté et interné le 12 novembre pour avoir favorisé le débarquement alliés sur les côtes nord-africaines, il est libéré quelques jours plus tard puis, en février 1943, succède au général de Monsabert à la tête du Corps franc d’Afrique. Avec cette formation, il bouscule les allemands le long de la côte tunisienne, du cap Serrat jusqu’à Bizerte où il entre le premier avec ses soldats le 8 mai 1943. Le colonel Magnan est nommé général après cette victoire.
Prévu pour prendre le commandement de la 10 Division d'Infanterie Coloniale (DIC) en cours de formation en AOF, le général Magnan est finalement nommé, le 18 janvier 1944, à la tête de la 9e DIC en Algérie, ce poste devenu vacant étant à pourvoir.
Transférée en Corse, la 9e DIC renforcée par le bataillon de choc, les commandos d'Afrique et le 2e groupe de tabors marocains, est engagée, du 17 au 19 juin 1944, dans l'opération "Brassard", première action de guerre de la 1ère armée française, dont le but est de neutraliser les allemands qui occupent l'île d'Elbe et de faciliter le débarquement de Provence.
Cette mission réussie, la 9e DIC, grande unité du 2e corps d'armée (général de Larminat) de la 1ère armée française du général de Lattre va participer à la campagne de France en débarquant en Provence le 20 août 1944.
Sur le sol français, le général Magnan sera, avec sa division, l'un des artisans de la libération de la Provence. Le 21 août Solliès-ville, le Coudon et La Farlède sont occupés, les 22 et 23 août La valette est conquis après une lutte acharnée, du 24 au 27 août Toulon est libéré; le bilan de la division est impressionnant: en moins de dix jours, outre la capture d'un important matériel militaire, la division a fait dix mille prisonniers et plus de 1000 tués dans les rangs de l'ennemi.
La ville de Toulon, qui considère Magnan comme son libérateur, le fait citoyen d’honneur.
En septembre 1944, la division reprend sa marche en avant, parfois retardée par des approvisionnements difficiles en essences et munitions. Malgré ces aléas logistiques, son chef la conduit de succès en succès.
Cependant, l'hiver approche et il devient urgent de remplacer les sénégalais qui ne supporteront pas les rigueurs du froid européen. Les 9000 africains des troupes coloniales sont remplacés par des engagés volontaires issus des maquis FFI qui combattent aux côtés des troupes régulières. Les combats n'accordant aucun délai, ces recrues seront instruites "sur le tas" au gré des circonstances et des périodes d'accalmie.
C'est cette troupe, peu expérimentée, heureusement encadrée par des chefs aguerris, qui va former les 6e, 21e et 23e Régiments d'Infanterie Coloniale (RIC) qui prennent la suite des 4e 6e et 13e régiments de tirailleurs sénégalais pour appuyer l'offensive des alliés sur tout le front.
Dès les premiers jours de novembre, l'armée française a percé les défenses de l'ennemi par la trouée de Belfort et la 9e DIC participe à la libération de Mulhouse. Le front se stabilise jusqu'au 20 janvier 1945; à cette date, lorsque la 1ère armée reprend l'offensive pour réduire la poche de Colmar, la 9e DIC est chargée du nettoyage des cités ouvrières au nord de Mulhouse et subit de lourdes pertes.
À la fin de ces combats, la 9e DIC rejoint Lauterbourg, dans le nord de l'Alsace, avant de traverser le Rhin le 2 avril 1945. Elle participe, le 4 avril, à la prise de Karlsruhe, de Rastatt, de Baden-Baden et ouvre la route du Wurtemberg aux troupes françaises.
Le 13 mars 1945, le général Magnan quitte la 9e DIC pour prendre le commandement des troupes en AOF. Général de corps d'armée le 20 février 1947, il sera successivement Commandant le la 9e région militaire à Marseille le 8 juin 1949, gouverneur militaire et commandant le 8e région militaire de Lyon le 8 août 1951 et général d'armée, Inspecteur général de la défense en surface du territoire métropolitain le 1er septembre 1954.
Le 11 janvier 1957, atteint par la limite d'âge, le général Magnan quitte le service actif laisant à tous ceux qui l'ont côtoyé le souvenir d'un homme courageux et d'un chef habile, soucieux de ses soldats qui lui vouent un respect et une admiration unanime.
Le général Joseph Magnan décède à strasbourg le 10 juin 1976, il était Grand Croix de la Légion d’Honneur, médaillé de la Résistance avec rosette, décoré du Distinguished Service Order britannique, Officier de la Legion of Merit américaine, Grand Croix du Ouissam Alaouite Chérifien et titulaire de quatorze citations dont cinq à l’ordre de l’armée.
Biographie réalisée par Claude Aïcardi.
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