25/10/1755 14/09/1820 |
François, Joseph Lefebvre est né le 25 octobre 1755 à Rouffach dans le haut Rhin. Il est le fils de Joseph Lefebvre, ancien hussard, gardien des portes de la ville et d'Anne-Marie Riss.
François Lefebvre est âgé de huit ans lorsque son père décède. Après le remariage de sa mère, il est recueilli par son oncle, l'abbé Jean-Christophe Lefebvre, curé de Guémar.
Ce dernier, souhaite voir son neveu entrer en religion et oriente son éducation dans cette voie. Mais le jeune François qui va avoir dix huit ans, se sent beaucoup plus attiré par les armes que par le séminaire et obtient de son tuteur la permission de se rendre à Paris pour s'engager, le 10 septembre 1773, dans les Gardes-françaises.
François Lefebvre est sergent des Gardes-françaises le 9 avril 1788 et va, pendant la période agitée de la révolution, protéger ses officiers contre la vindicte populaire et faciliter leur évasion. Lieutenant, commandant un détachement du bataillon de la garde nationale des Filles-Saint-Thomas après la dissolution des Gardes-françaises, il sera blessé en défendant la famille royale de retour aux Tuileries et favorisera l'évasion des tantes du Roi.
Dans les armées révolutionnaires, Lefebvre va participer à toutes les batailles importantes, s'y distinguer par son courage et ses aptitudes au commandement qui vont lui permettre de gravir rapidement les échelons hiérarchiques:
Capitaine au 132e régiment d'infanterie légère en 1792, il est général de brigade à la fin de l'année 1793 et général de division en janvier 1794.
Le 18 avril 1797, à la tête de ses grenadiers, en avant garde de l'armée française, il réalise l'exploit de franchir le Rhin sous un déluge de feu de l'adversaire et de s'établir sur la rive droite du fleuve. Poursuivant son offensive, il enlève Siegberg et cueille de nouveaux lauriers lors des combats suivants.
En septembre 1797, il prend provisoirement le commandant de l'armée de Sambre-et-Meuse après la mort de Hoche.
Le 13 mars 1798, il est nommé gouverneur de la forteresse de Mayence.
En mars 1799, sous les ordres de Jourdan, le général Lefebvre commande l'avant garde de l'armée du Danube et avec ses 8000 hommes résiste à Stockach à la poussée de 36 000 autrichiens. Gravement blessé le 21 mars 1799 à Pfullendorf, il doit quitter son poste pour être soigné.
La même année, rétabli de sa blessure, le Directoire le nomme gouverneur de Paris et commandant de la 17e division militaire dont le chef lieu est à Paris.
Lefebvre se rallie à Bonaparte et son poste de gouverneur militaire de Paris lui permet de jouer un rôle important durant le Coup d'État du 18 brumaire. L'épée à la main à la tête de ses grenadiers il pénètre dans la salle du conseil des cinq-cents, en extrait Lucien Bonaparte et lance ses hommes à la poursuite des députés: le coup de force qui amène le gouvernement consulaire a réussi.
Le premier consul maintient Lefebvre au commandement de la 17e division militaire avant de le charger de rétablir l'ordre et le calme dans les départements de l'Ouest.
Par la suite, Napoléon n'oubliera pas ce qu'il lui doit: Lefebvre, qu'il avait fait sénateur le 1er avril 1800, fera partie de la première promotion des maréchaux d'Empire le 19 mai 1804.
Cependant, malgré son expérience militaire, les rudes manières du Maréchal, et plus encore le comportement vulgaire de son épouse, irritent l'Empereur et vont l'écarter de tout commandement jusqu'en 1805 où il sera chargé des gardes nationales de la Roer, de Rhin-et-Moselle et du Mont-Tonnerre.
Par la suite, la valeur du vieux soldat sera reconnue et appréciée par l'Empereur et les commandements vont se succéder:
Le 4 avril, Lefebvre est l’un des maréchaux qui assistent à l’entrevue de Napoléon avec Macdonald, venu lui demander son abdication. Il ne quitte l'Empereur qu'après celle-ci mais votera pour sa déchéance au Sénat.
Fait Pair de France par Louis XVIII le 4 juin 1814, le maréchal Lefebvre se rallie à l'Empereur lors des cent jours mais son âge et ses infirmités ne lui permettent pas d'exercer un commandement. Cette attitude lui vaudra d'être exclu de la Pairie mais maintenu à son rang de maréchal lors de la seconde restauration. Le roi pardonnera et lui rendra sa pairie le 5 mars 1819.
Le maréchal Lefebvre meurt à Paris le 14 septembre 1820 d'une hydropisie de poitrine.
Il est inhumé au cimetière du père Lachaise à Paris, division 28, à côté de Massena et non loin de Pérignon et de Serurier.
Le souvenir du maréchal Lefebvre est évoqué en de nombreux lieux, entre autres:
Le 1er mars 1783 , François Lefebvre prend pour épouse Catherine Hübscher (1753-1835), originaire de Neuhausen, commune de Goldbach-Altenbach en Alsace.
Fille d'André Hübscher et de Madeleine Christ, établis à Paris rue Poissonnière, elle exerçait le métier de blanchisseuse et conserva, malgré l'ascension de son mari, des manières et un langage peu châtiés qui lui valurent de passer à la postérité sous le nom de "Madame sans-gêne".
Quatorze enfants dont douze fils naîtront de cette union, treize mourront en bas âge, aucun ne survivra au maréchal pour hériter de son nom et de ses titres.