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 | 22 novembre 1902 28 novembre 1947 |  |
Philippe François Marie, comte de Hauteclocque, puis Leclerc de Hauteclocque (par décret de 1945) est né le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard (Somme) et grandit au sein d'une famille de la noblesse picarde.
Il est le fils du comte Adrien de Hauteclocque (1864-1945) et de Marie-Thérèse van der Cruisse de Waziers (1870-1956).
Adolescent lors de la première guerre mondiale, il décide très tôt de consacrer sa vie à la carrière des armes.
En 1922, il est reçu au concours d'entrée à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Metz et Strasbourg), en sort deux ans plus tard, major de sa promotion, puis fait son stage d'application à l'Ecole de la cavalerie de Saumur.
Le 10 août 1925, il épouse Thérèse de Gargan. Six enfants naitront de cette union (quatre fils et deux filles).
Après une brève affectation en zone d'occupation en allemagne, à Trèves, il fait un séjour au Maroc où il participe à la guerre du Rif durant laquelle il se distingue.
De retour en France en 1931, instructeur à l'Ecole militaire de Saint-Cyr, un accident de cheval lui vaudra d'utiliser une canne le reste de sa vie.
A nouveau au Maroc en 1934, il est promu capitaine et est fait chevalier de la Légion d'Honneur.
En 1938, admis à l'Ecole de Guerre, il est un an plus tard, major de sa promotion.
En mai 1940 sur le front belge le capitaine de Hauteclocque est blessé, fait prisonnier et s'évade. Prisonnier en Champagne, il s'évade à nouveau et rejoint Londres via les Pyrennées, l'Espagne et le Portugal.
Il prend "Leclerc" comme nom de guerre et se présente le 25 juillet au général de Gaulle qui le nomme chef d'escadrons et lui confie la mission de rallier l'Afrique Equatoriale Française (AEF) à la France libre.
Le 28 août, toute l'AEF, à l'exception du Gabon, s'est ralliée à la France libre et Leclerc est nommé commissaire général du Cameroun. Le 8 novembre, avec l'accord du général de Gaulle, il débarque à Libreville et le 10 novembre le Gabon se joint à son tour à la France libre.
Il est confirmé dans le grade de colonel qu'il s'était auto-attribué en arrivant en AEF, afin de ne pas être en infériorité hiérarchique vis à vis des responsables en place et, en décembre 1940, il est désigné comme commandant militaire du Tchad.
Sans tarder, il va porter ses efforts vers la Lybie italienne. Le 28 février 1941, avec 400 hommes montés sur 60 véhicules et après une chevauchée de plus de 1500 kilomètres dans le désert, Leclerc s'empare de l'oasis de Koufra, symbole de la puissance italienne en Afrique. Le lendemain il fait jurer à ses compagnons "de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg". C'est le Serment de Koufra.
Le général de Gaulle le fait Compagnon de la Libération et le nomme général.
Après le débarquement allié en 1942 au Maroc et en Algérie, la "Colonne Leclerc" fait jonction en janvier 1943 à Tripoli avec l'armée britannique du général Montgomery. La colonne qui deviendra la "Force L" puis la "2e Division Française Libre" (DFL) participe à l'éviction des allemands et des italiens et arrive à Tunis le 8 mai 1943.
A l'été 1943, le général Leclerc reçoit la mission de transformer la 2e DFL en 2e Division Blindée (DB). Mise sur pied au Maroc à Témara près de Rabat, La division est équipée de matériels américains. Le noyau initial de la "colonne Leclerc" reçoit l'apport de personnels d'horizons divers qui formeront rapidement un ensemble cohérent grace à la faculté innée de Leclerc qui parvient à rassembler vers un but commun des hommes d'origines et d'opinions très diverses.
Après avoir transitée par l'Angleterre, la division débarque le 1er août 1944 dans la Manche sur la plage de Saint Martin de Varreville. Elle est affectée à la 3e Armée U.S. du général Patton.
Les étapes de la libération du territoire national vont se succéder dans une charge fantastique, Alençon est libérée le 12 août. Le 25 août c'est l'entrée de vive force dans Paris où la "Division Leclerc" est accueillie par une foule en liesse de parisiens et les forces françaises de l'intérieur (FFI) et permet au général de Gaulle de se faire acclamer en descendant à pied les Champs Elysées.
Repartant vers l'est, la 2e DB libère Vittel, anéantit une Panzer brigade à Dompaire les 12 et 13 septembre et libère Baccarat le 31 octobre. Les Vosges sont franchies le 22 novembre et Strasbourg est libérée le 23; là, une prise d'armes rappelle à tous que le "Serment de Koufra" a été tenu.
Après de durs combats dans le sud de l'Alsace, la 2e D.B. participe, au sein de la 1ère armée française, à la libération de Colmar le 6 février 1945. Des éléments de la 2e D.B. libereront Royan en avril 1945.
La division s'engage en Allemagne où, ultime fait d'armes, ce sont les soldats de Leclerc qui s'emparent du Kehlsteinhaus, le "nid d'aigle" d'Adolf Hitler à Berchtesgaden en Bavière, quelques jours seulement avant l'armistice du 8 mai 1945.
Le 25 mai 1945, le général Leclerc reçoit les rang et appellation de général de corps d'armée et est élévé à la dignité de Grand-croix de la Légion d'Honneur.
Le 21 juin, il fait ses adieux avec solennité à sa division, qu'il quitte pour rejoindre le Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient en Indochine française occupée par le Japon depuis 1940, il va restaurer en quelques mois la présence française. Préconisant une solution pacifique au conflit franco-vietnamien, il est incompris et rentre en france en juillet 1946.
Dans la même période, c'est Leclerc qui signe le 2 septembre 1945, aux côté du général américain Mac Arhtur et au nom de la France, l'acte de capitulation du Japon à bord du cuirassé USS Missouri, en rade de Tokyo.
Elevé au rang et appellation de général d'armée le 14 juillet 1946, il est nommé inspecteur général des forces armées en Afrique du Nord.
C'est au cours d'un vol aérien qui l'amenait d'Oran à Colomb-Béchar le 28 novembre 1947 que son avion , pris dans un vent de sable, s'écrase au sol à côté du Djebel Aïssa, non loin de Colomb-Béchar, et prend feu. Il n'y a pas de survivants.
La nouvelle de ce décès est un choc pour une France qui voyait en cet homme le libérateur de Paris et de Strasbourg, celui qui avait lavé l'affront de la défaite de 1940. Après un hommage national à Notre-Dame, la 2e DB escorte son chef vers l'Arc de Triomphe, où une foule de français vient s'incliner devant son cercueil.
Le général Leclerc est inhumé dans la crypte de l'égise Saint-Louis des Invalides sous la première arcade du tombeau des gouverneurs.
Cinq ans après sa disparition, le Parlement vote à l'unanimité la loi qui élève, à titre posthume, le général d'armée Philippe Leclerc de Hauteclocque à la dignité de maréchal de France.
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