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Armand Louis de Gontaut-Biron, comte de Biron à sa naissance, marquis de Gontaut (1758), duc de Lauzun (1766),
duc de Biron (1788) puis général Biron (1791), naquît à Paris le 13 avril 1747. La famille de Gontaut-Biron,
originaire du Périgord et de Guyenne, était d'extraction chevaleresque et pouvait prouver sa filiation depuis
1147, la première mention d'un seigneur de Gontaut apparaissant dans une charte dès 926.
Armand Louis de Gontaut-Biron entra, dès l'âge de 13 ans, dans le régiment des Gardes françaises commandé par son oncle, le maréchal de Biron, d'abord comme enseigne à drapeau le 18 janvier 1761, passant rapidement enseigne à pique le 22 février et sous-lieutenant dès le 18 octobre de la même année. Lieutenant le 19 février 1764, il fut nommé aide major surnuméraire le 2 février 1766.
Le roi Louis XV pour lui témoigner son affection le fit duc de Lauzun par brevet d'honneur après son mariage avec
mademoisellee Amélie de Boufflers en janvier 1766.
Capitaine commandant la compagnie Colonelle des Gardes françaises le 11 octobre 1767, il obtint par la même
occasion, un brevet de colonel d'infanterie avec dispense d'âge. Engagé dans la campagne de Corse, sa conduite
fut si brillante qu'elle lui valut l'honneur de porter au roi la nouvelle de la soumission de l'île, le 20 juin
1769. Il fut nommé, avec dispense d'âge, chevalier de l’ordre de Saint Louis le 10 juillet 1769.
Le duc de Lauzun fut nommé le 27 février 1774 colonel de la Légion Royale, un corps mixte (cavalerie et
infanterie). A la suppression de la Légion Royale il essaya sans succès de racheter le régiment de Schomberg
Dragons, puis le régiment des Hussards de Chamborant. Comme gage de la faveur royale, il devint mestre de camp
lieutenant du régiment Royal Dragons le 2 juillet 1776. Le 1er septembre 1778, Armand-Louis de
Gontaut-Biron devint colonel propriétaire et inspecteur du corps des volontaires étrangers de la Marine. Bien
que passant ainsi au département de la Marine, il conserva son rang dans l'armée de terre.
Le 3 décembre 1778, il s'embarqua pour diriger la campagne contre le Sénégal avec l'escadre du marquis de
Vaudreuil. Arrivé devant Saint Louis le 28 janvier 1779, il reçut la capitulation de la garnison anglaise dès
le 30 janvier. Le 16 mars, le duc de Lauzun rentrait en France qu'il atteignît le 19 avril 1779. De retour en
France après la campagne au Sénégal, il apprit le morcellement du corps des volontaires étrangers de la marine
et reçût en compensation le commandement comme colonel propriétaire et inspecteur du corps des volontaires
étrangers de Lauzun, le 1er avril 1780, à 33 ans.
Nommé Brigadier de Dragons sous Rochambeau, le 1er mars 1780, il fit brillamment la campagne aux
Etats-Unis de 1780-1781 et fut chargé de porter au roi la nouvelle de la victoire de Yorktown : il partit le 23
octobre 1781 et se présenta à Versailles le 20 novembre. De retour aux Etats-Unis en septembre 1782, il rentra
définitivement en France avec son unité le 11 juin 1783. Pour son action pendant la campagne d'Amérique, le duc
de Lauzun devint mestre de camp propriétaire du régiment des Hussards de Lauzun, le 14 septembre 1783.
Il fut nommé commandant d'une brigade de cavalerie dans la 1ère Division des Trois Evêchés le 1er avril 1788. Le 29 octobre 1788 à la mort de son oncle, le maréchal Louis Antoine de Biron, il prit le titre de duc de Biron et abandonna son titre de duc de Lauzun.
Elu député de la noblesse du Quercy aux Etats Généraux, le 23 mars 1789, il prit une part importante aux
événements de 1789. Il se distingua particulièrement dans la nuit du 4 août et fut actif aux travaux de
l’Assemblée Constituante tout en restant commandant d'une brigade à la 1ère division des Trois
Evêchés à partir du 15 juillet 1789.
Employé provisoirement dans la 2e division territoriale à Valenciennes en octobre 1791, puis comme
maréchal de camp à l'état-major du général en chef Rochambeau de l'Armée du Nord en décembre de la même année,
le général Biron fut nommé lieutenant général, le 13 janvier 1792. Il commanda à l'armée du Nord sous les
ordres de Rochambeau et notifia la déclaration de la guerre du royaume de France au roi de Bohême et de
Hongrie.
Après un premier succès, le général Biron échoua devant Quiévrain le 29 avril 1792. Commandant en chef l'armée
du Rhin à la place du général Lamorlière, le 9 juillet 1792, il prit possession de son poste le 20 juillet à
Strasbourg et fut subordonné au général Luckner, puis en octobre au général Custine.
Le général Biron fut nommé commandant en chef d'armée d'Italie, le 25 décembre 1792. Il arriva à Nice le 10
février 1793. Sur le front des Alpes, il attaqua avec succès les troupes austro-piémontaises à Levens le 28
février et les chassa du camp de Pérulle le 19 avril 1793.
La situation devenant très compromise en Vendée, il fut nommé Commandant en chef de l'armée des Côtes de la
Rochelle, le 15 mai 1793, où il se rendit sans trop d'illusion. Biron se retrouva seul, sans état-major,
entouré d'officiers incompétents. Peu ou mal soutenu par le ministre de la Guerre Bouchotte, il se heurta très
rapidement à des généraux improvisés et les représentants en mission. Il proposa sa démission au ministre de la
Guerre puis au Comité de Salut Public le 10 juillet, en justifiant son état de santé mais sans succès. Destitué
le 11 juillet 1793, il quitta l'armée dès le 16 juillet pour se présenter à Paris et justifier sa conduite, le
20 juillet devant le Conseil exécutif provisoire. Le général Biron fut interné dès le 29 à la prison Sainte
Pélagie. L'acte d'accusation dressé par Fouquier-Tinville le condamna pour avoir "conspiré contre l'unité et
l'indivisibilité de la République et la tranquillité de la sûreté intérieure et extérieure de l'Empire français
et trahir les intérêts de la République en abusant de sa qualité". Il fut guillotiné le 31 décembre 1793.
Il avait 46 ans.
Le nom du duc de Biron est inscrit au côté sud de l'Arc de Triomphe.