05/02/1806 11/09/1865 |
Né à Nantes le 5 février 1806, Louis Juchault de Lamoricière (ou La Moricière) est le descendant d'une vieille famille bretonne fidèle aux
traditions. Il fait ses études dans sa ville natale puis intègre en 1824 l'Ecole polytechnique.
Après son application à l'école de Metz, il est affecté comme lieutenant au 3e régiment du génie le 31 janvier 1829.
Ses opinions légitimistes le poussent à demander son affectation pour l'Algérie, loin des influences de la maison d'Orléans.
Dès son arrivée sur le territoire, il participe, à l'attaque du fort l'Empereur et à la prise d'Alger qui lui valent le grade de capitaine
le 1er novembre 1830 et son affectation au bataillon du corps des zouaves qui vient d'être créé.
En 1833 sont institués les "Bureaux arabes" destinés à faciliter les rapports entre les indigènes et l'armée et à mettre en place une
structure administrative dans les zones pacifiées. Lamoricière qui a appris la langue arabe dirigera le premier bureau constitué.
Mais la conquête n'est par terminée et Lamoricière participe avec ses zouaves aux combats contre les troupes d'Abdelkader en octobre 1835.
Lieutenant colonel en 1837, lors de la deuxième expédition de Constantine sous les ordres du général Damrémont puis Valée, il participe activement à la prise de la
ville où il est gravement bléssé.
Nommé colonel des zouaves en 1837, il est surnommé "bou chechia" pour cette coiffure qu'il affectionnait. Sa connaissance du terrain et sa
détermination, souvent sanglante, en font un chef de guerre efficace et respecté.
Pendant deux ans il poursuit son action pacificatrice dans la région de Koléa et combat à la bataille du col de la Mouzaïa le 12 mai 1840.
Nommé maréchal de camp, il reçoit le commandement de la division militaire d'Oran et sera l'un des acteurs principaux de l'affaire de Tagdempt
en menant des opérations militaires contre la puissante tribu des Hachem.
En 1843, après de nombreuses razzias chez les Flittas et dans tout le cercle de Mostaganem, il obtient la reddition de ces puissantes et
turbulentes tribus.
Il est promu, le 9 avril 1843, au grade de général de division.
Le 14 août 1844, sous les ordre de Bugeaud, il participe à la victoire d'Isly contre les troupes du sultan du Maroc entrées sur le territoire
algérien.
Lamoricière est également le principal artisan de la chute d'Abdelkader qui conduit ce dernier à faire sa soumission au duc d'Aumale en 1847 à
Djemaa-Ghazouat.
De retour en France son ascension politique est rapide. Dans un contexte agité, déja député de la Sarthe (Mamers) depuis 1846, il sera plusieurs
fois vice-président de l'Asemblée nationale. Nommé membre de la commission de Défense nationale en mars 1848, il a initié le décret qui sera
adopté le 19 septembre 1848, ouvrant un crédit de 50 millions pour l'établissement des colonies agricoles en Algérie.
Bien qu'ayant refusé les commandements militaires que lui offrait le gouvernement provisoire, il participe, là aussi très efficacement, à la
répression sanglante des journées d'insurrection ouvrière de juin 1848 et accepte le portefeuille de la guerre (du 28 juin au 22 décembre 1848)
que lui propose Cavaignac qui a pris la tête du pouvoir exécutif.
En juillet 1849, il remplit une mission en qualité d'ambassadeur extraordinaire auprès du Tsar de Russie.
Malgré ces débuts ministériels prometteurs, cette seconde carrière s'interrompt brutalement le 2 décembre 1851, à la suite de l'arrivée au
pouvoir de Louis-Napoléon auquel il s'oppose vigoureusement. Arrêté, exilé pendant cinq ans en Belgique, il ne rentrera en France qu'en 1857.
Peu après, en 1860, il est sollicité par son cousin monseigneur de Mérode, ministre des armées du Souverain Pontife, pour prendre la tête de
l'armée papale, Pie IX voyant l'intégrité de ses États Pontificaux menacés à la fois par le roi Victor-Emmanuel et par les troupes de Garibaldi.
L'expérience de Lamoricière ne pourra rien contre des troupes nettement supérieures en nombre. La défaite de Castelfidardo sonne la fin de l'aventure des "Zouaves pontificaux" et Lamoricière rentre en France pour y finir ses jours dans son château de Prouzel près d'Amiens où il décède le 11 septembre 1865.