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Le Maréchal KOENIG

Pierre Koenig est né le 10 octobre 1898 à Caen dans le Calvados, dans une famille de souche alsacienne. Son père était facteur d'orgues.
Il fait ses études au collège Sainte-Marie et au lycée Malherbe de Caen.
Lorsque la guerre éclate il n'a que seize ans. Il patiente une année et après avoir obtenu son baccalauréat, il s'engage en 1917 au 36e régiment d'infanterie. En février 1918, à l'issue de son stage à l'école militaire d'Issoudun, il est promu aspirant et rejoint au front son unité. Il participe à la bataille des flandres en mai, à celle du Matz en juin-juillet puis à l'offensive de l'Oise en août-septembre 1918.

Cité et décoré de la Médaille militaire, il est promu sous-lieutenant en septembre 1918 et prend part aux combats de l'Ailette en octobre 1918.

Affecté au 15e bataillon de chasseurs alpins, il sert en Silésie (1919-1922) puis dans les Alpes (1922-1923) avec le grade de lieutenant.
Muté à l'Etat-major des 40e et 43e divisions d'infanterie il sert jusqu'en 1929 en qualité d'officier de renseignement des troupes d'occupation en Allemagne.
Il effectue son temps de commandement de capitaine au 4e Etranger au Maroc où il prend part aux opérations de pacification (1931-1934).
Affecté à l'Etat-major du général Catroux, il reste au Maroc et participe à différentes opérations dans le désert jusqu'à la déclaration de guerre de septembre 1939.
Après un bref séjour au 2e régiment de tirailleurs marocains, il quitte l'Afrique du Nord en février 1940, et prend part à l'expédition de Norvège au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, puis à l'Etat-major du Corps expéditionnaire français.
De retour en France le 19 juin, devant l'impossibilité de poursuivre le combat sur le territoire national, avec son chef, le colonel Magrin-Vernerey et quelques autres officiers, il embarque à Saint-Jacut de la Mer, est pris en charge par un cargo à Jersey et parvient en Angleterre le 21 juin 1940.
Là, le capitaine Koenig retrouve la 13e DBLE et se met aux ordres du général de Gaulle.

Promu au grade de chef de bataillon, il prend part, sous le nom de "Mutin", à l'expédition "Menace" et, après l'échec devant Dakar, joue un rôle prépondérant dans le ralliement du Gabon, en novembre 1940.
Lieutenant colonel en décembre 1940, il est nommé commandant militaire du Cameroun.
Colonel en 1941, il est au Soudan, en Palestine et prend part à la campagne de Syrie comme chef d'Etat-major de la 1ère Division française libre.
A l'armistice de Saint-Jean d'Acre, le colonel Koenig est délégué pour la France libre à la Commission d'Armistice.

Promu général de brigade en juillet 1941, il conduit au combat la 1ère brigade française libre en libye, à Halfaya (décembre 1941 et janvier 1942), à Méchili (février 1942) et Bir-Hakeim (février-juin 1942).
Sur la position de Bir-Hakeim, malgré son infériorité numérique, il résiste pendant 14 jours aux attaques italo-allemandes menées par le général Rommel permettant ainsi la VIIIe Armée britannique de se réorganiser à Alexandrie. Il parvient à ramener avec lui les trois-quarts de ses hommes échappés de la position dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, à travers les champs de mines et les positions ennemies.
Le général Koenig prend part ensuite à la bataille d’El Alamein en octobre 1942.
Adjoint au général commandant la 1ère Division française libre, il participe ensuite à la campagne de Tunisie (avril-mai 1943) à la suite de laquelle il est promu général de division, commandant de la 1ère DFL.

Le 1er août 1943, il prend les fonctions de chef d'Etat-major adjoint à Alger où il est chargé de la fusion entre les troupes d'Afrique du Nord et celles de la France libre.
En mars 1944, il est simultanément Délégué du Gouvernement provisoire de la République française auprès du commandement suprême interallié, commandant supérieur des Forces françaises en Grande-Bretagne et commandant des Forces françaises de l'intérieur (FFI).
Promu général de corps d'armée le 28 juin 1944, il est nommé Gouverneur militaire de Paris le 25 août et occupera ce poste jusqu'à la fin des hostilités.

En juillet 1945, le général Koenig est nommé Commandant des Forces françaises en Allemagne puis est promu général d'armée en mai 1946. Il quitte son poste en Allemagne en août 1949 pour prendre celui d'Inspecteur des Forces terrestres, maritimes et aériennes de l'Afrique du Nord. Parallèlement, il est vice-président du Conseil supérieur de la Guerre.

En 1950, le général Koenig est élu membre de l'Académie des Sciences morales et politiques.
Député du Bas-Rhin en 1951, réélu en 1956, Pierre Koenig est président de la Commission de la Défense nationale de l'Assemblée nationale d'août 1951 à juin 1954.
Elu membre de l'Assemblée consultative européenne en août 1951, il est ministre de la Défense pendant deux mois dans le cabinet Mendès-France (juin à août 1954) puis de nouveau pendant quelques mois au sein du cabinet Edgar Faure (février-octobre 1955).
Pierre Koenig est également membre du Conseil de l'Ordre de la Libération.

Le général Koenig est décédé le 2 septembre 1970. Ses obsèques se sont déroulées en l'Eglise Saint-Louis des Invalides. Il a été inhumé au cimetière de Montmartre à Paris.

Pierre Koenig a été élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume par décret du 6 juin 1984.



Laon Laon
Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi

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