ref:CA1786

malvoyant
retour profils

Le maréchal Alphonse JUIN:

Saint Cyr

Fils de gendarme, Alphonse Juin est né le 16 décembre 1888, à Bône, en Algérie.
Reçu à Saint-Cyr en 1909. En 1912, il sort major de sa promotion - la promotion "de Fès"- la même que celle de Charles de Gaulle.
Affecté au Maroc fin 1912, le sous-lieutenant Juin prend part aux opérations de pacification du pays.
Pendant la Grande Guerre, il participe aux combats de la Marne. Grièvement blessé sur le front de Champagne en mars 1915, il perd en partie l'usage du bras droit.
En 1921, il sert en Tunisie avant de rejoindre à la fin de l'année 1923 le Maroc où il participe à la campagne du Rif. À l'automne 1925, il rentre en France avec le maréchal Lyautey et travaille sous ses ordres au Conseil supérieur de la guerre. Il est promu chef de bataillon en 1926.
En 1929, il est chef du cabinet militaire du résident général au Maroc, Lucien Saint, et prend une part active à la réalisation de la dernière phase du plan de pacification de l'Atlas.
Lieutenant-colonel en mars 1932, il va commander en 1935 le 3e zouaves à Constantine et est promu colonel la même année. En 1937, il est affecté auprès du résident général au Maroc, le général Noguès.

Nommé général de brigade le 26 décembre 1938, il est affecté à la mobilisation à l'état-major du théâtre d'opérations d'Afrique du Nord. Il prépare à Alger les mesures relatives à la levée de divisions en Algérie et en Tunisie.
Le 4 décembre 1939, il prend le commandement de la 15e division d'infanterie motorisée. Sa division entre en Belgique où elle s'illustre à Gembloux les 14 et 15 mai. Ayant reçu l’ordre de se replier, il défend successivement Valenciennes puis les faubourgs de Lille, couvrant la retraite de la 1ère armée française vers Dunkerque.
Il est fait prisonnier à Lille le 30 mai 1940 et incarcéré à la forteresse de Königstein. Nommé général de division durant sa captivité, il est libéré en juin 1941 à la demande du maréchal Pétain au titre de spécialiste de l'Afrique du Nord. Nommé adjoint au général commandant supérieur des troupes du Maroc le 16 juillet 1941, il est promu général de corps d'armée et remplace le général Weygand à la tête des forces d'Afrique du Nord le 20 novembre 1941.

Italie

Le 8 novembre 1942, c’est le débarquement des anglo-américains en Algérie et au Maroc. Juin, qui n'a pas été informé de l'opération, est arrêté à Alger. Libéré, il intervient pour obtenir le cessez-le-feu entre les forces de débarquement et les troupes françaises.
L'armée d'Afrique va alors participer à la reconquête du territoire national avec, comme premier théâtre d'opérations, la Tunisie. Durant cette campagne de novembre 1942 à mai 1943, le général Juin commande le détachement d'armée française (DAF) et est nommé général d'armée le 25 décembre 1942.
Il occupe le poste de résident général de France en Tunisie, par intérim, à partir du 8 mai 1943.
Au cours de l'été, il met sur pied le corps expéditionnaire français (CEF) à la tête duquel il participe à la campagne d'Italie. Après plusieurs combats menés avec succès, sur le Pantano en décembre 1943, sur le Rapido et au Belvédère en janvier 1944, il remporte la victoire du Garigliano le 13 mai 1944, ouvrant les portes de Rome aux Alliés.

Marechal

Nommé chef d'état-major général de la défense nationale auprès du général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, il entre le 25 août à ses côtés dans Paris libéré. Puis, il se consacre à la réorganisation des forces armées françaises et dans le même temps, effectue de nombreuses missions qui le conduisent en décembre 1944, à Moscou, où il prend part aux négociations relatives au futur pacte franco-soviétique, puis aux États-Unis, pour la création de l'Organisation des Nations Unies.
En avril 1946, il est en Extrême-Orient, ou il négocie le retrait des troupes chinoises qui occupent le nord de l'Indochine.
En 1947, le général Juin rejoint le Maroc où il occupe le poste de résident général de France à Rabat.
En octobre 1950, il effectue à la demande du gouvernement une nouvelle mission en Indochine.
Inspecteur général des forces armées françaises en janvier 1951, il prend au mois de septembre suivant le commandement en chef des forces alliées du secteur Centre Europe dans le cadre de l'alliance Atlantique.
Il est élevé à la dignité de maréchal de France le 7 mai 1952 et reçu à l'Académie française le 26 juin.
Le maréchal Juin s'éteint le 27 janvier 1967.
Il était Grand-Croix de la Légion d'honneur et titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1914-1918, de la Croix de guerre 1939-1945, de la Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs, de la Médaille coloniale Maroc et Tunisie ainsi que de nombreuses décorations étrangères.


statue

Dans la revue Historia N° 254 de Janvier 1968, l'article de Maurice Genevois, faisant l'éloge du Maréchal, était présenté ainsi:
"Y A UN AN,
La peine de la France fut immense quand elle apprit, il y a un an ce mois-ci, la disparition de son dernier maréchal, Alphonse Juin. Ce n'était pas seulement son plus prestigieux chef de guerre, le vainqueur de la campagne d'Italie qui disparaissait, mais aussi un homme de cœur et de caractère. Il était aimé pour sa droiture et son énergie, pour son refus des compromissions, pour sa modestie aussi et pour son accueil si bienveillant. Il fut admiré et aimé à la fois, ce qui n'est pas le privilège de tous les grands hommes. Son souvenir ne sera pas oublié..."

Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi.

haut de page