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Le maréchal GROUCHY

grouchyEmmanuel Marquis de Grouchy
Comte d’Empire
Maréchal de France
1768 – 1847
armes

Emmanuel de Grouchy, né à Paris, le 23 octobre 1768, appartenait à une famille d’ancienne et bonne noblesse: son père après avoir été page du roi Louis XV, fut cornette de cavalerie.

Grouchy entra au service en qualité d'aspirant, le 31 mars 1780, à l’Ecole d’artillerie de Strasbourg. Il est promu lieutenant en second au régiment d'artillerie de Besançon le 24 août 1781 et passe avec rang de capitaine dans le régiment de cavalerie Royal Etranger avant d'être nommé le 25 décembre 1786 sous-lieutenant à la compagnie écossaise de la Garde du Roi, avec rang de lieutenant-colonel.

Reformé en janvier 1787, rallié aux idées nouvelles, il réintègre l'armée comme lieutenant-colonel du 12 e régiment de chasseurs à cheval le 18 décembre 1791, puis comme colonel du 2e régiment Grouchy de dragons du 1er février au 8 juillet 1792. Il est nommé rapidement à la tête du 6e régiment de hussards (ancien régiment de Lauzun Hussards) avant d’être nommé maréchal de camp le 7 septembre 1792, à l’âge de 25 ans.

Il est envoyé à l'armée du Midi où il ne reste que 2 mois. Muté à l’armée des côtes de Brest, il est blessé en défendant Nantes contre les Vendéens, mais est suspendu comme noble et exclu de l'armée, le 30 septembre 1793.

Réintégré dans son grade, le 29 novembre 1794, nommé général de division, le 13 juin 1795, il est envoyé à l' armée de l'Ouest comme chef d'état-major, opère sa jonction avec les troupes commandées par Hoche et contribue à la victoire sur les émigrés débarqués à Quiberon. Toujours sous les ordres de Hoche, il participe à l'expédition d'Irlande en décembre 1796 et revient à l’île de Ré après l'échec de débarquement.

En 1798, Grouchy passa sous les ordres de Joubert à l'armée d'Italie. Envoyé en Piémont, il contraignit à l'abdication le roi Charles-Emmanuel et reçut en récompense le commandement du Piémont. Il s’illustre le 20 mars 1799 au combat de Saint Guiliana et à la bataille de la Trebbia. À Novi, il commandait l'aile gauche: cerné dans les défilés de Paturana, le 15 août 1799, il reçut 14 blessures et fut fait prisonnier.

Échangé après une année de captivité, il reprit du service et fut affecté à l'armée des Grisons en 1800, puis passa à l'armée du Rhin sous les ordres de Moreau . Il participe à la bataille de Hohenlinden et à la poursuite vers Vienne.

Grouchy

Le 9 décembre 1803, il fut créé membre de la Légion d'honneur et grand officier le 15 juin 1804.

En 1805, le général Grouchy fut promu au commandement de la 2e Division du 2e Corps il assista aux batailles de Wertingen et d'Ulm. Passé, en 1806, au commandement d'une division de dragons, il pourchasse l'armée prussienne après Iéna, contraint le prince de Hohenlohe à la capitulation. Il conduit sa division, le 25 octobre, dans Berlin; le 26, il combat avec elle à Zehdenick, et deux jours après à Prentzlow. Il charge à la tête de sa division le 8 février 1807 à la meurtrière bataille d'Eylau. Après cette bataille, il reçut de l'Empereur la grand’ croix de l'ordre du Mérite de Bavière ; quatre mois plus tard, il charge à Friedland.

Le 13 juillet 1807, le général Grouchy fut décoré du grand aigle de la Légion d'honneur, et comte de l'Empire le 28 janvier 1809. Il passe en Espagne sous les ordres de Murat, devient gouverneur de Madrid, et réprime l'insurrection de mai 1808.

En avril 1809, il prend le commandement de la 1ère Division de Dragons à l’armée d’Italie, combat à la Piave, Raab et Wagram. Colonel Général des chasseurs à cheval de la Garde, le 31 juillet 1809, ce grade honorifique plaçait le général Grouchy au nombre des grands dignitaires de l'Empire. Il fut aussi nommé commandeur de l’ordre de la Couronne de Fer.

En 1812, le général Grouchy reçut le commandement du 3e Corps de Cavalerie de la Grande Armée. Il combattit à Smolensk et à la Moskova, où il reçut un biscaïen dans la poitrine, vit son fils blessé à ses côtés et eut un cheval tué sous lui.

Soigné à Moscou, Grouchy combattit à Maloïaroslavets et sauva à Wiazma une partie de l'artillerie française. Remplacé à l'arrière-garde par Davout, Grouchy reçut le commandement de l'escadron sacré, "bataillon sacré", qui protège l'Empereur durant la retraite.

Rentré en France à la fin de 1812, il évoqua des raisons de santé pour refuser le commandement du 3e corps de réserve de cavalerie en 1813. Il semble qu’en fait qu’il désirait un commandement d’un corps d’armée, pour espérer obtenir le maréchalat : Napoléon le fit admettre en traitement de non activité le 1er avril 1813.

En 1814, il reprit néanmoins du service dans la cavalerie de la Grande Armée et prit une part glorieuse aux combats de Brienne, de La Rothière, de Vauchamps et Montmirail. Il fut blessé à Troyes et plus très grièvement à Craonne : il s’agissait de sa quatorzième blessure.

À la 1ère Restauration, il se rallie au roi Louis XVIII et devient inspecteur général des Chasseurs et les Chevau-légers mais perdit sa charge de Colonel-Général des Chasseurs au profit du duc de Berry. On lui accorda toutefois la croix de commandeur de l'ordre de Saint-Louis, le 15 janvier 1815.

Grouchy

Mais dès le retour de l'Empereur, il est l'un des premiers à le rejoindre : chargé du commandement en chef de l’Armée du Midi, il captura le duc d’Angoulême; Grouchy fit embarquer le prince à Sète, puis se rendit à Marseille. Cette action lui vaut son bâton de maréchal le 15 avril 1815 et d'être nommé pair de France, le 2 juin.

Employé comme général en chef à l'armée des Alpes, il mit les frontières de la Savoie et du Piémont en état de défense, puis revint à Paris, chargé du commandement en chef de la cavalerie à l'armée du Nord.

Il participe à la bataille de Ligny le 16 juin, mais, chargé par Napoléon de poursuivre avec 34000 hommes les troupes prussiennes en retraite, il exécute cet ordre aveuglément malgré les supplications du général Gérard, de se rapprocher de l’Empereur dans la journée du 18 juin.

Le soir du 18 juin, il attaqua le corps prussien à Wavre qui occupait cette ville et le battit. Attaqué à son tour le 19 juin, par des forces plus considérables, il repoussa l'ennemi lorsqu'il reçut le message de l'Empereur annonçant la défaite de la veille. Le maréchal se replia sur Namur, exécutant sa retraite en évitant les armées anglaises et prussiennes et arriva à Reims, sans avoir fait aucune perte.

Ayant abandonné toutes fonctions à partir du 29 juin 1815, proscrit par l'ordonnance du 24 juillet 1815 de Louis XVIII, il se réfugie aux États-Unis, à Philadelphie où il demeure cinq années.

Par ordonnance royale du 24 novembre 1819, Louis XVIII permit à Grouchy le retour dans la patrie, en le rétablissant dans ses titres, grades et honneurs dont il était pourvu le 19 mars 1815. Rentré en France en 1821, Grouchy, redevenu lieutenant-général (général de division), fut mis à la retraite.

Sous Louis-Philippe, une ordonnance royale du 19 novembre 1831 rend son titre de maréchal de France au lieutenant-général marquis de Grouchy, mais seulement à titre honoraire. Une autre ordonnance du 11 octobre 1832 lui restitue son siège à la Chambre des pairs. Une ordonnance du 19 décembre 1835, l’informa que la mention honoraire était supprimée à la suite de son titre.

Il meurt le 29 mai 1847 à Saint-Étienne, ses obsèques se déroulèrent à Paris le 10 juin aux Invalides . Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Nord.


baton-marechal

Texte de Gérard-A. MASSONI.
Présentation et dossier audio par C.Aïcardi

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