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Fiche éditée le 21 décembre 2010

Henri GOURAUD

Général

gouraud17 novembre 1867
16 septembre 1946
Afrique Occidentale Française

Henri Gouraud est né le 17 novembre 1867 à Paris, il est l'aîné des six enfants de Xavier Gouraud, médecin des hôpitaux et de Marie Portal.
Après de bonnes études au collège Stanislas où il reçoit une éducation marquée par la foi, le sens du devoir et de la discipline, il réussit le concours d’entrée à Saint-Cyr en 1888, promotion du "Grand Triomphe".
gouraud À sa sortie de l'école, Gouraud se plie à la volonté de son père, qui ne souhaite pas le voir servir dans les colonies, il est affecté au 21e bataillon de chasseurs à pied à Montbéliard.

Trois ans plus tard, en 1894, sa vocation coloniale est enfin exhaussée lorsqu'il est affecté au Soudan, l'actuel Mali, alors que la conquête des territoires qui formeront plus tard l'Afrique Occidentale Française entre dans une phase active.
Gouraud s’y révèle un chef de guerre efficace et chanceux, en particulier en 1898, où, sans effusion de sang, il capture Samory Touré, chef mandingue, qui s’opposait aux Français depuis plus d'une décennie.
Cet exploit fait de lui un des jeunes officiers les plus en vue de l'armée coloniale et pendant une quinzaine d'années Gouraud va participer activement à l'expansion de la France au Niger, au Tchad et en Mauritanie.
C'est sur ce territoire qu'il est promu colonel et commissaire du Gouvernement général en 1907.

Le 2 mai 1911, à l'issue des cours au centre des Hautes études militaires, le colonel Gouraud est affecté au Maroc où les combats victorieux qu'il mène lui valent les étoiles de général de brigade. Il est ensuite est chargé du commandement de la région de Fès avant d'être nommé, en 1914, commandant des troupes du Maroc occidental.

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En 1914, lorsque la guerre éclate, le général Gouraud commande la 4e brigade marocaine qui est envoyée en renfort sur le front français. Le 15 septembre 1914, nommé général de division, il prend le commandement de la 10e division d'infanterie, le 23 janvier 1915 celui du corps d'armée colonial lors de la première bataille de Champagne et, quelques mois plus tard, le 15 mai 1915, le commandement du Corps expéditionnaire français aux Dardanelles.
Grièvement blessé par un obus fin juin 1915, il est amputé du bras droit lors de son rapatriement en France.

Le général Gouraud se rétablit rapidement et, en décembre 1915, il prend le commandement de la IVe armée en Champagne. En 1916, il remplace Lyautey au Maroc pendant quelques mois, avant de revenir au commandement de la IVe armée qu'il dirige au cours de l'offensive victorieuse de septembre 1918 et jusqu'à l'armistice.

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En 1919, lors du mandat pour la Syrie confié à la France par la Société des Nation (SDN), le général Gouraud est nommé haut-commissaire de la République en Syrie et en Cilicie et commandant en chef de l'armée du Levant.
L'application par le général Gouraud de la politique décidée par Paris aboutira en septembre 1920 à la création de l'Etat du Liban et en octobre 1921 à l'accord d'Angora où la Turquie s'engage à respecter la frontière de la Syrie et récupère la Cilicie.

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De retour à Paris en 1923, le général Gouraud est nommé membre du Conseil supérieur de la guerre et gouverneur militaire de Paris.
Il crée en 1928 l'Association du Souvenir aux Morts des Armées de Champagne et, en 1933, la Fondation du Monument aux Morts des Armées de Champagne et Ossuaire de Navarin situé entre les villages de Souain-Perthes-les-Hurlus et Sommepy-Tahure.
Respecté et estimé par tous, populaire, le général Gouraud va représenter la France lors de nombreux voyages : la Pologne en 1925, les Indes et les États-Unis en 1929, la Turquie en 1930, l'Afrique Occidentale Française (AOF) en 1933.
En 1937, à l'âge de 70 ans, le général Gouraud quitte le Gouvernement militaire de Paris.

Profondément affecté par l'invasion de la France en 1940, le général Gouraud se replie sur Royat. Il reviendra dans la capitale en 1945 pour y mourir le 16 septembre 1946.
Conformément à ses dernières volontés un dernier hommage lui est rendu lors des obsèques nationales qui ont lieu le 26 septembre 1948 devant le monument de Navarin où il est inhumé dans la crypte "au milieu des soldats qu'il a tant aimés".

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Texte,présentation et dossier audio par Claude Aïcardi
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