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![]() | 18/01/1879 11/03/1949 | ![]() |
Issu d'une famille modeste d'origine alsacienne, son père était marchand de charbon, Henri, Honoré Giraud est né le 18 janvier 1879 à Paris.
Brillant élève, il fait sa scolarité aux lycées Stanislas, Bossuet et Louis-le-Grand puis est admis en 1898 à l'école militaire de Saint-Cyr.
Sous lieutenant en 1900, il est affecté au 4erégiment de zouaves en Afrique du nord.
C'est avec cette unité et le grade de capitaine qu'il rejoint la France et participe au premier conflit mondial. Grièvement blessé le 30 août 1914 à Guise, il est fait prisonnier par les allemands mais il parvient à s'évader et regagne le front. Il s'illustre à nouveau à l'automne 1917 lorsque le 3e bataillon du 4e zouaves qu'il commande reprend le fort de La Malmaison, au Chemin des Dames.
Après la guerre, il rejoint les troupes du général Franchet d'Esperey à Constantinople puis, à la demande de Lyautey, il gagne le Maroc où il combat, pendant la guerre du Rif, les mouvements insurrectionnels berbères. Le colonel Giraud contribue ainsi à la reddition d'Abd-el-Krim (27 mai 1926), et reçoit la Légion d'honneur.
Affecté à Metz comme commandant militaire de la place, il est promu général en 1936 puis ilRefusant de retourner volontairement en Allemagne, comme le lui demande Pierre Laval, le général Giraud s'installe dans une propriété familiale, dans le sud de la France, où il est surveillé par la police de Laval.
Il est contacté par les alliés qui souhaitent, tout en tenant le général de Gaulle à l'écart de la préparation de l'opération Torch (débarquement allié en Afrique du nord le 8 novembre 1942), disposer d'un général français en mesure de rallier à leur cause les troupes françaises d'Afrique du Nord.
Exfiltré le 5 novembre 1942, il embarque au Lavandou sur le sous-marin britannique "Seraph". Débarqué à Gibraltar, il y rencontre Eisenhower qui vient d'être désigné pour assurer le commandant suprème interallié. Déçu de ne pas avoir ce poste, Giraud obtient cependant l'assurance de conserver le commandement des troupes françaises qui seront engagées en Afrique puis en France.
Il s'établit à Alger, et va contribuer à l'entrée en guerre des troupes françaises contre les troupes de l'Axe en Tunisie le 19 novembre 1942.
L'assassinat de Darlan le 24 décembre 1942 met fin au conflit qui l'opposait à l'entourage de l'amiral, et le général Giraud est nommé commandant en chef civil et militaire de l'Afrique française.
Les américains, qui cherchent à affaiblir le Gouvernement de la France Libre formé à Londres, vont lui apporter leur appui pour qu'il devienne coprésident du Comité Français de Libération Nationale (CFLN) aux côtés du général de Gaulle le 30 mai 1943. La lutte d'influence entre les deux hommes pour le monopole de représentation de la France est alors engagée. Mais rapidement débordé par les actions de ralliement au général de Gaulle, le général Giraud devra céder la place.
En juillet, à l'occasion d'un voyage aux Etats-Unis, le général Giraud avait obtenu de Roosvelt d'importantes dotations en armes et équipements pour l'armée française. En septembre 1943, sans en informer au préalable le CFLN ni les américains, il conduit les opérations qui mènent à la libération de la Corse. Malgré le succès militaire de l'opération, il subit de nombreuses critiques du général de Gaulle pour avoir armé la résistance communiste corse, donnant une tonalité politique aux opérations de libération de l'Europe et fragilisant le travail d'unification de la résistance intérieure en France. Son soutien à Pierre Pucheu, ancien ministre de l'intérieur de Pétain qui avait rejoint (tardivement) la France libre, finit de le discréditer auprès de ses partisans et il est évincé de la coprésidence du CFLN le 1er octobre 1943.
En avril 1944, Giraud organise la participation française à la campagne d'Italie mais, considéré comme trop impliqué dans le système répressif de Vichy, le CFLN lui retire son poste de commandant en chef des forces françaises. Giraud refuse alors le poste d'inspecteur général des armées qui lui est proposé, et choisit de se retirer.
Le 28 août 1944, alors que le CFLN, devenu Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) est installé à Paris, Giraud survit à une tentative d'assassinat à Mostaganem (département d'Oran) fomenté par l'un des soldats indigènes de sa garde. Blessé, il ne peut assister aux célébrations qui accompagnent la libération de la France.
En 1946, le général Giraud se présente en Moselle aux élections pour la seconde Assemblée nationale Constituante. Il conduit la liste d'union lorraine, du Parti républicain de la liberté et des Indépendants agraires. Elu le 2 juin 1946, il s'inscrit au groupe des Républicains indépendants et est nommé membre de la Commission de la défense nationale le 26 juin 1946.
Il participe notamment aux discussions sur la situation des prisonniers de guerre français non rapatriés (25 juillet 1946) et sur la politique générale du gouvernement en Algérie (22 août 1946). Il se montre très actif lors des débats relatifs aux propositions de loi sur l'élaboration de la future Constitution et se prononcera finalement contre cette nouvelle Constitution (28 septembre 1946).
Le général Giraud siègera au Conseil Supérieur de la Guerre jusqu'au 15 décembre 1948.
Grand-croix de la Légion d'honneur depuis le 25 août 1940, le général Giraud reçoit la médaille militaire le 10 mars 1949.
Il meurt le lendemain 11 mars 1949 à Dijon. Des obsèques nationales ont lieu le 17 mars en présence de M. Vincent Auriol, Président de la République à l'issue desquelles le général Henri Giraud est inhumé dans la crypte de l'église Saint-Louis des Invalides sous la seconde arcade du tombeau des gouverneurs.
Le 10 octobre 1908, Henri Giraud avait épousé à Dijon Céline Lapérotte, quatre garçons et quatre filles sont nés de cette union.
Il est l'auteur de deux ouvrages :